Sortie de la 2e partie du documentaire « Les Folles de Dieu » en français ! (+ anecdotes croustillantes et inédites de tournage)


 

Toujours sous la direction artistique et photographique de Jean-Yves Morvan, et grâce à l’immense travail de montage de Gerson Gonzales, voici la deuxième partie (sur 25 !) du documentaire « Les Folles de Dieu » (Homosexualité et Foi), qui succède bien sûr à la première (qui a déjà atteint sur YouTube les 12 000 vues). Vous y retrouverez les voix-off charismatiques du journaliste Quentin Taylan Espitalier, de la chanteuse Stéphanie Bach, ainsi que d’autres doubleurs (Jean-Gilles Lopez, Marc Reynier, etc.).
 

Bien sûr, si vous voulez voir la suite, il n’en tient qu’à vous de nous aider. Car nous bénéficions de très peu d’aides, et nous sommes presqu’intégralement abandonnés par les catholiques comme par les « gays friendly ». Voici la cagnotte Leetchi qui permet de payer le salaire des monteurs. Merci d’avance.
 

Cette deuxième partie se focalise surtout sur l’enfance des 6 témoins des « Folles de Dieu ».
 

Comme je l’avais fait pour la première partie, je vous livre quelques petites anecdotes croustillantes de tournage ou observations ou révélations exclusives sur des détails cachés !^^ :
 

– Cette deuxième partie illustre parfaitement le parti pris des « Folles de Dieu » d’aborder le sujet de l’homosexualité de manière familière, personnaliste, incarnée et chaleureuse, et non de manière froide, psychanalytique ou religieuse, théorisante, et non-aimante. Elle est basée sur le témoignage et aussi la biographie, l’exposition de nos goûts et de nos joies/souffrances. Et comme je le dis souvent, le chemin des goûts touche davantage les coeurs que le chemin de la démonstration magistrale de Vérité. C’est, je crois, une approche de l’homosexualité tout à fait originale, rare et nécessaire.

– La première séquence avec Gerson Gonzales (le témoin péruvien) avec le manège en arrière-plan a été tournée au Jardin du Luxembourg de Paris (et c’est moi qui filmais ^^! … alors que ma maîtrise de la caméra et du stabilisateur était particulièrement balbutiante et aléatoire haha!).

– Lors de la séance des portraits-confessions champêtres (à la montagne, près de Bétharam), c’est Santiago Mejia-Osorio (témoin colombien) qui tenait la deuxième caméra, et qui a permis que nous ayons un double angle de vue. Malheureusement, nous n’avons pas renouvelé l’expérience par la suite (ce qui est bien dommage, car ce tournage en double caméra rend bien).

– Je ne sais pas si vous remarquerez le bout de plastique (ruban adhésif orange du Capitaine Haddock !) qui pend, à un moment donné, à l’une des baskets de Gerson (preuve que, même en pleine montagne et en rase campagne, le plastique étend son Empire…). On l’a vu trop tard. Donc c’est resté à l’image !^^.

– Le questionnaire personnel (séquence des fauteuils) s’est fait de manière aléatoire, car nous n’avions pas le temps de poser l’intégralité des questions à chacun des intervenants. Tout le monde n’a pas eu droit aux mêmes questions. (Je reste donc sur ma faim quant aux goûts d’enfance de Perrine Coulombel… mais tant pis, ça restera un mystère!^^).

– Globalement, les traits de caractère de chacune des « Folles de Dieu » se dessinent chaque fois davantage d’épisode en épisode. La plus christique c’est Perrine. Le plus folkloriste et costumbrista (goût du détail, nostalgie, fioretti, référence au culturel, etc.), c’est Santiago. Le plus concis et percutant, c’est Guillaume. Le plus espiègle et sensible, c’est Christian. Le plus coincé (au départ) et professoral, c’est Gerson (alors que paradoxalement c’est lui qui dans le film va nous lâcher les indices de vie les plus gays, comme par exemple dans cette partie 2 le fait qu’il se travestissait en femme étant petit!).

– Santiago et moi avons des biographies très similaires. Beaucoup de points communs et de concomitances (au niveau des goûts, des fantasmes, des événements de vie et de manières de les vivre, etc.) ! Sans compter que Santiago prêtait particulièrement attention à ce que je pouvais dire, et par mimétisme (et compréhension intuitive du français, langue qu’il adore mais ne parle pas encore) s’en inspirait. On le voit ici avec la référence aux dessins animés.

– Je trouve le côté fleur bleue et nostalgique de Christian Mercado (le témoin mexicain) absolument délicieux (surtout la manière qu’il a de prononcer « románticas » à la fin de sa prise de parole sur les histoires romantiques qu’il affectionne, avec un léger souffle de reine alanguie). Sa sensibilité d’enfant est restée intacte !

– L’un des points phares de cette 2e partie, et qui révèle de manière très nette (à mon sens) l’une des caractéristiques les plus méconnues mais aussi les plus saillantes de l’homosexualité, c’est que dans ses fondements, la tendance homosexuelle est marquée par la croyance et la volonté d’être une princesse… Ça revient clairement chez Santiago (qui s’identifiait étant petit aux princesses Disney et aux Magical Girls), chez Christian (qui parle des Reines de beauté), ou encore chez moi (avec la mention de Princesse Sarah). Oui : l’homosexualité est très certainement le signe d’un orgueil féminisé blessé (et je ne parle même pas de l’influence – dès la petite enfance – de la Franc-Maçonnerie et des Super-héros! Car là aussi, il y aurait à redire !). Et ceci est appuyé par le fait que nous toutes, les Folles de Dieu, partagions biographiquement des parcours assez similaires.

– Vous pouvez remarquer, dans la posture physique que chacun des témoins prend quand nous sommes assis (jambes croisées ou au contraire jambes droites et symétriques), qu’il y a des constantes plus ou moins inconscientes et recherchées, qu’il y a deux grandes « familles » d’homosexualité. Et plus profondément, il y a un paradoxe : ceux qui se sentent gays (Santiago, Christian, Gerson et moi) croisons nos jambes, alors que ceux qui se sentent lesbiennes/femmes ou se savent femmes (Perrine et Guillaume) se tiennent corporellement le plus comme des hommes ! C’est amusant et fascinant : avec nous, les Folles de Dieu, les plus masculins sont les plus femmes, et les plus hommes sont les plus féminins !^^ Inversion totale des genres !^^

– Dans cette deuxième partie, on voit de manière assez nette la psychiatrisation et la psychanalysation de l’homosexualité en Amérique Latine par rapport à l’approche occidentale et européenne, beaucoup plus politisée, romantisée décomplexée et déproblématisée. Les seuls qui sont branchés « thérapies » sont les Latinos (Gerson, Santiago… ; exception avec Christian).

– Pour mon exposé sur la définition de l’homosexualité (avec les 5 acceptions possibles), je me suis jeté à l’eau, alors que c’était notre première journée de tournage, que mes camarades prenaient une pause, et que je commençais à m’inquiéter car nous prenions déjà du retard sur le programme de tournage (les 8 journées) et que les batteries de caméra montraient des signes de faiblesse (à cause de la chaleur et de la surchauffe des batteries). J’ai donc décidé d’accélérer le mouvement, et demandé à Jean-Yves Morvan de lancer l’enregistrement, même s’il s’absentait. Ça ne se remarque pas face caméra, mais c’est le seul de mes exposés de tout le documentaire que j’ai enregistré tout seul, en pleine nature et en plein cagnard, sans interlocuteur en face pour fixer ma parole, et avec pour seule compagnie les mouches et la sueur ! Et j’y suis allé quand même !

– Pendant mon topo sur la définition de l’homosexualité, j’avais en tête le tableau récapitulatif des 5 points que j’avais élaborés il y a quelques années et qui se retrouvent en fin de mon livre sur les thérapies de conversion. J’ai au départ utilisé mes doigts, en pointant dans le vide des mots des annexes de synthèse en imaginant qu’au montage ils allaient s’afficher comme à la télé. Mais évidemment, ça n’a pas marché haha ! #PetitsMoyens.

– Pour son exposé sur l’invisibilité lesbienne, Perrine s’est pas mal appuyée sur le code de l’Homme invisible dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels, ainsi que sur ses observations de terrain et sa propre expérience.

– Quelques mois après le tournage, Perrine a toutefois esquissé une pointe de regret d’avoir dit que en tapant le mot « lesbienne » sur Internet, on tombait systématiquement sur des sites pornos… car ceci a été vrai (et le reste quand même beaucoup) pendant des années, mais apparemment, le très gay friendly Google a depuis peu travaillé « contre la lesbophobie » et « en faveur de la déstigmatisation pornographique des lesbiennes » en favorisant un affichage moins érotisé et salissant du lesbianisme à l’entrée de son moteur de recherches.

– Les deux cygnes que vous voyez en images d’introduction de la question sur l’« homosexualité naturelle ou contre-nature ? » sont deux cygnes parisiens (Pour être aussi crades et mazoutés, ça ne pouvait être QUE des cygnes parisiens ! haha). Avec Gerson, on les a trouvés près du Quai de Béthune, en bordure de Seine.

– Et c’est amusant que les mouvements d’épaules de grattage ou d’auto-nettoyage que j’ai reproduits pour les imiter (les cygnes se lavaient en même temps que leur urticaire de pollution les démangeait, sans doute !) aient été suivis par l’image de Guillaume qui se frotte lui aussi les épaules, en mode « tics et réflexes animaliers » ou « singe des cavernes » ^^. Et je ne crois pas que ce raccord ait été voulu au montage par Gerson ! (mais après tout, peut-être que je me trompe ^^: le talent de Gerson me dépasse bien des fois !).

– En réécoutant la dernière question de cette partie 2 (sur l’« homosexualité naturelle ou contre-nature ? »), je remarque deux choses : la première, c’est que (Cocorico!) nous les 3 Français du groupe offrons un niveau de réflexion et d’analyse qui est aussi bon – voire supérieur – à bien des théologiens et des psys ! ; et la deuxième chose, c’est que, sans s’être concertés (car Guillaume a parlé avant moi), Guillaume et moi nous nous retrouvons argumentativement sur le fait que l’homosexualité soit plus contre-surnature que contre-nature (il la relie au péché originel et non aux animaux; et moi, de même). Plus tard, notamment dans les parties sur le lien entre pédophilie sacerdotale et homosexualité, vous aurez l’occasion de voir que Guillaume et moi, de manière assez mystérieuse et providentielle, coïncidons – sans nous concerter préalablement – sur de nombreux points pourtant pas si évidents à comprendre. C’est très étonnant. Enfin, en ce qui concerne Guillaume, vous pouvez trouver qu’il prend un air sévère et un ton un peu péremptoire quand il dit les choses. Je pense qu’au début du tournage, il venait avec certaines peurs et complexes. Mais ne vous inquiétez pas : au fur et à mesure, il se détend ! ^^
 
 
 

N.B. : Pour lire les fioretti de la partie 1 et de la partie 3, cliquez sur les liens.