A-t-on vu plus grand blabla ? Ils ne parleront, je suis sûr, jamais de la préoccupation n°1 des jeunes d’aujourd’hui : l’homosexualité/bisexualité, et l’homophobie (présomption n°1 collée au front des jeunes cathos). Ils n’assumeront pas la primauté de ces sujets.
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Radio Notre-Drame n’obéit toujours pas à l’Église Catholique
Pour entendre l’émission, voici le lien.
Radio Notre-Dame fait à nouveau des siennes, avec une émission pas catholique qui promeut ouvertement la pratique homo. C’est drôle : ils reprennent « mes » mots (« continence », « génitalité »…). Il n’y a que moi qui les ai employés. En revanche, Jean-Michel Dunand défend l’hétérosexualité ouvertement. Et les deux intervenants soutiennent « l’amour homo », en présentant la continence comme une option, et non LA condition des personnes durablement homos. C’est toujours la même chanson : au nom de l’accueil des personnes, au nom de la « pudeur et de la délicatesse », et même au nom des papes, ils suppriment la primauté de la continence, ils se réjouissent qu’une quarantaine d’associations émergent en France et se mettent (je cite) « en marche », ils ne proposent aucune réflexion sur l’homosexualité, et désobéissent concrètement à l’Église Catholique puisqu’ils vivent « en couple » et diabolisent la sexualité (ils disent très clairement qu’ils sont « homo-sensibles »). Discours gentillet mais mensonger.
Jésus apporte la contrariété
Super accueil au Foyer Saint Paul de Louvain-La-Neuve hier soir. Et je crois que j’ai bien parlé : j’avais en face de moi une quarantaine de jeunes hyper attentifs. Même si, avec le thème de l’homosexualité, on n’est jamais dans l’euphorie : on annonce toujours la Croix – qui ressemble à une mauvaise Nouvelle – inextricablement liée à la Bonne Nouvelle. Je vais voir ce que me réserve Jésus et cette journée à LLN…
Je me faisais la réflexion ce matin devant le Saint-Sacrement. Le Christ, en même temps qu’Il apporte Paix et Bonheur, apporte aussi de la CONTRARIÉTÉ : il vient contrecarrer nos plans, nous demande d’être entiers, nous révèle notre péché, nous met en danger et en porte-à-faux avec le monde, nous met au régime et nous demande de renoncer à certaines choses qui nous font plaisir ou nous semblent essentielles. On peut être d’accord avec Lui, enthousiasmé, apaisé par Lui. Mais Il vient aussi, par sa liberté et l’effort qu’Il nous demande, foutre la merde. La Vérité n’est pas toujours simple à accueillir… surtout quand on Lui désobéit. Le Prophète, en même temps qu’il enthousiasme, contrarie. Je le vois beaucoup en lien avec l’apostolat de l’homosexualité (qui vient à la fois briser des rêves romantiques, à la fois dévoiler le péché à l’intérieur de l’Église et le désordre/les persécutions à venir). Il n’y a pas le Paix sans l’amertume de la Coupe. Il n’y a pas la Vérité sans la douleur. Il n’y aura la Vérité sans la douleur que Là-haut, quand Jésus reviendra. Mais sur terre, Amour et contrariété seront toujours liés. À nous de tolérer cette amertume, ce léger cafard qui succède à la fête. En tout cas, j’ai essayé hier soir d’être le plus positif, drôle, dans l’Espérance, charitable, joyeux, possible, et de ne pas incarner le prophète de malheur, aigri ou alarmiste. Je sais que je ne suis pas un prophète de malheur. Mais je sais aussi que les apparences jouent contre moi et que tout porte à croire le contraire.
Homosexualité : Et si l’Église Catholique avait tort ?
Cet article est l’Épilogue de mon livre Homo-Bobo-Apo, même s’il ne figure pas dans la version papier, et qu’il s’agit donc d’une exclusivité. Vous pouvez aussi l’écouter en audio sur Youtube.
C’est sans doute l’audio le plus abouti, car je montre vraiment là où le bas blesse, avec un titre explicite qui résume bien mon scepticisme : « Homosexualité : Et si l’Église Catholique avait tort ? » Je vais m’en inspirer beaucoup pour ma visite en Belgique dans deux jours. Bonne lecture et/ou écoute.
Hier, je me trouvais avec un ami super, homo et catho très tradi… et qui vit une histoire amoureuse avec un homme depuis 5 mois qui est d’une grande profondeur, authenticité, naturalité et intensité… Je n’arrête pas de repenser à Jérémy (le gars dont je suis tombé amoureux l’année dernière), évidemment, à chaque fois que je l’entends parler… ainsi qu’à un autre ami, qui lui est revenu à la continence après avoir vécu une histoire fidèle avec son copain américain pendant 5 ans. C’est pour ça qu’aujourd’hui, j’ai décidé de rédiger un article important, où je prends le taureau par les cornes, et vais au bout de l’autocritique, du détricotage, sans remettre en question la continence, sans me faire l’avocat du diable, mais en descendant au tréfonds de la tentation, de la Croix, de la fragilité de l’Église, pour mettre le doigt sur la ligne de crête… sur la marque des clous : je me suis mis au défi de lister, le plus objectivement possible, tous les arguments solides et logiques – pas les arguments du monde simplistes et caricaturaux – qui pourraient prouver que l’Église Catholique aurait tort depuis le départ sur l’homosexualité, en nous posant à chacun cette question fondamentale et basique que tout catholique, par honnêteté intellectuelle, devrait se poser : « Homosexualité : Et si l’Église Catholique avait tort ? ». En gros, qu’est-ce qui rend bancal ou suspect l’avis de l’Église Catholique sur l’acte homosexuel, qu’elle perçoit comme un péché, un anti-Amour ? Aujourd’hui, j’ai déjeuné face à un sculpteur, maintenant âgé, qui a été pendant 35 ans l’amant fidèle du danseur-étoile Serge Peretti à l’Opéra de Paris. Après la messe à laquelle nous avons participé ensemble, je lui ai parlé de l’article que vous lisez maintenant et la question qu’il soulève : « Homosexualité : Et si l’Église avait tort ? » Mais spontanément, lui, catholique pratiquant, m’a répondu : « Mais Elle a tort ! ».
Car LÀ est la vraie question. Et moi, j’ai envie de savoir y répondre car je ne veux pas raconter des craques aux gens, même si réciter scolairement le Catéchisme, ça passerait, même si m’afficher « catho et homo » suffirait à beaucoup de gens, même si dire que l’Église a raison sur ce sujet, ça rassure, c’est ecclésialement correct, et ça fait bien/saint. Importante est la démarche de se poser la question, au-delà de la foi et de son arbitraire, au-delà de l’acceptation du surnaturel et du Mystère, pour aller jusqu’au bout de l’honnêteté et de la Vérité. Pour essayer aussi de donner une définition du péché. EN QUOI l’Église a raison ? Et peut-être aussi : Et si elle se plantait complètement ? Mettons-nous l’espace d’un instant à la place d’un athée de bonne foi, qui sait penser, qui veut vraiment comprendre, et qui découvrirait la supercherie d’une croyance superstitieuse infondée et montée de toute pièce sur une frustration et un orgueil monumental. Ou plus basiquement, qui reposerait sur un simple devoir moral, ou une morale humaine. Car je crois qu’on n’en est pas loin.
En me pliant à l’exercice, j’ai trouvé 9 arguments de réfutation intelligents qui mettent l’argumentaire ecclésial sur l’homosexualité K.O.
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité est bancal ? 1 – Parce qu’il rentre en conflit avec le ressenti et l’expérience « heureuse » de l’homosexualité, avec le vécu des personnes et avec l’existence même des personnes homos. J’observe – rarement mais parfois – le profond décalage entre ce qui est vécu concrètement dans certains « couples » homos fidèles et l’horreur future promise par la Bible, ou bien encore avec ce que vit le commun des couples homos. Le meilleur argument, qui se passe de parole, ce sont les personnes et leur quotidien sur la durée. Si vous ne me croyez pas, je vous présente Jérémy. Je suis sûr que vous le trouveriez génial et que vous nous trouveriez bien assortis. Je vous présente Jérôme et Augustin. Je vous présente Romain et son ex-copain américain. En plus de ça, la joie, la durée et la fidélité sont quand même des critères démontrant qu’il y a un bien qui se vit. Quand ça se passe bien au lit, c’est pareil : ça reflète quelque chose d’une complicité, d’une communion et d’une écoute qui se vivent. Je rencontre des couples qui échangent bien plus que de la sensualité, qui peuvent se parler des heures et des heures, et de tout, sans être dans la fusion, se marrer, se passer de la génitalité/sensualité, et qui vivent pourtant plus qu’une amitié. Voire même une spiritualité. Certains me disent que leur vie de « couple » les rapproche de Dieu, de la prière. Dans le cas des unions homos, on a beau se forcer à séparer plaisir et bonheur, amitié et amour, tomber amoureux et aimer, ou bien satisfaction et plénitude (je dis souvent que le couple homo satisfait mais ne comble pas), ça interroge, quand même. Parce que la frontière entre les deux est parfois mince et peut-être inexistante. Le « couple » homo a parfois beaucoup de bienfaits, de fécondités, et peut être durablement satisfaisant, exaltant. Certains diraient qu’il peut rendre « heureux », qu’il est de « l’Amour », qu’il offre une altérité et une complémentarité naturelle et quasi surnaturelle, une plénitude, même si ce n’est pas dans la différence des sexes. L’expérience vécue en couple est parfois ressentie comme « géniale et sans nuage », même sur la durée. Quelquefois, ça a l’air d’aller crescendo, même !
En vous décrivant ces exceptions, je vous vends du rêve, je nous pousse dans nos retranchements… en sachant que tout ça, c’est à vue humaine et mondaine, donc à courte vue, bien que ça ait goût d’éternité et de Vérité parftois. Saint François de Sales (1567-1622), dans son pamphlet sur « L’amour vrai », sait nous ramener les pieds sur terre comme au Ciel. Je le cite : « Il y a certains amours qui semblent extrêmement grands et parfaits aux yeux des créatures, qui devant Dieu se trouveront petits et de nulle valeur. La raison est que ces amitiés ne sont point fondées en la vraie charité, qui est envers Dieu, mais seulement en certaines ententes et inclinations naturelles. Au contraire, il y en a d’autres qui semblent extrêmement minces et vides aux yeux du monde, qui devant Dieu se trouveront pleines et fort excellentes parce qu’elles se font seulement pour Dieu et en Dieu, sans mélange de notre propre intérêt. » Mais ça me semble important d’aller à la source de ce qu’on dénonce, de s’approcher de l’humain et de la frontière du mal qu’il peut poser.
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité est bancal ? 2 – Parce que le caractère peccamineux de la pratique homo n’est pas flagrant, voire il est invisible. Ce qui est très troublant, c’est que l’acte homo, dans certains cas, n’altère pas la vie de prière et la relation à Dieu, bien au contraire. Normalement, c’est à ça qu’on reconnaît le péché, et d’autant plus le péché mortel : il nous coupe de Dieu, de la prière et de la vie spirituelle. Il ne passe pas la Semaine Sainte ! La honte devrait nous submerger à un moment où un autre. Pourquoi le péché, dans certaines pratiques homosexuelles, n’est absolument pas ressenti ? n’atteint ni notre conscience ni notre sens moral ? Ça, ça m’interroge fortement. On s’est arrachés les cheveux, avec des amis cathos en « couple » homo, pour comprendre où se trouvait le mal dans ce qu’ils vivaient. Des mecs qui ont été longuement continents, qui ont un vrai amour de l’Église et une bonne formation théologique, n’identifient pas où est le mal ni le péché dans la pratique homo qu’ils connaissent, n’identifient pas dans la situation présente qu’ils vivent ce qui ne va pas. Ils sont à ce point troublés et perdus dans leur discernement du péché que ce n’est que le discours théorique, dogmatique, qui leur sert d’argument, leur sens du devoir et de l’obéissance, qui les conduit à déduire que c’est un mal ; ce n’est que le discours de l’Église qui fait frein. C’est quand même pas rassurant, il faut l’admettre. Les signes extérieurs et objectifs de possession, de tentation, de mauvaise action, ont été répertoriés par l’Église. Mais quand dans la pratique homo rien n’est visible, rien n’est ressenti comme mauvais, on fait comment ? Peut-on ne pas sentir qu’on pèche ? Surtout quand on a été élevés dans la foi et que notre conscience a été formée à son examen, que nous avons été fortement sensibilisés au discernement, à l’acceptation de l’existence du bien et du mal, du péché, du paradis et de l’enfer, du Salut ? Honnêtement, j’ai du mal à le croire. Même si le péché est de l’ordre de l’objectif, bien avant d’être de l’ordre du ressenti, de la culpabilité et – au mieux – de la contrition.
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité est bancal ? 3 – Parce que ses paroles ne sont quasiment pas incarnées ni personnifiées. Les mots du Catéchisme sur l’homosexualité sont plus théoriques que portés par des vies, des personnes de chair et d’os. Un idéal moral et spirituel est pointé – celui de la « chasteté »… mais ceux qui l’ont écrit n’ont pas d’exemples vivants ni positifs à donner. Ça se réduit à un devoir moral, à une ligne de conduite à suivre tant bien que mal, « en union avec la Croix du Christ », et éloignée des deux vocations plénières de l’Église (le mariage ou le célibat consacré).
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité est louche ? 4 – Parce qu’il ne trouve pas d’échos favorables, y compris chez la plupart des pères de l’Église. Le fait de faire aussi peu d’émules et de ne susciter que circonspection et méfiance chez nos pasteurs, nos évêques censés nous conforter, nous envoyer, nous confirmer, me fait franchement douter du bien-fondé de la Mission qui nous est confiée, à nous personnes homos cathos continentes. Est-ce que je ne m’envoie pas moi-même ? Même à Courage je me suis fait tej. Je prenais trop de place, malgré moi. Sur le terrain de la connaissance et de l’explication de l’homosexualité, une fois qu’on a franchi la barrière de la médiatisation, avec un discours et une analyse qui tient la route (car les Jean-Marc Veyron-Lacroix, les Xavier Bongibault et les Jean-Pier Delaume-Myard n’avaient rien à dire sur l’homosexualité), on se retrouve bizarrement à enseigner nos propres accompagnateurs, on en sait même plus que nos évêques, cardinaux, spécialistes en théologie morale, et même le Pape. Sans me vanter. C’est juste la réalité. Les rapports sont inversés. Ce n’est pas normal. Cette inversion est-elle diabolique ?
La solitude du prophète, je la connais. Je suis quasiment mon seul référent sur le sujet de l’homosexualité. Le fait d’être aussi peu nombreux à simplement l’expliquer, à l’analyser publiquement, ce n’est pas normal. C’est mauvais signe sur la Vérité de ce qu’on annonce. Des témoins de l’homosexualité, ils sont rares et il y en a encore quelques-uns : mais ils ne traitent jamais de l’homosexualité, de l’hétérosexualité, de l’homophobie (ils disent qu’ils sont homos, et après, ils parlent de leur vie et de leur rapport à Jésus, ils s’épanchent sur leur ressenti : on s’en fout). En revanche, des penseurs et des analystes vraiment catholiques de l’homosexualité, et qui sont vraiment homos, je n’en connais pas, à part moi. Et ça me fait vraiment chier. Le fait d’être ma propre référence ne me rassure pas du tout quant à la véracité et la Vérité du chemin que je suis, ni sur mon apostolat. « Si c’est moi qui me rends témoignage, mon témoignage n’est pas vrai. » (Jn 5, 31) Quand ma mère spi ou d’autres curés m’encouragent en me disant que mon choix de la continence est juste et vrai, est le meilleur, ils me font : « Mais si ! Tenez bon. Pour trouver des réponses à vos interrogations sur l’homosexualité, lisez donc… euh… vos propres écrits ! » Super… Et les prêtres ou les gens qui me soutiennent cristallisent sur moi tous leurs espoirs. C’est trop. C’est suspect. Limite malsain. Je suis allé voir le seul évêque français qui a osé me soutenir publiquement – Mgr Brouwet, évêque de Lourdes-Tarbes –, histoire de ne pas m’auto-envoyer en mission, en le suppliant de m’adouber : « Confirmez-moi !!! Envoyez-moi en mission !! Faites de moi ce que vous voulez !! Je veux être envoyé, je veux être dans l’obéissance ! … » Gentiment et laconiquement, il m’a répondu : « Ben, continuez ce que vous faites dans les médias, continuez d’écrire. C’est très bien. » Merci Monseigneur… Je suis vachement avancé, vachement confirmé, vachement envoyé, ça fait peur…
Ne pas être reconnu par les siens est extrêmement violent et décourageant. S’il n’y avait pas le Christ, si ma continence ne tenait qu’à un contrat avec la communauté de croyants ou les pasteurs de l’Église, ça fait longtemps qu’elle aurait volé en éclats. J’ai plus d’une fois eu envie de jeter l’éponge. Je me dis en moi-même : « À un moment donné, il va falloir que je reconnaisse que je fais fausse route, humblement : halte à l’acharnement ascétique, halte à l’insistance d’être écouté et à la prise de parole, halte à la comédie de l’obéissance aveugle ! » Aller jusqu’à susciter la méfiance de mes pères, alors même que je vis ce qu’ils me demandent (aussi bien dans le fond que dans la forme), il faut avouer que c’est complètement déroutant. Qu’est-ce que vous voulez, au juste, chers évêques et cardinaux ? Et surtout, vivez-vous vraiment la continence, si vous n’êtes même pas fichus de la proposer aux fidèles catholiques dont la situation de vie la réclame ?
Après, c’est à nous aussi de consentir à ne pas tout savoir, de consentir à ce silence assourdissant ainsi qu’à l’impopularité. C’est le lot des prophètes d’être maltraités, pas épaulés, pas écoutés et d’être même pris pour des diables. « S’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul, à combien plus forte raison appelleront-ils ainsi les gens de sa maison ! » (Mt 10, 25) ; « Malheur à vous quand tous les hommes diront du bien de vous, car leurs pères en ont fait de même aux faux prophètes. » (Lc 6, 26) De plus, il y a des choses que nous ne devons pas savoir tout de suite, pas simplement « pour notre bien », mais surtout parce que concrètement, nous ne pouvons pas les porter. « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. » (Jn 16, 12)
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité est bancal ? 5 – À cause du manque de fruits. Il n’y a quasiment pas de fruits à l’apostolat. C’est la misère. Moi, j’ai l’impression d’être tout seul, je fous les pétoches à tout le monde (sauf aux Belges ! haha), j’ai tout perdu (mon travail, mes amis, une bonne partie de ma famille, l’horizon d’un sacerdoce, ma réputation, mon statut de conférencier à la Fabrice Hadjadj, ma sécurité matérielle…). On peut se rassurer en voyant dans l’adversité et les attaques ou l’échec ou l’anti-signe, un signe prophétique, mais bon… Au bout d’un moment, faut quand même regarder les fruits. Alors bien sûr, Jésus parle des fruits spirituels, pas des fruits du monde, mais quand même. Si ça se trouve, je suis un faux prophète, et je ne m’en rends même pas compte. « Gardez-vous des faux prophètes. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits… » (Mt 7, 15-17) La pénurie des personnes homosexuelles continentes capables de sortir de l’anonymat, leur peur de l’apostolat public de l’homosexualité, leur réticence à témoigner, sont de puissants indicateurs qu’il convient d’écouter et de prendre en compte. Signifient-ils que cette mission ne vient pas de l’Esprit Saint, ne vient pas de Dieu, ne repose sur rien ou repose sur un fantasme dangereux ? Est-ce juste un caprice et un délire du mec qui ne s’accepte pas lui-même et qui veut embarquer tout le monde dans son mal-être égocentrique et mégalomaniaque ? Je n’ai pas la réponse. En tous cas, je peux vous dire que je ne vois pas beaucoup de fruits de ce que je sème.
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité est bancal ? 6 – À cause du manque de sources fiables et le silence de la Bible. L’homosexualité, Jésus n’en parle jamais. Le vrai passage biblique qui fait chier, c’est saint Paul (et encore… il se réfère prioritairement à la sodomie et à l’efféminement). Le Lévitique est un écrit que même Jésus a adouci (exemple : la lapidation des femmes adultères). La seule parole qui fait vraiment autorité, c’est l’interdit de l’adultère par Jésus (et l’homosexualité rentre dans ce cadre). La génitalité et la conjugalité vécues hors mariage sont peccamineuses. Et l’homosexualité en fait partie.
La Bible dit peu de choses sur l’homosexualité, et ça paraît en plus relatif au contexte, donc subjectif, aléatoire, démodé. Ça fait croire qu’il faut adapter ce que dit la Bible à chaque époque, au nom de l’évolution des gens, de l’Incarnation, de l’inculturation (comme on dit dans l’Église). Dans le sens relativiste mais pas que : dans le sens aussi restrictiviste et déductif. Par exemple, Jésus ne nous a jamais demandé de nous brosser les dents : c’est pas pour ça qu’on ne doit pas le faire. Il n’a pas dénoncé explicitement l’avortement, l’usage des moyens contraceptifs ni la PMA–GPA : ce n’est pas pour ça qu’on ne doit pas les dénoncer ou les pratiquer.
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité est bancal ? 7 – À cause du silence des pères de l’Église Ce qui désarçonne, c’est le silence de Dieu et de l’Église qui pose un interdit non-étayé, de manière péremptoire ; c’est le silence du Pape et des évêques qui, quand ils s’opposent à l’acte homo, ne savent pas dire en quoi c’est un péché. Alors qu’ils sont censés nous guider, connaître la Vérité et nous y conduire… « C’est mal parce que… c’est mal. » Ah, ok… Dans le Catéchisme de l’Église Catholique, la concision (quatre petits paragraphes) et la séparation du chapitre sur l’homosexualité (demandant juste la chasteté, ce qui n’induit pas un renoncement au couple) d’avec le chapitre sur le célibat (demandant clairement la continence), illustre combien les chefs de l’Église Catholique, même s’ils ne se sont pas trompés dans ce qu’ils ont écrit, ont été très incomplets et ambigus jusque-là.
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité cloche ? 8 – À cause de l’absence d’arguments rationnels Si l’Église a raison sur ce sujet, ça doit pouvoir se démontrer un minimum. Au nom de l’Incarnation. Son raisonnement doit se tenir (même s’il y a forcément la part d’incertitude, de silence, d’indémontrable, qu’induisent nécessairement l’Amour de Dieu, le surnaturel, et la liberté de l’Homme : l’Amour ne s’impose pas comme une preuve – sinon, ce n’est plus de l’Amour -, les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées et nous dépassent rationnellement). Mais quand même. La Vérité s’est révélée et nous a rejoint à travers Jésus, l’Église, la Bible, l’Esprit Saint, bon sang ! Le discours ecclésial sur l’homosexualité doit pouvoir se comprendre d’une manière ou d’une autre, doit être démontrable à un moment où une autre, doit être simple, limpide, lisible, accessible, incarné. Sinon, c’est que c’est une construction mentale humaine ou une superstition qui ne vient pas de Dieu. L’argument du Mystère « insondable » et du caractère injustifiable du mal (qu’on appelle la Croix, le péché, etc.), la posture piétiste, au bout d’un moment, ça ne suffit plus ! Nous, catholiques, ne sommes pas des abrutis qui devons accepter tout (même ce qu’on ne comprend pas) au nom de Dieu. Il y a une part de la Vérité qui se donne à goûter, à approcher et à raisonner. Si l’Église a raison, ça doit se voir, s’expérimenter, se vérifier quelque part. Si l’homosexualité devient l’aile ouest de l’Église à ne pas aller visiter, c’est que cette Église ne nous dit pas tout ou ne le dit pas bien. On a entendu son refrain de la Charité « On ne te juge pas, on t’aime, on t’accueille » : c’est le « Va et ne pèche plus » de la Vérité qui manque, et qui ne sort pas, parce que les chefs de l’Église n’ont pas compris en quoi la pratique homo est un péché. Ce silence des prélats donne à penser que la continence serait une spéculation des radicaux ou des extrémistes de l’Église (uniquement applicable par des exceptions), qu’on se fait des films, et qu’on attribuerait à l’Église et à Jésus une dureté qu’ils n’ont pas. La ceinture de chasteté ou la fermeture des sacrements aux personnes homos pratiquantes, ne serait-elle pas finalement une règle de plus créée par les néo-pharisiens et venue s’additionner à ce que Jésus n’a jamais dit sur le sujet ?
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité est bancal ? 9 – À cause de la faiblesse objective de certains arguments ecclésiaux. A) « C’est mal parce que c’est limité. » Pourquoi, pourrait se demander n’importe quelle personne homo en couple, alors que je suis bien avec mon copain, je devrais le quitter ? Pourquoi quelque chose de limité (absence de différence des sexes, moins d’altérités échangées, pas d’ouverture à la procréation, moins de complémentarité des psychismes, etc.) en deviendrait impossible, diabolique (certains cathos parlent d’« esprit d’homosexualité »), ou à ne pas vivre ? Même dans les couples homme-femme, il y a beaucoup de lacunes, de limites, d’impossibilité, d’infécondité : pourtant, à eux, on ne leur dit rien et on ne les empêche pas de se marier. Idem pour les célibataires consacrés : même les séminaristes équilibrés ne sont pas parfaits, des saints, et sont indignes de revêtir le Christ. Idem pour les fidèles catholiques qui ne sont ni homosexuels, ni divorcés « remariés », ni en état de recevoir la Communion : stricto sensu, étant tous pécheurs, personne ne mérite de recevoir Jésus-Eucharistie. Pourtant, eux, ils ont accès à la Communion, à la Confession. Étant plus pécheurs, les personnes homos en « couple » homo devraient justement nécessiter encore plus la Confession : il y a comme une double peine à leur refuser l’absolution. C’est la même injustice pour les nombreuses personnes qui ont été mariées pendant vingt ans avec leur conjoint, et qui se retrouvent larguées du jour ou lendemain, avec interdiction de se remettre en couple, sous peine d’être complices de l’adultère qu’elles ont subi et d’être privées des sacrements. Wahou ! Va comprendre la logique ! B) « C’est mal parce que c’est péché mortel. » Même les experts et les théologiens sont coincés pour dire en quoi le « couple » homo est un mal et un péché, et encore plus un péché mortel. Même des tronches ecclésiales sèchent sur cette question ! Ils diagnostiquent, ou étayent la logique d’un raisonnement, mais cet étayage est biaisé car le présupposé de base n’est pas démontrable et est de l’ordre de la croyance voire de la superstition : « Dieu a créé l’homme et la femme à son image et c’est la seule forme d’Amour authentique. » ; « Dieu n’a pas créé certains Humains homos. » ; « On peut changer. C’est une immaturité affective, narcissique, et une blessure héritée. » … alors qu’en réalité, on n’en sait rien, ou que même après toutes les thérapies du monde, on ne constate bien souvent aucun changement et ça ne part pas dans un temps humain. On peut identifier un symptôme, un signe de péché, le diagnostiquer et même l’expliquer : c’est pas pour ça que ça l’enlève et que ça le règle. De surcroît, la gravité de l’acte homosexuel est largement atténuée d’une part par l’ignorance de ceux qui la pratiquent, parfois aussi par l’absence de signes de gravité de cette pratique, et d’autre part par le caractère subi de la condition homosexuelle : l’attirance homosexuelle n’est pas un choix. Et comme dit Jésus en Lc 12, 47, « À ceux à qui il a été peu donné, il sera peu demandé. » Ça en fait, des circonstances atténuantes ! C) « C’est mal parce que c’est dit dans la Bible/le Catéchisme. » Le fait que la parole d’Église (dans le Catéchisme) soit, dans l’ordre de la Foi, le prolongement de la parole de Jésus, n’est une Vérité que de Foi, pas une Vérité objective. L’homosexualité, c’est le seul point sur lequel les cardinaux ne se positionnent pas et se divisent (c’était flagrant lors du Synode sur la famille, en 2015). Ils savent dire pour l’avortement, le meurtre, la contraception, la pédophilie, le divorce, l’euthanasie. Pour l’homosexualité, c’est juste un interdit sec et sans autre procès que « ce n’est pas dans le plan et la création de Dieu. » Okay. « Porte ta Croix et offre ton sacrifice au Christ. » D) « Il te faut obéir pour obéir. Il te faut accueillir humblement ta Croix, en communion avec le Seigneur. La Vérité, c’est l’obéissance et la Croix. » Obéissance, ok. Mais obéissance à qui ? (Jésus ? Il ne nous a jamais demandé de ne pas pratiquer l’homosexualité) Obéissance pour quoi ? Pour faire plaisir au Vatican (qui n’en a rien à foutre de nous, ou qui nous craint) ? L’obéissance pour l’obéissance ? L’abstinence ne doit pas être un trophée. La pureté ne doit pas être un fétiche. La sainteté ne doit pas être un joli concept pieux. L’humilité peut être la forme masquée de l’orgueil et de la lâcheté. La Croix ne doit pas être vénérée en elle-même (nous ne sommes pas masochistes, et Jésus non plus), mais c’est l’acceptation de celle-ci par Jésus qui est vénérable. Peut-être que dans ce culte de la « Croix homosexuelle » et de l’abnégation, nous faisons dire à Dieu les commandements et les renoncements qu’il ne nous a jamais demandés : « C’est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices. » (Mt 9,13). Si ça se trouve, avec cette histoire de la continence homosexuelle et du renoncement au « couple » homo, on est en plein délire mystique ! Péché d’orgueil et illuminisme ! Narcissisme ! Il est tout à fait possible de trouver dans cette sublimation ascétique un moyen de se rendre médiatique, héroïque, d’être homophobe en déguisant cela en amour christique fantasmé et en abnégation, de se créer une sainteté en toc, de se venger de ses déceptions amoureuses et de son passé glauque, de se haïr et de se sacrifier soi-même, de ne pas aimer ni se donner, pour contenter une minorité ecclésiale tout en exploitant le mal-être des autres. E) « C’est mal parce que c’est un péché qui menace l’éternité de ton âme. » Une menace ou un risque (de damnation, de gravité peccamineuse) n’est pas un argument. F) « C’est mal parce que ça te fait souffrir ou t’a fait souffrir. » « Tu n’es pas ta blessure. » La souffrance ou la pitié ne sont pas non plus des arguments. En plus, dans le cas de la condition homo, la souffrance peut tout à faire provenir d’autre chose que la pratique homosexuelle, et surtout du regard misérabiliste posé sur celle-ci, ainsi que de la contre-indication religieuse dont elle fait l’objet. Et la sublimation de l’image du Jean-Baptiste esseulé dans son désert, elle a bon dos. On peut tout-à-fait souffrir pour rien ou une mauvaise cause. G) « C’est mal parce que c’est contre-nature. » L’interdiction (naturaliste) ne tient pas non plus, puisque d’une part les catholiques défendent avant tout une réalité surnaturelle, et d’autre part, parce que, par certains aspects, l’homosexualité semble très naturelle (ça dépend de quelle nature on parle…). Le courant constructiviste, très puissant dans l’Église, du « Tu ne te réduis pas à ça », c’est-à-dire de l’humanisme intégral, est particulièrement délétère et homophobe. Sous prétexte de s’opposer aux excès du courant identitaire de l’essentialisme LGBT (coming out, revendications politiques, etc.), sous prétexte effectivement que la tendance homosexuelle conditionne l’identité sans se substituer à elle, la réalité de l’attirance homosexuelle est souvent psychologisée (absence du Père, blessure d’un viol, etc.), dramatisée, voire niée, ainsi que son enracinement affectif sur le terrain social, mondial, émotionnel et des croyances gommé. H) « Tout a déjà été dit clairement dans l’Église Catholique, l’Église accueille très bien les personnes homosexuelles, et la chasteté est l’unique chemin de bonheur pour toute personne durablement homosexuelles qui ne peut ni se marier ni être ordonnée prêtre. » Les théories sur le « couple chaste », le « couple homo voie de sainteté », sur « Dieu qui aimerait tous les Hommes donc bénirait tous les amours » sont bancales, c’est vrai ; les discours de James Martin ou de Krystof Charamsa sont bancals ; les exégèses apocryphes (David et Jonathan, Ruth et Noémie, l’écharde de Paul, l’« amour d’amitié » de saint Thomas) sont bancales, ok… mais pas plus bancales que les théories de l’homo chaste célibataire heureux, qui aurait sa place dans l’Église et serait accueilli par Elle (grosse blague). Je peux vous en parler, du mythe de l’accueil des personnes homosexuelles dans l’Église ! Ce pseudo accueil ou accompagnement, où on préfère l’homo souffrant, toquant aux portes de tous les psychanalystes et spécialistes, l’homo accro à ses anxiolytiques, l’homo éploré et en faiblesse, l’homo niant son homosexualité, se déclarant « ex-gay » ou se forçant au mariage, le « témoin chemin de Croix » se pliant à toutes les retraites de guérison intérieure et jouant la « victime des attaques de la terrible dictature du lobby gay », plutôt que le gars homo qui va bien, qui a des choses à nous apprendre sur l’homosexualité, qui va nous bousculer dans notre train de vie de grenouille de bénitier, et qui ne se laisse pas « sauver » exactement comme on projette son « Salut ». I) Autre élément de poids : Le total manque de discernement des gens d’Église sur l’hétérosexualité et son caractère satanique m’inquiète clairement sur la qualité de leur discours sur l’homosexualité.
En résumé, je ne vais pas lister tous les arguments-bidons d’opposition. Je n’ai cité que ceux qui me semblaient les plus évidents. Ce qui ressort malgré cela, c’est globalement la pauvreté de l’argumentaire d’opposition des catholiques : « C’est dit dans Bible, c’est pas la volonté de Dieu, c’est pas naturel, c’est pas inné, c’est pas de l’Amour (plus rare)… » Toutes ces assertions sont au pire fausses, au mieux faiblardes. En outre, que fait-on de l’exigence de non-jugement des personnes ? Avec la pratique homo, on ne peut pas être dans un abord manichéen « c’est bien/c’est mal », « ni bonheur/malheur ». Car du mal peut sortir du bien. Car j’ai vu des « couples » homos qui se sentaient très heureux. Car il y a des péchés plus graves que la pratique homo, même si ça reste un péché mortel (on parle de la mort de l’âme, ici). Car c’est un péché qui ne donne pas toujours les signes de sa gravité, même aux âmes les plus averties de son existence. Pour toutes ces raisons, l’homosexualité est un sujet qui nous impose la plus grande prudence, nous empêche les jugements péremptoires ou à l’emporte-pièce, nous demande de prendre beaucoup de temps, nous conduit directement à notre impuissance, à la peur, à la honte, à l’humilité, à mordre la poussière, à la nuit de la Foi… à Jésus.
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité est louche ? 10 – Parce qu’il ressemble à un refoulement et qu’il renvoie à une réalité d’Église douloureuse non-réglée. Et je me base ici sur le nombre de personnes homos parmi les prêtres. On dirait quelque part que cette forte représentativité (réelle !) punit ou demande aux autres ce qu’elle ne fait pas elle-même (la continence) ou à l’extrême inverse ce qu’elle fait (la pratique homo discrète), pour faire diversion et montrer patte blanche.
Pourquoi le discours de l’Église sur l’homosexualité est bancal ? 11 – Parce que les solutions concrètes proposées aux personnes homos sont soit absentes, soit inadaptées. On demande à la personne homo l’exigence de vie d’un célibataire consacré, mais sans lui donner la consécration. Et en plus, ce degré d’exigence est exprimé du bout des lèvres (normal que beaucoup ne l’entendent pas !) et sans joie, sans reconnaissance de la primauté de la puissance de l’apostolat par l’homosexualité pour le monde actuel. Du coup, la proposition n’est pas ragoûtante. On n’y croit pas une seconde.
Pourquoi le discours de l’Église cloche ? 12 – À cause de l’absence de la Bonne Nouvelle On n’entend toujours pas la Bonne Nouvelle qu’une personne homo peut être sainte, est appelée à la sainteté, qu’elle a un enseignement capital à apporter sur la sexualité, l’homosexualité et même les Fins dernières et les sacrements, enseignement qu’aucun théologien moraliste ni cardinal ne peut fournir avec cette acuité et éclairage précis. On n’entend pas que l’homosexualité est un terrain de sainteté (je ne parle pas de la sainteté qui arriverait une fois que l’homosexualité ait été balayée ou rayée de la carte, mais de sainteté dans l’homosexualité permanente d’un point de vue terrestre). Ça prouve qu’il y a un problème. Ce n’est pas crédible. Ou alors c’est incomplet. Surnaturellement, Dieu appelle tout le monde. Donc si les gens d’Église n’appellent pas les personnes homosexuelles, c’est qu’ils ne jouent pas leur rôle.
Conclusion : Malgré tous les signes de faiblesse et les nombreuses lacunes que je viens de répertorier, je sais que l’Église Catholique a raison concernant l’homosexualité, l’appel à la continence, et la gravité de l’acte homo. Je le sais d’autant mieux que je mesure combien elle pourrait avoir tort rationnellement parlant, intellectuellement parlant, humainement parlant. Je le sais aussi parce que d’une part beaucoup d’amis homosexuels cathos et pratiquant leur homosexualité m’ont parlé de manifestations de nature démoniaque pendant leurs coïts, parce que d’autre part Jésus m’a clairement montré sa présence, de manière indéniable. Et là, face à ce que j’ai vécu, je ne peux pas lutter. Et je tiens à préciser qu’il a fallu que j’attende mes 34 ans pour connaître mes premières preuves de l’existence de Jésus (avant, elles existaient, mais je ne les voyais pas, et ce n’était pas net). Je peux vous en raconter brièvement 6 :
1 – En 2014, à Paris, je suis allé voir la pièce Les Sex friends de Quentin de Cyrille Étourneau parce que j’avais envie d’aller voir une œuvre théâtrale légère sur l’homosexualité. Et j’ai découvert tout du long qu’elle parlait de la gitane Carmen… alors que rien dans le résumé n’aurait pu me mettre sur la voie, et surtout, alors que je venais de publier le code « Carmen » sur mon blog le jour même. Voyez la délicatesse de Jésus, qui se manifeste à travers mon homosexualité, qui me fait des clins Dieu précisément sur ce qu’il ne justifie pas en moi. Il se sert de mon homosexualité pour me montrer sa présence. C’est à la fois drôlissime, complètement insolent et surprenant. Il m’accueille en entier, et non à condition que je ne ressente plus cette attirance, ni même que je la pratique. Il va jusqu’à se servir des personnes homosexuelles athées, de la culture homo, de ma tendance homo, pour L’annoncer Lui, et aussi pour donner raison à mes études sur l’homosexualité, pour donner raison à l’Église ! C’est complètement fou !
2 – Deuxième grâce sensible que j’ai vécue à mes 34 ans. Je participais au Festival Anuncio à Montmartre, en 2014. On m’avait foutu tout seul dans un stand « Homosexualité » près de la basilique du Sacré-Cœur, à Paris, et j’avais passé une journée dense et infernale car j’ai enchaîné les consultations privées de gens affamés de comprendre correctement le point de vue de l’Église Catholique sur l’homosexualité sans pouvoir répondre à toutes les attentes. Pour finir la journée, je me suis dit : allez, je vais aller faire un tour dans la Basilique. Les reliques des époux Martin y étaient exposées. Il faisait nuit. J’étais fatigué mais je m’y suis rendu quand même. J’ai vu qu’il y avait des confessions et qu’un prêtre était assis dans son coin, sans personne. Sans trop réfléchir, alors que je n’avais pas prévu d’aller me confesser, j’y suis allé. Pendant la confession, je me souviens que ce jeune prêtre n’a pas arrêté de me parler de la sainteté. Je lui ai confié mes péchés. Il m’a écouté. Et au moment de me donner l’absolution, il s’est levé, a étendu ses mains à une soixantaine de centimètres au-dessus de ma tête. Et là, radiateur ! J’ai senti l’Esprit Saint physiquement, comme une grosse source de chaleur. J’ai même demandé au prêtre, après la confession, si ce que j’avais ressenti, c’était normal. Il a esquivé en me disant que ça faisait seulement 3 mois qu’il avait été ordonné. Je ne sais même pas à quoi il ressemble. Mais je crois que c’était Jésus.
3 – Troisième miracle concret que j’ai vécu. C’est une série de miracles avec saint Antoine de Padoue. En lien avec la communion des saints, donc. Franchement, consacrez-vous à un saint de l’Église en particulier, et croyez-moi qu’il vous le rend bien et s’occupe de vous ! Il ne vous lâche pas. Premier cadeau de saint Antoine : en 2015, c’était la pleine période du passage du « mariage gay » en Italie. Et en dehors de tous les circuits classiques de mes conférences italiennes de la Manif Pour Tous, il y a un prêtre, un seul, qui m’a écrit un mail (en italien : il ne parle pas français, ni anglais, ni espagnol) pour m’inviter dans sa ville : c’est le père Giovanni Ferrara, prêtre – je vous le donne en mille – de Padoue ! J’avais une chance sur un milliard qu’on me fasse venir de France dans une ville d’Italie. Et la seule qui me contacte, c’est Padoue. Le père Ferrara et moi savons pertinemment que c’est saint Antoine qui a arrangé le coup et nous a réunis ! Deuxième cadeau de saint Antoine : un dimanche soir de 2015, ce que j’avais déclaré en sourdine et en prière à la statue de saint Antoine dans la basilique du Sacré-Cœur – je lui ai dit que les bougies à ses pieds étaient à l’image de la lumière de Jésus dans nos cœurs et à l’intérieur de notre corps humain, et que j’allais en écrire un mini-article – a été redit quelques minutes après mot pour mot dès la première phrase du prêtre polonais en homélie : « Pour commencer, j’ai envie de vous proposer une image. Nous sommes tous des bougies humaines. » J’ai dévisagé avec inquiétude le prêtre, puis dévisagé de loin la statue de saint Antoine, en leur demandant intérieurement : « Il se passe quoi, là ? C’est quoi, ce sketch ? » Saint Antoine, c’est mieux que le téléphone ! Troisième cadeau de saint Antoine : en 2015, une amie, Mili Hawran, est allée exprès pour moi à la cathédrale Notre-Dame de Paris afin de prier devant la statue de saint Antoine de Padoue, car elle aimait beaucoup ma chanson sur le saint ; elle m’a même écrit en « live » par texto qu’elle ne le trouvait pas – elle a fini par tomber dessus – ; et une fois devant la statue du saint, elle a demandé gratuitement à saint Antoine d’avoir l’occasion de revoir un jour un ami libanais commun cher à notre cœur et que nous n’arrivions jamais à voir… et sur qui tombe-t-elle en sortant de la cathédrale ? Sur Élie, accompagnant un groupe de Libanais en visite à Paris ! Une chance sur un milliard ! L’un et l’autre n’en revenaient pas… Quatrième et dernier cadeau de saint Antoine : en 2016, j’étais totalement perdu en pleine cambrousse en France, à faire du stop à un endroit désastreux où je risquais de moisir. J’ai appelé à l’aide saint Antoine… et de manière quasiment immédiate et totalement risquée et improbable, une voiture d’un musulman qui roulait pourtant vite sur la voie rapide m’a vu de très loin en contrebas, et a fait une rocambolesque marche arrière sur la voie d’accélération très éloignée derrière moi. J’en ai fini avec la série des cadeaux de saint Antoine. Je poursuis avec les deux derniers miracles que j’ai reçus récemment.
4 – Comme vous le savez peut-être, l’année dernière, je suis tombé pour la première fois de ma vie amoureux d’un homme. Intensément. Je raconte tous les détails dans le chapitre I de mon livre Homo-Bobo-Apo, dans la partie « Le cas Jérémy ». Vous pourrez aller lire. Nous ne sommes plus ensemble. Car Jésus est plus fort. Et Il est venu me chercher. Jérémy a beau être une personne d’exception, et ce qu’on a vécu (il habite Toulouse) a beau avoir été génial, sans nuage (je n’ai pas su voir où était le mal dans ce qu’on a vécu, honnêtement), moi, j’appartiens à Jésus, qu’est-ce que vous voulez ? J’ai fait deux voyages, en mai dernier, à Toulouse. Dans l’entre-deux, je m’étais confessé et j’étais revenu à la messe. Je me trouvais le 14 mai 2017 à la messe de 12h15 à l’église de Saint-Roch à Paris. Et pendant le début de l’office – je vous jure que c’est vrai -, j’ai écrit sur le block-note de mon téléphone portable une phrase qui me tenait à cœur d’envoyer à Jérémy juste après la messe, et que je ne voulais pas oubliée : « Jérémy, je suis un affamé de Vérité. » La messe se poursuit. Rien, ni dans les textes, ni dans la liturgie, ne renvoyait à la faim, à la nourriture. Et « être affamé de Vérité » n’est pas une formule convenue classique qu’on entend dans la bouche d’un prêtre. L’homélie arrive. Le père Philippe Desgens nous parle de la parole du Jour. Tout se passe sans encombres, jusqu’à sa dernière phrase, qui n’avait absolument aucun rapport avec son homélie pourtant bien structurée, ni sa thématique. « Si nous ne suivons pas Jésus, nous resterons toujours des affamés de Vérité. » Il coupe le micro. Il retourne s’asseoir à sa place. Ça m’a tué. Qu’est-ce que vous voulez faire après ça ? Comment lutter ? Comment dire que Dieu n’existe pas ?
5 – Cinquième miracle. C’était à la Pentecôte 2017 : n’étant plus avec Jérémy, je suis allé me confesser à un prêtre de l’église saint Médard tout près de chez moi, dans le 5e arrondissement de Paris (la confession a duré deux heures : le père Albert Gambard, il est juste génial : il pleure avec moi… alors qu’il n’est pas du tout homo, j’en suis sûr. Un vrai père, quoi.) Et j’ai enchaîné après avec un entretien avec ma mère spirituelle, religieuse salésienne. Eh bien vous me croyez si vous voulez. Dans notre conversation, sans le savoir, mon accompagnatrice me sortait mot pour mot des phrases que m’avait dites le matin même le père Gambart. Cette concordance exacte, en plus de dire combien l’Église respecte et vit la sexualité jusque dans le célibat continent qu’Elle demande à ses religieux et religieuses, ce n’était juste pas du hasard.
6 – Je pourrais rajouter un sixième miracle, qui cette fois n’est pas événementiel, mais existentiel, et qui montre combien Jésus s’amuse avec moi et se sert même de mon homosexualité pour y confirmer la continence, sa Présence : dans ma famille, il y a un héros invisible (un peu Charlie dans la série Drôles de Dames, celui qu’on voit toujours de dos mais qu’on n’a jamais rencontré). C’est le docteur G. Ma maman, qui est décédée il y a 4 ans, a vécu 40 ans de dépression (internement en hôpital psy). Mais elle est sortie de cet enfer à l’âge de 46 ans. Papa et maman disent qu’il y a deux événements qui l’ont sorti de ce pétrin : ma naissance-surprise (mon frère jumeau et moi avons déboulé sans prévenir), ainsi que le suivi d’un médecin-psychiatre à Cholet dont je tairai le nom. Ce médecin, personne dans la famille – excepté mon père – n’a vu sa tête et ne l’a rencontré. C’est un peu le héros familial inconnu, invisible, limite fantasmé. Mais le plus drôle dans l’histoire, ce n’est pas ça. C’est que j’ai découvert, quasiment par accident, il y a dix ans, et parce que papa a vendu la mèche, que ce thérapeute était homosexuel et vivait avec un homme. En effet, à table, mon père a dit à ma mère : « Tiens, ce matin, au rayon poissonnerie du supermarché, j’ai vu le docteur G. » Et, se tournant vers moi, entre la poire et le fromage, il me sort en espagnol : « Au fait, tu sais qu’il est homo (patata : code entre nous) ? » Ma maman ne m’avait jamais rien dit. Ça, vraiment, ça m’a profondément ému. Que le héros familial, à qui je dois la guérison de ma maman, soit homo et en couple, ça a contribué à me réconcilier avec mon homosexualité et même le « couple » homo. Ça, c’était un super cadeau de Jésus.
Pour tous ces signes concrets de Présence divine dans ma vie en lien avec l’homosexualité et avec l’Église Catholique, pour tous ces cadeaux, je sais que Jésus ne nous raconte pas des bobards et que les prêtres, les cardinaux et les personnes homosexuelles (continentes ou pas) sont le prolongement du Christ. Mais c’est chaud. Parce que rationnellement, humainement, intellectuellement et objectivement, le discours ecclésial sur l’homosexualité ne tient pas la route. Je vous le dis : ça ne tient pas. Et tout semble indiquer que l’Église se plante. Ça tient à un fil (c’est le cas de le dire). Et cette fébrilité annonce prochainement des persécutions – basées sur cette incompréhension par rapport à l’homosexualité – sans précédent dans l’Église. L’homosexualité est le fer de lance de l’anticléricalisme actuel. La pédophilie, ce n’est que le faux nez de l’homosexualité. Le machisme ou le sexisme, pareil. C’est pourquoi il faut vous préparer. Et le meilleur moyen de se préparer, c’est d’accepter sereinement que humainement parlant, d’un point de vue argumentatif, vous n’arriverez pas à justifier pourquoi l’Église a raison de proposer la continence aux personnes durablement homosexuelles. La raison est surnaturelle et pour l’instant cachée. Et je pense qu’elle sera cachée jusqu’à la Fin des Temps.
Ne jouons pas au malin avec la Franc-Maçonnerie (2 exemples concrets de l’étonnante proximité entre Franc-Maçonnerie/Homosexualité/Catholicisme)
Ne jouons pas au malin avec la Franc-Maçonnerie. S’y intéresser ne doit pas revenir à y adhérer. Y compris « de loin », pour « en faire une étude critique/sociologique », pour aller y « évangéliser », et sous prétexte qu’on n’intègre pas officiellement ses loges, y compris en continuant à se prétendre « catholique » et à recevoir les sacrements de l’Église Catholique. Je dis « Attention ! ». La Franc-Maçonnerie, ce n’est pas d’abord une initiation, un adoubement, une entrée volontaire et officielle, une panoplie de gants blancs et de tablier reçue, ni un agenda avec des soirées en loges : c’est la FRANCHISE. C’est l’INTENTION (y compris l’intention anti-Franc-Maçonnerie !) déconnectée de l’Amour de l’Église Catholique. Je sors donc mon panneau « Pente dangereuse ! », même si cette pente est progressive et pas assumée par ceux qui l’empruntent en se croyant plus lucides que les autres.
Je m’appuie sur deux exemples proches (histoire de vraiment vous prouver que la Franc-Maçonnerie n’est pas un phénomène éloigné des catholiques, des familles et de l’homosexualité !) : le premier, c’est le jeune fils d’une amie à moi, qui, par rébellion et révolte contre son éducation chrétienne et ses parents, leur fait du chantage à l’homosexualité et même à la Franc-Maçonnerie. Il est déjà rentré en contact avec des francs-maçons, en lien avec sa pratique sportive (handball professionnel), a visité des loges, et sa fascination arrogante pour la Franc-Maçonnerie n’a presque pas de distance critique puisqu’elle se nourrit d’une vengeance et d’un sentiment d’abandon paternel effectif. Il y a par conséquent dans sa démarche une réelle duplicité. Comme tout franc-maçon (ou toute personne alcoolique/toxico ou toute personne embrigadée dans une secte), il se prétend à la fois plus franc-maçon que les francs-maçons identifiés, et pas du tout franc-maçon… même en y allant.
L’autre cas de louvoiement ambigu touchant l’un de mes proches, c’est celui d’un ami homo de mon âge, qui s’est récemment converti au catholicisme (en s’étant d’abord égaré dans le protestantisme). Il m’a appris hier, « ironiquement », qu’il devenait « franc-mac » : « Samedi dernier, j’ai dîné avec un maître maçon de la GLDF, on a parlé philo et religion. En mai je donne une conf à leur loge près de Lyon. » (*GLDF : Grande Loge De France) Sur le coup, j’ai rigolé avec lui, pensant qu’il déconnait. Puis ce matin, je suis revenu à la charge, pour lui demander des précisions. Je retranscris tel quel notre échange d’aujourd’hui, pour vous expliquer la subtile corrélation entre homosexualité/Franc-Maçonnerie/Intention anti-Franc-Maçonnerie, voire Catholicisme. Je vais simplement changer le nom de cet ami ainsi que sa ville de résidence pour qu’il soit tranquille :
Moi : Jordan, j’ai une question : Quand hier, tu me disais que tu étais franc-mac, en réalité, tu ne plaisantais pas ? Tu n’es pas revenu à l’Église Catholique, en fait ? (Retournes-tu à la Communion et à l’Eucharistie? Réponds-moi en Vérité. Merci.)
Jordan : Étonnant interrogatoire. Je ne sais pas ce qui te fait douter de ma sincérité, mais je ne vois pas une seule bonne raison pour te mentir. Les gens mentent toujours par intérêt ou crainte, y’en a pas ici. Lorsque j’étais devenu protestant, je n’ai pas hésité à te le dire et à te confronter. Ma vie sacrementelle est entre Dieu et moi, nul autre n’a le droit de savoir quand était-ce la dernière fois que j’ai communié ou le contenu de mes confessions. Ce que je peux te dire, c’est que je suis bel et bien revenu à la communion catholique romaine depuis le mercredi des cendres, que je fréquente la FM locale pour des raisons purement apostoliques, avec une pleine lucidité sur son erreur et ses limites, et que je regarde avec bienveillance, estime et miséricorde ses membres. Voilà tout. En toute franchise. Bises.
Moi : La sincérité, ce n’est pas la Vérité.
Moi : Ta vie sacramentelle n’est précisément pas qu’ « entre Dieu et toi ». Elle concerne et embarque tout le monde, à commencer ta famille catholique.
Moi : (à moins d’adopter une conception individualiste et consumériste des sacrements, bref, protestante)
Moi : Quant à la franchise, si tu avais lu avec sérieux mon livre Homo-Bobo-Apo, tu aurais entendu que l’emploi du mot « franchise » est précisément la signature des francs-maçons.
Moi : Donc tu réponds à ma question : tu as quitté l’Église Catholique et tu intègres la Franc-Maçonnerie (même si, en intention, tu veux garder une « distance critique et bienveillante » et te convaincre que tu n’y entres pas comme « initié officiel ».)
Moi : Merci de ta réponse inconsciente, et étonnamment lisible.
Moi : Tu es en grand danger, Jordan.
Moi : Réveille-toi et arrête de jouer au malin (dans tous les sens de l’expression).
Jordan : Je t’ai dit que je suis catholique, j’ai communié pas plus tard que dimanche dernier à la messe avec ma marraine à Saint-Étienne, c’était d’ailleurs mon troisième anniversaire de baptême. A moins que tu veuilles t’arroger le droit de m’excommunier, je suis catholique au même titre que toi. Ce flicage délirant est insupportable, enfin c’est quoi cet interrogatoire, c’est la police homo-bobo-apo ou quoi ? On ne fait pas ça à ses amis.
Moi : C’est toi qui le vois comme un interrogatoire ou une « police ». Moi, je te pose juste des questions. Et si tu le vois comme un jugement, c’est bien que ta pratique t’accuse.
Moi : Quant à l’excommunication, c’est toi qui t’exclues tout seul de l’Église. Pas moi.
Moi : Je te rappelle que tu t’approches des loges, pas seulement en observateur, mais bien pour y donner une conférence (c’est quand même pas la même démarche !).
Moi : Regarde tes actes.
Moi : plutôt que de jouer les victimes (… d’une inquisition que j’incarnerais).
Jordan : Quelle pratique ? Rien ne m’accuse, je ne fais rien de mal. Et alors, s’approcher des loges ? C’est un crime ?
Moi : Non. Ce n’est pas un crime : je l’ai moi-même fait, et je continuerai de le faire.
Moi : Mais ta démarche est autre.
Jordan : C’est quoi ma démarche ?
Moi : Là, tu y interviens.
Jordan : Je ne sais même pas de quoi tu parles.
Jordan : Oui, comme conférencier, c’est des GENS qui écoutent tu sais.
Jordan : Pas des démons.
Moi : Ai-je dit que c’était des démons ?
Moi : Tu veux caricaturer pour ne pas écouter.
Moi : Bientôt, tu vas me dire que ce sont des gens qui écoutent plus que les catholiques…
Moi : Tu files un mauvais coton, Jordan. Je t’aurai prévenu.
Moi : Et ton discours (invocation de la « franchise » de la « sincérité », entre autres) est signé.
Jordan : Calme toi, il n’y a rien qui se passe, je connais la FM et le catholicisme, et j’ai fait mon choix. Par ailleurs, la franchise et la sincérité sont toujours des mots de la langue française, et ça veut encore dire quelque chose, voilà pourquoi je les utilise.
Moi : Je suis très calme. En revanche, je vois que tu n’as pas lu tout mon chapitre sur la franchise (Et merci, je sais encore que ce mot figure dans un dictionnaire et est défini : ce n’est pas la question).
Moi : Et je te dis qu’il y a quelque chose qui se passe (même si tu ne veux pas le voir).
Jordan : Ne t’inquiète pas, si tu ne peux pas me faire confiance, fais au moins confiance à Dieu.
Le diable se niche vraiment dans l’orgueil de l’omniscience ainsi que dans un certain « zèle évangélisateur ».
Le dolorisme bien-intentionné
Je n’invente pas. Regardez avec quelle pitié condescendante certains « catholiques » – qui sont loin de constituer une minorité – nous traitent, nous personnes homosexuelles (y compris quand ils « partagent » mes vidéos qu’ils n’écoutent même pas lol!). Là, les bras m’en tombent…
La saga de la mauvaise foi continue… (ils sont exceptionnels) :
Accompagnement sacerdotal des personnes homos : la pastorale empoisonnée (Vous ne nous récupèrerez pas comme ça !)
Certains prêtres ne sont pas bêtes : ils ont deviné l’enjeu mondial qui se cache derrière l’homosexualité, ainsi que la puissance évangélique qui se trouve incarnée en nous, personnes homosexuelles continentes. Ne croyez pas qu’ils viennent à nous avec désintérêt (et je ne parle même pas ici de l’intérêt amoureux et sexuel : je parle d’une fascination plus « chaste » et plus en lien avec le pouvoir). Beaucoup, en ce moment, veulent s’approprier la poule aux œufs d’or pour eux. Ils se servent de nous comme « faire-valoir », pour étouffer d’ailleurs notre apostolat, et pour que nous ne les dépassions pas trop dans l’ordre de la sainteté et même de la Mission. Ils viennent vers nous pour nous garder dans leur giron, pour que nous brillions mais pas trop non plus, et pas plus qu’eux en tout cas (même s’ils voient bien que ça ne marche pas). Comme des gourous qui jouent sur l’émotion, certains se plaisent à raconter en conférence, dans leurs livres, qu’ils ont rencontré telle ou telle personne homo, avec qui ça a été « très fort ». Non pas que la rencontre n’a pas été réelle, ni même manqué de sincérité/de beauté. Mais l’orgueil et le narcissisme d’un paternalisme intéressé se greffent là-dessus. Ils se gargarisent de monter des groupes de parole en direction des personnes homos, dévoilent leurs « émotions pudiques de confessionnal » à accueillir et à écouter la brebis perdue, le bon larron ou le pécheur n°1 (à leurs yeux) que nous, personnes homosexuelles, incarnerions à la perfection. Loin de s’intéresser à l’analyse de l’homosexualité et de creuser vraiment ce que nous avons à leur dire, ils ne se rapprochent de nous que pour la photo, quand les caméras s’allument (sinon, une fois sortis de plateau, ils ne nous regardent même pas : c’est véridique, ce que je vous raconte) ou pour dire qu’ils se sont intéressés à nous et qu’ils maîtrisent le sujet. Ils affichent – comme autant de médailles étincelantes – leur collection de « conversions d’homosexuels », leur palmarès de rencontres et de confessions intimes de choc : preuves vivantes de leur « courage », de leur « modernité », de leur « humilité », de leur incroyable « ouverture », de leur non-homophobie, de leur pouvoir d’évangélisateurs et de pasteurs-guérisseurs. Mais au fond de leur cœur, nous ne sommes que des exceptions qui confirment la règle que 1) l’homosexualité reste quand même une abomination, le summum de l’horreur, une chose méprisable dont il faut s’éloigner ; 2) qu’ils doivent d’urgence préserver les autres jeunes hommes qu’ils couvent et qui ne sont pas encore contaminés par ce « fléau » homosexuel, en les envoyant faire des stages-camps « masculinité-rugby-bière » dans des séminaires et des abbayes tradis où « on sait encore ce que c’est qu’un homme, un vrai ».
Il y a une fascination malsaine, un épanchement suspect, un rapprochement une séduction sacerdotale, un paternalisme détestable, qui peuvent entourer très vite la puissance de l’homosexualité continente. J’ai vu un certain nombre de prêtres tentés de voir dans leur accompagnement à notre encontre, dans leur audace d’approcher et soi-disant de « comprendre et aimer » ceux que les catholiques décents jugent « répugnants et dangereux », une excitation, un état de sidération, une prospection, des plus abjectes. Or, j’annonce à ces prêtres intéressés que nous, personnes homosexuelles, avons un défaut qui peut se révéler une qualité à leur contact : nous sommes des épris de liberté, des sauvages (souvent paranoïaques et hyper chatouilleux sur les rapports de pouvoirs, les infantilisations, etc.), et qui ne se laissent pas posséder, encadrer, instrumentaliser trop longtemps. Et nous ne nous laisserons pas approcher. En tout cas, pas comme ils le font à actuellement. Pire : si vraiment vous nous écoutez, si vraiment vous nous accueillez et accompagnez autant que vous le prétendez, nous vous apporterons ce que vous redoutez le plus : la Croix (les persécutions). Si les groupes de parole, les sessions de famille, les conférences que vous organisez autour de l’homosexualité et soi-disant « pour nous et nos proches », ne vous attirent pas des emmerdes, s’ils n’entachent pas votre réputation, s’ils vous font « du bien », c’est que vous ne servez pas Jésus, mais que vous vous servez vous-mêmes et de nous-mêmes, et que vous ne nous avez pas bien écoutés.
La solution, c’est quoi ? Vous, les prêtres et évêques, ne venez pas à nous, nous nous en plaignons. Vous venez à nous, nous nous en plaignons aussi ! Alors vous faites quoi avec des jamais-contents comme nous ?!? Eh bien vous avez juste soit à nous laisser venir à vous et avoir l’initiative de nos rassemblements, soit à nous inviter mais pour VRAIMENT vous laisser enseigner par nous : pas pour l’image, pas parce que « ça fait bien » et « catholiquement/politiquement incorrect », pas parce que c’est « émouvant », pas qu’une seule fois ni uniquement pour un « témoignage », pas juste pour prendre la posture de l’écoutant qui nous regarde béatement de loin et qui nous prête une oreille distraite, ou au contraire pour s’approcher fiévreusement, passionnément, béatement, de nous, dans un attendrissement intéressé (à la Frigide Barjot, ou genre « étreinte/effusion fraternelle entre Tugdual Derville et Jean-Pier Delaume-Myard »). Mais vraiment en prenant notes de plein de choses sur l’homophobie, l’homosexualité, l’hétérosexualité, l’Église, la sexualité, sur plusieurs jours. Je sais que nous sommes, à nos dépens, des insultes à votre propre « science » de la sexologie, de la théologie morale, de l’ecclésiologie. Mais assumez-nous comme telles. Et ça ira très bien.
Mgr Dubost défend l’hétérosexualité : qu’est-ce qu’on va faire ?
Voilà à quel genre de catastrophes nous arrivons, à cause d’évêques (ici, évêque émérite) qui refusent d’écouter, de se former sur l’homosexualité et l’hétérosexualité, et qui croient tout savoir sur tout. C’est dramatique. Pourtant, ce n’est pas faute de vous l’avoir expliqué : si vous confondez l’hétérosexualité avec la différence des sexes, le diable rentre dans la baraque. Il faut vous le dire en quelle langue???
Le saviez-vous ? À la base, la France n’était pas destinée à imiter l’association Courage : c’est un choix par défaut, qui ne correspond pas à son appel profond
Le saviez-vous ? À la base, la France n’était pas destinée à imiter l’association Courage sur son territoire : c’est un choix par défaut, qui ne correspond pas à son appel profond.
C’est vérifiable historiquement, ce que je vous dis. À la base, il faut savoir que la France ne s’orientait pas du tout, en 2014, vers la fondation d’une association Courage. Elle voulait viser plus haut. Lorsque la petite délégation de personnes homosexuelles continentes chapeautée par Mgr Rey (évêque de Fréjus-Toulon), et composée d’un Italien, d’un Libanais, d’un Norvégien et d’un Français (moi, en l’occurrence) homosexuels, a voulu rencontrer le Pape François au Vatican en 2014, il n’était absolument pas question de dupliquer Courage : parmi diverses rencontres, nous avons juste visité une antenne de cette association à Rome – … et encore, nous n’avons même pas réussi à côtoyer véritablement un groupe – mais nous étions porteurs d’un projet plus indéfini, d’un apostolat plus grand, plus puissant, plus audacieux et plus universel. Je me rappelle cette réunion où Mgr Rey avait pour projet de fonder une sorte de fraternité de personnes homosexuelles continentes prêtes à faire des vœux, quelque chose d’un peu public, pour officialiser la continence homosexuelle… Mais, en découvrant dans le groupe qu’en réalité, nous n’en étions pas du tout au même stade dans la volonté de s’engager dans un apostolat public ou dans le renoncement à la pratique homosexuelle (certains amis étaient en « couple »), voyant que le reste de mes camarades étaient des mecs « homos planqués » et que j’étais le seul à être sorti de l’anonymat, l’évêque a abandonné l’idée, à regret. La fracture s’est vraiment faite entre la continence (apostolat public de l’homosexualité) et l’abstinence (ce que propose Courage ou des prélats comme le cardinal Sarah ou Louis-Marie Guitton, à savoir un « accompagnement discret »). Courage s’est alors imposé comme un plan B « convenable », « obligé », une solution de repli, pour héberger toutes ces personnes homos planquées qui ne voulaient pas être publiques ni s’exposer (par peur de perdre leur travail, leur sécurité matérielle, leur réputation, l’horizon d’un mariage ou d’une ordination, leurs amis, leur famille, etc.) et qui souhaitaient quand même « entamer un chemin d’Église » en lien avec leur tendance sexuelle.
Mais ce que je veux que tout le monde sache, pour rétablir la Vérité des faits, c’est qu’à la base, il ne devait pas en être ainsi, et que les personnes homosexuelles françaises n’étaient pas originellement appelées à s’enfermer dans le bocal Courage ou Emmanuel, n’étaient pas destinées à imiter les Alcooliques Anonymes (sérieusement pris pour modèle par Courage Italie, y compris dans leur fonctionnement de déroulement de réunions : c’est le responsable de Courage Italie qui a dicté ensuite cette loi à Courage France… mais cette rigidité et invisibilité n’étaient pas du tout au programme en France). Courage a été choisi en désespoir de cause, ou par défaut. Il n’y avait pas de structure d’accompagnement vraiment catholique en France il y a 4 ans de cela… alors ben on s’est rabattus sur Courage. Je le sais car j’étais présent aux toutes premières réunions. J’ai vu comment nous sommes très vite passés de l’élan évangélique à la résignation, sous prétexte de « débuter », de respecter le rythme de chacun, le besoin d’anonymat de la très grande majorité des membres de Courage. L’analyse de l’homosexualité, de l’hétérosexualité, de l’homophobie, et toute la dimension sociale, politique, ecclésiale et universelle de l’homosexualité y a été très vite étouffée. Les réunions sont devenues juste un échange d’expériences personnelles, de prière commune, un espace de parole centré sur le témoignage « discret » de son vécu. Je crois que les prêtres-encadrants ont deviné la puissance et l’enjeu autour de la continence homosexuelle, mais l’ont jalousée puis stérilisée, pour l’orienter à leur profit et se donner le beau rôle (paternaliste), sans se laisser doubler.
Courage a été monté en France par politesse, par lâcheté. Je voulais juste le rappeler, et dire aussi que rien – à part l’orgueil et la peur de certains clercs « accompagnateurs » – ne nous attache à Courage, et que nous ne devons pas oublier que nous, catholiques homosexuels en France, étions (et sommes toujours) appelés à bien plus libre, plus vrai, plus grand, plus audacieux, plus intellectuel, plus engagé, plus saint, plus joyeux, plus novateur et inventif, plus explosif que ça. Nous n’avons absolument pas à nous aligner à l’Italie ni aux États-Unis. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais la France est un pays spécial, et nous devons juste l’assumer comme un don qui ne nous appartient pas mais qui est là et que nous avons le devoir d’honorer. Historiquement déjà, et même ontologiquement, nous, personnes homosexuelles françaises, avions un plus grand Feu, et une plus grande audace, que nulle part ailleurs. Nous n’étions pas taillés pour le bocal Courage. Et nous ne le sommes toujours pas. J’attends notre Réveil, et également une réponse plus nette à notre véritable vocation.
Arrêtez de nous « accompagner » et de nous « accueillir », s’il-vous-plaît (ou d’accueillir nos « proches » à notre place)
Ils font ça dans une grotte ? Avec des masques ? Ça se passe comment ? lol. Ils vont commencer à me gaver avec leur « accueil » et leur « accompagnement » (anonyme)… D’ailleurs, il y a fort à parier que pour éviter de nous appeler directement (nous personnes homosexuelles) par notre nom, pour éviter de nous inviter NOUS et de s’attirer les foudres des associations LGBT, ils nous remplacent dans leur annonce par nos proches, nos accompagnants, nos parents, ou ceux qui sont « concernés (de près ou de loin) par l’homosexualité ». Vous voyez un peu comment nous sommes considérées ? C’est magnifique. Ils ont tellement peur et honte de nous qu’ils préfèrent s’adresser à nos « accompagnateurs », à nos « proches ». Ça, c’est du Courage international à la sauce jésuite…