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Émission Radio Courtoisie du 17 novembre 2018 sur la Syrie et sur la pédophilie sacerdotale


 

Dans son émission Le Libre Journal de la Nouvelle France du 17 novembre 2018, sur Radio Courtoisie, la journaliste Anne-Laure Maleyre a reçu en première partie l’essayiste François Belliot (auteur de La Guerre en Syrie : Quand médias et politiques instrumentalisent les massacres); en seconde partie (à partir de 1h26), l’essayiste Philippe Ariño (auteur de Homo-Bobo-Apo) pour une chronique sur les scandales actuels de pédophilie et d’homosexualité dans le clergé catholique (cette chronique, pour une fois, est consultable par écrit), Gérard Brazon (de Riposte Laïque) pour une chronique sur le danger islamique, le chroniqueur international François (spécialiste de la Pologne et du Kazakhstan) pour une chronique sur la Biélorussie.
 
 

N.B. de Philippe Ariño : À la réécoute, ce qui est assez hallucinant, c’est la censure qui sévit dans cette radio : les programmateurs ont coupé au montage ce que j’ai dit sur l’Islam, à la 2h37’45. Je disais « Sans tomber dans un relativisme schizo qui dissocierait Islam modéré et Islam fondamentaliste – alors qu’il n’y a pas de distinction fondamentale entre eux, puisqu’il n’y a pas d’Islam modéré… ». En fait, ils se targuent de dire tout haut ce que les médias mainstream cacheraient. Mais dès qu’il faut un peu de courage pour nommer les choses, pour parler de l’Islam, là, ils prennent leurs jambes à leur cou et se défaussent.

Les gens commencent à se rendre compte que le « mariage gay » est en réalité un trafic d’enfants déguisé


 

Les gens commencent à se rendre compte que le « mariage gay » est en réalité un trafic d’enfants (et de mères, de pères, de personnes homos) déguisé, et que « l’amour » (homo inclus) ou le « désir de paternité », aussi sincère soit-il, est l’excuse sentimentale de ce trafic. C’est pourquoi les stars homos actuelles (Marc-Olivier Fogiel, Elton John, l’humoriste Jarry, Christophe Beaugrand, etc.), qui affichent leur soi-disant « bonheur » d’avoir pu se marier ou d’être « père » (sans amour de la mère biologique de « leur » enfant), montrent paradoxalement aujourd’hui des signes d’agacement, de vengeance (contre La Manif Pour Tous et les catholiques en particulier), de fatigue, de détresse (Jarry, par exemple, décrit de l’arrivée de ses deux enfants comme « un cri, une blessure ») voire même de honte, de se voir inconsciemment justifier l’injustifiable.

Réagir à la vague pro-homosexualité (Interview péruvienne)


 

1. L’enseignement de l’Église est-il homophobe ? D’après ton expérience et ton travail, l’Église haït-elle ou discrimine-t-elle les homos ?

L’Église Catholique ne se trompe pas dans ce qu’Elle dit, y compris sur le péché mortel. Et Elle n’a jamais été homophobe. Elle déteste le péché et aime le pécheur ou les personnes qui portent un signe de péché. Et l’attraction homosexuelle ne semble pas être un choix, et est un signe de péché. C’est une peur. Pas une maladie. Mais une peur de la différence des sexes. Toute personne homo a eu peur de ne pas être un « vrai homme » ou une « vraie femme ». Et l’Église catholique ne peut pas défendre une peur.

Ceci dit, pour parler en Vérité, la grande majorité des gens d’Eglise est homophobe. Ils ont peur de l’homosexualité. Les mouvements pro-Vie ne parlent que de l’enfant, et ne dénoncent ni l’Union Civile ni l’hétérosexualité. Et les rares fois où ils sollicitent les personnes homosexuelles, y compris celles qui ne justifient pas la pratique homo et vivent ce que demande l’Église, ils nous utilisent pour diaboliser la pseudo « dictature gay ». Ils ne nous invitent jamais et censurent notre témoignage, alors qu’il est le plus puissant. Les premiers persécuteurs des personnes homos, c’est triste à dire mais ce sont les fondamentalistes pro-Vie comme La Manif Pour Tous ou Hazte Oír. Ils sont là honte de l’Église Catholique.
 

2. Le mois des Gay Pride vient de passer, avec des annonces Facebook et tout. Mais crois-tu que le style de vie qu’adoptent les gays éloignés de Dieu puisse être célébré ?

D’abord la Gay Pride n’est pas le « style de vie gay ». C’est juste un carnaval, une certaine image de l’homosexualité qu’il convient d’écouter et d’analyser. Bien souvent, nous, catholiques, réagissons, nous nous indignons, pour ne pas réfléchir, pour ne pas parler de l’homosexualité ni des personnes. Le problème de l’homosexualité, ce n’est pas son image médiatique ni la Gay Pride : c’est la pratique homo. Je fais partie du lobby gay et mes amis aussi. Je vous demande de nous aimer.
 

3. Je te pose une question que tu abordes dans ton livre L’Homosexualité en Vérité ?, avec la cruauté de l’interview brève : si tu es croyant et homo, quoi faire ? Existe-il un chemin ?

Oui. Le chemin, c’est Jésus et Marie. Concrètement, c’est l’annonce de la Vérité par un apostolat mondial de l’homosexualité. Nous, personnes homos continentes, ne devons pas être écoutées simplement par misérabilisme ou devoir moral, « parce que nous en aurions besoin », « parce qu’il faudrait nous accompagner ». Non. Nous sommes les gardiens des sacrements les plus importants de l’Église (Mariage, Eucharistie, Confession, et surtout Sacerdoce), nous sommes les meilleurs boucliers humains de l’Église parce que la persécution anticléricale repose principalement sur l’homosexualité.

Et nous avons le pouvoir de combattre l’hétérosexualité (appelé aussi diversité ou égalité), qui est notre ennemi numéro 1, qui est le pilier idéologique de la Franc-Maçonnerie, et que la grande majorité des catholiques défendent. L’hétérosexualité, écoutez-moi bien, est le diable déguisé en différences des sexes. Toutes les lois pro-gays passent au nom de l’hétérosexualité. Alors que l’Église n’a jamais défendu l’hétérosexualité. J’appelle donc toutes les personnes homos qui m’écoutent et qui aiment Jésus à se lever pour défendre leur Église. C’est maintenant ou jamais.

L’homosexualité expliquée à un ado de 11-17 ans (133 questions-réponses courtes)

collégien
 

Voici une sorte de suite à L’homosexualité en Vérité, que j’ai écrite en deux jours, entre hier et aujourd’hui (7 et 8 février 2016, juste avant mon départ), pour répondre de manière synthétique à toutes les questions qu’un jeune adolescent de 11-17 ans peut se poser sur l’homosexualité. J’ai essayé de rédiger maximum 3 phrases pour chacune des 133 interrogations. J’ai conscience que certaines phrases comportent encore des mots qui ne sont pas à la portée de tous les collégiens/lycéens français, mais bon, cela prouve que mon travail est aussi destiné aux formateurs à l’affectivité des jeunes. Un outil utile et aussi en PDF libre (PDF ado). Il peut être complété par mes 20 conseils à destination des enseignants.
 
 
 

1 – C’est quoi la sexualité ?

Bien avant d’être un sentiment, un acte génital ou un enfant, la sexualité c’est la différence des sexes (différence homme-femme). En latin, le mot « sexualité » vient du verbe secare qui signifie couper. La sexualité, c’est ce qui nous a coupés dès la naissance pour que nous devenions incomplets mais aussi, pour le coup, complétés par l’Amour vrai à l’âge adulte.
 

2 – Pourquoi c’est difficile de parler d’homosexualité ?

Parce qu’actuellement, si on en parle, on risque soit de passer pour « un » homosexuel, soit de passer pour « un » homophobe. Donc quasiment tout le monde se tait !
 

3 – Pourquoi ça vaut le coup d’en parler quand même ?

Seules les personnes bien dans leur sexualité ou pas homosexuelles pratiquantes sont à l’aise pour en parler en Vérité. S’intéresser à elle devient une preuve que tu ne l’es pas, ou que tu l’as dépassée. Surtout si tu es un jeune homme ! L’homosexualité ne fait peur qu’aux personnes homos (refoulées et machos). Alors vas-y !
 

4 – Est-ce qu’on naît homo ?

On ne sait pas. La mémoire humaine ne remonte pas assez loin. Tout ce qu’on sait, c’est que si l’homosexualité est génétique, elle n’est pas que cela : le cas des vrais jumeaux, dont l’un est homo et l’autre pas, alors qu’ils ont le même patrimoine génétique, le prouve.
 

5 – L’homosexualité est-elle naturelle ?

Notre nature profonde, c’est la différence des sexes et la différence Créateur-créatures (nous sommes homme ou femme, et Enfants de Dieu. Point). Donc le rejet de celles-ci, qu’est l’homosexualité, n’est pas naturel, même si le ressenti homosexuel ne ressemble pas à un choix et paraît physiologique, se traduit corporellement.
 

6 – L’homosexualité, qu’est-ce que c’est ?

C’est une attraction érotique pour une personne de ton sexe. Et plus profondément, c’est la peur de la différence des sexes. Peur de ne pas être un « vrai homme », une « vraie femme », peur de l’autre sexe et de la sexualité en général. Et si elle se pratique, cette peur crée des violences, des blessures. Ce n’est pas simple de vivre l’amour sans l’Humanité qu’est la différence des sexes.
 

7 – D’où vient l’homosexualité ?

On ne sait pas non plus. Il y a des peurs fondées sur des faits réels (souvent violents) et des peurs fondées sur des fantasmes et une manière hypersensible de vivre les événements. Il n’y a donc pas de causes précises de l’homosexualité.
 

8 – Si l’homosexualité ce n’est pas un choix, pourquoi ce serait un mal, alors ?

Parce qu’on peut porter des blessures qu’on n’a pas choisies. Ce n’est pas une raison pour dire qu’elles n’existent pas, qu’elles sont bien ou banales, ni pour s’y adonner par la suite.
 

9 – Pourquoi l’homosexualité serait une blessure ?

Parce les personnes homosexuelles la décrivent comme ça. Dans les fictions et leurs témoignages (y compris ceux qui veulent donner une image positive de l’homosexualité), elles se représentent avec une balafre, un visage coupé en deux, une cicatrice. Cf. le code « Moitié » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels).
 

10 – En évoquant l’homosexualité comme une blessure, ne stigmatise-t-on pas davantage les personnes homos en les transformant en « malades » ou en « malheureux » ?

Tu sais, on est tous malades au niveau de la sexualité. Mais ce n’est pas en évacuant la différence des sexes que ça va s’arranger. Et ce n’est pas en affirmant que les personnes ne souffrent pas qu’elles cessent de souffrir et qu’on résout leur problème.
 

11 – Pourquoi les actes homos sont une « abomination » selon la Bible ?

Parce que Dieu ne veut pas que les êtres humains rejettent la différence des sexes qu’Il a créée pour eux, qui est à Son image et qui est la seule qui leur permette de vivre un amour vrai, plein et joyeux. La Bible a compris que le rejet de la différence des sexes, concrètement c’est le viol, donc c’est effectivement abominable. J’ai, parmi mes amis homos, 90 d’entre eux qui m’ont révélé avoir été violés. L’homosexualité n’a rien d’anodin.
 

12 – Puis-je comparer l’homosexualité à un handicap ?

Complètement. Un handicap, c’est un manque objectif (ici, la peur de la différence des sexes et le manque de la différence des sexes). Il est une réalité qui n’a pas été choisie, qui fait souffrir et qui limite la personne qui le porte, sans la condamner et la juger elle. Le reconnaître ne permet que de dévoiler d’autres chemins de bonheur possibles et de s’adapter vraiment à ce que vit la personne.
 

13 – Est-ce que l’homosexualité, ça peut m’arriver un jour ?

Oui. Mais ça n’arrive pas du jour au lendemain. Pendant l’adolescence qui est un moment de construction et d’hésitation, il est fréquent de connaître des interrogations d’ordre bisexuel. Mais l’homosexualité structurelle et durable à l’âge adulte est rare.
 

14 – À 10 ans, puis-je savoir si je suis homo ou pas ?

Non. Tu ne peux pas. Tu es trop jeune. Ce n’est pas au moment où ta sexualité se construit que tu peux affirmer que l’édifice est solide et définitif. Même à 99 ans, tu ne pourras jamais dire « Je suis un homo à 100% ! ».
 

15 – Comment on s’aperçoit qu’on est homo ? Comment on peut le savoir ?

Ça n’arrive pas du jour au lendemain. Il n’y a pas de test ni de vaccin pour déceler ça, parce que l’homosexualité n’est pas une espèce humaine, ni une réalité palpable. C’est un désir souvent évolutif et qui s’estompe avec la maturité. On peut sentir qu’il est durable à travers les rêves, la direction de nos regards, nos goûts fixés par les magazines et la télé. Mais il reste un fantasme qui ne nous définit pas entièrement.
 

16 – Est-ce qu’on peut être homo à vie ?

Oui. Mais en général, étant donné que la sexualité de chacun est un mystère et un chemin libre, elle peut évoluer et ne se fige pas sur une attraction ressentie à une époque donnée de sa vie. L’important est de ne pas te laisser étiqueter « homo », « hétéro » ou « bi », et de te laisser vivre les amitiés sans drague jusqu’à 20 ans.
 

17 – Peut-on changer d’orientation sexuelle ?

Oui. La sexualité est un terrain bien plus vaste que tu ne l’imagines. Et je connais bien des personnes qui se croyaient homos et qui ont finalement dépassé leur peur d’adolescence par des rencontres qui les ont transformées. Elles ont aussi été transformées par l’expérience du mariage, de la paternité/maternité ou du sacerdoce. D’un point de vue terrestre, rien n’est définitif en matière de sexualité, à part ta sexuation femme ou homme.
 

18 – Si je ne peux pas changer d’orientation sexuelle, suis-je condamné à ne jamais aimer ?

Si Dieu permet que tu sois durablement homosexuel, c’est forcément pour quelque chose de grand. C’est forcément pour un Amour plus grand que le couple humain.
 

19 – Je me sens différent des garçons de mon âge. Je n’ai pas les mêmes goûts, les mêmes centres d’intérêts. Je me sens plus en sécurité dans des milieux féminins.

Sois sans crainte. Les goûts n’indiquent pas une homosexualité. D’autant plus aujourd’hui, où les adolescents sont de plus en plus orientés vers des caricatures de masculinité, des caricatures de féminité, des modèles hypersexués et asexués à la fois.
 

20 – Mes camarades de classe me traitent de « pédé ». Je dis quoi ?

Je leur souris en me disant intérieurement que s’ils en parlent, c’est que ce sont eux qui sont mal avec leur sexualité et avec l’homosexualité. Et je les bénis par ma joie et mon humour qui désarmeront leur méchanceté.
 

21 – Mes camarades me disent que je suis homo parce qu’ils me sentent différent. Ont-ils raison ?

Bien sûr que non. On est tous différents. La différence n’est pas un critère d’homosexualité. Ne te laisse jamais dicter qui tu es et quelle personne tu dois aimer, par des gens formatés qui te jugent sur l’apparence et qui ne te connaissent pas.
 

22 – Je ne suis pas bon en sport, je suis mal à l’aise dans les vestiaires, je suis mal dans ma peau, j’ai peu d’amis. Cela fait-il de moi un homo ?

Bien sûr que non. Ce n’est pas parce que tu n’es pas un macho ni un mec « cool » que tu n’es pas un vrai homme. Aies confiance. À l’âge adulte, la roue tourne.
 

23 – J’ai aimé le film « Le Secret de Brokeback Mountain » et il m’a troublé. Est-ce que c’est révélateur ?

Non. Ce film et plein d’autres du genre sont efficaces et arrivent à émouvoir presque tout le monde. Tu n’es pas une exception. Garde en tête que ces histoires amoureuses, aussi belles et vraisemblables, ne sont pas réalistes. Le couple homo est beaucoup moins idyllique !
 

24 – Il m’arrive de trouver les personnes de mon propre sexe belles. Est-ce signe de bisexualité chez moi ?

Non. Il est normal de trouver l’être humain beau et attirant, même quand il est de notre sexe. Et dans les moments où on ne va pas bien, il est normal d’avoir envie d’être davantage cajolé et consolé, d’être touché, même si c’est par une personne de ton sexe. Il ne faut pas érotiser systématiquement ce qui n’est qu’humain et passager.
 

25 – Pourquoi je n’essaierais pas l’homosexualité, pour être fixé ? pour savoir si c’est mon truc ou pas ?

Parce qu’il y a plein d’expériences humaines possibles. Mais toutes ne nous sont pas profitables. Et l’expérience homosexuelle (émoi, baiser, toucher, coucherie, vie commune) blesse et perturbe énormément. Tous mes amis homosexuels ont mal vécu leur initiation homo (cf. le code « Première fois » dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels) et vivent mal leur pratique homo.
 

26 – J’ai embrassé un garçon (ou j’ai été embrassé par un garçon) et ça m’a plu, ça m’a grisé et attendri. Suis-je homosexuel ?

Avoir du plaisir ou des sentiments pour une personne de même sexe, c’est en réalité facile et très mécanique. Ça n’a rien d’un scoop. C’est donné à tout le monde. Ça ne veut rien dire de qui tu es profondément. Et aimer, c’est bien plus que simplement d’éprouver un sentiment, une excitation ou une émotion agréable.
 

27 – C’est quoi l’Amour ?

C’est se donner pleinement à la différence des sexes et à Dieu.
 

28 – Je me sens bi…

La bisexualité, loin d’être une identité, une ouverture ou une saine curiosité, est l’expression que tu te sens perdu. En plus, cette indéfinition est dangereuse car elle rime en général avec « libertinage », « double vie », « incapacité à se situer et à s’engager en amour », et une possible exploitation : « Je suis ouvert à toutes les expériences et avec n’importe qui. Entrez, c’est open bar ! ». Fais attention : tu n’es pas une prostituée.
 

29 – Je suis de ceux qui veulent rester ouverts et qui pensent que l’amour n’est pas une question d’orientation sexuelle, mais une personne unique, une histoire singulière, au-delà de l’homosexualité. Je peux tomber amoureux d’un gars ou d’une fille. Peu importe. Du moment que je suis heureux comme ça et que c’est de l’amour avec cette personne. Ai-je tort ?

Oui. Car l’accueil de la différence des sexes est la condition incontournable de l’expérience de l’Amour vrai.
 

30 – Un camarade m’a dragué. Est-ce signe d’une ambiguïté homosexuelle chez moi ?

Non. On peut susciter des émotions qu’on n’a absolument pas calculées. Le diable prend un malin plaisir à s’introduire dans tout ce qui chez nous est beau et fragile : la jeunesse, la beauté physique, l’amitié, le plaisir, l’innocence, etc. Ne te laisse pas impressionner par la vulnérabilité de l’Amour.
 

31 – À qui puis-je parler de cet incident sans être jugé ?

Parles-en à un prêtre, à ton père ou à une personne de confiance qui saura te conseiller.
 

32 – L’homosexualité masculine est-elle différente de l’homosexualité féminine ?

Non. La peur de la différence des sexes est humaine, universelle et a les mêmes caractéristiques, qu’elle soit ressentie par un homme ou par une femme.
 

33 – Les filles me font peur en amour. Je ne les vois que comme des bonnes copines ou des dangers sexuels.

Je comprends. C’est ta génération qui veut cela. Ne te laisse pas troubler par les filles prédatrices qui cherchent à se rassurer par la séduction alors que ce n’est pas de leur âge. Toutes les filles ne sont pas des pétasses.
 

34 – Est-ce que, si je me marie ou sors avec une fille malgré ma tendance homo, je prends un gros risque et me mens à moi-même, mens à cette fille ?

Tu prends un gros risque. C’est vrai. Mais parfois, la prise de gros risque se révèle extraordinaire car tu dépasses tes peurs, et c’est ça le vrai Amour (pas d’Amour sans risque, sans combat, sans surmonter ses peurs). L’homosexualité n’est pas ta « vérité profonde » et ne le sera jamais. Toutefois, la prise de gros risque peut être grave, surtout si la Vérité n’a pas été faite. L’important est de ne pas jouer avec les sentiments de l’autre, et de rester vrai, sans te réduire à ton homosexualité, sans la sous-estimer non plus.
 

35 – Pourquoi il y a plus de garçons que de filles qui se ressentent homos ?

Parce que l’homosexualité, quoiqu’on en dise, c’est plus une affaire de mecs, de porno, de pulsions, d’attaque mondiale généralisée contre la masculinité et la paternité, d’angoisse de la castration, de peur de l’impuissance sexuelle, que de sexualité féminine. La sexualité féminine est davantage orientée vers une bisexualité évasive.
 

36 – C’est quoi la différence entre l’homosexualité masculine et l’homosexualité féminine ?

C’est la différence des sexes.
 

37 – Pourquoi certaines filles vont à l’homosexualité ?

Même s’il ne faut pas tomber dans la caricature sexiste « lesbienne = mal baisée », je ne connais pas de fille qui soit allée à la pratique lesbienne pour une raison positive et vraiment librement. En général, les femmes lesbiennes ont été maltraitées ou se sont senties maltraitées par un homme. C’est la peur, la violence ou le sentiment de violence qui les a conduit au lesbianisme.
 

38 – C’est quoi la différence entre l’homosexualité et la transsexualité/transsidentité ?

L’homosexualité concerne les sentiments plus qu’une remise en cause de son genre sexué, alors que la transsexualité, au contraire, concerne vraiment un trouble de l’identité. Les deux phénomènes restent quand même liés par le rejet de la différence des sexes.
 

39 – Je voudrais changer de sexe.

Réconcilie-toi avec toi-même d’abord, et vois l’affreuse mutilation qu’est l’opération de changement de sexe, et que les mass médias nous cachent.
 

40 – Je me sens fille alors que je suis né garçon. Dois-je me faire opérer ?

L’opération chirurgicale de « changement de sexe » est lourde, aussi bien financièrement que psychologiquement. Chez les personnes transsexuelles, qui s’imposent une « transition » sans fin, une mutilation irréversible et une vie de drogués piqués aux hormones, le taux de suicides est élevé. La réconciliation avec soi-même et son genre sexué coûte moins cher, et libère davantage.
 

41 – Je pense au suicide à cause de mon homosexualité.

L’homosexualité est un vrai handicap : c’est logique que ça te déprime un peu. La relation homo est compliquée, insatisfaisante et violente : c’est logique que ça te décourage. Mais apprends à voir le beau Sens caché de ce que tu n’as pas choisi. Si tu savais comme Dieu t’aime, même avec ton homosexualité ! Tu veux te suicider ? Ok. Fais-le. Mais avant, promets-moi de venir à ma rencontre.
 

42 – Dois-je faire mon coming out (= sortie du placard) ?

Oui, s’il a des chances d’être compris, et que tu ne t’imposes pas une pratique homo après. Non, s’il risque d’être mal compris et t’enferme dans une identité et une pratique qui ne sont pas toi.
 

43 – Si mes parents pleurent ou réagissent mal suite à mon coming out, c’est qu’ils sont égoïstes ?

Non. C’est qu’ils sont tristes que tu risques de passer à côté du bonheur d’être aimé en Vérité et d’être parent.
 

44 – Je vis dans un milieu très hétéro et homophobe où je ne pourrai jamais dire que je suis gay (et encore moins évangéliser). C’est mort. Dois-je absolument prendre le risque de dévoiler mon homosexualité ?

Non. Si tu ne peux pas bien en parler, pas la peine d’en parler du tout.
 

45 – Je me sens homo et j’ai envie de le dire à mon meilleur ami. Mais j’ai peur de le perdre…

Si tu ne le dragues pas et que tu lui parles de ton homosexualité sans laisser entendre que tu vas la pratiquer (avec lui), ça le rassurera et tu ne le perdras pas, sois sans crainte.
 

46 – Je suis homo mais pas gay.

Il n’y a pas de différence entre « homo » et « gay », quoiqu’en disent ceux qui veulent créer artificiellement deux milieux homos différents – un décent et un dépravé – pour ne pas voir qu’ils sont le même, et pour se donner bonne conscience. Le « milieu homo », c’est le désir homosexuel. Où que tu sois.
 

47 – J’ai chopé une MST (Maladie Sexuellement Transmissible). Qu’est-ce que je fais ?

Tu vas voir un médecin. Et surtout, tu ne déprimes pas. Si Dieu l’a permis, c’est pour que tu fasses de cette maladie (parfois irréversible) la chance de ta vie grâce à Lui. Ça a un sens, et un Grand Sens. Réjouis-toi !
 

48 – Pourquoi je ne peux pas m’en foutre, du sujet de l’homosexualité ?

Parce que la souffrance et la violence d’autrui ne t’indiffèrent pas. Parce que nous sommes tous concernés par la différence des sexes (et son rejet à travers l’homosexualité). Parce que l’homosexualité est devenue un enjeu géopolitique mondial de premier plan.
 

49 – Est-ce que l’homosexualité est une réalité majoritairement occidentale ?

Non. Elle est extrêmement présente dans les continents qui la rejettent, même si elle prend des formes un peu différentes (tourisme sexuel, prostitution, ascension sociale et politique, inceste, clandestinité bisexuelle, imitation secrète des modes de la télé mondialisée, etc.). Je suis allé en Côte d’Ivoire, au Liban, en Martinique, donc je sais de quoi je parle !
 

50 – Est-ce que l’homosexualité vient surtout de la modernité ?

Le désir homosexuel, non (il a eu de tous temps, depuis le péché d’Adam, la tentation de la fusion entre personnes de même sexe). L’homosexualité, oui. En tant qu’« identité » (espèce humaine), et « amour » (couple), elle est une réalité très récente, qui date d’un siècle et demi seulement : 1869.
 

51 – Pourquoi la société actuelle promeut l’homosexualité ?

Parce qu’elle se robotise, se virtualise, se déshumanise et se déchristianise. Elle fait semblant de mettre l’Homme au centre mais pour l’angéliser et le vider de son enveloppe corporelle sexuée.
 

52 – Y a-t-il un lien entre homosexualité et Islam ?

Oui. Le dénigrement misogyne des femmes, l’importance excessive de la virginité avant le mariage, les mariages sans amour, les violences sexuelles, le machisme religieux, l’inceste dans les familles, le tourisme sexuel, la séparation très marquée des sexes, la promiscuité communautaire, tous ces ingrédients participent de la bisexualité dans la culture religieuse de l’Islam.
 

53 – Pourquoi on voit l’homosexualité partout aujourd’hui ?

Parce que le diable veut détruire la différence des sexes (qu’il ne possède pas puisqu’il est ange). Et que la meilleure manière qu’il a trouvé de le faire, c’est de la gommer dans les textes de loi, les écrans de ciné, et de présenter à tout le monde ce gommage comme un formidable « progrès », une révolution d’« amour ».
 

54 – Qui est le lobby LGBT et pourquoi est-il si influent ?

Le lobby LGBT n’est puissant que parce qu’il est le lobby hétérosexuel, qui défend toutes les altérités au niveau de la sexualité, y compris l’homosexualité, la bisexualité et la différence des sexes procréative sans amour.
 

55 – Pourquoi l’homosexualité gêne encore socialement ?

Parce que l’Humanité et l’Amour sont fondés sur la différence des sexes. Nos contemporains devinent la violence de l’expulsion de la différence des sexes en amour. C’est donc sain qu’ils s’opposent à l’homosexualité.
 

56 – Pourquoi beaucoup de personnes homos aiment Mylène Farmer, Madonna, Rihanna, Barbara ?

Parce que ces chanteuses incarnent sublimement le fantasme de viol qu’est le désir homosexuel. Mylène Farmer évoque toujours le viol dans ses chansons. Madonna a avoué en 2015 qu’elle avait été violée à l’âge de 19 ans. Lady Gaga, la même chose, cette année 2016.
 

57 – Pourquoi l’homosexualité ne serait pas de l’Amour ?

Parce que l’Amour authentique, rayonnant et comblant, c’est l’accueil de la différence, et en particulier de la différence des sexes qui fonde tout être humain et qui nous permet de nous donner entièrement, sexuellement. Qu’on soit marié ou célibataire. Quand on rejette la différence, c’est qu’on n’aime pas.
 

58 – Je connais des couples homos durables, équilibrés, supers et heureux… et je crois que c’est possible…

Si tu en connais en dehors de tes écrans de télé, il va falloir que tu me les présentes de toute urgence, alors ! Car moi, j’en connais un rayon en matière de « couples » homos. Et à ce jour, je n’en ai pourtant jamais croisés de « joyeusement stables ».
 

59 – La relation homo, ce n’est pas rien, quand même. Ne vaut-il pas mieux que la personne homo la vive quand même, même si ce n’est pas l’idéal, plutôt que de rester seule toute sa vie ?

La solitude, ce n’est pas le bagne. Et côté sentiment, à vouloir juste le « bien » ou le « correct » en renonçant au meilleur, on passe totalement à côté de sa vie, de l’Amour vrai, et on ment à son partenaire. Je crois que parfois, il vaut mieux être un célibataire tout donné aux autres, quitte à en souffrir un peu, plutôt que de souffrir beaucoup plus de vivre un amour qui n’en est pas un.
 

60 – Quelle est la différence entre un couple homo et un couple femme-homme aimant, ou entre un couple homo et un célibataire consacré ?

Le couple homo est parfois bien, et satisfait rarement. Tandis que le couple femme-homme aimant et le célibataire continent obéissant sont toujours le meilleur et comblent souvent.
 

61 – Pourquoi les couples homos, ça marche moyen ?

Parce qu’ils sont un mélange de fausse amitié (on connaît l’insatisfaction et la complexité des « amitiés amoureuses ») et de faux amour (on connaît l’insatisfaction et la complexité des « amours platoniques », sans différence des sexes, où se vit en réalité une « sexualité sans sexualité »). Bonjour les dégâts ! … et les envies d’aller constamment voir ailleurs !
 

62 – Je n’aime pas assez mon copain pour rester avec lui, mais l’apprécie trop pour le quitter. Qu’est-ce que je fais ?

Quitte-le quand même, en le préparant en douceur et en dialoguant. Vous n’avez rien à faire ensemble, à part l’amitié désintéressée. Vraiment. Et tu l’as toujours su, au fond.
 

63 – Pourquoi je tombe toujours sur des mecs malhonnêtes ?

Personne n’est un connard en soi. Il n’y a que la pratique homo qui rend les deux personnes de même sexe sortant ensemble malhonnêtes et tricheuses, alors qu’elles sont individuellement sincères et capables d’aimer vraiment.
 

64 – Je suis insatisfait en couple et je suis insatisfait seul. C’est quoi le plan B ?

Je ne suis pas sûr que tu sois fait pour le couple, ni que tu te sois vraiment laissé le temps de goûter au célibat. Peut-être même que le célibat vraiment vécu et tout donné aux autres, c’est carrément ton désir le plus profond. On n’est pas tous fait pour le mariage et pour le couple.
 

65 – Est-ce que je trouverai l’Amour un jour ?

Oui. Si tu ne réduis pas l’Amour au « couple ». L’Amour vrai rejoint personnellement tout être humain et ne le lâche jamais. Il t’attend.
 

66 – Pourquoi est-il préférable de ne pas parler de « couple » homo mais d’unions ?

Parce que la conjugalité, ce qui se marie et se complète, cela ne peut se trouver que dans la différence des sexes. Deux hommes ou deux femmes ne formeront jamais « un couple » ou « un mariage ».
 

67 – Il y a des unions homos qui s’entendent mieux que bien des unions hétéros. Pourquoi je serais plus méfiant avec les unes plutôt que les autres ?

Tu dois être méfiant avec les deux : les « couples » homos et les « couples » hétéros. Pas un pour rattraper l’autre.
 

68 – Pourquoi dénoncer l’hétérosexualité ?

L’hétérosexualité est une caricature forcée de la différence des sexes, de la sexualité. L’Église ne l’a jamais défendue, d’ailleurs. Elle n’a toujours promu que la sexuation femme-homme, et non une humanité divisée entre « homos » et « hétéros ». L’hétérosexualité, c’est le diable déguisé en différence des sexes.
 

69 – Pourquoi l’Union Civile pose problème ?

C’est la première loi mondiale qui s’est basée sur l’hétérosexualité, justement, sur l’orientation sexuelle des personnes et non plus sur leur humanité. On a glissé des Droits de l’Homme aux « droits des homos et des hétéros ». Avec l’Union Civile, l’amour est devenu un contrat, ou une affaire de pratique génitale et de sentiments (comme si nous étions des animaux et des anges). Le PaCS (Pacte Civil de Solidarité) n’a vu l’être humain que sous l’angle des sentiments amoureux asexués. C’est donc une loi très grave.
 

70 – Si les couples hétéros n’existent pas, je dis quoi à la place ?

Tu peux dire « couples femme-homme aimants » ou bien « personnes attirées par le sexe complémentaire ».
 

71 – Comment aider les personnes homos de mon entourage ?

En leur disant la Vérité sur ce qu’elles vivent, avec exigence, douceur, sourire et humour. Elles te le revaudront. Tant de gens leur mentent « pour leur bien », mais les ignorent et ne leur donnent pas de solutions à leur insatisfaction amoureuse permanente !
 

72 – Faut-il s’éloigner du « milieu homo » ?

Oui, du point de vue de la pratique homosexuelle. Non du point de vue de l’amitié et de l’étude du désir homosexuel. Plus une personne comprendra sereinement et convivialement comment fonctionne son attraction sexuelle, plus elle s’en libèrera sans se renier elle-même.
 

73 – Quelle association bien pour les personnes homosexuelles existe ?

De solide, je ne connais que Courage International mais si elle est encore incomplète car elle n’assume pas la proposition du célibat continent.
 

74 – Pourquoi l’association Le Refuge ne convient pas ?

Même si elle prétend lutter contre l’homophobie, cette association censure toute personne qui explique les mécanismes de l’homophobie. Pire, elle enferme les individus dans une identité et une pratique homosexuelles qu’ils ne sont pas. Elle nourrit donc les problèmes qu’elle prétend résoudre.
 

75 – Mon meilleur ami me dit qu’il est gay. Qu’est-ce que je dis ?

Tu l’aides à redescendre sur terre. Avec humour et fermeté. Et surtout, tu ne te réjouis pas de son homosexualité. Tu ne te réjouis que du fait qu’il ait le courage et la sincérité de t’en parler.
 

76 – Mon meilleur ami est gay et je suis amoureuse de lui. Je lâche l’affaire ?

À toi de voir quelle est ta marge de manœuvre et quelle est la profondeur de sa blessure homosexuelle. Touche-la. C’est pas compliqué. Une blessure, ça se tâte, ça se touche, ça s’examine. À l’impossible, nul n’est tenu (et cette maxime marche dans les deux sens !).
 

77 – Les gars homos sont-ils plus proches des filles, en général ?

C’est la légende qui veut ça. Mais dans les faits, la misogynie (= haine des femmes), le mimétisme jaloux, l’amitié intéressée, sont très marqués dans l’homosexualité. Les hommes homos mettent la femme sur un piédestal pour la tenir à distance et l’utiliser, plus que pour l’aimer.
 

78 – Mon meilleur ami me présente son copain. Qu’est-ce que je fais ?

Reconnais la sincérité et la réalité de ce qu’il vit (à défaut d’en savourer la Vérité), et aide-le, dans la bienveillance et la patience, à en reconnaître les nombreuses limites.
 

79 – J’aimerais dire la Vérité sur l’homosexualité à une très bonne amie lesbienne, mais je ne veux pas qu’elle le prenne mal. Comment je fais ?

C’est simple. Tu lui montres qu’elle compte pour toi, tu l’écoutes longtemps, tu la remercies que la Vérité sur l’homosexualité vienne d’elle. Enfin, si tu peux, tu lui parles cash.
 

80 – Mon papa est parti avec un homme. Qu’est-ce que je fais ?

Tu essaies de continuer à l’aimer malgré tout, sans te venger de son choix ni le justifier, mais au contraire en l’aidant à comprendre que l’homosexualité n’est dans sa situation qu’un alibi pour exprimer une détresse et des problèmes bien plus profonds (dépression, angoisse, insatisfaction dans le couple de tes parents, isolement, crise professionnelle et amicale, etc.) qui dépassent largement l’homosexualité.
 

81 – Je pense qu’en tolérant davantage le coming out et l’amour homo, l’homophobie reculera et les couples homos vivront vraiment heureux. L’homosexualité n’est pas un problème, mais c’est uniquement le fait qu’on en fasse un problème qui devient problématique.

Non. La pratique homosexuelle, même privée, pose quand même problème. L’homophobie ne vient pas foncièrement de l’extérieur et n’est pas qu’une question de regards, de construction culturelle infondée. Elle repose sur des faits et sur une violence intrinsèque à l’homosexualité.
 

82 – C’est quoi l’homophobie ?

C’est la peur du même, la peur de l’homosexualité, la peur et l’attaque des personnes homosexuelles. C’est aussi la croyance en l’identité homo et la pratique homo. En effet, tous les actes homophobes connus sont posés par des personnes homosexuelles (même celles qui jouent les hétéros) et ont lieu dans des cadres de pratique homosexuelle ou de coming out. Cf. le code « Homosexuel homophobe » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels.
 

83 – Je ressens une gêne face à l’homosexualité. Suis-je homophobe ?

Non. Au contraire. Ce serait ton absence de gêne qui serait homophobe. Car l’expulsion, en amour et en identité, de la différence des sexes, c’est objectivement violent. Tu as raison d’être gêné. L’indifférence gay friendly ne rend pas service aux personnes homosexuelles.
 

84 – Si je pense que l’homosexualité se guérit, ça veut dire que je suis homophobe ?

Non. Ça veut dire que tu as reconnu l’homosexualité telle qu’elle est – une blessure identitaire et une violence amoureuse – et l’action libérante et aimante de Dieu et de l’Amour sur chaque être humain, quels que soient ses actes et ses souffrances.
 

85 – Attaquer une personne homosexuelle, est-ce de l’homophobie ?

Oui, bien sûr. Tout comme c’est de l’homophobie de défendre la pratique homosexuelle sans dénoncer sa violence.
 

86 – On me traite d’homophobe. Comment je dois réagir ?

Tu dois accueillir cette accusation comme une Vérité : oui, on peut tous avoir peur de soi-même et du semblable. Ensuite, tu peux demander à ton agresseur ce qu’il met derrière ce mot. Ça l’amènera à déplacer le débat sur les faits réels et à quitter le jugement de personnes. Enfin, tu peux donner ta propre définition de l’homophobie, et remercier joyeusement ton interlocuteur de la perche tendue.
 

87 – J’ose parler du lien entre homosexualité et souffrance, homosexualité et violence, homosexualité et insatisfaction. Et on me traite d’homophobe. Qu’est-ce que je dis ?

Tu peux répondre que la vraie homophobie, c’est d’ignorer la souffrance réelle des personnes homos qu’on prétend défendre. Il suffit de regarder un peu notre parcours (identitaire, affectif, sexuel, scolaire, amical, familial, amoureux, social et professionnel), de s’intéresser un peu à nous, pour comprendre que l’homosexualité c’est douloureux et compliqué. Même quand nous sommes entourées et accueillies. Nous, personnes homos, parlons souvent de notre blessure.
 

88 – Pourquoi les seules personnes qui s’attaquent aux personnes homos sont elles-mêmes homosexuelles ?

Parce que l’homophobie, c’est étymologiquement la peur du semblable (« homo », en grec, signifie « même »). Dès qu’un acte homo est posé, les deux personnes impliquées rejettent systématiquement la différence des sexes, donc se rejettent elles-mêmes puisqu’elles sont toutes deux issues de la différence des sexes.
 

89 – Que puis-je faire pour lutter contre le Sida ?

Défends la fidélité et condamne la pratique homosexuelle, hétérosexuelle, bisexuelle et libertine.
 

90 – Que puis-je faire contre l’homophobie ?

Rencontre les personnes homosexuelles, intéresse-toi vraiment à nos souffrances et aux violences que nous vivons, et ne pratique plus l’homosexualité.
 

91 – La Manif Pour Tous est-elle homophobe ?

Oui. Même si beaucoup de manifestants ne le sont pas, et que les leaders de cette organisation se sont défendus de toute homophobie. Par son refus de parler d’homosexualité et de laisser les personnes homosexuelles en parler en priorité, par sa justification de l’Union Civile et de « l’amour homo », LMPT a fait preuve d’une homophobie inconsciente et dramatique pour notre combat.
 

92 – Quelle a été la plus grosse erreur de La Manif Pour Tous ?

D’avoir négligé la primauté de l’homosexualité dans les débats, et d’avoir négligé la force du témoignage par la personne (homosexuelle, en l’occurrence). Les intervenants du mouvement n’ont pensé qu’à leur gloire perso, ont renié Dieu et l’homosexualité. Ils n’ont pas compris que le Gender était l’hétérosexualité.
 

93 – Pourquoi tant de manifestations contre le mariage gay ?

Les êtres humains, mariés ou célibataires, ne veulent pas que la différence des sexes – qui est le roc principal de notre identité et de notre amour – soit banalisée dans les textes de lois. La banalisation de la différence des sexes fragilise et menace toute la planète. N’ayons pas peur des mots.
 

94 – La grande majorité des personnes homosexuelles voulaient-elles du « mariage gay » ?

Non. La plupart considéraient le mariage comme une prison bourgeoise hypocrite hétérosexuelle et voulaient juste qu’on leur fiche la paix. Quelques mois avant l’approbation de la loi Taubira, elles ont changé d’avis par peur de passer pour des homophobes et des traîtres à leur propre camp.
 

95 – Pourquoi c’est une majorité de personnes hétéros qui ont voulu le « mariage gay » à la place des personnes homos ?

Les personnes qui se présentent comme « hétéros » se sont servies des personnes homosexuelles pour se venger secrètement du mariage traditionnel et religieux dont elles se contrefichent, parce qu’elles en ont fait une expérience ratée et douloureuse.
 

96 – Je ne vois pas pourquoi m’opposer au « mariage gay » vu que les hétéros ne font pas mieux…

Les hétéros ne sont pas une référence d’amour vrai. Le seul modèle que tu dois suivre, c’est uniquement les couples femme-homme qui s’aiment… et ils sont plus nombreux que tu croies.
 

97 – Il y a des problèmes plus graves et urgents à régler que le « mariage gay » (le chômage, la crise, les guerres) et il serait temps de passer à autre chose, vous ne croyez pas ?

Non. Un monde qui banalise et nie son socle d’Humanité qu’est la différence des sexes, s’autodétruit. La banalisation de la différence des sexes engendre la négation de tout individu, la destruction des familles et du mariage, et renforce le chômage, les inégalités sociales. La crise économique que nous vivons maintenant est le résultat direct de la banalisation de la sexualité par le « mariage pour tous ». Tout est lié. La Loi Taubira est responsable du chômage.
 

98 – Les couples homos peuvent fonder une famille et donner de l’amour à un enfant, comme tout le monde. Pourquoi me priverais-je de faire le bonheur d’un orphelin, ou des progrès techniques qui me permettent de transmettre la vie ?

Parce que tu dois à l’enfant que tu souhaites l’amour entre ses deux parents biologiques. Sans cet amour, il souffrira affectivement et identitairement. Regarde les désastres des divorces. Tout enfant a besoin, pour se construire, de savoir de quel amour incarné et complémentaire il est né. Sinon, c’est un drame.
 

99 – De quoi les enfants qui grandissent dans des couples homos manqueraient-ils ?

De l’amour entre leur vrai père et leur vraie mère de sang.
 

100 – Mes voisines de pallier (en couple lesbien) s’entendent bien. Et mon pote Jérémy vit avec ses deux « mamans » et ça se passe très bien. Elles sont trop sympas.

Et alors ? En quoi ça prouve l’« amour homo » ? Bien sûr qu’un « couple » homo peut vivre de certains bienfaits de l’amitié et tenir parfois plus solidement que bien des couples femme-homme. Bien sûr que deux personnes homosexuelles peuvent élever correctement un enfant. Bien sûr qu’il y a beaucoup de personnes homos individuellement sympas. La vraie question, c’est « Est-ce le meilleur et est-ce de l’amour ? » Je réponds non.
 

101 – Mon parrain ou mon oncle ou mon frère ou un ami m’invite à son « mariage » homo. Qu’est-ce que je fais ? J’y vais ?

Il ne m’appartient pas de te dire ce que tu dois faire. L’important est que ton choix soit guidé par l’amour de la personne dans la Vérité. Si ta Charité est couronnée de Vérité (en gros, si tu dis ce que ta foi te commande), la justesse de ta décision en découlera.
 

102 – Ma mère m’impose sa copine comme deuxième maman (ou bien mon père m’impose son copain comme deuxième papa) et je le vis mal.

Je comprends, et c’est légitime. On t’a volé l’amour entre ton père et ta mère. On t’a même peut-être carrément volé ton vrai père ou ta vraie mère (dans le cas de la PMA – bébé-éprouvette – ou de la GPA – Gestation Pour Autrui). C’est injuste. C’est tellement injuste que tu serais en droit de traîner Erwann Binet, Christiane Taubira ou Najat Vallaud-Belkacem en procès. Alors personne ne te demande de simuler avec la copine de ta mère un lien de parenté artificiel.
 

103 – Que dit l’Église catholique au sujet de l’homosexualité ?

Elle condamne les actes homos parce qu’Elle aime les personnes homosexuelles et qu’Elle ne veut pas leur mentir, nier leurs souffrances et leurs péchés, ni qu’elles s’auto-détruisent.
 

104 – L’homosexualité est-elle diabolique ?

Les personnes homos, non. L’acte homosexuel, oui. Car il rejette la différence des sexes, et donc la personne qui le pose. Je te renvoie aux codes « Amant diabolique » et « Se prendre pour le diable » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels).
 

105 – Les personnes homos risquent-elles d’aller en enfer ?

Oui si elles pratiquent leur homosexualité. Le rejet de la différence des sexes, c’est le rejet de Jésus et de son Église. Or l’enfer n’est pas autre chose que le rejet de Dieu. Te voilà prévenu !
 

106 – L’Église est-elle homophobe ?

L’Église, non. Les gens d’Église, en général, oui, car ils ont peur de l’homosexualité, peur des personnes homosexuelles, et font de l’homosexualité un « non-sujet » (au nom d’un humanisme spirituel et d’une recherche puriste de vérités positives), au lieu d’en faire une occasion joyeuse de sainteté, de Miséricorde, de Bonne Nouvelle universelle, au lieu de faire connaître à tous la libération qu’est la verbalisation du mal et l’intégration des pécheurs dans le plan de Salut divin.
 

107 – Les cathos sont-ils majoritairement contre l’« amour homo » ?

Non. Au contraire. Malgré leur réputation médiatique, ils sont à 90% « pour », et en faveur de l’Union Civile. C’est bien ça le drame. Ils sont d’une homophobie sidérante.
 

108 – Comment va me recevoir un prêtre si je lui parle de mon homosexualité ?

En général, très bien, même s’il existe des curés cons… mais c’est de plus en plus rare.
 

109 – Pourquoi aller me confesser ?

Parce que la confession (sacrement de réconciliation) efface carrément tes péchés sur ton Livre de Vie. Les démons, au purgatoire, ne pourront plus t’accuser sur les mauvaises actions que tu as avouées à un prêtre.
 

110 – Que devrait proposer l’Église catholique à la personne durablement homosexuelle ?

Bien plus qu’un simple accompagnement (convivial et spirituel) : carrément une vie, une vocation, une consécration spécifique, un don entier de la personne homosexuelle.
 

111 – L’Église doit-elle instaurer une pastorale spécifique pour les personnes homosexuelles ?

Oui. La condition homosexuelle, parfois durable pour un certain nombre d’entre elles, est une réalité d’Église. L’Église ne peut pas laisser sur le banc de touche tous ses fidèles concernés par la question. Elle a le devoir de leur faire connaître leur péché et de les y éloigner. Elle a le devoir de leur proposer Grand, de leur proposer le Royaume et la Sainteté.
 

112 – Une personne est-elle excommuniée (= écartée) par l’Église catholique si elle pratique son homosexualité et est en couple homo ?

Absolument pas. L’Église aime tout le monde, indépendamment des actes que chacun pose, et préfère même les pécheurs ! Elle existe surtout pour eux ! Une personne homosexuelle (même en couple) peut recevoir le baptême, et le sacrement de confession. Pour la communion, c’est autre chose.
 

113 – Pourquoi l’Église catholique devrait oser parler du thème de l’homosexualité ?

Parce que c’est Elle qui en parle le mieux. Ceux qui défendent l’homosexualité n’y connaissent rien, je te assure.
 

114 – Pourquoi le silence sur l’homosexualité pendant le Synode en 2015 au Vatican est dramatique et préoccupant ?

Parce qu’il traduit à la tête de l’Église un manque de foi en la beauté du célibat continent, en la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie, et en la sainteté de tous les célibataires (homos ou divorcés remariés) qui se trouvent hors-mariage et hors-sacerdoce.
 

115 – Pourquoi l’Église catholique a-t-elle du mal à parler du thème de l’homosexualité ?

L’Église n’a pas de mal à en parler. Seuls les gens d’Église ont parfois du mal, parce que soit ils croient secrètement en « l’amour sans différence des sexes », soit ils pratiquent carrément le rejet de la différence des sexes et l’homosexualité en secret.
 

116 – Pourquoi y a-t-il autant d’homosexualité parmi les prêtres ?

Parce que certains prêtres ont cherché sincèrement à fuir leur peur de la différence des sexes dans le sacerdoce. Mais ils ne sont pas si nombreux. Et ceux qui ne s’adonnent pas à leur homosexualité sont de grands saints.
 

117 – C’est quoi le problème des associations protestantes d’accompagnement des personnes homosexuelles ?

En général, elles sont désincarnées. Elles partent du principe que Dieu peut agir dans la vie de l’individu sans la tendance homosexuelle, alors que souvent, Il se sert de celle-ci.
 

118 – Quel est le chemin de vrai bonheur pour une personne durablement homosexuelle ?

C’est le don entier de sa blessure homosexuelle aux autres et à l’Église, sans la pratiquer. C’est la continence (= abstinence pour Jésus), la fraternité, l’amitié, le service, l’explication de sa tendance homosexuelle, et l’évangélisation. Parfois même le mariage ou le sacerdoce.
 

119 – Homosexuel et catholique, est-ce compatible ?

Oui grâce à la continence. Non sans la continence. On ne peut pas se donner pleinement à l’Église (qui est la différence des sexes) et vivre un « couple » (même supposé « chaste » et « pratiquant catho ») qui rejette la différence des sexes, donc l’Église. On ne peut pas se donner pleinement à deux maîtres si opposés.
 

120 – Y a-t-il pour une personne durablement homosexuelle un autre chemin de bonheur que le couple ?

Oui. La continence (qui n’a pas la sècheresse de l’abstinence) permet la joie de la fraternité, de la mission, du combat pour la Vérité, de l’apostolat, de l’évangélisation, de la vocation d’Église, de la sainteté.
 

121 – Pourquoi devrais-je arrêter de regarder du porno ?

Le porno t’enlève de la joie car tu te donnes à une image qui défigure la beauté de la sexualité. Et il t’enferme sur toi-même. Beaucoup de garçons, en regardant du porno même hétéro, en viennent à se poser la question de l’homosexualité. C’est fréquent. J’ai reçu de nombreux témoignages allant dans ce sens.
 

122 – Comment arrêter la masturbation et le porno ?

En exerçant ta liberté. Si tu veux que ça s’arrête du jour au lendemain, sans douleur et sans effort, ça s’arrêtera, et pour toujours. Il suffit juste de le décider fermement, sans théâtre ni caprice. Personne ne peut se masturber à ta place ni ne peut te forcer à le faire. Si tu retombes, c’est exclusivement de ta faute. Et une fois que tu arrêtes, tu sors de la honte et de la tristesse éternelles. Allez arrête tout de suite.
 

123 – Je suis un chaud lapin, très tactile, très câlin, très romantique, qui ne sait pas rester seul et qui adore embrasser. Comment pourrais-je renoncer au couple et être continent ?

Ne te fie pas aux apparences. Les « boules d’émotivité » les plus sensibles et fragiles dans certaines situations se révèlent les plus fortes dans d’autres cadres. C’est mon cas. Nos pulsions, nos lieux de tentation et nos fragilités, bien orientés, peuvent devenir le moteur de sainteté et de force qu’on rejetait et qui nous faisaient jadis tomber quand on s’y adonnait ! Derrière le libertin se cache un grand ascète qui s’ignore. C’est parce que tu es libertin que tu peux être continent !
 

124 – Quels apports donnent les personnes homosexuelles à la société ?

Le grain de fantaisie et de folie qui détend l’atmosphère, un regard acéré sur le monde, la désinhibition et la décomplexion sociale, l’amitié, la beauté de la fragilité et de la dissidence offertes fraternellement, le jeu avec la différence des sexes, la sensibilité qui peut nous rapprocher des autres.
 

125 – Les personnes homos sont-ils plus sensibles et créatives que les autres ?

Non. Il ne suffit pas d’être blessé pour devenir sensible, génial et artiste. La souffrance peut nous rendre plus proche et réceptif à celle des autres, tout comme elle peut nous enfermer dans la destruction et l’autodestruction.
 

126 – Quels apports donnent les personnes homosexuelles à l’Église ?

La preuve humaine de l’Universalité de l’Amour de Dieu, de la Miséricorde et de l’Humour divins, de la préférence de Jésus pour les pécheurs et les fragiles, de la force évangélisatrice qui transcende nos faiblesses humaines sans les nier.
 

127 – Peut-on être homo et saint ?

Oui. Car c’est par nos fêlures données à Dieu que la lumière de Jésus passe le mieux, de manière plus éclatante, originale et décalée !
 

128 – C’est quoi les richesses de l’homosexualité ?

C’est l’humour et la convivialité dans la vulnérabilité. Une personne blessée sexuellement, mais qui se donne quand même aux autres sans s’adonner à sa fragilité, ça met tout le monde à l’aise, ça décomplexe. Sa blessure homosexuelle offerte devient une porte où tous les blessés de la vie ont envie d’entrer.
 

129 – Les personnes homos sont-elles plus proches des pauvres, des gens qui souffrent ou qui sont tristes ?

Si elles reconnaissent et accueillent humblement leur blessure, beaucoup d’entre elles peuvent alors comprendre encore mieux ceux qui souffrent et les rejoindre. Nous, personnes homosexuelles, sommes des évangélisateurs de première catégorie.
 

130 – Pourquoi le cocktail homosexualité-foi dépote ?

Parce qu’il est inattendu, réel, drôle, et démontre que Dieu appelle vraiment tout le monde, même ceux qui le rejettent ou qui sont des handicapés sexuels.
 

131 – Que je me sente homo ou pas, je pense de toute façon que Dieu m’aime comme je suis et qu’il me destine à une grande vie.

Il n’y a pas de doute là-dessus ! Je le crois aussi dur comme fer.
 

132 – J’aimerais faire un cadeau à mon ami homo. Vous avez une idée ?

Envoie-lui ce questionnaire court et facile à lire.
 

133 – Mon ami homo ne croit pas en Dieu. Comment je lui parle de vous ?

L’homosexualité ouvre tous les cœurs. Et sa combinaison avec la religion intrigue beaucoup plus de personnes homos qu’on ne croie. Les athées seront les premiers à nous évangéliser s’ils se convertissent.

Ma réponse « Synode et homosexualité » sur Boulevard Voltaire (Bonus ici : article en intégralité)

Vous pouvez lire ma tribune sur l’homosexualité (cliquez sur le rouge) dans Boulevard Voltaire, en réponse à l’article de la militante féministe Élise Elisseievna « Église et homosexualité : la Tentation Lyssenko ».
 
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Par ailleurs, voilà, ci-dessous, la version intégrale et non-tronquée de l’article :
 

L’intérêt pour ce que dit vraiment l’Église sur l’homosexualité… plutôt que pour la « tentation Lyssenko »

 

Dans son récent article, la militante féministe Élise Elisseievna nous parlait de la tentation Lyssenko à laquelle l’Église catholique aurait succombé pendant cette deuxième partie du Synode romain sur la famille, traitant ces jours-ci de l’homosexualité. Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, la tentation Lyssenko (à ne pas confondre avec l’agence de crédits Sofinco, attention…), c’est de faire de la science une idéologie voire une religion, et, dans le cas de l’Église catholique, de « naturaliser la Bible ». J’aurai envie de demander à Élise : quel est le rapport entre la théorie de Lyssenko et l’Église catholique ? Personnellement, je n’en vois aucun… à moins d’un détournement caricatural du « Croissez et multipliez » de la Genèse. Car en aucun cas l’Église ne dit que l’homosexualité est une essence biologique, et ne la condamne du simple fait qu’elle ne serait pas conforme à la « loi naturelle » ni « procréative ». Le postulat de l’auteure part déjà d’un fantasme personnel. Elle n’a pas compris ce que dit l’Église sur le lien entre mariage et fécondité.

 

Le catholicisme « obnubilé par la procréation » est majoritairement une légende noire créée de toutes pièces par les libertins sentimentalistes qui n’accueillent paisiblement ni le mariage, ni la différence des sexes, ni la maternité, ni la beauté du célibat, une pure projection de fantasmes personnels, comme le montrent les propos de l’actuel Pape Benoît XVI (encore Cardinal Joseph Ratzinger à l’époque) dans sa Lettre aux évêques de l’Église catholique sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Église et dans le monde (2004) : « Même si la maternité est un élément fondamental de l’identité féminine, cela n’autorise absolument pas à ne considérer la femme que sous l’angle de la procréation biologique. Il peut y avoir en ce sens de graves exagérations, qui exaltent une fécondité biologique en des termes vitalistes et qui s’accompagnent souvent d’un redoutable mépris de la femme. […] Ce n’est pas en se contentant de donner la vie physique que l’on enfante véritablement l’autre. La maternité peut trouver des formes d’accomplissement plénier même là où il n’y a pas d’engendrement physique. »

 

Ensuite, dans le titre racoleur choisi par la journaliste, il est facile d’identifier ce besoin très bobo de sortir le nom d’un scientifique – aussi peu connu que la théorie qui lui est attribuée – pour en foutre plein la vue et se donner l’air de psychologiser le débat de manière profonde et érudite, à l’instar de ceux qui se réfugient derrière les adjectifs « kafkaïen », « pavlovien », « dantesque », ou derrière leur « Point Godwin », leur « Complexe œdipien » et leur « Syndrome de Stockholm », pour se justifier de tomber dedans mais « pas comme les autres »… car bien sûr, au passage, ils vouent Freud et son école psychanalytique à la géhenne ! La tentation de Lyssenko (faire de la science une vérité totalitaire et un alibi dogmatique pour ne pas penser), ce n’est pas l’Église catholique qui y succomberait, mais précisément l’auteure du précédent article.

 

Mais venons-en au sujet de l’homosexualité. Contrairement à ce que dit Élise Elisseievna, l’Église catholique ne considère pas les actes homosexuels comme une abomination du fait qu’ils s’opposeraient au schéma de couple et de famille de l’hétérosexualité. D’ailleurs, l’Église n’a jamais défendu l’hétérosexualité : Elle ne défend que la différence des sexes couronnée par l’amour, que celle-ci soit vécue dans le mariage ou dans le célibat. Et la Curie s’oppose encore moins aux actes homos du fait qu’ils sont stériles biologiquement parlant. Trouvez-moi un prêtre qui condamnerait les coïts homos au nom de l’absence d’enfants et en brandissant l’argument de la « loi naturelle » : vous aurez du mal ! Non. L’Église s’oppose aux actes (sentimentaux compris) homosexuels parce que ceux-ci rejettent, plus ou moins consciemment, la différence des sexes. Et que sans l’accueil de cette différence fondatrice de notre existence et de notre personne, il n’y a pas d’amour possible. Il n’y a même pas d’amitié vraie possible. L’amour, c’est l’accueil de la différence des sexes. Cela n’a rien à voir avec une obligation à se marier ou à procréer, ni avec une idéalisation de tous les couples intégrant la différence des sexes : il existe des couples femme-homme qui incorporent celle-ci, mais qui ne l’honorent pas. On le voit suffisamment autour de nous, et même dans l’Église ! Cette vérité inconditionnelle de l’accueil de la différence des sexes pour qu’il y ait de l’Amour concerne déjà tout rapport humain (amitié, existence, célibat) et toute amitié.

 

Ce qui est très énervant avec des articles tels que « l’Église catholique et la Tentation Lyssenko » qui, comble du comble, se donnent la forme de la « parole d’expert », c’est qu’ils font dire à l’Église ce qu’Elle n’a jamais dit, mais en plus, ils se servent d’une part de vérité pour ensuite lui prêter des gros mensonges. Certes, à propos de l’homosexualité, les textes de l’Église catholique ne sont pas encore suffisamment étayés. Mais pas dans le sens que l’auteure le prétend. En effet, l’article d’Élise Elisseievna sous-entend que l’essentialisme spiritualiste (ou le présupposé nataliste sacralisé) qu’adopterait l’Église la conduirait, au bout du compte, vers une homophobie, malgré sa distinction – jugée implicitement hypocrite et inefficace – entre la personne homo et l’acte génital, entre la personne homo et sa tendance, et malgré son appel scolaire à la « charité » et au « non-jugement » : « Les textes de l’Église catholique sur l’homosexualité ne sont pas suffisamment clairs pour éviter la répulsion envers les homosexuels. »

 

Si les textes de l’Église catholique ne sont pas suffisamment clairs, ce que j’admets volontiers (je m’époumone suffisamment en ce moment pour me faire entendre de la Curie !), c’est principalement sur deux points qu’Élise Elisseievna n’identifie pas du tout, soit parce que cette auteure justifie l’hétérosexualité – en la confondant avec la différence des sexes – soit parce qu’elle méprise le célibat. À mon avis, c’est les deux. Dans les débats sur l’homosexualité, le premier point sur lequel l’Église manque de clarté, c’est effectivement l’hétérosexualité, qui n’est pour l’instant pas encore condamnée clairement en tant que diable déguisé en différence des sexes. Le deuxième point, c’est au sujet de la forme concrète que prend la « chasteté » demandée aux personnes durablement homosexuelles, à savoir le célibat continent. La Curie romaine est tétanisée à l’idée d’avoir à renvoyer toutes les personnes à l’orientation sexuelle profondément enracinée à la joie et à l’exigence de leur propre célibat sacerdotal (mais, en plus, sans le sacrement de l’ordre !), tétanisée de proposer un célibat que bien des célibataires consacrés n’expérimentent pas et auquel ils croient de moins en moins. En effet, c’est bien beau de dire « On vous accueille et on ne vous juge pas »… mais ensuite, quel chemin vocationnel concret de Vérité et de Sainteté est proposé aux personnes homos, à part les concepts flous d’« amitié » et de « chasteté » ? L’Église n’a pas encore trouvé sa précision et son audace pour annoncer la couleur de la Croix spécifique offerte aux personnes durablement homosexuelles. Mais ça, l’article d’Élise Elisseievna ne le signale pas du tout. Au contraire, il se contente de traîner insidieusement l’Église en procès d’homophobie inconsciente et bien-intentionnée, tout en cultivant l’amalgame entre chasteté et virginité (or la chasteté des couples mariés n’est pas la continence) ou entre amitié et amour. Désolé, mais c’est malhonnête. J’aurais préféré l’expression d’une prière à l’Esprit Saint pour inspirer les cœurs des participants d’un Synode qui n’est pas terminé.
 

Philippe Ariño, essayiste

 
Bd Voltaire photo Église

Synode 2015 (2nde partie) : 3 mots du Pape sur l’homosexualité, sinon autant se taire

Rainbow
 

Pardon de mettre, par ce message, les chefs de l’Église au pied du mur… mais nous sommes en famille et l’unité de celle-ci est en jeu, surtout à cause du traitement du thème de l’homosexualité… alors je préfère parler en vérité. Je ne serai véritablement satisfait et sûr du discours ecclésial sur l’homosexualité que si, dans le rapport final du Synode (prévu pour le 25 octobre 2015), je lis trois mots : 1) VIOLENCE; 2) CONTINENCE ; 3) SAINTETÉ. À mes yeux, ils seront la preuve qu’aura été pris en compte ce qu’est vraiment le désir et l’acte homo (une blessure, une souffrance et parfois une violence quand il est pratiqué), comment on vit avec ce désir (la continence), et vers où l’alliance des deux (blessure + continence) conduit (la sainteté). Or, à ce jour, sous couvert d’« accueil », de « chasteté » de « délicatesse » et de « temps », le Synode Part II (qui se déroulera du 4 au 25 octobre 2015) glisse dangereusement vers une justification de l’Union civile et de l’amour homo « chaste », ou vers du réchauffé de l’actuel version du Catéchisme. Au secours…
 

Nous, personnes homosexuelles, avons tant besoin qu’on nous dise la Vérité sur ce que nous ressentons, sur ce que nous vivons ! Nous avons tant besoin que l’Église ne s’apitoie pas sur nous, ni nous accueille sans nous proposer un grand projet, une vraie Bonne Nouvelle ! Pas seulement qu’Elle nous dise « On vous accueille, on vous aime, on ne vous juge pas, on va vous aider à vivre avec votre désir homo et à le maîtriser (… pour mieux le neutraliser) », mais qu’Elle nous propose un don entier de notre personne, qu’Elle utilise notre homosexualité, qu’Elle mette la barre haut en nous demandant carrément la sainteté ! le don de notre homosexualité aux autres et à l’Église !
 

Nous ne voulons pas d’une gestion privatisée, compassionnelle et misérabiliste de l’homosexualité. Nous voulons, sans pratiquer notre désir homo ni le justifier sous forme d’identité ou d’amour, l’universaliser, le sanctifier, le transformer en force et en originalité. Une originalité qui n’est ni notre origine ni notre essence ni un destin, mais juste une réalité de notre être qui, traversée par Dieu, peut devenir une puissance énorme d’évangélisation, de Résurrection, d’humour, de guérison pour tout notre monde blessé. Il ne s’agit pas se s’accommoder de l’homosexualité, mais bien de l’utiliser comme ce qu’elle devient une fois qu’elle est transformée par le Seigneur : un grand cadeau réjouissant et mondial !
 

Franchement, si ces trois mots VIOLENCE/CONTINENCE/SAINTETÉ – qui ne figurent pas dans l’actuel Catéchisme de l’Église catholique – n’apparaissent pas dans le prochain rapport synodal final rédigé par le Pape François, mieux vaut, à mon avis, ne pas aborder du tout la question, ne rien rajouter de plus que ce qu’a déjà écrit le Pape Benoît XVI, et en rester là, plutôt que de broder du neuf et au final raconter des bêtises et des imprécisions équivoques propices à des interprétations/conséquences dramatiques. La cerise sur le gâteau du discours papale sur l’homosexualité serait une charge bien calibrée contre l’hétérosexualité, au nom de la défense de l’Humain et de sa sexuation : j’ose rêver !

Gérer une grosse peine de cœur ou une envie de suicide liées à l’homosexualité

La seule vraie douleur causée par l’homosexualité ne consiste pas, contrairement à ce qu’on nous dit souvent, dans la pression (sociale, individuelle, appelée « homophobie » ou « homophobie intériorisée ») qu’on se donne pour ne pas croire en l’identité homo et en nos sentiments homos (= pour « ne pas s’assumer »), mais justement dans le fait qu’on s’impose ces derniers à soi-même, qu’on cherche à tout prix à y croire, et qu’on les intègre comme un fait ou une personne indiscutables… ce qu’ils ne sont pas ! C’est cette obstination qui nous rend malade. Tout s’éclaire et se pacifie dans notre vie, se remplit d’humour et d’air, quand on cesse de croire qu’on peut vraiment aimer d’amour un ami de même sexe. C’est l’imposition de cette fichue croyance que l’amitié entre deux individus de même sexe peut être exceptionnellement/platoniquement dépassée par l’amour charnel qui, au fond, nous mine, nous bouffe, nous déprime, nous rend si malheureux. Et c’est à partir du moment où on délaisse le rêve illusoire de transformation de l’amitié homophile en amour, c’est à partir du moment où on n’habille plus la pulsion de sentiments (à nous entendre, des sentiments « très asexués et à peine tactiles », « à peine charnels », « à peine sexuels », spiritualisés au maximum, esthétisés, rendus « désintéressés », « gratuits », « exceptionnels », « irrationnels » : ah ça… notre sincérité sait bien nous faire jouer l’hypocrisie, la fausse surprise et l’innocence !), c’est à partir du moment où on cesse de se persuader qu’« on est vraiment (homosexuellement) amoureux », que notre calvaire lié à l’homosexualité s’achève, que nous devenons tout léger, que notre théâtralité de drama queen homosexuelle – qui souffre vraiment même quand elle joue le désespoir, parce qu’elle a mordu à l’hameçon de sa propre sincérité – s’arrête net. Et là, ça fait du bien, on est libre, on se marre et on tourne durablement la page de notre caprice/chagrin/mirage sentimental !

 

Homosexualité et peur

Répondre à la question qu’on me pose souvent « D’où ça vient, l’homosexualité ? » est aussi impossible et imprécis que si on me demandait « D’où vient la peur ? » Il y a bien des peurs qui s’expliquent, qui reposent parfois sur des substrats de réalité ou d’inconscient. Mais rien ne les justifient complètement. Elles n’ont pas d’origine ni de fin précises. Cela concerne également le désir homosexuel, qui est la peur et la fuite de la différence des sexes. Ce dernier peut donc à la fois s’expliquer un peu mais jamais totalement.

Code n°6 – Amant narcissique

Amant narcissique

Amant narcissique

 

NOTICE EXPLICATIVE :

 

Film "L'Homme de sa vie" de Zabou Breitman

Film « L’Homme de sa vie » de Zabou Breitman

 

La psychanalyse, et notamment Freud, a beaucoup insisté (et pour cause !) sur la nature narcissique du désir homosexuel : ayant trop peur d’elles-mêmes pour s’accepter uniques et pour s’extérioriser vers les autres, les personnes homosexuelles se cherchent fantasmatiquement un clone d’elles-mêmes projectivement valorisé, vers qui elles pensent retrouver leur unité originelle/amoureuse (narcissisme platonicien, quand tu nous tiens…), pouvant dans un premier temps les rassurer dans une rafraîchissante et spéculaire ressemblance, mais qui au final les enferme sur elles-mêmes au point de les faire mourir ou d’éteindre en elles le désir. Dans la mythologie grecque, il n’est pas anodin que Narcisse se noie dans son égocentrisme, qu’il rêvait pourtant tourné sur l’Autre. Cette attirance vers le miroir de soi, très marquée dans les créations artistiques homosexuelles, rappelle que le désir homosexuel est un désir d’être objet, un élan plus égocentrique qu’altruiste, davantage ouvert sur la mort qu’à la – si vitale – Différence.

 
 

N.B. : Je vous renvoie également aux codes « Miroir », « Jumeaux », « Cercueil en cristal », « Don Juan », « Voyeur vu », « Espion », « Clonage », « Frère, fils, père, amant, maître, Dieu », « Amant diabolique », « Homme invisible », « Inversion », « Chevauchement de la fiction sur la Réalité », « Photographe », « Inceste », « Substitut d’identité », « Haine de la beauté », « Amant modèle photographique », « Pygmalion », « Eau », et à la partie « Paravent » du code « Maquillage », dans le Dictionnaire des Codes homosexuels.

 
 

Pour accéder au menu de tous les codes, cliquer ici.

 

 

FICTION

 

a) Le personnage homosexuel trouve en son amant homosexuel une projection idéalisée et spéculaire de lui-même :

Film "Holding Trevor" de Rosser Goodman

Film « Holding Trevor » de Rosser Goodman

 

En général, dans les œuvres artistiques homo-érotiques, le héros homosexuel ou le réalisateur homosexuel prête au miroir des sentiments, une personnalité (… parce qu’initialement lui-même s’est pris pour un miroir !) : cf. le film « Espelho De Carne » (1983) d’Antonio Carlos Fontoura, le film « Diva Histeria » (2006) de Denis Gueguin, la photo « I’ll Be Your Mirror » (1996) de Nan Goldin, l’album Surfaces de plaisir (1987) de Federico Moura, le film « L’un dans l’autre » (1999) de Laurent Larivière, le film « Glissements progressifs du plaisir » (1974) d’Alain Robbe-Grillet, la pièce Cannibales (2008) de Ronan Chéneau, le film « I’m The One That I Want » (2000) de Lionel Coleman, le film « Je suis ma propre femme » (1992) de Rosa von Praunheim, le film « Narziss Und Echo » (1989) de Michael Brynntrup, le film « Dorian Gray Im Spiegel Der Boulevardpresse » (1983) d’Ulrike Ottinger, la pièce Le Funambule (1958) de Jean Genet, le film « Donne-moi la main » (2009) de Pascal-Alex Vincent, le film « Le Miroir de l’obscène » (1973) de Jess Franco, le film « Atomes » (2012) d’Arnaud Dufeys (entre Hugo et Jules dans les toilettes de l’internat), etc.

 

« Je suis votre miroir, la belle : je réfléchirai pour vous. » (le Miroir parlant à la Belle avec la voix de la Bête, dans le film « La Belle et la Bête » (1945) de Jean Cocteau) ; « Un pare-brise de Twingo ? Fendu en deux, en plus… C’est gentil, je suis pas intéressé. […] Je me fais grave chauffer depuis que je suis une vitre ! » (le narrateur homosexuel réincarné en vitre de pare-brise, et racontant comment il fut accosté par une autre vitre, dans le one-man-show Raphaël Beaumont vous invite à ses funérailles (2011) de Raphaël Beaumont) ; « Regarde-moi dans les yeux car il n’y a pas d’autre lieu où tu puisses voir le miroir dans lequel dans un instant tu t’éveilleras en moi ! » (Ahmed s’adressant à Lou, dans la pièce Les Escaliers du Sacré-Cœur (1986) de Copi) ; « La lun’ se lève dans le ciel rouge comm’ par un’ nuit d’été ! Cachafaz et la Raulito vont passer de l’autre côté ! » (le chœur des voisines parlant du couple homo Cachafaz/Raulito, dans la pièce Cachafaz (1993) de Copi) ; « Je vous envie d’aimer les vitres comme vous les aimez. » (Marie-Louise, une brodeuse parlant du rapport entre Sidonie et la Reine Marie-Antoinette, dans le film « Les Adieux à la Reine » (2012) de Benoît Jacquot) ; « Il s’agit de trouver dans ce visage un miroir, le plus limpide des miroirs, de sorte que cette personne va me renvoyer cette lumière. » (Isabelle, l’héroïne bisexuelle du film « Portrait de femme » (1996) de Jane Campion) ; « C’est comme un miroir. Je sens un souffle qui naît à l’unisson. Mon double. » (c.f. la chanson « Retenir l’eau » de Mylène Farmer) ; etc.

 

Film "La Ligne d'eau" (2013) de Tomasz Wasilewski

Film « La Ligne d’eau » (2013) de Tomasz Wasilewski


 

Par exemple, dans le roman Journal de Suzanne (1991) d’Hélène de Monferrand, Fédore, l’une des héroïnes lesbiennes, interroge (ironiquement ?) son miroir sur le mode amoureux : « Dis-moi que je suis belle et que je serai belle, éternellement… éternellement. » (p. 243) Dans le film « Naissance des pieuvres » (2007) de Céline Sciamma, Marie pose ses lèvres sur l’empreinte de rouge à lèvres laissée par Floriane sur la vitre de sa fenêtre, pour être en communion avec son amante. Dans le film « Carol » (2016) de Todd Haynes, c’est en s’observant toutes les deux face à un miroir que Carol et Thérèse s’embrassent sur la bouche pour la première fois. Dans le film « Love, Simon » (2017) de Greg Berlanti, Simon, le héros homo, s’entraîne à déclarer sa flamme à Bram, son futur amant devant sa glace. Et comme par hasard, le pseudonyme de Bram est très aquatique puisque le jeune homme se fait appeler « Blue ». Dans le film « Vita et Virginia » (2019) de Chanya Button, Vita Sackville-West et Virginia Woolf s’embrassent pour la première fois à côté d’un miroir, et c’est leur reflet que le téléspectateur voit. Dans le film « Close » (2022) de Lukas Dhont, Rémi regarde et communique avec son amant Léo à travers la vitre-plexiglas de la patinoire de hockey sur glace où joue Léo.

 

B.D. "Kang" de Copi

B.D. « Kang » de Copi

 

Parfois, le héros homosexuel embrasse son propre reflet dans la glace : cf. le film « La Ley Del Deseo » (« La Loi du désir », 1987) de Pedro Almodóvar (le tout début avec le comédien forcé par deux réalisateurs d’embrasser sa glace et de se masturber sur scène), le film « Vacationland » (2006) de Todd Verows, la pièce Le Portrait de Dorian Gray (1890) d’Oscar Wilde (Dorian dit « Je t’aime » à son autoportrait), le roman Le Baiser de Narcisse (1907) de Jacques Adelsward, le film « Le Baiser devant le miroir » (1933) de James Whale, la chanson « Je m’aime » de Dranem, etc.

 

« J’ai envie de m’embrasser. » (Didier Bénureau dans son spectacle musical Bénureau en best-of avec des cochons, 2012) ; « Un baiser sur le miroir, avec un peu de langue. » (le personnage homosexuel noir, dans la comédie musicale Encore un tour de pédalos (2011) d’Alain Marcel) ; « Ce nouveau Narcisse s’éprendra de sa propre beauté. » (la conteuse parlant de Dorian dans la pièce Le Portrait de Dorian Gray (1890) d’Oscar Wilde) ; « Plusieurs fois dans les mois qui suivent je retourne seul au Louvre (sans jamais réussir à m’y faire enfermer ; j’aimerais beaucoup vivre ici et le dis chaque fois aux gardiens) […] À force d’observations, je finis par découvrir que je figure sur trois peintures au moins et que sur celle signée Raphaël j’apparais carrément tout entier à poil […] : c’est là devant ce tableau que pour la première fois de son existence Vincent Garbo aura éprouvé sur tout son corps l’émotion de l’amour. » (Vincent Garbo dans le roman éponyme (2010) de Quentin Lamotta, p. 45) ; « La seule personne que j’aime, c’est moi. » (Juna, l’héroïne lesbienne de la pièce Gothic Lolitas (2014) de Delphine Thelliez) ; « Mon Dieu, si je pouvais me faire l’amour… » (Jarry embrassant son reflet dans la glace, dans son one-man-show Atypique, 2017) ; etc.

 

Par exemple, dans le film « Le Sable » (2005) de Mario Feroce, Élisa, l’héroïne lesbienne, s’embrasse dans la glace. Dans la pièce D’habitude j’me marie pas ! (2008) de Stéphane Hénon et Philippe Hodora, le protagoniste tombe amoureux de son reflet. Dans la pièce Happy Birthday Daddy (2007) de Christophe Averlan, le personnage principal se prend pour Narcisse et se masturbe sous la douche. Dans le film d’animation « L’Ombre d’Andersen » (2000) de Jannik Hastrup, Andersen s’embrasse dans la glace. Dans la pièce Hétéropause (2007) d’Hervé Caffin et de Maria Ducceschi, Hervé, le héros homosexuel  s’appelle lui-même « mon chéri ». Dans la pièce La Femme assise qui regarde autour (2007) d’Hedi Tillette Clermont Tonnerre, le protagoniste donne un baiser à son reflet dans le miroir. Dans le film « Les Enfants terribles » (1949) de Jean-Pierre Melville, Paul s’écrit une lettre d’amour à lui-même par un lapsus épistolaire, alors que pourtant, il souhaitait l’adresser initialement à Agathe. Dans le film « Le Temps qui reste » (2005) de François Ozon, Romain, le héros, exprime son narcissisme dans la mort : « Je voulais vous dire que je vous aime, que je suis très malade et que je vais bientôt mourir » répète-t-il à son reflet spéculaire dans l’ascenseur. Dans la pièce Open Bed (2008) de David Serrano et Roberto Santiago, Julien dit qu’il « pourrait très bien tomber amoureux de lui-même », et que le fait de l’envisager, c’est chez lui « le début de la bisexualité ». Dans le film « A Escondidas » (« Fronteras », 2016) de Mikel Rueda, Rafa, un jeune de 14 ans, s’embrasse dans la glace au moment où il découvre sa tendance homosexuelle. Dans le film « Les Amoureux » (1964) de Mai Zetterling, le héros avoue que son plus « grand problème », c’est qu’il « se fait constamment la cour ». Dans le roman d’Yves Navarre Portrait de Julien devant la fenêtre (1979), le juge Kappus en arrive au constat narcissique suivant : « On ne vit qu’avec soi. On n’aime que soi. » (p. 154) Pendant son concert  à L’Européen à Paris le 6 juin 2011, Océane Rose-Marie (Oshen, la fameuse « lesbienne invisible ») commence son show de manière très bizarre : elle se regarde dans son verre à pied, s’arrange et s’adore devant son reflet ; le verre en cristal lui sert de miroir narcissique. Dans la pièce Gouttes dans l’océan (1997) de Rainer Werner Fassbinder, Franz, le héros homosexuel, parle à son miroir, l’engueule puis l’embrasse. Dans la pièce Folles Noces (2012) de Catherine Delourtet et Jean-Paul Delvor, le cosaque Karltschusski « baisait son portrait ». Dans la pièce Quartett (1980) d’Heiner Müller (mise en scène en 2015 par Mathieu Garling), Merteuil comme Valmont s’embrassent dans le miroir. Dans le film « Certains l’aiment chaud » (1959) de Billy Wilder, Jerry annonce la bouche en cœur à son ami Joe « Je suis fiancée ! ». Et quand Joe lui demande « quel est l’heureux élu ? », il répond joyeusement « Moi ! ».

 

Il arrive que la meilleure amie du héros homosexuel reproche au protagoniste homosexuel de ne penser qu’à lui : « De toute façon, tu ne t’intéresses à personne d’autre qu’à toi. » (Marie s’adressant à son meilleur ami gay Loïc, dans le film « Garçon stupide » (2003) de Lionel Baier) ; « Tu n’as dit ‘je t’aime’ qu’à toi-même. » (cf. la chanson « Jimmy Love Me » de la Diva dans la comédie musicale La Légende de Jimmy (1992) de Michel Berger) ; etc. Par exemple, dans la pièce La Famille est dans le pré (2014) de Franck Le Hen, lorsque le public entend la révélation publique de l’homosexualité de Tom (« Tom Valentin est homo. »), Cindy, sa compagne postiche, ouvre la fenêtre puis la referme en parodiant la pub de parfum Égoïste ! de Jean-Paul Goude. Dans le film « Imitation Game » (2014) de Mortem Tyldum, Joan, la fiancée répudiée par Alan Turing, homosexuel, le baptise de « fragile Narcisse ».

 

Le personnage homosexuel tombe amoureux de lui-même, de sa propre image. Mais comme il n’ose pas regarder en face son propre égoïsme, il se sert d’un être humain réel (ou une star de télé) sur lequel il se projette lui-même, pour camoufler/justifier son narcissisme. Par exemple, dans la pièce Un Cœur en herbe (2010) de Christophe et Stéphane Botti, quand Mathan demande à Jacques « s’il n’a personne dans sa vie », ce dernier lui répond que si : « Il s’appelle Narcisse. […] C’est mon chat angora. Un peu comme un amant. » Dans le film « Test : San Francisco 1985 » (2013) de Chris Mason Johnson, Frankie, le héros homosexuel, vole dans la salle de bain de son amant de passage Walt une assiette en porcelaine accrochée au mur, assiette qui le fascine car elle représente un homme triste. Il finit par dénoncer son larcin : « Merci pour l’assiette avec le garçon triste. » Dans le film « Faut pas penser » (2014) de Raphaël Gressier et Sully Ledermann, Arthur découvre que son copain Julien a un attrait pour lui parce qu’il le voit l’observer indirectement dans un miroir.

 

L’amant n’est envisagé que derrière une vitrine : « Je me vois dans le miroir à même sa peau. » (la narratrice lesbienne parlant de son amante Mathilde, dans le roman Mathilde, je l’ai rencontrée dans un train (2005) de Cy Jung, p. 117) ; « De part et d’autre de la vitre, nous nous regardons en silence. » (Mireille Best, Camille en octobre (1988), p. 105) ; « Voulez-vous que je vous serve de miroir…? » (Inès, la lesbienne, s’adressant en séductrice à Estelle qui déplore, en enfer, de ne plus avoir de miroir où se regarder, dans la pièce Huis-clos (1944) de Jean-Paul Sartre) ; etc.

 

Par exemple, dans le roman La meilleure part des hommes (2008) de Tristan Garcia, le personnage de Willie décrit ses différents amants comme des reflets aquatiques : « Ça fait cinq, […] si je repense à mes amours. […] Ça fait bizarre de les mettre sur la même surface, à égalité, tout plat, hop, un peu comme s’ils étaient posés tous les cinq sur l’eau. » (p. 279)

 

Dans le roman En l’absence des hommes (2001) de Philippe Besson, le rapport corporel homosexuel fait penser à celui de l’imprimerie : « Je retrouve ta chair. Je passe d’un monde à l’autre. Cela n’est pas si difficile. D’abord, tu me prends dans tes bras. Tu as ce geste immédiat, instinctif de rechercher mon contact, d’être comme moi, d’imprimer ton corps sur le mien, d’atteindre ce moment où ils sont en symbiose, où leurs épousailles les transforment en un seul objet. » (Vincent s’adressant à Arthur, p. 63)

 

Dans le film « W imie… » (« Aime… et fais ce que tu veux », 2014) de Malgorzata Szumowska, Lukacz fait les vitres de la maison d’Adam à l’insu de ce dernier. Et Adam découvre, en regardant par la fenêtre, le visage de son futur amant. Dans la pièce Ma Première Fois (2012) de Ken Davenport, les deux amants homosexuels s’embrassent à travers une paroi vitrée. Dans le film « My Beautiful Laundrette » (1985) de Stephen Frears, la vitre sépare les deux amants Johnny et Omar. Idem dans le film « Almost Normal » (2005) de Marc Moody, ou encore dans le film « Plutôt d’accord » (2004) de Christophe et Stéphane Botti (avec la vitre entre Rodrigue et Jérémy). Dans la pièce La Tragi-comédie de Don Cristóbal et Doña Rosita (1935) de Federico García Lorca, Doña Rosita considère Cocoliche comme un miroir d’elle-même : « Chaque fois que je te regarde, mon amour, je crois être devant une fontaine. » Dans le film « Kilómetro Cero » (2000) de Juan Luís Iborra et Yolanda García Serrano, on observe un véritable mimétisme spéculaire entre les deux amants homosexuels, qui jouent au « jeu du miroir ». La génitalité homosexuelle est montrée comme spéculaire dans le film « Urbania » (2004) de Jon Shear, ainsi que dans la chanson « Pourvu qu’elles soient douces » de Mylène Farmer (« Le nec plus ultra en ce paysage, c’est d’aimer des côtés. »). Dans le film « La Vie d’Adèle » (2013) d’Abdellatif Kechiche, le couple lesbien Emma/Adèle est fusionnel, aquatique et narcissique : les filles sont filmées de près, sur des fonds bleus ou entourées de miroirs. Dans son spectacle musical Bénureau en best-of avec des cochons (2012), Didier Bénureau présente le miroir comme un univers d’inversion, au niveau de l’identité sexuée d’une part (le petit homme embrasse la princesse « ressemblant à Sheila dans ses beaux jours » et qui se transforme en Jean Cocteau), mais aussi au niveau de la pratique sexuelle. Le miroir est donc un lieu où tout le monde devient auto-reverse, où l’amour homo et l’identité siamoise sont rendus possibles : « Ô, toi, public, connais-tu l’histoire du miroir à deux faces ? » ; « Et ils [le petit homme et Jean-Claude son amant spéculaire] s’émeurent. Et ils s’aimèrent. »

 

L’amant narcissique est quelquefois tout simplement le modèle de magazine que le héros homosexuel jalouse : « Une fois, j’ai vu dans un magazine une femme qui me ressemblait. Je n’arrêtais pas de me demander : Pourquoi cette femme me ressemble ? Pourquoi elle est dans le magazine et pas moi ?!? […] Elle me ressemblait, et ça me rendait malheureuse. Cette femme dans le magazine qui me ressemblait, je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a explosé à la figure. » (Oshen – la comédienne Océane Rose-Marie – lors de son concert à L’Européen à Paris le 6 juin 2011) ; « Tu te prends pour la réincarnation de David ou quoi ? » (Jian Cheng s’adressant à Wang Ping qui se regarde dans la glace, dans le film « Nuits d’ivresse printanière » (2009) de Lou Ye) ; etc.

 

Il est fréquent de retrouver des scènes de films homo-érotiques où le héros homosexuel et son amant font l’amour dans une chambre entourée de miroirs : cf. je vous renvoie au code « Cercueil en cristal » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels.

 

L’amour homosexuel, même s’il semble en intentions inconditionnellement tourné vers l’autre, est une nouvelle version de l’amour partiellement égocentrique. L’égoïsme, au lieu de tourner autour d’un seul être, englobe cette fois deux personnes. « Au fond, tu n’auras toujours été qu’un sale égoïste. » (Vincent s’adressant à son amant Stéphane, dans la pièce Un Tango en bord de mer (2014) de Philippe Besson) ; « Tu t’aimes beaucoup. Si on doit mesurer les égos, je suis battu à plate couture. » (Vincent s’adressant à Stéphane, idem) ; etc. C’est la raison pour laquelle, génitalement, il a tendance à se traduire par la pratique de la masturbation réciproque, de l’auto-érotisme à plusieurs. Comme pour symboliser que l’union homosexuelle est prioritairement narcissique, certains cinéastes filment parfois les scènes érotiques homosexuelles dans des lits entourés de miroirs, multipliant les amants à l’infini tout en les centrant sur eux, comme dans le film « Grande École » (2003) de Robert Salis (cf. je vous renvoie au code « Cercueil de cristal » dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels). Certes, là encore, le coït homosexuel semble ouvert sur l’extérieur car les miroirs favorisent l’impression d’agrandissement spatial… mais ceci n’est vrai que dans la logique spéculaire et non dans le réel.

 
 

b) L’envers du décor spéculaire amoureux homosexuel :

Tout porte à croire que l’homosexualité est un narcissisme érotisé. La preuve en est que dans les œuvres homosexuelles, les personnages gays se font souvent leur propre déclaration d’amour devant la glace, et que l’amant est souvent associé au reflet dans le miroir. De surcroît, ce dernier n’est généralement pas un gentil écran plat (cf. la chanson « Corps et armes » d’Étienne Daho, le poème « El Inquisidor Ante El Espejo » de Vicente Aleixandre, le film « Le Narcisse noir » (1947) de Powell et Pressburger, la chanson « Rupture en miroir » de Jane Birkin, la poésie « Pénombre » de Pierre Louÿs, etc.) : « Quand on entre dans la cour, le garçon de la DDASS sort le premier. Il s’approche de la voiture, colle son nez à la vitre, me regarde, une main en visière de casquette. » (le narrateur du roman Le Crabaudeur (2000) de Quentin Lamotta, p. 49)

 

B.D. "Femme assise" de Copi

B.D. « Femme assise » de Copi

 

Au fur et à mesure du temps, le contact spéculaire entre les deux amants finit par apparaître comme une frontière désagréable (et merdique !), une distance d’indifférence, de mépris ou de froideur qui frustre chacun des partenaires : « C’était comme s’il y avait un épais mur de verre entre nous. » (Laurent parlant de l’incommunicabilité avec son amant André, dans le film « Le Deuxième Commencement » (2012) d’André Schneider) ; « Je le vois bien que vous êtes là, je vous vois reflétée dans l’eau des waters ! » (Loretta Strong s’adressant à Linda dans la pièce Loretta Strong (1978) de Copi) ; « C’était comme au cinéma. C’était au bord de la plage. C’est alors qu’il m’est apparu. Un petit air de Ryan Goslin… avec le corps d’Élie Sémoun. » (Benjamin racontant sa première rencontre avec Arnaud, à qui il a fait volontairement un croche-patte, dans la pièce La Thérapie pour tous (2015) de Benjamin Waltz et Arnaud Nucit) ; « Il faut voir les jolis garçons timides qui se reniflent comme des chiens, […] la joie illuminer leur visage quand ils croisent dans le jeu des carreaux le reflet révélateur de celui qu’ils convoitaient et qui enfin répond à leur appel par un regard de gorgone lubrique. » (le chiotte public homosexuel dans la nouvelle « Mémoires d’un chiotte public » (2010) d’Essobal Lenoir, p. 93) ; « Surprise, elle me dévisage sur le cliché et puis en chair et en os, et après se regarde longuement dans la glace. J’accroche la photo au coin du miroir, et me reflète à mon tour. Je suis derrière elle, et je lui parle à l’oreille, fixant son double qui me fait face. » (Cécile à propos de son amante Chloé, dans le roman À ta place (2006) de Karine Reysset, pp. 47-48) ; « On se parle par écrans interposés. » (Daniel s’adressant à son amant Luther dans le film « Le Cimetière des mots usés » (2011) de François Zabaleta) ; « Derrière la vitre je l’observe, assis sous l’abribus ensoleillé. Son pantalon est trop petit, son front trop plat, ses yeux dépourvus de regard. Ses cheveux ressemblent à des poils de radis noir trempés dans l’huile de tournesol, mais peignés soigneusement. » (le narrateur homosexuel du roman La Synthèse du camphre (2010) d’Arthur Dreyfus, p. 11) ; etc.

 

Par exemple, dans le film « La Tristesse des Androïdes » (2012) de Jean-Sébastien Chauvin, les deux amantes Anna et Cassie croient que si elles se déconnectent d’Internet, si elles brises l’écran vitré qui les unit, elles et leur amour vont disparaître. C’est d’ailleurs ce qui leur arrive. Leur amour ne tient qu’à une connexion informatique. Dans son one-man-show Bon à marier (2015), Jérémy Lorca voit un de ses amants au lit comme « un braconnier » qui va le tuer pendant le coït : « Il m’a foutu la peur de ma vie ! » Il le voit comme un être virtuel : « Et moi, j’étais en dessous, et je tapais ESCAPE ESCAPE ESCAPE !! »

 

Dans le film « Billy’s Hollywood Screen Kiss » (1998) de Tommy O’Haver, Billy, en songe, veut aller rejoindre son amant Gabriel qu’il voit courir vers la mer, mais il se heurte contre une vitre invisible qui l’empêche d’avancer : l’écran de cinéma.

 

Dans le roman Par d’autres chemins (2009) d’Hugues Pouyé, Adrien décrit à son amant Malcolm leur histoire d’amour comme une douce pente, une descente aux égocentriques enfers aquatiques : « Mais qui étions-nous quand nous nous sommes rencontrés ? Deux sabliers qui allaient s’inverser comme un miroir. […] Une histoire rêvée, fantasmée […] On descend vers soi, comme le sable, comme le fleuve. » (p. 138) Le Narcisse homosexuel se prend pour son propre désir : « Il [Adrien] aimait aimer. Il aimait se ressentir, s’éprouver aimant. » (p. 40) Et même si cela le flatte dans une premier temps, il finit par en payer les conséquences…

 

Dans le roman à l’eau de rose gay Si tu avais été… (2009) d’Alexis Hayden et Angel of Ys, les amants homosexuels entretiennent une relation totalement narcissique du point de vue du désir. Bryan, le héros, dorlote Kévin comme s’il se parlait à lui-même : « Quand je te vois, j’ai l’impression que tu n’es pas réel. Que je suis dans un rêve. Comme si tu venais d’ailleurs ou que tu étais immortel ! » (p. 141) ; « Je voudrais être dans ton corps, je voudrais être toi ! […] T’es beau, je voudrais te ressembler mais aussi mieux te connaître, savoir qui tu es, ce que tu ressens, ce que tu penses, ce que tu aimes et ce que tu détestes… » (pp. 330-331) ; « Tu es comme j’aurais voulu être, mais comme je ne suis pas. T’es mon rêve ! » (p. 142) Bryan réclame à Kévin qu’il lui parle davantage de lui, parce qu’« il ne se voit qu’à travers lui, à travers ce qu’il lui dit » (p. 161). Il cherche tellement à le coller qu’il ne le voit plus, qu’il n’a même plus une claire vision de qui il a en face de lui : « Je ne te connais pas, comment peut-on aimer quelqu’un qu’on ne connaît pas ? Je ne sais pas… mais je t’aime ! » (pp. 213-214) Folie du narcissisme… On a tellement l’impression de dialoguer avec « son autre soi-même » qu’on ne se voit même plus soliloquer ! : « Kévin pleurait toujours. Je le pris dans mes bras et le serrai très fort contre ma poitrine. Nous étions face à face, corps contre corps, les yeux dans les yeux. Ce moment-là, je l’avais trop désiré. Encore une fois l’impression de rêver ! » (p. 317) Aveuglé par ses intentions d’amour fusionnel, Bryan ne se rend pas compte qu’il se noie dans les eaux infernales du Styx : « Ton regard… tes yeux. […] J’ai besoin de m’y perdre, de m’y noyer. » (p. 317) ; « Comment fais-tu ? T’es trop beau. T’es infernal. » (p. 317) Il finira par mourir de manière brutale à la fin du roman.

 

Le reflet spéculaire dont le héros homosexuel tombe amoureux ressemble à un mirage narquois et cruel. L’androgyne diabolique est ce personnage-miroir à double face (souvent décrit dans la fantasmagorie homosexuelle comme un reflet transparent, un homme invisible, une obscure clarté, un diamantaire) qui a tendance à épier, à user de la menace et à sectionner son partenaire amoureux. « Déjà ce soir-là Méphisto incognito guettait sa victime en rasant les murs. Dans les vitrines se croisent leurs regards, miroirs qui se font signe, sans parole et sans signature. » (cf. la chanson « Les Trottoirs de Los Angeles » de la comédie musicale La Légende de Jimmy (1992) de Michel Plamondon) Par exemple, dans le téléfilm « Clara cet été-là » (2003) de Patrick Grandperret, sous la douche, Clara, l’héroïne lesbienne, voit dans une flaque le reflet riant et diabolique d’un de ses agresseurs lesbophobes.

 

Dans le film « The Talented Mister Ripley » (« Le Talentueux M. Ripley », 1999) d’Anthony Minghella, Tom, le héros homosexuel, vit sa vie amoureuse impossible à travers les miroirs. Par exemple, il découvre son émoi homosexuel pour Dick quand il le regarde nu dans une glace. Plus tard, il utilise le reflet de la vitre du compartiment du train pour se donner l’illusion spéculaire qu’il embrasse Dick sur la bouche. Enfin, après avoir assassiné Dick, Tom voit le visage accusateur de son amant dans les miroirs : il tombe de son solex après avoir croisé dans le miroir d’une brocante italienne le regard de Dick.
 

Il arrive même qu’il viole le héros homosexuel (dans le cadre de l’amour ou de la prostitution). Par exemple, dans le film « Esos Dos » (2012) de Javier de la Torre, le prostitué Eloy s’adresse à Rubén – son client – à travers un miroir. Dans le film « Thomas trébuche » (1998) de Pascal-Alex Vincent, par exemple, au moment où Thomas embrasse son copain, il est blessé au visage par des éclats de verre. Dans le film « Black Swan » (2011) de Darren Aronofsky, Nina tue avec un éclat de miroir brisé son amante lesbienne Veronika dans les loges de l’Opéra. Dans le film « Prora » (2012) de Stéphane Riethauser, Jan repousse violemment son meilleur ami Matthieu qui a tenté de l’embrasser sur la bouche, et ce dernier se retrouve propulsé sur une fenêtre qui vole en éclats et lui coupe la jambe.

 

L’attraction sexuelle vers Narcisse s’annonce explosive, éclatante et coupante comme un miroir brisé : « Il frémissait, nu maintenant, totalement nu et désarmé, recroquevillé dans le vent bleuté du soir, la tête basse pour ne pas encore affronter le reflet de lui-même qu’il se préparait à reconnaître dans le regard de Pierre Gravepierre. Il aurait aimé pleurer. Il aurait aimé se jeter, bras en avant vers Pierre Gravepierre. Il aurait aimé être happé doucement et étreint avec une violence qui l’aurait brisé. » (Claude Brami, Le Garçon sur la colline (1980), pp. 247-248) Par exemple, dans le roman Le Jour du Roi (2010) d’Abdellah Taïa, le drame du narcissisme homosexuel apparaît comme un sacrifice d’amour magnifique, même s’il n’est en réalité qu’une jalousie entre amants, jalousie qui conduira Khalid à la mort : « Je l’ai poussé. Il a plongé. Le fleuve Bou Regreg l’a accueilli, embrassé, trop aimé. J’entends, je vois encore ce moment. Le corps de Khalid qui rencontre l’eau du fleuve. Un mariage. » (Omar parlant de Khalid, pp. 167-168) Dans le film « Choses secrètes » (2002) de Jean-Claude Brisseau, l’héroïne lesbienne Nathalie donne une définition assez juste des femmes au destin amoureux dangereux : « Les femmes fatales sont en général narcissiques ou lesbiennes. »

 

Le miroir est le reflet de la réalité violente de la pratique homosexuelle : « Le chauffeur de taxi râle, il a joui. Toujours la même histoire avec les Arabes. Il va se laver sans dire un mot, se savonne bien la bite sans oser me regarder dans le miroir qu’il a en face. Ça t’a plu ? je lui demande appuyé sur le rebord de la porte. Moi je me vois bien dans le miroir, j’ai les cheveux longs éméchés, la robe déchirée, on dirait une pute qu’on vient de violer. » (le narrateur homosexuel dans le roman Le Bal des Folles (1977), p. 44) ; « Tes lèvres sont bleues. Tu as sucé un bonhomme de neige ? » (Harold s’adressant ironiquement à son pote Emory, homo lui aussi, dans le film « The Boys In The Band », « Les Garçons de la bande » (1970) de William Friedkin) ; « La jeune prostituée jaillit de derrière la voiture et projeta un pavé sur la vitrine qui vola en éclats. Mme Pignou fut blessée au front par un éclat de verre. » (Copi, « Madame Pignou » (1978) p. 53) ; « J’allais rejoindre Jean-Pierre dans les toilettes. Il se tenait debout contre le mur. Il avait un couteau de cuisine à la main. » (le narrateur homosexuel de la nouvelle « Virginia Woolf a encore frappé » (1983) de Copi) ; « On était au bord d’un lac. On regardait un coucher de soleil. Soudain, tout s’est écroulé. On s’est endormis. Et ils nous ont trouvés. » (Graham en parlant de son tragique amour d’adolescence avec Manadj, dans le film « Indian Palace » (2011) de John Madden) ; etc. Par exemple, dans la pièce Un Tango en bord de mer (2014) de Philippe Besson, le beau Vincent raconte que la première fois qu’il a couché homosexuellement, c’était dans un coin reculé d’une plage, à l’âge de 15 ans, avec un homme de 20 ans, Sébastien, qui s’est tué à l’arme à feu un an après.

 

L’amant narcissique peut être également le frère, le père, la sœur ou la mère du héros homosexuel… ce qui teinte le ravissement spéculaire d’inceste : cf. la pièce Le Cabaret des Utopies (2008) du Groupe Incognito (avec la jumelle narcissique), etc. « Quand je touchais un salaire de misère pour payer ma chambre de bonne, j’avais toujours épinglée votre photo sur mon miroir. J’ai suivi avec grande attention votre carrière. » (Vicky s’adressant à la Comédienne, qui n’est autre que sa sœur jumelle, dans la pièce La Nuit de Madame Lucienne (1986) de Copi) ; « On dirait ma sœur Olga. » (le compositeur homosexuel Érik Satie se regardant dans le miroir, dans la pièce Érik Satie… Qui aime bien Satie bien (2009) de Brigitte Bladou) ; « Ma Mère : mon miroir. » (Margot dans la pièce Psy Cause(s) (2011) de Josiane Pinson) ; « Elle [Mathilde] voyait, sur une plage aride et dévorée par un ciel de feu, une pourriture que la vague inondait d’écume, puis délaissait pour la recouvrir encore, et bien que ce visage fût détruit affreusement, elle savait que c’était celui de Jean son frère. » (François Mauriac, Génitrix (1928), pp. 32-33) ; « Mon malaise s’estompait, mais l’image que me renvoya le miroir aurait pu être le fantôme d’une sœur jumelle morte. » (Laura, l’héroïne lesbienne du roman Deux femmes (1975) d’Harry Muslisch, p. 118) ; etc.

 

La passion homosexuelle pour l’amant narcissique conduit en général le héros vers la mort (au moins psychique et désirante ; souvent corporelle). « Je t’ai vu partir avec un masque de verre. » (Heiko, le héros homosexuel s’adressant à son amant Konrad, dans le film « Praia Do Futuro » (2014) de Karim Aïnouz) Par exemple, dans le film « L’Inconnu du lac » (2012) d’Alain Guiraudie, tous les personnages discutent en binôme en contemplant le lac. Et tous mourront narcissiquement de cette contemplation : Michel noie Pascal. Henri se sacrifie pour Franck. Franck se jette dans la gueule du loup (Michel). Dans le film « Orphée » (1950) de Jean Cocteau, Orphée est obligé de traverser le miroir pour rejoindre aux enfers sa compagne Eurydice.

 
 

FRONTIÈRE À FRANCHIR AVEC PRÉCAUTION

 

PARFOIS RÉALITÉ

 

La fiction peut renvoyer à une certaine réalité, même si ce n’est pas automatique :

 
 

Beaucoup de personnes homosexuelles envisagent à travers la pratique homo de créer un couple neuf où chacun de ses membres trouverait à travers l’autre son miroir parfait dans lequel il se sentirait à la fois créé et créateur. « Je l’ai rencontré dans un rétroviseur. J’allais à un pressing à Vanosque. » (Pierre en parlant de son amant Yann, dans le documentaire « Les Invisibles » (2012) de Sébastien Lifshitz) ; « Tu penseras au poète grec d’Alexandrie. À celui qui a su raconter comment un miroir est tombé amoureux du coursier qui s’est regardé par hasard en lui. Un jour, un soldat grec se regardera dans ton miroir qui, comme celui du poète, tombera amoureux de lui. Qui pourra te reprocher de jouer aux miroirs ? » (la grand-mère d’Alfredo Arias parlant à son petit-fils homo, dans l’autobiographie de ce dernier, Folies-Fantômes (1997), p. 160) ; etc. Par amour, elles promettent à leur partenaire d’être identiques à lui/elles (n’oublions pas que le mot homosexualité est composé du terme grec homo qui veut dire « même »), mais paradoxalement, elles n’en supportent pas l’idée et s’interdisent de penser qu’elles sont fantasmatiquement superficielles comme les miroirs. En refusant de se reproduire avec/par l’autre à travers la parentalité naturelle, parce qu’elles considèrent que le miroir leur permet de s’engendrer toutes seules sans l’aide de personne, elles décident que leur création se fera dans la copie parfaite (= l’image dans le miroir), et non plus dans l’original « imparfait » (= l’enfant).

 

AMANT NARCISSIQUE portable

 

Elles se font parfois leur propre déclaration d’amour dans la glace. « Il m’est même arrivé de m’embrasser devant la glace à 4 ans et demi. » (Bambi, star trans M to F, s’exprimant lors du débat « Transgenres, la fin d’un tabou ? » diffusé sur la chaîne France 2 le 22 novembre 2017) ; « J’ai toujours été amoureuse de mon corps. » (Linn, jeune homme brésilien travesti en femme, dans le documentaire « Bixa Travesty » (2019) de Kiko Goifman et Claudia Priscilla) ; etc. Mais cette déclaration ne leur semble pas égoïste dans la mesure où, pour une part de leurs désirs intellectualisés, elles et leur reflet sont quand même deux. En général, l’amant homosexuel est vu comme le double dans les deux sens du terme : la duplication du même (exemple : un double de clé), ou bien la division du même (exemple : je vois double). Il se réduit donc à un clone entier mais aussi à une moitié androgynique. « J’avais oublié simplement que j’avais deux fois 18 ans » chante Dalida. Le désir homosexuel dit à la fois la duplication et la division. Inconsciemment, face à l’être aimé, beaucoup de personnes homosexuelles affirment qu’il y a deux fois elles-mêmes en lui, mais si rationnellement, elles voient bien qu’il y a lui tout seul et elles toutes seules.

 

Ainsi, elles se retrouvent souvent devant une situation délicate par rapport à leur amant : à la fois elles l’aiment tel qu’il est, mais aussi comme un reflet d’elles-mêmes projectivement valorisé, … donc elles ne peuvent l’aimer vraiment pour lui-même. Certes, aucun amour humain, même entre une femme et un homme qui s’aiment profondément, n’est dénué de convoitise et de narcissisme : au sein d’une union, on aime toujours l’autre un peu pour soi (… et ceux qui prétendent le contraire ne sont pas dans le donner-recevoir de toute relation humaine). Mais force est de constater que l’amour homosexuel tend à enfermer le sujet sur lui-même ou à l’y ramener par le truchement d’un corps semblable. L’élan égocentrique du désir homosexuel est visible dans de nombreux couples homosexuels : on a souvent l’étrange impression que ces derniers se composent de deux solitudes qui ne n’existent pas chacune pour elle-même, vivant l’une à côté de l’autre sans être véritablement unies, exactement comme dans le couple hétérosexuel ou dans les échantillons de figurines Barbie et Ken exposées en rang d’oignons sous cellophane dans les supermarchés.

 

AMANT NARCISSIQUE CAPTURE

 

Sigmund Freud a été bien inspiré de souligner la composante narcissique du choix d’objet sexuel dans le désir homosexuel (il a juste oublié de l’appliquer aussi aux couples hétérosexuels en dissociant clairement le couple hétérosexuel du couple femme-homme désirant). La sexualité homosexuelle est à double face, à l’image du miroir. Mylène Farmer ne chante-t-elle pas dans sa chanson « Pourvu qu’elles soient douces », que le nec plus ultra dans le paysage homosexuel, « c’est d’aimer des deux côtés » ? Tout porte à croire que l’homosexualité est un narcissisme érotisé.  « Le ruisseau et ceux qui s’y vautrent avait déjà commencé à te fasciner. » (Oscar Wilde s’adressant à son jeune amant Lord Douglas, dans sa lettre De Profundis écrite en 1897) L’amour homosexuel est, selon Platon, un « reflet d’amour en réponse à l’amour » (Daniel Borillo et Dominique Colas, L’Homosexualité de Platon à Foucault (2005), p. 81). Par exemple, dans son autobiographie Aveux non avenus (1930), la photographe lesbienne Claude Cahun parle d’elle et de Suzanne Malherbe en des termes très narcissiques : « Portrait de l’un ou de l’autre, nos deux narcissismes s’y noyant, c’est l’impossible réalisé en un miroir magique. »

 

L’amour homosexuel peut téléporter les personnes homos dans un autre monde et leur faire faire une traversée du miroir peu libre, comme le montrent les propos de Corinne dans l’émission Ça se discute (diffusée sur la chaîne France 2, le 18 février 2004) par rapport à son initiation à la pratique homosexuelle : « Nous nous sommes embrassées, et j’ai su que ma vie avait basculé. J’ai été projetée d’un monde à l’autre. »

 

L’amour homosexuel, même s’il semble en intentions inconditionnellement tourné vers l’autre, est une nouvelle version de l’amour partiellement égocentrique. L’égoïsme, au lieu de tourner autour d’un seul être, englobe cette fois deux personnes. « C’est ça, une vie de luxure. Je me regardais constamment dans le miroir. Et c’était toujours MOI, MOI, MOI. » (Dan, homme homosexuel, dans le documentaire « Desire Of The Everlasting Hills » (2014) de Paul Check) C’est la raison pour laquelle, génitalement, il a tendance à se traduire par la pratique de la masturbation réciproque, de l’auto-érotisme à plusieurs. Comme pour symboliser que l’union homosexuelle est prioritairement narcissique, certains cinéastes filment parfois les scènes érotiques homosexuelles dans des lits entourés de miroirs, multipliant les amants à l’infini tout en les centrant sur eux. Certes, là encore, le coït homosexuel semble ouvert sur l’extérieur car les miroirs favorisent l’impression d’agrandissement spatial… mais ceci n’est vrai que dans la logique spéculaire et non dans le réel. L’amour homosexuel, indépendamment de la volonté des deux membres du couple, implique d’abord un désir de clonage, d’une duplication, d’un écho androgynique, et non d’un engendrement par la différence.

 

Peu de personnes homosexuelles dérogent à cette interprétation fausse et égocentrique de l’amour, aux désastres du narcissisme identitaire. Par exemple, dans son autobiographie Parloir (2002), Christian Giudicelli s’imagine devant son propre reflet qu’il s’adresse à son jeune amant Kamel : « Je me regarde dans le miroir : c’est lui. Je dis : ‘Bonjour, c’est moi Kamel.’ Il approche son visage, ses lèvres ouvrent mes lèvres. » (p. 119) Elles aiment se rassurer de la sexualité en cherchant un semblable qui la confortera dans son manque de confiance en elle : « Je n’ai jamais eu d’aventure avec quiconque. Des relations sexuelles, oui. Des relations amicales, oui. Les deux combinées ? Non. Jimmie, bien entendu, c’était autre chose – c’était moi. » (Gore Vidal, Palimpseste – Mémoires (1995), p. 253) Didier Éribon, en racontant dans son autobiographie Retour à Reims (2010) un de ses plus forts émois amoureux envers un camarade de classe, illustre tout à fait le mimétisme spéculaire impulsé par le désir homosexuel : « Il me fascinait et j’aspirais à lui ressembler. » (p. 175)

 

L’amour homosexuel est un amour de mise en abyme, projectionnel : l’amant homosexuel se regarde aimer plus qu’il n’aime vraiment, tombe amoureux de « lui-même en amoureux » plutôt que de l’individu singulier en face de lui, vit dans le désir d’aimer sans aimer concrètement, expérimente l’amour dans l’intention plus que dans les faits. C’est pour cela qu’il parle au conditionnel quand il exprime son désir : « Je voudrais que tu me manques » dit Christophe Moulin dans sa chanson « J’aimerais aimer ». Le désir homosexuel n’est pas pleinement effectif, réel, agissant.

 

Le narcissisme de l’« amour » homosexuel se traduit en général en violences au sein du couple homosexuel. Certaines personnes homosexuelles parlent même de leur amant comme d’un miroir qui a éclaté entre leurs mains : « C’est comme un miroir. Tu tiens le miroir en pleines mains. Tu aimes le miroir. Et soudain, il se brise en mille morceaux. Comme ton cœur. C’est un sentiment de personnes. » (Louie, homosexuel palestinien de 31 ans caché à Tel-Aviv, dans le documentaire « The Invisible Men » (2012) de Yariv Mozer)

 


 

L’amant narcissique recherché par les personnes homosexuelles peut être également le frère jumeau, le père, la sœur ou la mère (fantasmatiquement projeté)… ce qui teinte leur ravissement spéculaire désirant d’inceste : « Il avait dix-sept ans à présent, presque dix-huit, comme moi. Nous avions tous deux connu cinq ans de souffrance dans ce lycée militaire où nos familles respectives nous avaient envoyés, avec l’espoir que cette éducation virile anéantirait notre imaginaire. Dans un esprit de pédagogie et de feinte gentillesse, ils avaient formé le plan de nous éliminer. Nous avions construit, Ernestito et moi, un jeu de miroirs qui allait devenir notre planche de salut : chacun de nous était tantôt le personnage, tantôt le reflet, et nous ne nous quittions pas. Ce rituel allait nous permettre de survivre aux innombrables épreuves d’humiliation auxquelles cette ‘formation’ se prête volontiers. » (Alfredo Arias, Folies-Fantômes, 1997, pp. 189-190)

 

Le désir homosexuel, même s’il se fait appeler « amour », tend à replier la personne homosexuelle qui souhaite le pratiquer sur elle-même : « Le reste de sa jeunesse de collège, au sortir de cette douleur, Oscar Wilde le consacre à lui-même, dans un fabuleux égoïsme : ‘Autrui est tout à fait insupportable. La seule compagnie possible est soi-même. S’aimer soi-même est le commencement d’un grand amour.’ écrit-il trente ans plus tard. » (Jean-Louis Chardans, Histoire et anthologie de l’homosexualité (1970), p. 171) ; « Comme je me sentais seul, dramatiquement seul, ce n’est qu’avec moi-même que je pouvais communier. […] J’aimais souvent me contempler nu. » (Michel Bellin, Impotens Deus (2006), pp. 60-62)

 
 

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