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Le « Christ » mais pas « Jésus »


 

Récemment, une amie qui a grandi (et souffert !) entourée de cathos bobos anars d’extrême droite (appelés grossièrement « tradis ») m’a fait une remarque très pertinente qui pourrait être rajoutée à l’interview des 12 fixettes de la Réacosphère et qui est applicable au Cardinal Sarah et à tous ses suiveurs aveuglés : elle s’est rendue compte qu’à leur contact, par déformation éducationnelle, elle avait un mal fou à prononcer le prénom de « Jésus », et a remarqué que les rares fois où elle et ses frères conservateurs en parlent (car en règle générale, les bobos cathos de la Fachosphère – c’est assez criant sur les réseaux sociaux – ne le professent jamais publiquement), ils se contentent de dire « le Christ » ou « Jésus-Christ », ou pire « chrétienté ». Incapables d’oser reconnaître la Personne de Jésus, de Le voir comme un ami proche et d’instaurer une relation de coeur-à-coeur avec Lui, obnubilés par le « Christ-Patrimoine », le « Christ-Identité », le « Christ-Civilisation » ou le « Christ-Fétiche sacré », terrorisés à l’idée de Lui enlever sa magnificence divine de solennité et qu’Il soit considéré comme « un pote », les néo-pharisiens « catholiques » préfèrent sombrer dans un christo-centrisme puriste, glacial et conquérant, plutôt que de prononcer le simple prénom de leur Maître.

La vision étriquée des cathos tradis vis-à-vis des personnes homosexuelles (Pour eux, nous sommes soit inexistants, soit putes, soit soumises !)


 

Essayons de rentrer un instant dans le raisonnement des cathos tradis par rapport à l’homosexualité.
 

Comme je l’ai écrit dans le chapitre II de mon livre Homo-Bobo-Apo à propos des cathos bobos anars d’extrême droite, c’est-à-dire des tra-tras hétérosexuels familialistes, ils adoptent par rapport à nous personnes homosexuelles une posture absolument ahurissante d’indifférence condescendante mêlée à du déni. Selon eux, la société nous donne trop d’importance. Le thème de l’homosexualité leur passe franchement au-dessus. Les personnes homos n’existent pas puisque – si elles croyaient en Dieu – elles ne se diraient plus et ne se sentiraient plus homos. Elles n’existent pas vraiment puisqu’elles devraient faire comme eux et comme « tout le monde » à savoir se marier et avoir des enfants (même si sexuellement ce ne sera pas super pour elles), se forcer et y mettre un peu du leur, arrêter leurs chichis et leur comédie. En gros, dans l’esprit des gens de la Réacosphère, nous, personnes homos, sommes des mauviettes douillettes qui s’inventent un faux problème par soumission à une mode (à l’instar des enfants qui feraient leur caprice ou rentreraient dans le jeu de leurs intolérances alimentaires et de leurs fantasmes de peur) ou à cause d’un traumatisme ultra violent vécu dans l’enfance dans lequel nous nous installerions. Nous sommes les rejetons d’un monde dépravé et virtuel, les incarnations improbables de la décadence de la Civilisation occidentale chrétienne, les marionnettes d’un « lobby », des diables en même temps que des irréalités.
 

Pour eux, l’équation existentielle et vocationnelle de tout être humain est simple : à part les familles traditionnelles et leur petit milieu élitiste qu’ils appellent « chrétienté » (le Christ, ils s’en fichent pas mal, en fait…), rien n’a d’importance. Et même quand une personne homosexuelle fait le choix de la continence (abstinence pour Jésus), ils ne la soutiennent et ne la considèrent pas. Tout simplement parce qu’hors du mariage procréatif sacré ou du sacrement de l’ordre, point de Salut ! Les tradis méprisent le célibat. En fait, comme ils destinent l’homosexualité à l’irréalité, à la volonté individuelle, à la dépravation ou à la damnation, ils ne croient pas en la continence, et encore moins à la sainteté des personnes homosexuelles : « Ah bon ? On peut être homosexuel et catholique ? Ça existe, ça ? » s’interrogent-ils mollement ou cyniquement. Le célibat ne trouve grâce à leurs yeux que s’il est clérical. Sinon, selon eux, les célibataires sont des pauvres types, des moins que rien, des parias et des damnés. Et alors, si en plus ils ont le malheur d’être homosexuels, ils leur font bien comprendre qu’ils les saoulent et qu’ils sont définitivement perdus.
 

Pour résumer la pensée paradoxale (car homophobe gay friendly) des cathos tradis à propos de l’homosexualité, une personne durablement homosexuelle doit obligatoirement se marier (avec une personne de l’autre sexe) ou/et pratiquer son homosexualité, mais en revanche elle ne peut pas être catholique, encore homosexuelle, célibataire (donc continente), et non-active homosexuellement (à moins d’être une hypocrite). La deuxième option, dans leur esprit, ce n’est pas possible. Quand on se ressent homo, c’est soit pute, soit soumise ! Et pour les rares tradis qui sont capables de distinguer « personne » et « tendance sexuelle », ils demandent à la personne homo d’être « chaste », et ne l’encouragent pas dans cette voie : pour eux, ce n’est pas « courageux » mais « juste normal » ; c’est « son devoir » d’Enfant de Dieu, devoir pas spécifiquement homosexuel et qui n’aurait finalement rien à voir avec le « mythe de l’homosexualité ». Il est donc difficile de faire plus homophobes gays friendly que ces grenouilles de bénitier !

Il commence à me plaire beaucoup, ce cardinal Marx


 

Pris pour cible (en particulier par la blogueuse Jeanne Smits et la caste journalistique des bobos cathos anars d’extrême droite) en ce moment, surtout – et c’est aussi couillon que ça – parce qu’il a eu le malheur de s’appeler « Marx », le cardinal Reinhard Marx commence à me plaire. Je le dis sans ironie. Il me plaît non seulement parce qu’il est attaqué par mes ennemis, mais parce que, si ces pharisiens identitaires et civilisationnistes s’en prennent à lui, 1) c’est qu’il doit avoir quelque chose de très bon (la bonté du martyr déclenche toujours les foudres de la jalousie), 2) c’est qu’il a sans doute aussi besoin de soutien. Alors j’y vais ! Et je suis persuadé (ne me demandez pas pourquoi) que ce prêtre n’a rien du nouveau James Martin.
 

Déjà, il y a quelques temps de cela, de manière excessive et purement spéculative, les fachos ont voulu faire de ce cardinal un odieux moderniste pro-gays, du fait qu’il n’a pas condamné aussi sèchement et fermement qu’ils l’attendaient les bénédictions des « couples » homos : ils se sont alors empressés de lui faire dire qu’il était « pour » ! Et aujourd’hui, du fait que le cardinal Marx refuse le fétichisme de la Croix, l’instrumentalisation hystérique et identitariste de l’objet « crucifix » à des fins civilisationnistes, politiciennes, millénaristes, Jeanne Smits veut le transformer en « ennemi de la Croix et de la Tradition ». Les agents de la Réacosphère, comme de parfaits Judas, pros de la distribution des bons ou mauvais points, de la notation cultiste et du barème de relativisme ou de modernisme jugeant si tel ou tel cardinal est « solide »/« en règle » (au sens matériel des termes) ou « dangereusement adogmatique », ont tranché pour Marx ! Il refuse de faire de la Croix du Christ une matraque, une circulaire administrative ? = C’est donc un Ennemi de l’Église, d’autant plus horrible qu’il est interne et à la tête !! On va se calmer tout de suite. Il s’est juste opposé à votre fétichisme, à votre matérialisme conquérant. Il vous a juste dit que la Croix du Christ, c’est d’abord et avant tout votre vie donnée à Jésus et aux autres dans l’AMOUR, et non une insigne à placarder sur le fronton d’un maximum d’édifices et de salles de classe pour marquer le territoire de l’Empire chrétien. Et il a bien raison. Vous êtes malades.
 

 

Leur délire paranoïaque n’a plus de borne


 

Je découvre avec bonheur leur concept de « catholiques insoumis »… Les pauvres, ils sont dans l’illusion de force et de puissance (total pastiche des extrémistes gauchistes).


 

Sans transition, je rajoute à ce papier deux autres petites « news ». La première concerne une autre chasse aux sorcières qui s’installe avec force depuis les affaires de viols de petites filles (Angélique par David Ramault, Maëlys par Nordhal Lelandais, etc.) et de harcèlements sexuels (le procès de la Manada à la San Fermín en Espagne) en Europe. Je réagis car un phénomène m’inquiète : celui de l’ouverture du fichier de l’activité sexuelle de tous les êtres humains sous prétexte d’en dénoncer/prévenir leurs « déviances ». Le désir social croissant en France de justice absolue (sans Charité) à l’égard des ex-violeurs et des anciens pédophiles, de « tolérance zéro » (exprimée par des gens qui par ailleurs vouent un culte à la tolérance), de connaissance absolue et généralisée du fichier des délinquants sexuels (comme c’est déjà le cas aux États-Unis), de punition radicale, de l’établissement de l’incarcération systématique voire de la peine de mort, me fait froid dans le dos. Voulons-nous d’un État américanisé, d’un pays où chaque citoyen est le shérif de l’autre, où le pardon et le secret (garant du respect, de la conversion et de la survie d’autrui) n’ont plus leur place ??
 

Enfin, dernière nouvelle que je souhaitais commenter, c’est la récente promotion hystérique de l’homosexualité sur le plateau de The Voice en Australie. Il y a deux jours, le chanteur Nathan Brake, lors de son audition à l’aveugle, en a profité pour faire sa demande officielle en « mariage » à son compagnon Mitchell Baines avec qui il est en « couple » depuis 6 ans. La jury Kelly Rowland s’est sérieusement engagée à venir chanter à leur « mariage » le jour de leur « engagement ». Et après ça, on m’arguera que je vois la propagande pro-gays partout où elle ne serait pas, que je suis centré sur « mon » sujet du fait que je suis directement concerné, et que l’homosexualité n’est pas politique ni massive… À ceux qui sont toujours endormis, réveillez-vous. Ce n’est pas moi qui exagère : c’est vous qui êtes mous ET rigides.