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Bonne tournure

Ça commence à prendre bonne tournure, l’écriture de mon prochain bouquin sur les bobos ! (il y a une nouvelle catégorie de bobos, pas très connue du grand public, qui est le « bobo catho » – souvent bloggueur, d’ailleurs – qui est assez marrante). Je sens que le 3ème volume de la trilogie des « … en vérité » va s’écrire plus vite que je ne le pensais ! 😉

 

On me demande d’écrire « simple »

On me demande d’écrire simple. Mais comme je m’attache à décrire aussi bien le Vrai (qui est simple) que le mal (qui n’est pas simple), je peux sembler à la fois très simple et très ambigu/compliqué. Cependant, je le dis : je ne suis fondamentalement pas quelqu’un de torturé ni de compliqué.

 

Suis-je un grand écrivain ?

Je n’ai pas de talent spécial pour l’écriture. J’ai juste quelque chose à dire. Quelqu’un à annoncer. Sans ça, je ne me serais pas lancé. Écrire pour le plaisir, ou parce que ça fait joli, ou pour se raconter, s’il n’y a pas de message et de combat précis derrière, pour moi, ça ne suffit pas. Et beaucoup d’auteurs actuels ragent d’avoir envie d’incarner le fantasme de l’écrivain, mais de n’avoir rien de fort à défendre. Pour moi, l’écriture est un acte prioritairement militant. Il faut ressentir une sorte d’ « urgence à dire et à dénoncer ». La foi en Jésus aide beaucoup à ça.

 

Mes sources d’inspiration d’écriture

Comment j’ai fait pour écrire un tel bouquin (Homosexualité intime + Homosexualité sociale) ? Je dirais que c’est surtout la marche à pied qui m’a inspiré ! Sans rire : c’est en marchant qu’on trouve toutes les bonnes idées, j’en suis persuadé. Pendant mes 8 années d’études universitaires (de 1998 à 2006), je faisais quasiment tous mes trajets en stop, et je refusais d’utiliser les transports en commun (bus, métro, vélo…). Tout à pied ! Par radinerie, certainement, mais aussi et surtout pour me retrouver, me calmer, avancer avec le Seigneur qui était là sous la pluie, dans le froid, au soleil, parmi les automobilistes et les passants, dans la Nature, dans la ville… C’est comme ça que j’ai écrit mon livre. Tout simplement. Sinon, un autre conseil que je donnerais pour vraiment se lancer à fond dans l’écriture : je ne m’éternisais pas aux soirées entre amis, j’avais (ou/et je faisais semblant d’avoir) un train de vie de « Speedy » célibataire. Par exemple je ne perdais pas mon temps devant la télé, et l’absence de vie de famille ou d’histoires de coeur a eu du bon : un père de famille, ou bien une personne qui doit assurer son quotas de présence auprès de son « petit copain » ou de sa « petite copine », est forcément moins disponible qu’un célibataire. Et surtout j’ai fait le choix de l’isolement quasi-total. Jamais de vacances, pas d’année Erasmus à l’étranger, peu d’excursions. Je me suis cloîtré pendant un an entier dans une chambre d’étudiant à Rennes (année scolaire 2004-2005). J’avais presque pour seul interlocuteur mon ordinateur portable. Alors que personne ne me l’imposait – puisque j’étais en « année sabbatique » si on peut dire –, je me levais tous les jours à 7h et me couchais à 23h. Certaines personnes de mon entourage ne comprenaient pas ma démarche : elles croyaient que je m’isolais, que je stagnais existentiellement, que je m’enfermais dans mes certitudes, que je perdais mon temps et que je ne m’ouvrais pas l’esprit. Cela peut sembler curieux, mais je crois que j’ai autant voyagé (si ce n’est plus !) dans une chambre de 12 m² que si j’avais parcouru le monde entier avec un sac à dos pendant un an. Chaque jour d’écriture était différent, même si je m’asseyais au même bureau, à la même chaise, devant la même fenêtre (le jardin de la famille Bagot enneigé, pluvieux, ensoleillé, obscurci par la nuit, ou dans la rosée du matin, aurait mérité un traitement des peintres impressionnistes !) et devant le même ordi, usé, à force, par le frottement de ma main droite ! Non, je ne me suis pas isolé ; je me suis juste enfermé un temps pour me donner à la rencontre future avec vous. Enfin, ma meilleure source d’inspiration pour l’écriture, c’est la Parole de Dieu et l’Eucharistie chaque dimanche. Cela pourra vous étonner, mais je crois vraiment que la Bible et la messe hebdomadaire donnent finalement le meilleur bagage culturel qui soit puisqu’elles nous apprennent que l’Homme est beau, que la vie est plus forte que la mort. C’est aussi cela que nous apprend toute vraie Culture humaine: la vocation première de la Culture est bien de nous révéler la grandeur divine de l’Homme. Avec la foi, même l’Homme démuni matériellement parlant peut devenir plus sage qu’un universitaire bourré de diplômes mais avec une tête trop pleine et un cœur sec. Être chrétien, cela permet, dans le meilleur des cas, de comprendre profondément sa société, de s’intéresser à tout (même à la merde !) et de privilégier les Essentiels, de douter sans arrêt, de devenir intelligent (même quand on est né loin des bibliothèques et sous l’influence d’une culture télé pitoyable…), d’être un vrai humaniste en somme. L’Homme humaniste, ce n’est pas, contrairement à l’idée reçue, celui qui fonde tous ses espoirs sur « l’Homme sans Dieu », mais au contraire celui qui croit en « Dieu fait Homme » (= Jésus) et qui a mesuré que l’Homme ne serait rien sans ce Dieu crucifié par amour pour lui. C’est pour cette raison que mes profs de fac – pourtant athées et anticléricaux pour la plupart – trouvaient mes dissertations géniales et érudites, alors que je me gardais bien de leur dévoiler explicitement mes sources d’inspiration et d’avouer qu’au fond, je n’ai jamais été un grand « intello » : j’ai juste eu la chance inouïe de recevoir une éducation catholique de mes parents et d’avoir grandi à côté de la bonne source de vie et d’intelligence. La vraie Culture (dans le sens d’« intelligence du cœur » et d’ « Amour de l’Homme »), il n’y a que la foi en un Dieu serviteur et aimant qui la donne. Vraiment, je le crois.