La soeur dominicaine Véronique Margron nous souhaite une bonne et sainte année. Pardon… un « an neuf ».
#GratitudeAttitude #CathosBobos #BonneAnnée
La soeur dominicaine Véronique Margron nous souhaite une bonne et sainte année. Pardon… un « an neuf ».
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Ce matin, le Padreblog se félicite de la stupidité censurante de la maire de Paris Anne Hidalgo face aux affiches pro-Vie de l’Alliance VITA dans certaines gares parisiennes. Alors certes la réaction d’Anne Hidalgo est stupide… mais avec elle, j’ai envie de dire qu’on a l’habitude. Mais la réjouissance et les messages des militants pro-Vie (pour la plupart catholiques planqués et pas assumés) ne volent guère plus haut. Parce qu’ils sont hétérosexuels/hétérosexistes (l’hétérosexualité sacralise la Différence en soi, alors que jamais l’Église Catholique ne vénère la ou les différences ; et de plus, l’hétérosexualité défend la différence des sexes en soi, alors que jamais l’Église Catholique n’a dit que celle-ci était une garantie d’Amour ni un idéal), natalistes (alors que jamais l’Église Catholique n’indique la famille, le mariage, la procréation et l’enfant comme uniques horizons de bonheur et de sainteté), matriarcaux et féministes (alors que l’Église Catholique n’a jamais fait de la femme une déesse), patriarcaux et virilistes (alors que l’Église Catholique ne défend pas que le Père ou le Fils : Elle défend aussi l’Esprit Saint), vitalistes (alors que l’Église Catholique n’a jamais défendu « la Vie »… Qu’est-ce que c’est que ce combat de merde, sérieusement ??). Les catholiques pro-Vie, en s’alignant sur les arguments du Monde, et en plus en se réjouissant de leur soumission en la faisant passer pour une rébellion magnifique, font preuve de la même bêtise que les détracteurs.
Seigneur Jésus, sauve-nous des bobos… mais surtout des bobos cathos…
En direct de Paris. Pour tous mes amis provinciaux qui s’interrogent et s’inquiètent, de mon côté, tout va bien. C’est le calme plat dans le 5e arrondissement. En voyant les infos à la télé, mes neveux me demandent si je manifeste. J’ai manifesté à ma manière… en me rendant ce matin à la cathédrale Notre-Dame de Paris pour me confesser (c’est ça, ma manifestation lol : la présence à la Manifestation divine !). Les rues parisiennes étaient quasi endormies à 10h, en plein centre. Les hélicos balayent de temps en temps le ciel. Beaucoup de Parisiens restent terrés chez eux. Sans doute que dans la journée, ils vont se détendre… et certains vont se réveiller. Ce soir, je dîne avec un pote à la Place d’Italie : je verrai bien où en est l’ambiance.
Par ailleurs, vous remarquerez que je n’ai pas pris la parole sur les réseaux ou sur mon blog par rapport aux Gilets Jaunes. Déjà parce que je suis en désaccord avec ce mouvement (qui n’a pas de message) ; ensuite parce que je préfère m’atteler à décrypter le mode opératoire de la Franc-Maçonnerie mondiale (et je crois que, même s’il se fait passer pour populaire, le mouvement des Gilets Jaunes est populiste et franc-mac : j’ai suffisamment étudié le motif de l’idéologie lumino-textile jaune dans la FM pour pouvoir le dire !) ; et tercio trimo, parce que – même si ce n’est pas dit car c’est le nouveau Padamalgam – je sens que les Gilets Jaunes sont portés par l’extrême droite (il n’y a qu’à voir comment la Réacosphère et le magazine L’Incorrect par exemple frétillent et attendent la castagne et la révolution des Gilets Jaunes comme une revanche sur la Révolution Française et contre la République, comme un mouvement de contre-Révolution : ils sont pathétiques. J’ai même vu des cathos bobos anars d’extrême droite composer « pour rire » des crèches avec des santons déguisés en Gilets Jaunes…). Donc trois raisons pour ne pas soutenir ce faux mouvement de libération.
Les Gilets Jaunes = la Manif des gens de droite et d’extrême droite qui ne s’assument pas comme tels
Deux ans après sa visite à Chartres, le cardinal Sarah récidive. Il a à nouveau servi la même soupe aux catholiques traditionalistes et aux scouts d’Europe, qui ont avalé comme du petit lait son discours radical et guerrier inconsistant. C’était il y a 3 jours au pèlerinage de Chartres, lors de la messe de la Pentecôte. Les catholiques n’y voient que du feu puisque le cardinal parle de tout ce qui a l’air catholique : la Croix, l’Eucharistie, Jésus, la Vierge, les prêtres, l’Esprit Saint. Il salue même le Pape François à la fin de son homélie. Discours très bien huilé.
Oui. Il y a un vrai problème dans son homélie, et plus largement dans sa conception du Christ : il fait de Jésus une ampoule, une lumière (lui dira « LA Lumière »). Or, ceci ne sera vrai que dans l’ordre de l’éternité et de la Parousie. Avant, le Christ est mêlé aux ténèbres, au point de s’y identifier. D’un point de vue chronologique, temporel, Jésus n’apparaît pas encore dans l’éclat lumineux de sa Gloire. Il est même mélangé à la boue, au péché, à l’obscurité, à l’ignominie de la Croix des coupables : « Dieu l’a fait péché pour nous. » (2 Co 5, 21) La Lumière de Jésus n’a donc rien à voir avec l’évidence spirituelle et éblouissante que beaucoup d’éclaireurs lancés sur les routes du Martyre Catholique par le cardinal rouge voient en elle avec des étoiles jansénistes et conquérantes dans les yeux. La dialectique lumière/ténèbres du cardinal Sarah, même si elle rassure car elle a l’air clinquante, dynamique, vigoureuse et christocentrée, est en réalité très simpliste, binaire, manichéenne, luciférienne. À l’entendre, il y a ceux qui appartiennent à la Lumière (Jésus), c’est-à-dire lui et ceux qui l’écoutent, et puis les autres, ceux qui sont enténébrés dans l’obscurantisme post-moderne occidental, et qu’il faut d’urgence aller convertir et éclairer. L’égaré, à ses yeux, c’est toujours l’autre. Jamais lui ! Au fond, le cardinal Sarah déteste le monde, notre époque, et nos contemporains, sous le prétexte pourtant très johannique que nous sommes dans le monde mais pas DU monde : « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde ! » ; « Nous vivons dans ce monde de tumulte, de laideur, de tristesse ».
Le cardinal Sarah déroule dans son homélie la plupart des 12 obsessions de la Réacosphère que j’ai développées dans mon article sur le sujet. Par exemple l’obsession pour la lucidité, la Vérité et la Réalité (« Il faut être lucide et réaliste. », « Chemin de la Vérité). On retrouve aussi chez lui l’obsession millénariste et civilisationniste aussi pour « la Force » (mot qu’il répète plusieurs fois : « Vous, les jeunes, vous êtes FORTS ! La Parole de Dieu demeure en vous ! »), autrement dit pour l’énergie et la puissance.
De plus, le cardinal Sarah reprend à son compte les trois champs lexicaux les plus courants de la Franc-Maçonnerie (lumière-textile, architecture, et humanisme/spiritualisme intégral) contre laquelle il croit pourtant s’opposer : « Chers pèlerins de France : regardez cette cathédrale. Vos ancêtres l’ont construite pour proclamer leur Foi. Tout, dans son architecture, sa structure, ses vitraux, proclament la joie d’être sauvé et aimé par Dieu. » ; « Toi, Peuple de France, réveille-toi, choisis la Lumière, renonce aux ténèbres ! » ; « La liturgie ne doit pas être une occasion de déchirement. » ; « Le Christ est notre Orient, notre Tout, notre unique horizon. » ; « Laïcs engagés dans la vie de la Cité », « Cher Peuple de France, ce sont les monastères qui ont fait la civilisation de ton pays. Ce sont les personnes – les hommes et les femmes – qui ont accepté de suivre Jésus jusqu’au bout, radicalement, qui ont construit l’Europe chrétienne. Parce qu’ils ont cherché Dieu seul. Ils ont construit une civilisation belle et paisible, comme cette cathédrale. », « Peuple d’Occident, retournez à vos racines ! Retournez à la Source ! Retournez au Monastère ! », etc. On a la totale !
Là où j’identifie le plus la Franc-Maçonnerie dans le discours du cardinal Sarah, c’est dans sa révolte et son esprit conquérant. En effet, le catholicisme est fondé sur le renoncement (à soi, au mal). Or le cardinal appelle beaucoup, à l’instar du monde, au non-renoncement, à la désobéissance, à la rébellion, à l’opposition : « N’ayez pas peur ! Ne renoncez pas ! » ; « Soyez de ceux qui prennent la direction opposée ! Osez aller à contre-courant ! ». Il glorifie également la franchise, l’entièreté (« Dites à Dieu un ‘Fiat’ sans condition. » ; « Quand Dieu appelle, Il est radical. Il nous appelle tout entiers, jusqu’au don total ! »), ainsi que la sagesse, l’intelligence (sagesse divine en apparence… mais d’une manière si humaine et zélée qu’elle finit par ressembler à la sagesse humaine défendue par Lucifer, ange qui brille par son intelligence, et qui a voulu précisément remplacer l’Amour par l’intelligence) : « Vous, parents, Dieu nous a fait gardiens intelligents de l’ordre naturel ! » Par ailleurs, la Franc-Maçonnerie vénère la nature. C’est exactement ce que fait le cardinal, même si lui le fera au nom d’une « nature-création de Dieu », d’un familialisme anti-idéologies (Gender) : « Nous devons rejeter ce monde des idéologies qui nient la Nature humaine et détruisent les familles ! » ; « Vous avez vaincu le Mauvais. Combattez toute loi contre-nature que l’on voudrait vous imposer ! Opposez-vous à toute loi contre la Vie et contre la Famille !.
Au bout du compte, le cardinal Sarah ne voit pas Jésus comme le crucifié, le faible, mais comme un monument humain victorieusement lumineux à ériger et à célébrer par ses propres actions de vénération muette et « humble » en son honneur. Il en parle comme d’une force énergétique dont il veut souligner, par son exhortation et sa poigne, toute la magnificence et la hauteur (« le souci premier de la Gloire de Dieu »), il en parle comme d’un bâtiment, comme d’un objet et comme d’un esprit tout-puissant. Il évoque « la Grandeur de Dieu », souligne la supériorité du statut sacerdotal, salue plus le cérémonial matérialiste et cultuel de vénération de la Divinité que la Divinité elle-même (« Frères, aimons ces liturgies qui nous font goûter la présence silencieuse et transcendante de Dieu. » ; « La liturgie est le lieu où l’Homme rencontre Dieu face à face. La liturgie est le moment le plus sublime où Dieu nous apprend à reproduire en nous l’image de son fils Jésus-Christ. »). Par exemple, il insiste beaucoup sur la sobriété et la codification du culte (« avec noble simplicité, sans surcharge, sans esthétique factice et théâtrale »), réclame « une célébration liturgique recueillie, pleine de respect, de silence, et empreinte de sacralité », dans le droit fil de la « la Tradition apostolique ».
Judas faisait exactement pareil : il était maladivement attaché à la forme, à la mise en scène (y compris une mise en scène de la sobriété) et au matériel, plus qu’au fond. Il était plus soucieux du (je cite le cardinal) « Sens du sacré » (autrement dit, de la sacralité, du cérémoniel) que du Sacré en lui-même (Jésus) : je vous renvoie à l’onction de Béthanie (Jn 12, 5). Le cardinal Sarah est, à mon sens, un nouveau Judas. Il emploie de jolies formules, qui font christiques, évangéliques et sacrificielles, mais derrière se tapit une vénération maçonnique et luciférienne de l’Altérité absolue, autrement dit de l’hétérosexualité, de l’Autre (qui est un des noms bibliques du diable) : « Aimer vraiment, c’est mourir pour l’Autre. ». Jésus n’a jamais dit ça.
La lumière que le cardinal Sarah défend avec une froideur et une intransigeance qui lui sont maintenant coutumières, n’est pas le Christ. C’est plutôt la luminescence du frigo. L’électricité ou l’électrochoc injonctif du pharisien ou du chef des prêtres qui harangue leur foule de soldats. La lumière aussi luciférienne, prométhéenne, puisque dans son homélie de Chartres, il est obsédé par l’idée de « porter » la Lumière à « ceux qui l’attendent » (« Toi, laïc, n’aies pas peur de porter à ce monde la Lumière du Christ ! » ; « Vos patries ont soif du Christ ! » ; « Demandons à la Vierge Marie un cœur ardent à annoncer aux Hommes la Bonne Nouvelle ! » ; etc.). Or, le vrai disciple du Christ n’a pas la prétention d’apporter la lumière aux autres pour les éclairer : il attend que ce soit les autres, et Jésus en eux, qui l’éclairent. Le sens de l’illumination et de l’Annonce est complètement inversé ! Donc je vous demande avec insistance de vous méfier du discours et des propos antéchristiques du cardinal Sarah. Je me fous d’être le seul à le dire. Ma conscience et mon amour de l’Amour-Vérité qu’est Jésus m’y obligent. L’Esprit Saint aussi !
De la part de l’intellectuel « catholique » le plus conventionnel et carriériste qui soit, qui défend l’Union Civile, qui ne dénonce pas l’hétérosexualité (voire même qui la défend, alors qu’elle est le diable déguisé en différence des sexes, car en réalité il croit secrètement en « l’amour » homo), qui ne prend jamais position sur les sujets vraiment polémiques (être contre l’euthanasie ou l’avortement, défendre les migrants et l’écologie, dénoncer les « identitaires », tout catholique peut et doit le faire, et c’est un minimum : c’est enfoncer des portes ouvertes), qui est l’incarnation de la tiédeur journalistique et de l’esbroufe euphémisante (franc-maçonne à la sauce « catholicisme pondéré »), qui est le roi de l’absence de prise de risques et le maître du boboïsme de la droite « Sens Commun » embourgeoisée, vraiment ça fait marrer de le voir déclarer « Mettez le bazar » ! Il représente au contraire l’ordre pharisien aux antipodes du risque de la Vérité qu’est Jésus.
Pris pour cible (en particulier par la blogueuse Jeanne Smits et la caste journalistique des bobos cathos anars d’extrême droite) en ce moment, surtout – et c’est aussi couillon que ça – parce qu’il a eu le malheur de s’appeler « Marx », le cardinal Reinhard Marx commence à me plaire. Je le dis sans ironie. Il me plaît non seulement parce qu’il est attaqué par mes ennemis, mais parce que, si ces pharisiens identitaires et civilisationnistes s’en prennent à lui, 1) c’est qu’il doit avoir quelque chose de très bon (la bonté du martyr déclenche toujours les foudres de la jalousie), 2) c’est qu’il a sans doute aussi besoin de soutien. Alors j’y vais ! Et je suis persuadé (ne me demandez pas pourquoi) que ce prêtre n’a rien du nouveau James Martin.
Déjà, il y a quelques temps de cela, de manière excessive et purement spéculative, les fachos ont voulu faire de ce cardinal un odieux moderniste pro-gays, du fait qu’il n’a pas condamné aussi sèchement et fermement qu’ils l’attendaient les bénédictions des « couples » homos : ils se sont alors empressés de lui faire dire qu’il était « pour » ! Et aujourd’hui, du fait que le cardinal Marx refuse le fétichisme de la Croix, l’instrumentalisation hystérique et identitariste de l’objet « crucifix » à des fins civilisationnistes, politiciennes, millénaristes, Jeanne Smits veut le transformer en « ennemi de la Croix et de la Tradition ». Les agents de la Réacosphère, comme de parfaits Judas, pros de la distribution des bons ou mauvais points, de la notation cultiste et du barème de relativisme ou de modernisme jugeant si tel ou tel cardinal est « solide »/« en règle » (au sens matériel des termes) ou « dangereusement adogmatique », ont tranché pour Marx ! Il refuse de faire de la Croix du Christ une matraque, une circulaire administrative ? = C’est donc un Ennemi de l’Église, d’autant plus horrible qu’il est interne et à la tête !! On va se calmer tout de suite. Il s’est juste opposé à votre fétichisme, à votre matérialisme conquérant. Il vous a juste dit que la Croix du Christ, c’est d’abord et avant tout votre vie donnée à Jésus et aux autres dans l’AMOUR, et non une insigne à placarder sur le fronton d’un maximum d’édifices et de salles de classe pour marquer le territoire de l’Empire chrétien. Et il a bien raison. Vous êtes malades.
Sans transition, je rajoute à ce papier deux autres petites « news ». La première concerne une autre chasse aux sorcières qui s’installe avec force depuis les affaires de viols de petites filles (Angélique par David Ramault, Maëlys par Nordhal Lelandais, etc.) et de harcèlements sexuels (le procès de la Manada à la San Fermín en Espagne) en Europe. Je réagis car un phénomène m’inquiète : celui de l’ouverture du fichier de l’activité sexuelle de tous les êtres humains sous prétexte d’en dénoncer/prévenir leurs « déviances ». Le désir social croissant en France de justice absolue (sans Charité) à l’égard des ex-violeurs et des anciens pédophiles, de « tolérance zéro » (exprimée par des gens qui par ailleurs vouent un culte à la tolérance), de connaissance absolue et généralisée du fichier des délinquants sexuels (comme c’est déjà le cas aux États-Unis), de punition radicale, de l’établissement de l’incarcération systématique voire de la peine de mort, me fait froid dans le dos. Voulons-nous d’un État américanisé, d’un pays où chaque citoyen est le shérif de l’autre, où le pardon et le secret (garant du respect, de la conversion et de la survie d’autrui) n’ont plus leur place ??
Enfin, dernière nouvelle que je souhaitais commenter, c’est la récente promotion hystérique de l’homosexualité sur le plateau de The Voice en Australie. Il y a deux jours, le chanteur Nathan Brake, lors de son audition à l’aveugle, en a profité pour faire sa demande officielle en « mariage » à son compagnon Mitchell Baines avec qui il est en « couple » depuis 6 ans. La jury Kelly Rowland s’est sérieusement engagée à venir chanter à leur « mariage » le jour de leur « engagement ». Et après ça, on m’arguera que je vois la propagande pro-gays partout où elle ne serait pas, que je suis centré sur « mon » sujet du fait que je suis directement concerné, et que l’homosexualité n’est pas politique ni massive… À ceux qui sont toujours endormis, réveillez-vous. Ce n’est pas moi qui exagère : c’est vous qui êtes mous ET rigides.
Minorité influente à l’intérieur de l’Église Catholique – et pourtant on n’entend quasiment qu’eux dans les médias dits « alternatifs », aux côtés de leurs jumeaux progressistes -, je vous présente la nébuleuse de la « Fachosphère » ou « Réacosphère », dont j’ai parlée abondamment dans le chapitre des bobos cathos anars d’extrême droite dans mon livre Homo-Bobo-Apo. En pleine expansion vue que la crise que vivent le monde et l’Église actuels amène son lot de mécontents et de paniqués, les membres de la confrérie de la Réacosphère ont 12 obsessions que je vais décrire dans cette vidéo :
1) Première obsession : L’HOMOSEXUALITÉ ! Ils ont vraiment un problème avec ça. Ils en parlent souvent. De tous les médias cathos, ce sont les seuls qui osent prononcer explicitement le terme. Et maintenant, beaucoup de leurs articles portent apparemment sur le sujet. Ils créent même des néologismes (« homofolie », « homosexualisme », « homohérésie », « homosexualiste », « lobby gay », etc.). Ils font comme les protestants : pour eux, à la fois l’homosexualité est diabolique (ils la lobbyisent sous forme de terrible dictature : à leurs yeux, ce qui est normal, c’est la famille, et le reste, ce sont des déviances, des perversions, des péchés), à la fois ça n’existe pas (ils disent qu’ils s’en foutent, qu’on en parle trop, et se piquent de pseudo savoir psychanalytique et de moultes statistiques pour la pathologiser). D’ailleurs, la concernant, ils adorent la thèse de la blessure narcissique. Ils nous la ressortent quand ils veulent nous décrédibiliser à peu de frais : tu t’énerves, c’est normal, ta blessure narcissique se réveille et tu es un blessé de la vie. En réalité, ils sont hyper mal à l’aise avec le sujet parce qu’ils n’en parlent jamais en dehors du phénomène social, parce qu’ils ne parlent jamais des personnes homos et n’annoncent jamais la Bonne Nouvelle, parce qu’il y a énormément d’homosexualité refoulée (et donc pratiquée) dans leurs rangs, une homosexualité camouflée dans un mariage et une famille nombreuse, ou dans un activisme viriliste (Action Française, BADE, GUD). Même s’ils affichent une inflexibilité et un puritanisme d’apparat, dans les faits, ils se laissent bien souvent aller à la débauche. Ils font partie des libertaires cachés. D’ailleurs, ils brandissent souvent leur liberté d’expression, d’éducation, de croyances et de cultes, comme un droit canonique inviolable et feignent la décontraction réactionnaire. Ça se voit jusque dans le titre de leurs médias : TV Libertés, Radio Courtoisie « la seule radio vraiment libre ! ». Ils ne divorcent pas beaucoup, mais en revanche, se trompent ou se séparent allègrement, vu que la CRC (Contre-Réforme Catholique) s’arrangera pour annuler leur mariage en toute discrétion et légalité.
2) Deuxième marotte : LA VÉRITÉ (mais sans Charité) : Ils érigent tout ce qu’ils craignent comme des vérités et des généralités universelles. Penser les choses en termes de vérité uniquement, c’est une manière de se justifier d’être inflexible, intransigeant, entier : si je suis lucide et obéissant à la Vérité, je suis donc forcément juste ! Au bout du compte, comme Lucifer, ils ont remplacé l’Amour par l’Intelligence. Et ils croient que ça leur donne tous les droits. Ils passent maîtres dans l’exercice du soupçon et de l’accusation : ils sont constamment dans l’invectives, l’effet d’annonce et la critique négative. Jamais dans l’émerveillement. Ils abusent des points d’exclamation. Beaucoup de leurs sites n’annoncent pas la Bonne Nouvelle (même si en intention, la vitrine a l’air gentille : je pense par exemple à un site comme « Égalité et Réconciliation »). Dans les faits, c’est plutôt « profession Mouchards et Juges ». Les réactionnaires réagissent au quart de tour mais ils réfléchissent peu : ils se contentent de faire ricocher la mauvaise nouvelle ou le pseudo « scandale », de râler avec les râleurs, et ils rêvent d’annoncer en premier à la terre entière le scoop qui détruira des rêves et des naïvetés, qui dénoncera les contrefaçons. À tel point qu’on se demande si leurs sites sont cathos. Même s’ils en portent le nom : Riposte Catholique, Christianitas, Info Catholique, Catho Bel, France Catholique, etc. Ils sont tellement mauvaises langues, et avides de recenser uniquement ce qui ne va pas dans l’Église, de révéler les affaires troubles ou les écarts en interne, qu’on doute réellement de leur catholicité et de leur bienveillance à l’égard de l’Église. Ils sont tenus en réalité par des journalistes qui se valent du catholicisme pour surveiller le moindre faux pas des gens d’Église, et de divulguer l’info « ecclésiale » qui créera la zizanie. Par exemple, ils distribuent les bons et les mauvais points entre les cardinaux. Ils sont comme les papys réacs du Muppet Show : « T’as vu : Untel défend le lobby gay ! T’as vu ? Tel autre a approuvé l’euthanasie. » Ce sont des rapporteurs à 4 chandelles… et qui en plus surinterprètent bien souvent les propos pour les monter en épingle. Par exemple, jamais le cardinal Marx n’a encouragé à la bénédiction des couples homos. C’est le pur fruit de l’imaginaire de la Fachosphère. Mais de la réalité des faits, ou de l’issue d’un début de soupçon, ils se moquent bien. Pour eux, la paranoïa, le risque ou l’ambiguïté deviennent la réalité. Au fond, ils ne rêvent que d’une chose : l’arrivée d’un schisme, et que l’Église Catholique coule. Le pire, c’est que dans leur discours de Vérité, il n’y a pas de Charité, pas d’Amour. L’Amour, pour eux, c’est une faiblesse. Quand ils affichent un cœur, c’est uniquement le Sacré-Cœur saignant et brodé main : jamais leur propre cœur. Et quand ils s’expriment sur les réseaux sociaux, le paradoxe, c’est que ces chantres de la Vérité sont incapables de parler à visage découvert : c’est toujours derrière un masque ou un pseudonyme. La Vérité, c’est pour les autres : jamais pour eux !
3) Troisième fixette de la Fachosphère : LEUR RÉPUTATION D’INTÉGRISTES. Observez juste les coups de sang du blogueur Fikmonskov, très amers et peu réfléchis. Les accusations de « raciste », de « nazi », d’« intégriste », d’« extrême droite » (pour lui, l’extrême droite n’existe pas, d’ailleurs), de « fasciste », le font réagir au quart de tour : il n’a aucune distance. Et même quand il n’est pas attaqué sur ça, il faut toujours qu’il la ramène sur sa réputation d’extrémiste et qu’il ironise dessus. En fait, il ne l’a toujours pas digérée. Elle lui tient chaud, même s’il affiche parfois un ricanement ou singe un détachement d’indifférence.
Ça marche aussi avec la journaliste Eugénie Bastié, bossant au Figaro, et qui est capable, rien que pour ricaner sur sa réputation de « réac » ou d’« antiféministes », de plaisanter sur la mort d’Arnaud Beltrame en se posant en victime. On retrouve ce cynisme provocateur chez Jean-Marie Le Pen (prenant un malin plaisir à décrire les chambres à gaz nazies comme un « détail de l’histoire »). Dans le binarisme simpliste actuel du monde, qui classe les gens dans le camp de l’« Amour » ou celui de la « Haine », les réactionnaires se savent associés au camp de la haine (exemple : le « F-Haine ») et ça, ça les énerve prodigieusement autant que ça les excite. Par pur orgueil et plaisir d’humilier, ils décident de rentrer dans le jeu de leur mauvaise réputation, pour au moins prendre leur interlocuteur en défaut de bêtise et de haine, en étant eux-mêmes aussi haineux que lui, mais au moins avec art et esprit !
Par exemple, ils poussent la provocation jusqu’à imiter sérieusement la parodie du fascisme historique qui leur est imputée : je pense aux colloques de Civitas intitulés « Dieu, Famille, Patrie » et singeant la France collabo de Vichy. Par ailleurs, pour salir en même temps qu’honorer leur réputation de « haineux », ils s’autorisent souvent le paradoxe très bobo de mêler dans leur discours mots châtiés et insultes : les banderoles « Foutons-les dehors ! », les slogans « Y’a bon Banania, y’a pas bon Taubira ! » (scandés au mégaphone par l’abbé Beauvais, ancien curé de saint Nicolas du Chardonnet, lors de la manifestation du mouvement Civitas contre la « christianophobie » le 20 octobre 2013), Davy Rodriguez n°2 du Front National Jeune (FNJ) proférant le 10 mars dernier « espèce de nègre de merde ! », etc. À force de se moquer ironiquement de leur réputation de « haineux », ils ne voient même plus qu’ils lui obéissent en actes.
4) Quatrième obsession : LA RÉALITÉ. Les fachos sont obnubilés par la Réalité (les élus du Front National ne jurent que par elle, par exemple). Ils ont des radios dédiées exclusivement au Réel : « Radio Courtoisie, la radio libre du pays réel et de la francophonie. » Ils organisent même depuis 2017 des « Fêtes du Pays Réel » tellement ils poussent le pragmatisme jusqu’au bout et voient le monde comme une virtualité qu’ils n’habitent plus. Ils s’enchaînent à l’actualité, aux flux incessants des nouvelles délivrées par les réseaux sociaux et les chaînes d’infos, et s’annoncent comme ceux qui vont réinformer la planète manipulée, rétablir la réalité (exemple : Réinformation TV). En gros, selon les membres de la Réacosphère, il est plus important d’avoir raison que d’aimer, de tenir informé que d’annoncer le Salut à tous. Ils voient dans la cohérence ou le réalisme une loyauté, une honnêteté, et même une voie de sainteté. Il faut que ça file droit, que tout se prouve, se mérite et se paie. C’est une forme de gnosticisme justicier, en fait. En filigrane derrière cette obsession de la réalité se trouve la croyance qu’ils auraient le courage de dire tout haut ce que tout le monde penserait tout bas, et surtout que ce sont eux qui ont raison et les autres qui auraient tort. Penser les choses en termes de « réalité » uniquement, c’est finalement l’excuse facile pour traiter à peu de frais leurs détracteurs de menteurs : ces derniers nient le « réel » (réel qui est bien souvent le fruit de leurs propres projections et fantasmes paranoïaques), DONC ils sont forcément « aveugles », « fous », « bêtes », « de mauvaise foi » et « indignes de confiance ». Il y a un orgueil monumental caché derrière l’obsession des réac’ pour la réalité et la Vérité. Ils se reconnaissent volontiers pécheurs (dans l’idée), mais jamais fautifs.
5) Cinquième lubie : LE COMPLOT. Leur sentiment permanent d’être épiés, censurés, mal aimés, persécutés, en danger, incompris, engouffre les réacs dans la défiance. Ils voient du complot, de la stratégie, de la censure, partout. Dans leurs articles de presse, ils choisissent des titres racoleurs qu’ils mettent souvent au négatif et avec des injonctions. Exemple avec la revue L’Incorrect : le 13 avril 2018, ils titraient l’un de leurs articles « Les gardiens de la mort et de la tolérance ne nous enfermeront pas dans la cage aux phobes ! » Ils fantasment sur l’ennemi interne, sans penser une seule seconde que c’est eux ! Dans leur système de croyances, la Vérité est forcément violente, cinglante. Implicitement, ils pensent qu’elle est le mal, que « y’a que la vérité qui blesse », et ils rêvent d’arriver en grands annonciateurs des « 4 Vérités » des gens qui les entourent, pour ne jamais entendre les leurs. Pour eux, la Vérité est nécessairement cachée, ne se dévoile pas, est une propriété privée qui n’appartiendrait qu’à ceux qui la méritent. Car au fond, elle ne s’est pas incarnée dans leur cœur. Ils en ont une connaissance intellectuelle. La peur, et tout le raisonnement intellectuel qu’ils ont déployé pour la justifier, a endurci leur cœur, les a rendu misanthropes. Ils ont très peu de vrais amis, d’ailleurs, et jugent le monde de loin.
6) Sixième obsession : LES MÉDIAS. Même s’ils se targuent d’avoir grandi sans la télé, les membres de la Fachosphère se sont bien rattrapés depuis et recherchent les caméras fiévreusement par la suite. Il leur arrive même d’utiliser le mot « Medias » pour s’auto-définir : exemple : Medias Presse Infos. Car oui, ils créent des télés, des revues et des radios alternatives, des chaînes Youtube et des partis politiques. Ils sont relativement bien infiltrés dans les sphères médiatiques, ont tout fait pour les intégrer, connaissent leurs codes (les happenings, les éditos cinglants, les effets d’annonce, les tweets, etc.) et cherchent à créer le buzz à tout prix. Ils étaient les premiers à monter au créneau lors des pièces blasphématoires (Golgota Picnic par exemple), lors du « mariage gay ». Ils étaient aussi les premiers à oser braver les plateaux télé, à s’enchaîner à l’Arc-de-Triomphe et à imiter les Femens. Ils sont à l’affût de la moindre occasion de se faire remarquer publiquement. Ils adorent prendre des poses victimiaires héroïques dans les caméras. On a tous en tête la photo du curé de sainte Rita étendu théâtralement sur le sol pendant que son église était évacuée par les CRS qui soi-disant auraient interrompu une messe, le 3 août 2016… alors qu’en réalité, cette mise en scène de martyre avait été savamment orchestrée par les « victimes » elles-mêmes ! Les membres de la Réacosphère rêvent de passer pour les nouvelles Jeanne d’Arc. Ils aiment créer l’événement (Marion Maréchal Le Pen à Washington en février 2018, par exemple). Par ailleurs, les fachos ont un rapport idolâtre d’attraction-répulsion vis à vis du monde : à la fois il déteste leur époque et lui sont hermétiques (ils auraient préféré vivre dans un autre siècle ; notre temps et nos contemporains les effraient), à la fois ils sont complètement enchaînés à elle, font éponge avec elle. Il y a peu de recul chez eux : ils croient tout ce qu’ils voient ou entendent à la télé. Ils sont d’une crédulité impressionnante, et sont eux-mêmes facilement impressionnables. Le propre du réactionnaire n’est-il pas justement de réagir, et même de surréagir ?
7) Septième fixette : LA CIVILISATION : Les membres de la Réacosphère sont très branchés « Civilisation », « Patrie », « Tradition », « Passé », « Patrimoine », « Racines chrétiennes », « Royaume de France ». D’où leur patriotisme et leur nationalisme royalistes exacerbés. Leur millénarisme, aussi. Le millénarisme est le souhait d’instaurer un règne terrestre de Dieu par la force et des moyens humains. Le slogan de l’institut Civitas, c’est précisément « Pour une Cité Catholique ». Il y a un gros fond de peur, de vengeance, de révolte, d’orgueil, derrière cette idéalisation passéiste de l’Histoire. Quelque part, les réactionnaires se réjouissent du chaos. Car leur idéalisation de la civilisation s’accompagne d’une vision très noire du présent, et repose sur la fameuse dichotomie « civilisation/barbarie ». Ils fantasment beaucoup à propos de la « destruction ou du basculement de civilisation », de la « décadence des mœurs », etc. Et ils cherchent à mettre en place exactement ce qu’ils condamnent chez les autres, et en particulier dans la Franc-Maçonnerie, car elle aussi a pour objectif de construire une nouvelle civilisation par le biais du chaos. Les conférences d’Alain Escada contre le Nouvel Ordre Mondial et la Fin des Temps, sont donc une vaste blague. Les réactionnaires se centrent sur le Christ-Roi. Tout comme Judas, le traître qui a livré Jésus et qui était un parfait zélote patriotiste, millénariste : il voulait faire du Christ le fondateur d’une nouvelle civilisation qui renverserait le pouvoir tyrannique en place. Et Jésus fuie ce genre de soldats zélés pour sa cause : « À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : ‘C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde.’ Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. » (Jn 6, 15).
8) Huitième obsession : L’ISLAM. À propos de millénarisme, nos chers amis réacs font une fixette sur l’islam. Leur paranoïa haineuse a toujours besoin de se fixer sur une population religieuse en particulier qu’ils diabolisent pour altériser le mal : avant, c’étaient les chrétiens modernistes et les protestants. Mais à présent, ils ont jeté leur dévolu diabolisant sur l’islam, qu’ils confondent avec les personnes musulmanes (dont ils ne se soucient jamais). Ils créent des sites où ils font fusionner Jésus et l’islam (exemple : Islam et Vérité). Et dans leur langage, c’est le constant amalgame. En témoigne la récente sortie de Marion Maréchal-Le Pen aux États-Unis : « La France était la fille aînée de l’Église. Elle est en passe de devenir la petite nièce de l’islam. » À les entendre, tout est de la faute de l’islam. Ça devient pathologique chez eux. Tu te casses une jambe : c’est de la faute de l’islam. Il pleut, c’est l’islam ! Et même quand il n’est pas directement question de l’islam, ils ont l’art de tout ramener à ce dernier par l’art de la comparaison abusive. Exemple : Une église catholique est taguée de graffitis : eh ben… c’est pas dans une mosquée qu’on aurait osé faire ça ! (sous-entendu : « Les cathos, on les soutient uniquement parce que ce sont des victimes, donc des points de comparaison qui nous permettent de diaboliser l’ennemi d’en face, mais ce sont aussi des chiffes molles qui n’ont pas de couilles et ne savent pas se défendre. »). L’islam n’est donc pas mieux loti que le catholicisme, au final. Les membres de la Réacosphère ont un profond mépris pour les catholiques, et en particulier les prêtres – ils adulent le statut ecclésiastique du prêtre, mais le prêtre « personne », ils le détestent. Et on comprend pourquoi : l’autorité ne leur plait pas (ils prétendent l’incarner), l’humilité du Christ non plus (eux, ils préfèrent les champions, les croisés, les vainqueurs, les justiciers autoritaires !), ils ont des situations maritales non conforme à l’Église (divorces, homosexualité, concubinage, adultère) ou bien quand ils restent mariés ils n’honorent pas leur mariage. Des élus FN en personne m’ont certifié que les leaders de ce parti détestaient les catholiques (ils trouvent les prêtres trop bavards, et quand ces derniers l’ouvrent trop, ils leur conseillent de se mêler de leurs affaires). Les réactionnaires n’aiment du catholicisme que sa civilisation, que sa puissance autoritaire et punitive, que son statut de contre-pouvoir et de civilisation messianiste justicière.
9) Neuvième obsession : LA FORME DU RITE, LA LOI. Les réactionnaires font une fixette sur le rite, l’Église-Institution, le dogme, la tradition, l’ordre, la manière de prier. Ils restent dans le code moral, le permis et le défendu, la règle, les fautes : ils ne mangent pas à la table des pécheurs puisque ces derniers « ont fauté » et sont « impurs ». Dans toute situation humaine, ils ne vont voir que les défauts. Au fond, par orgueil, ils confondent la sainteté avec la perfection. Ils mettent le culte au-dessus des Humains qu’il est censé servir. Ils détestent tout élan d’ouverture à l’autre, qu’ils voient comme un dangereux relativisme. Et il ne faut surtout pas leur parler d’œcuménisme (là, c’est le crime de lèse-majesté !). Ils ont fait une fixette sur le Concile Vatican II (1962-1965), comme pour annoncer que c’est le Grand Virage de la Trahison, le moment fatal où tout a basculé. Ils ne démordent pas que le rite et les petites habitudes dogmatiques ont été bousculés voire carrément perdues depuis ce concile. D’où sort cette croyance ? On ne sait pas. Mais ils croient dur comme faire que rien ne sera plus comme avant, que l’Église s’est perdue à jamais, que les bons prêtres n’existent plus, que les jeunes générations de catholiques sont des faux croyants. Ils honnissent le Pape François uniquement parce qu’il est bon : ils le prennent pour un irresponsable, un incompétent, un moderniste, un Antéchrist protestantisé… quitte à idéaliser son prédécesseur, Benoît XVI (alors qu’au temps de ce dernier, ils n’hésitaient pas à le qualifier aussi d’apostat). Comme les pharisiens de la Bible, ils sont très matérialistes, avares, près de leurs sous, même si leur spiritualisme intégral et leur goût de l’esthétisme laisseraient croire le contraire. Ils survestissent sur le matériel pour compenser leurs nombreux manques affectifs. Ils sont très à cheval sur les codes de bienséance, et les codes liturgiques (c’est pour ça qu’ils se laissent flatter par le cardinal Sarah) : ils ont transformé les statues, le rosaire, la médaille miraculeuse, en fétiches, en grigris ; ils se crispent sur la forme (qu’eux qualifieront de tridentine – FSSPX – et d’extraordinaire) de la messe. Ils ne vont pas à la messe pour aimer les autres, mais par devoir moral. Ils sont en général très protocolaires : ils disent les prières bien comme il faut (parfois le rosaire tous les jours), connaissent les phrases qu’il faut dire par cœur, se rendent aux pélés qu’il faut, vont à confesse. Mais c’est superficiel. Car ils ne confessent jamais leur dureté de cœur et leur refus de pardonner. Ils n’ont pas compris que Jésus n’en a rien à faire des prières, des holocaustes et des sacrifices, ou des bonnes manières de le prier. Il veut un cœur broyé, contrit, aimant. Il veut des disciples entourés d’amis.
10) Dixième obsession : LA COMMUNION DANS LA MAIN. En lien avec l’obsession du culte, les néo-pharisiens ont une autre lubie : c’est la communion dans la main. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas le cœur sur la main, finalement. Et je dis ça alors que personnellement, je reçois la communion dans la bouche, et je préfère. Sur les réseaux sociaux, si vous voulez un peu d’animation, vous commencez à brancher les réac’ sur la communion dans la main. Et vous mettrez le feu aux poudres ! En général, concernant l’Eucharistie, les réacs se fixent sur la manière de la recevoir autant (voire plus) que sur l’hostie elle-même. Ils ont besoin de mettre plein de règles, de conditions de bonne réception, de clôtures moralistes et de licences pour délivrer aux autres le « droit de communier » (comme Judas avec l’onction de Béthanie) ou le diplôme de « vrai catholique », de poser des cadres qui les rassurent (missel bilingue latin-langue vernaculaire, messe ad orientem), et surtout qui les placent du bon côté de la barrière du Salut. Deuxième sujet tendax : c’est le port de la soutane ou du col romain. Ils ont fait de la communion un fétiche presque intouchable, désincarné, un dîner privé, une union sans communion. Ils privilégient bizarrement le « sens du sacré » au sacré.
11) Onzième obsession : LE MÉCONTENTEMENT. À les entendre, il faut être mécontent et méfiant, récriminer, ronchonner. C’est obligatoire ! La patience, la longanimité, l’humour, la tendresse, c’est pas leur truc. C’est de la faiblesse. Les vrais sourires, c’est pas vraiment le style de la maison. Autant vous dire que dans les rangs réacs, ça ne respire pas la joie de vivre. Ça ne rayonne pas. C’est plutôt sourire crispé. Ou l’air pataud, antipathique et patibulaire d’un Jean-Marie Le Pen. Vous avez déjà vu Marion Maréchal, Charlotte d’Ornellas, les présentateurs de TV Libertés ou Fikmonskov sourire, vous ? Non. Il faut faire la gueule. L’antipathie est la règle. Et leur obsession, c’est de ne pas être ridicule. Moi, par exemple, j’ai fait un truc public ridicule : mon clip « C’est bien gentil ». Eh bien certains réacs voulaient me traîner carrément en procès pour ça, sans rire. Assumer ses limites, le ridicule, accepter d’être pécheur, fautif et fragile, d’être aimé en dehors du mérite, ils ne font pas.
12) Douzième et dernière obsession : L’ENFER : Pour faire contrepoids au relativisme Bisounours ambiant qui ne parle plus du Salut ni de l’enfer, les réactionnaires se prennent de passion pour l’enfer et n’annoncent plus la Bonne Nouvelle du Salut pour les pécheurs. Par exemple, le secret de Fatima, offrant des visions de l’Enfer, ils ont adoré !! Ils font une véritable fixette sur l’Enfer. En réalité, ils ont une conception très intellectuelle de celui-ci, puisqu’il n’y a pas de vraie connaissance de l’enfer sans l’accès à la Miséricorde et sans la prise de conscience de sa propre misère, sans la compréhension que l’enfer est cerné de Miséricorde. Ils sont à ce point dans le goût de la peur et de la menace, dans le manque d’Amour et dans la fermeture de cœur, qu’ils s’arqueboutent sur le déni de l’enfer. À leurs yeux, on peut nier le paradis, mais surtout pas l’existence de l’enfer !! leur CHER enfer ! Je pense à la récente polémique sur les propos du Pape qui aurait nié l’enfer, le 31 mars dernier. Au fond, je crois qu’ils ont pris l’enfer pour le paradis : je les ai entendu dire que l’enfer est une grâce/don de Dieu (alors que l’enfer est permis par la grâce de Dieu mais n’est certainement pas une grâce de Dieu). Car en réalité, ils tiennent plus à l’enfer qu’au paradis. Eh bien ils s’y dirigent tout droit ! Comme ils placent la Justice à la place de l’Amour, ils sont capables de s’auto-juger (comme ils imaginent que Jésus les juge) et de s’envoyer en enfer pour honorer Jésus, au lieu de se laisser aimer par Lui ! Incroyable.
Cet article bénéficiera bientôt d’une vidéo sur Youtube, intégrant une série de 15 entretiens tournés en avril 2018 à Lourdes avec la journaliste Nathalie Cardon, et dans le droit fil de mon livre Homo-Bobo-Apo. Voici les articles de chacun d’eux :
1 – « Les 11 messages subliminaux diffusés dans l’émission ‘The Voice’ »
2 – « Le Synode des jeunes : la cata »
3 – « Le raz-de-marée de la transidentité » (transsexualité)
4 – « Le Boom des pastorales d’accompagnement des personnes homosexuelles dans l’Église »
5 – « Mylène Farmer, Grande Architecte de la Franc-Maçonnerie gay friendly »
6 – « Pourquoi La Manif Pour Tous est un vrai désastre »
7 – « Pourquoi parler d’homosexualité dans les établissements scolaires est Mission Impossible »
8 – « L’homosexualité dans la série de TF1 Demain Nous Appartient »
9 – « Je me suis ridiculisé publiquement : Comment vivre avec cette honte ? »
10 – « L’Hétérosexualité est la Bête de l’Apocalypse »
11 – « Les 4 armées de la Bataille finale d’Armageddon »
12 – « Visite maçonnique de Macron aux Bernardingues »
13 – « Les 12 obsessions des cathos bobos de la Réacosphère »
14 – « Homosexualité, la priorité niée dans l’Église »
15 – « Définition de la bisexualité »
Pour les catholiques tradis bobos anars d’extrême droite , le « sens du sacré » est plus important que le Sacré. C’est subtil de comprendre cette distinction, mais elle est réelle. Ils confondent le respect de la liturgie avec l’Obéissance, le cérémoniel avec la vraie Cérémonie (de cœur), la beauté des célébrations avec le Respect, la piété mariale (et les objets qui lui sont rattachés : le rosaire, les prières, l’abstinence concrète en actes, etc.) avec Marie. Croient-ils que Jésus est respectable et demande des choses respectables à ses élus, impeccables, qui présentent bien, qui sont immaculées et qui font l’unanimité ? (Qu’ils regardent comment la Vierge Marie a demandé à Bernadette à Lourdes de boire de la boue et même, manger l’herbe – comme les animaux – et de connaître la honte publique intégrale !) Qu’ont-ils compris de la majesté du Christ ? de la pureté de la Vierge ? Pas grand-chose. Jésus resplendit à travers les pécheurs, les criminels, les athées, les pauvres, les violeurs, les anticléricaux, les sales et ceux qui ne connaissent pas leur protocole rituel, les prières qu’ils récitent, et qui leur attireront des emmerdes et même la mort.
N.B. : Dans son deuxième message à Akita (3 août 1973), la Vierge Marie nous a fait cette demande afin de dénoncer le formalisme ecclésiastique/cultuel : « Sans trop vous attacher à la forme, soyez fidèles et fervents à la prière pour consoler le Maître. »
Joie d’être allé à l’enterrement de ma marraine. Peine et colère aussi. Malheureusement/heureusement également, la présence de ma soeur pour en rire gravement… parce que j’aurais pu cocher toutes les cases du code « Enterrement bobo » de mon livre Les Bobos en Vérité. Que voulez-vous… quand la génération des enfants et des petits-enfants essaient de faire spirituel et de rendre hommage à leurs ancêtres dont ils ont rejeté la foi et la pratique religieuse, ça donne un pastiche sincère mais pathétique : on a quand même eu droit à 6 témoignages différents au micro, dignes des plus grandes simulations de réception de trophées aux Oscars (avec un ressassement des souvenirs et des goûts avec/de la disparue, parfois carrément des révélations de secrets de famille ou des critiques sévères à l’égard de ma marraine, des portraits psychologiques avec la colonne des défauts plus remplie que celle des qualités!) : on ne savait plus où se mettre. On a même appris par le beau-frère que ma marraine aurait été prête à se « remarier » (What The Fuck?). Ça glose sur l’ « Amour » (même au nom de saint Paul) mais Jésus est complètement zappé. On a même entendu par une amie de la défunte une déclaration en anagramme (comme au collège) avec chaque lettre du prénom THÉRÈSE. À l’église Notre-Dame de Cholet, quoi!
Le moment le plus énorme, ça a été quand la Croix de Jésus a été oubliée (il a fallu retrouver le crucifix en 4ème vitesse) : les bobos veulent bien de la « lumière de la Résurrection », des bougies… mais certainement pas de Jésus ni de la Croix! Ils profitent sincèrement des deuils pour pleurer sur eux, pour s’épancher sur leur propre athéisme, pour s’endimancher comme ils peuvent (y’avait même une nana qui portait une couronne de fleurs, comme les mariées bobos), pour singer (sincèrement!) des étreintes Bataclan… Sérieux, pas besoin de venir dans une église pour faire ça. À mes yeux, la messe d’enterrement de ma maman il y a 4 ans a été un modèle de dignité, de sobriété, de Vérité, d’Amour, car Jésus était vraiment présent, et il n’y avait aucune place aux narcissismes.
Le plus révoltant (même si, sur le moment, j’en ai souri), ce n’est pas les maladresses d’ignorance des bobos. Car comment en vouloir à ceux qui parodient sérieusement les enterrements qu’ils ont vus dans les films ou dans leurs fantasmes? Beaucoup de gens rejettent Jésus par méconnaissance plus que par orgueil. En revanche, ma colère se dirige sur ceux qui connaissent la Vérité-Jésus et qui la renient en connaissance de cause : en l’occurrence ici, le prêtre qui célébrait (le père Pouplard) ainsi que la caste de vieux cathos soixante-huitards de la bourgeoisie choletaise (qui trouvent tout « beau » et « normal », et qui ont été infoutus de transmettre le goût de la foi à leurs enfants et petits-enfants enfants ; ils sombrent dans le relativisme subjectiviste le plus grave : « Pour nous, croyants, l’eau représente l’eau du baptême » : pas que pour nous, bon sang! ). Le curé, qui pourtant connaissait la foi de ma marraine et de mon parrain, a laissé faire cette messe avec ses accents païens. Le clou du « spectacle », ce fut, lors de son homélie sur le texte d’Evangile du Jugement Dernier « J’avais faim et vous m’avez donné à manger », le moment où il a sorti que le Jugement Dernier (le texte a d’ailleurs été tronqué à sa première partie, la moins « culpabilisante », comme par hasard…) n’était qu’une « parabole » donc « qu’une image » et que « ça ne se passera pas comme ça ». Ma soeur et moi, on s’est regardés à ce moment-là, pour être sûrs d’avoir bien entendu ce qu’on avait entendu. Même mon papa (qui animait les chants) a cherché mon regard dans l’assemblée et a deviné à distance que mon sang n’avait fait qu’un tour. C’était scandaleux. Intérieurement, j’ai aussi pu partager ce moment d’anthologie avec ma marraine, qui elle, de Là-haut, sait désormais que le Jugement Dernier n’est pas qu’une « image ».
Donc à ceux parmi vous qui m’avez demandé comment s’est passé l’enterrement de ma marraine, je dis « mal », même si ça a été une joie de revoir certains Choletais, mon père et ma soeur.
Je suis sur le chemin du retour vers Paris.
Qu’ont ces prêtres médiatiques à interpeller à tout instant sur les réseaux sociaux les puissants de ce monde, pour les congratuler, les remercier, les féliciter, les draguer, les valider, les pleurer quand ils disparaissent, comme des attachés parlementaires, des courtisans, des ambassadeurs du Vatican, des pleureuses en col romain ? Qu’espèrent ces clergymen en distribuant leurs bons points, à part les honneurs, la respectabilité, le pouvoir, la reconnaissance politicienne, la mondanité ? Ils ne prennent jamais le risque de froisser quelqu’un, de perdre leurs galons, d’aller au conflit, d’expliquer des concepts difficiles ou d’aborder les vrais points de crispation de la société. Les rares fois où ils se risquent à critiquer ou à annoncer la Vérité, c’est pour enfoncer des portes ouvertes ou tirer sur des ambulances. Ils recherchent par tous les moyens à flatter tout le monde, se taisent quand il y a une injustice à dénoncer (dénonciation qui leur ferait perdre leur poste). Ces lèche-culs de première catégorie ne servent pas le Christ. Ils se servent du Christ pour briller devant le monde. Ils applaudissent les Papes et saints du passé, pour mieux mépriser les saints, les prophètes et les Papes d’aujourd’hui. Le gros de leur métier, en plus d’écrire des livres qui ne servent à rien, est la représentation. Ils sont l’équivalent des chefs des prêtres qui ont jalousé/ignoré le Christ sans assumer les risques et les humiliations qu’Il leur ferait vivre.