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L’HOMOPHOBIE POUR LES NULS

L’HOMOPHOBIE POUR LES NULS
– QUOI RÉPONDRE QUAND ON VOUS TRAITE D’ « HOMOPHOBE » –

 
 
Pourquoi les débats n’avancent pas dès qu’on parle d’homophobie ? Tout simplement parce qu’on n’arrête pas de prononcer le mot « homophobie » sans dire ni réaliser ce que c’est vraiment.
 

Si on vous traite d’« homophobe » uniquement parce que vous essayez de comprendre le désir homosexuel et que vous ne le banalisez pas, voici un petit condensé de ma définition personnelle de la véritable homophobie.
 
 

I – Les caricatures simplistes de l’homophobie (les seules qu’on nous offre dans les médias) :
 

1 – L’homophobie « ordinaire », sociale
 

Il s’agit de l’homophobie la plus connue, la plus basique à comprendre, celle qu’on limite à un fait divers qui tient en une phrase et une photo choc, qu’on exhibe sans expliquer, celle qu’on extériorise toujours (on n’envisage pas de l’intérioriser : « Une personne homo ne peut pas être contre elle-même, voyons ! Impossible !… ou alors c’est qu’elle ne s’est pas encore ‘assumée’ »). On part du principe que l’homophobie est majoritairement « hétérosexuelle » et « sociale ». L’objectif de cette exhibition voyeuriste est de faire frémir ou pleurer dans les chaumières, de faire en sorte que nous nous laissions déborder par nos émotions et la compassion afin que notre sens critique s’éteigne comme une bougie.
 

On nous sert toujours les grands cas connus d’homophobie : Oscar Wilde, la psychiatrisation de l’homosexualité, les camps de concentration (Triangles roses), les mouvements de « Libération (homo)sexuelle » dans les années 1970 (révoltes de Stonewall, descente de police, etc.), la dépénalisation de l’homosexualité en Occident, l’homophobie condamnée dans certains pays et continents aujourd’hui, des exemples marquants d’homophobie (affaire Nouchet), les suicides des jeunes (campagne It gets better aux USA), l’homophobie dans les banlieues, des témoignages d’agression, la Journée Mondiale contre l’Homophobie (le 17 mai), etc.
 

Après, les journalistes gay friendly se contentent de nous fournir une petite sociologie de l’homophobie : d’abord l’homophobie partagée par la majorité des personnes homosexuelles (homophobie dans la famille, homophobie à l’école, homophobie dans le travail, un peu l’homophobie dans le milieu homosexuel : cf. plainte courante et molle de la « superficialité » du « milieu ») ; ensuite l’homophobie particulière (homophobie dans le sport, homophobie dans mon Église, homophobie en politique, homophobie dans les médias)
 
 

2 – L’homophobie intériorisée (en tant que conséquence uniquement de l’homophobie sociale)
 

À de très rares occasions, l’intelligentsia homosexuelle et gay friendly fait une petite concession : concernant l’homophobie, il arrive qu’elle sorte un peu du fait divers, de la victimisation gay ou de la diabolisation de la société « hétérosexiste », et qu’elle « tolère » une part de responsabilité et de complicité entre les « victimes » homos et les bourreaux « hétéros »… mais dans ce cas-là très précis de simulation de mea culpa, là encore, l’homophobie sera généralement caricaturée en « homophobie intériorisée », celle-ci étant vue d’une part comme une conséquence (et non une cause) d’un mal extérieur qui aurait quand même commencé le premier (pour le coup, cette homophobie intériorisée est presque excusée et justifiée comme une « légitime défense »), et d’autre part comme un refus pitoyable de la « vérité » de l’identité homosexuelle (présentée comme fondamentale) et de la « force » de l’amour homosexuel. En aucun cas les mythes de l’identité homo ou de l’amour homo ne sont remis en cause (… alors qu’en réalité, c’est la croyance en ceux-ci qui justement créent toute l’homophobie et le mal-être des individus homos).
 

En somme, l’homophobie intériorisée est caricaturée comme un refoulement suspect, une homosexualité latente, honteuse, à libérer. Jamais on ne parle de l’homophobie des personnes homosexuelles dites « assumées », fières d’être homos, ayant déjà fait leur coming out, étant en couple soi-disant heureux, étant intégrées socialement et professionnellement. La communauté homosexuelle préfère limiter l’homophobie intériorisée au refus de l’identité homosexuelle et de l’amour homosexuel, alors qu’elle est bien plus que cela : elle est intrinsèque au désir homosexuel lui-même. La preuve en est qu’elle est actualisée non seulement par les personnes homosexuelles cachées, mais aussi par les plus ouvertement homosexuelles, et ce, depuis de nombreuses années.

 
 
II – INTERPRÉTATION : Qu’est-ce que la véritable homophobie ? D’où vient-elle ? Comment la combattre ?
 

1 – Les paradoxes du désir homosexuel : (l’homophobie intériorisée en tant que haine de soi ; l’homophobie comme l’autre nom du « viol »)
 

Le désir homosexuel est un désir duel, car idolâtre, pour et contre lui-même, faible, qui a du mal à s’incarner, à s’ancrer dans le réel (il rejette le principal roc du Réel qu’est la différence des sexes), à durer, et à laisser en paix, un désir qui dit une haine de soi, et parfois l’expérience d’un viol. Or, si ce viol n’est pas reconnu (pas même en tant que fantasme), il risque de se reproduire. Quand on ne s’accepte pas soi-même (parce qu’on n’a pas été accepté ni aimé tel qu’on était), on va avoir du mal à accepter ensuite les autres tels qu’ils sont.
 

La dualité du désir homosexuel, dans le cas de l’acte homophobe, transparaît dans l’ambiguïté bisexuelle des agresseurs soi-disant « hétérosexuels et homophobes » (la gémellité entre l’agresseur et l’agressé est très souvent décrite par les vraies victimes d’actes homophobes ; seuls les individus qui ne sont pas au clair avec leur sexualité peuvent se sentir mis en danger par une personne homosexuelle : l’homosexualité n’est que le révélateur/le miroir de sexualités déviantes, pas des sexualités solides et aimantes). Exemple : Extrait du film « La Chatte à deux têtes » (2002) de Jacques Nolot (« Y’a pas plus folles que les folles qui détestent les folles. » « Quand j’avais 16 ans, je cassais du pédé dans les parcs : à 20 ans, je couchais avec. »). Autre exemple : Brahim Naït-Balk, dans Un Homo dans la cité (2010) décrivant ses violeurs (qui jouaient les parfaits « hétéros des cités », et qui sont maintenant en prison) comme des hommes homosexuels.
 

La dualité du désir homosexuel, dans le cas de l’acte homophobe, transparaît aussi dans l’ambiguïté homophobe des « victimes » homosexuelles (fantasme de viol ; complaisance et recherche du viol, provocations appelantes).
 
 

2 – Les possibles conséquences de cette haine de soi ou de ce viol non-dénoncé :
 

a) En réalité, les personnes homosexuelles ne s’attaquent qu’entre elles : (homophobie entre personnes homosexuelles, dans le « milieu » et dans les couples homos)
 

On peut citer les suicides des personnes homosexuelles (dépasser les intentions ; regarder leurs causes extérieures et intérieures allant bien au-delà de la simple existence du désir homosexuel), les contextes réels de l’homophobie (les agressions homophobes ont toujours lieu dans des contextes de drague ou dans le cadre prostitutif, où la victime peut difficilement porter plainte car elle a été consentante), la haine du milieu et des homos (y compris chez l’homme homo assumé et en couple, qui se dit « hors milieu »), l’infidélité comme expression d’une homophobie intériorisée (au sein des couples homos), le manque d’amitiés dans un milieu social aussi sclérosé par la drague et le cul qu’est le « milieu homo », les attaques nombreuses que reçoivent les quelques rares personnalités qui osent se présenter médiatiquement comme homosexuelles (exemple des lettres d’insultes reçues par certains « people » homos).
 

b) Les personnes homosexuelles s’attaquent à leur société (et donc finalement à elles-mêmes) :
 
En règle générale, les personnes homosexuelles s’attaquent contre ceux qui cherchent à révéler que l’homosexualité a des liens avec la souffrance et le viol (cf. attaques contre les intellectuels, les scientifiques, les psychanalystes, l’Église, les bourgeois, et la société). L’homophobie apparaît pour le coup comme l’expression d’une hétérophobie homosexuelle.
 

Mais l’agression homophobe des militants homosexuels ne s’arrête pas là. Certains cherchent à imposer l’identité homosexuelle, l’amour homosexuel (et plus largement une bisexualité dans les actes, et le sentiment amoureux dans les discours) comme modèles identitaires et amoureux UNIVERSELS. On a de nombreux exemples en Occident de cette communauté homosexuelle conquérante, de cette néo-dictature pro-Gender, promouvant l’anti-définition identitaire ou de désir (À l’entendre, maintenant, on n’aurait plus à se définir selon notre sexuation homme/femme, mais en plus, elle nous demande même qu’on nie la différence entre les désirs : on n’a plus le droit de parler des spécificités du désir homosexuel, car « homo, hétéro, bi, tout ça, ce serait des étiquettes marchandes » : la logique du gender est inconsciemment homophobe, même si elle se présente comme gay friendly)
 

c) Les désastres de la victimisation ou des bonnes intentions :
 

La technique la plus employée pour nier l’homophobie et empêcher son analyse, c’est qu’on ne regarde plus les faits, et on ne s’appuie que sur les intentions et les sensations (des « victimes » comme des « bourreaux »). On entend alors ce genre de raisonnements simplistes : « Si un individu homosexuel en vient à être attaqué, c’est forcément à cause de son homosexualité. » (alors qu’une personne homo ne se réduit pas à son homosexualité ; et elle n’est pas une blanche colombe : elle est libre et défaillante ; elle peut être attaquée pour plein d’autres raisons) ; « Si un agresseur a dit ‘sale pédé’ au moment où il a agressé, c’est forcément qu’il a agit par homophobie. » (alors qu’on découvre que les agresseurs homophobes s’attaquent toujours à des franges très variées de la population, en plus des personnes homos : ils sont aussi racistes, misandres, misogynes, xénophobes, etc. Là encore, il ne faut pas se fier qu’aux intentions exprimées) ; « Si une personne s’est suicidée en disant que c’était à cause de la non-acceptation de son homosexualité, forcément, elle dit vrai et a fait l’objet d’homophobie intériorisée. » (Jamais, dans les cas de suicides, on ne va remettre en cause les intentions de la « victime », et voir que ses problèmes étaient bien plus larges que simplement son homosexualité). Le danger principal de cette homosexualisation du viol, c’est qu’on donne à croire que la souffrance ou la violence appartiennent, par nature, à une catégorie bien identifiable de la population… croyance on ne peut plus homophobe (car la violence ou la souffrance n’appartiennent à personne en particulier), et qui encourage à la stigmatisation de ces personnes identifiées/qui s’identifient comme victimes.
 

Dans quel cadre est employée à tort et à travers la dénonciation d’« homophobie » (pour concrètement nier l’homophobie) ?
– Pour cacher les faits et les viols réels. Rarement pour dénoncer les viols.
– Pour se faire peur et frémir/pour pleurer narcissiquement sur soi
– Pour couvrir l’identité sexuelle des bourreaux et la responsabilité/liberté des victimes.
– Pour se donner le droit d’agresser (hétérophobie) et de s’imposer en tant que minorité stigmatisée autorisée à se venger contre ses agresseurs
– Pour discréditer quelqu’un (on l’accuse d’homophobie dès que ça nous arrange et qu’il desservirait nos intérêts et donnerait une mauvaise image « des » homos).
– Pour se focaliser sur les intentions, pour les essentialiser, s’accaparer identitairement le statut de victime, diaboliser les méchants.
 

En quelque sorte, on pourrait dire qu’il existe une « homophobie passive ». Chez les personnes homosexuelles, on observe un déni du viol, de la haine de soi, et de leur part de responsabilité dans les mécanismes de l’homophobie ; elles refusent de réfléchir sur le désir homosexuel et préfèrent diaboliser l’homophobie comme un phénomène extérieur dont elles seraient toujours victimes. Cette réduction de l’homophobie encourage inconsciemment à ce que les actes homophobes se multiplient ; à ce titre ; on peut tout à fait parler de l’existence d’une « homophobie positive » de la société gay friendly, cette société qui fait du chantage au coming out, qui pratique le outing, qui culpabilise des adolescents et les force à se caricaturer comme « gay », qui impose le modèle marchand gay et accule à la formation du couple homo, tout cela au nom du « bonheur », de « l’amour », et de la « sincérité » des personnes.
 

Ce qui apparaît comme un paradoxe pour les militants pro-gay (mais qui est en réalité très logique quand on a compris la dualité du désir homosexuel), c’est que les violences homophobes se multiplient dans des sociétés occidentales où pourtant on nourrit l’illusion que « les mentalités deviennent de plus en plus ouvertes » par rapport à l’homosexualité. On observe une homophobie galopante, malgré le fait qu’on emploie toujours de plus en plus le mot « homophobie » (à toutes les sauces), et qu’on continue de la dénoncer sans la comprendre.
 

3 – Les solutions pour combattre la véritable homophobie :
 

Proposer une véritable réflexion sur ce qu’est vraiment le désir homosexuel, de quelles blessures et violences sociales il est signe.
 

RELATIONNALISER l’homophobie, en sortant du manichéisme gentils homos/méchants hétéros (ou méchants homos/gentils hétéros, près tout !), en échappant à la diabolisation/idéalisation de l’homosexualité. Plus une société cherche à idéaliser l’identité homosexuelle et l’amour homosexuel, plus elle va ensuite les diaboliser et s’attaquer concrètement aux personnes homosexuelles, témoins gênant des autres viols sociaux cachés (divorces, conflits mondiaux, non-rencontre entre les hommes et les femmes, viols, incestes, crise économique, etc.)

Le Réel : notre meilleur allié pour parler d’homosexualité

Au fond, à propos de l’homosexualité, on nous fait peur et fuir avec uniquement ces deux petites interrogations : « Qu’est-ce qui différencierait le couple homo des autres couples ? » ou bien « Pourquoi l’amour homo serait-il moins plein qu’un autre, puisque c’est de l’amour ? » Car le plus gros tabou sur l’homosexualité qui soit, c’est finalement le thème de l’authenticité de l’amour homosexuel. Nous n’avons pas à nous défiler face à ces questions-bulldozer qui ne soutiennent rien mais qui donnent l’air de soupçonner/condamner d’avance. Au contraire, nous devons juste nous aider du bon sens et de l’observation du Réel.

Le mot « Homophobie » à la place de la reconnaissance du viol

Le gros problème en ce moment dans les discours habituels sur l’homosexualité, c’est qu’on se focalise sur le terme « homophobie » pour ne pas parler du viol… alors que pourtant ces deux mots sont synonymes ! La grande majorité des personnes homosexuelles les ont opposés, ont mis l’un pour l’autre, afin que le vocable « homophobie » serve de cache-misère à ce qu’il prétend pourtant très sincèrement dénoncer. « Homophobie » est devenu avec le temps un mot magique qui vaudrait comme un argument indiscutable, un idole qu’on ne veut pas analyser. Il est une glorification (de l’agresseur ou de la victime) ou une sacralisation des intentions (de l’agresseur ou de la victime) plutôt qu’une reconnaissance des faits et de l’universalité de toute violence humaine.

Vie de foi et pratique homo : incompatibles ?

Je ne suis pas en train de leur jeter la pierre : j’ai moi-même, pendant 2 ans, été tenté par un arrangement/partenariat entre ma foi et mon désir de former un couple homo. Cela se révélait, sur la durée, assez foireux et tiède. Je forçais au final le Seigneur à rentrer dans « ma » case, en prétextant que s’Il était le centre du couple que je formerais avec un garçon dans une structure « conjugale » homosexuelle pourtant d’habitude bancale et fragile, Il en serait quand même la condition, le roc, la raison pour laquelle je pourrais plier à l’amour homo et le vivre de manière grande quand même. Un peu comme le diable tentateur au désert, qui promettait à Jésus de le rendre plus grand que lui et de lui offrir le haut de SON piédestal doré une fois qu’il l’aurait soumis à ses exigences. Je voulais sincèrement transformer Dieu en partenaire de mon projet amoureux, et vivre avec un compagnon catho, qui mettrait lui aussi Dieu au centre. Je rêvais d’un « apostolat de couple » en faveur des pauvres et du Christ. Je souhaitais construire un duo homo exemplaire, qui rendrait à la fois témoignage à l’amour homo (limité, exceptionnel, mais quand même réel) et à l’Église catholique. Ce terrain d’entente, séduisant intellectuellement et spirituellement, je me suis rendu compte avec le temps qu’il ne laissait pas vraiment la première place à Dieu, même s’il feignait de le faire. Car c’est moi qui imposait d’abord le couple homo au Seigneur, pour ensuite Lui laisser carte blanche et Lui dire qu’Il en serait le maître. Mais le socle de mon projet, c’est bien moi qui le Lui commandais. Et ça, ce n’est pas la démarche chrétienne du serviteur.