En me rendant hier soir au Sentier des Halles au concert Free, The One Woman Funky Show de Shirley Souagnon, je savais que j’allais y retrouver un certain nombre des codes de mon Dictionnaire (la comédienne a fait son coming out public)… mais pas à ce point-là ! Fascinant :
Femme et homme en statues de cire
Musique comme instrument de torture
Personnage homosexuel empêchant l’union femme-homme
Homosexualité noire et glorieuse
Homosexualité, Vérité télévisuelle ?
Mon avis sur le concert : Sur le moment, il fascine la majorité du public parce qu’il est dynamique, sympathique, techniquement réussi. Mais pendant et après, on est frappé de voir qu’il est, comme beaucoup de spectacles de notre époque libertaire et déprimée, imprégné de l’idéologie transhumaniste LGBT.
Ce spectacle est malsain pour plusieurs raisons : par son absence de sens (un message presqu’uniquement libertaire – « C’est bon d’être libre » -, qui ne va donc pas chercher bien loin) ; par sa tonalité (le public est constamment rabaissé, fliqué et méprisé par la chanteuse) ; par les idées qui y sont développées (l’homosexualité est promue alors que la mention des drames et des violences qu’elle génère/illustre ponctuent le discours de la comédienne ; d’ailleurs, l’opposition au « mariage gay » est tournée en dérision, et visiblement, Shirley Souagnon n’a toujours pas compris la gravité de cette loi) ; par la faiblesse du public (des gens issus de l’immigration, des jeunes adultes influençables et tentés de signer à l’homosexualité parce que celle-ci recouvre, pendant une heure, un visage sympathique, décomplexé, cool, funky) ; par son (il faut le reconnaître) efficacité du moment (en tant que spectateur, on est forcément touché par le talent vocal de la chanteuse, son auto-dérision, son bagout, son franc-parler, ses provocations, son identité de femme marginale). Mais c’est un feu de paille : falsification historique + Immoralité de l’ensemble + violence des propos et des vannes + absence de sens et de douceur. Voilà mon bilan. Peut-être que je serais le seul à avoir interprété ce concert ainsi. Mais j’assume.
Et j’ai envie de demander à Shirley Souagnon quand est-ce qu’elle compte s’aimer un peu plus elle-même, aimer un peu plus les autres, quand est-ce qu’elle compte arrêter de raconter des futilités (même si cette futilité a sa drôlerie, sa signifiante, sa convivialité), se prendre un peu plus au sérieux mais aussi en douceur et en profondeur ?