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Le père James Martin, en voulant déculpabiliser les personnes homos, nous ignore


 

Je pense que ce prêtre – James Martin – se plante (et ça n’a rien à voir avec le fait qu’il soit Jésuite, je tiens à préciser). Non seulement il ne propose rien (« des ponts à construire », ça ne veut rien dire) mais en plus, il nie (pour notre bien) ce que nous personnes homosexuelles vivons et la nature peccamineuse, intrinsèquement désordonnée et douloureuse de notre tendance homosexuelle (soi-disant parce que la reconnaissance de cette réalité désagréable nous culpabiliserait). Il ne nous rend pas service, nous ment et ne reconnaît pas ce que nous vivons. C’est lamentable. « Les responsables catholiques devraient cesser de dire que ces personnes sont ‘affligées par leur sexualité’, et arrêtons de parler de ‘sexualité objectivement désordonnée’. Ce sont des mots extrêmement blessants ! » : C’est lui qui est blessant. J’ai suffisamment étudié la dimension du désordre dans la tendance homosexuelle (qui est une peur de la différence des sexes) et dans la pratique homosexuelle (qui est un rejet de la différence des sexes, donc un rejet d’humanité, malgré l’amitié amoureuse qui peut s’y vivre) pour l’attester. Ce n’est pas uniquement moi qui le dis : c’est quasiment l’ensemble des personnes homosexuelles (cf. les codes « Désir désordonné » et « Moitié » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels). « Construire un dialogue entre l’Église et la communauté homosexuelle », je suis d’accord et ça fait longtemps que je le demande. Et en effet, il manque. En revanche, pas le construire n’importe comment. Et rien ne sert de féliciter le Pape parce qu’il emploie un mot moderne (« gay ») : le Pape n’est pas juste parce qu’il est « cool » et « à la mode » ; il est juste quand il est vrai et bon. Point. Qu’est-ce que c’est que ce prêtre soixante-huitard ? L’Église n’a pas besoin de ce genre de discours gay friendly qui ne reconnaît pas ce que nous, personnes homosexuelles, vivons. Je lui conseille de vraiment nous écouter plutôt que de chercher à changer le Catéchisme.

(N.B. : Et La Croix, mais quel journal de merde…)

Allô les cathos ? Le catholicisme est INCOMPATIBLE avec le vote FN. Il faut vous le dire en quelle langue ??


 

C’est très facile de taper sur Macron en ce moment. Car son discours est vide et dangereux. Mais Le Pen n’est pas mieux. Et comme les catholiques ont la mémoire courte (au passage, Philippe de Villiers vient de se rallier tacitement à Marine Le Pen, le 19 février dernier), je vais vous rappeler dans les grandes lignes pourquoi le vote catholique est incompatible avec le vote FN. Car en ce moment, Marine – surtout par l’intermédiaire de sa nièce Marion Maréchal Le Pen – drague les cathos : « Notre éthique sociale est un héritage de la doctrine sociale de l’Église » a-t-elle sorti lors de son meeting de Lille du 26 mars. Or il ne suffit pas de foutre le mot « Espérance » partout ou de rendre un hommage ému aux « racines chrétiennes » pour aimer le Christ. Je vais poser devant vous, de manière claire et visible, les raisons objectives pour lesquelles nous, en tant que catholiques, ne devons pas voter FN aux prochaines élections :
 

1) En coulisses, le FN méprise l’Église, méprise le Pape et attire les sédévacantistes et les schismatiques (d’ailleurs, Marine Le Pen a fait baptiser ses 3 enfants à saint Nicolas du Chardonnet). « Qu’ils s’occupent de remplir leurs églises, ce qui n’est pas gagné, et qu’ils laissent après les partis politiques gérer les affaires publiques. » a déclaré à Noël dernier Louis Alliot (le compagnon actuel de Marine, et vice-président du Front National), à destination des évêques de France. Même si les cadres du FN continuent de se réclamer des « racines chrétiennes de la France », la guerre avec le clergé est ouverte. En 2011, Marine le Pen avait déjà enjoint l’Église à « s’occuper de ses ouailles » plutôt que de politique. Je rappelle également, sans enfermer la candidate du FN dans ses actes et son péché, qu’elle a divorcé deux fois et vit en concubinage et famille recomposée avec un troisième homme. Elle n’a que faire des sacrements de l’Église, et s’entoure même, dans son équipe politique, de farouches anti-cléricaux, de véritables païens libertaires et relativistes en matière morale. Concernant la foi dans sa dimension collective, le FN promeut un laïcisme strict, c’est-à-dire une sorte de « neutralité religieuse pour tous ». D’un point de vue social, il est en faveur d’une privatisation de l’Église (selon lui, le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel sont déconnectés, et les curés n’ont rien à dire à la politique) et en faveur d’un nivellement du catholicisme sur les autres religions : l’interdiction des signes religieux ostensibles dans l’espace public est une des mesures du programme présidentiel du FN, il faut le savoir. En gros, le FN n’a rien contre la pratique religieuse privée mais il est contre la préférence religieuse et la monstration de celle-ci… même s’il reconnaît le catholicisme comme le principal patrimoine culturel et spirituel de la France. Au fond, les mentors du FN sont opposés à l’apostolat et à la dimension universelle de la Foi : pour eux, la croyance est une affaire individualiste. L’Église est une « gentille » chapelle et doit le rester.

 

2) Le FN méprise les étrangers : il n’est pas raciste comme c’est souvent dit, mais xénophobe. Même s’il rallie beaucoup de pauvres et d’étrangers, son fond de commerce est le purisme réaliste et médiatique, la peur, la soif de vengeance, la colère, le ras-le-bol, la misère intellectuelle et matérielle, l’intransigeance, l’expulsion de l’autre, le protectionnisme libéral. Le contraire de la Charité que propose Jésus. Le FN continue de critiquer la « naïveté » et l’irresponsabilité du Pape François dans la crise migratoire que vit l’Europe. Et la confusion frontiste entre l’Europe (d’inspiration catholique et pacifique) et l’Union Européenne est pathologique : le FN veut, comme les libertins bourgeois de Sodome et Gomorrhe, jeter bébé européen avec l’eau du bain, en prétextant (à tort) qu’il fait déborder le niveau du bassin, ou que la bassine est trouée de partout. Or, avec de l’amour et du partage, il y a de la place pour tout le monde.
 

3) Concernant l’euthanasie et le suicide assisté, Marine Le Pen ne se positionne pas. Elle a déclaré le 8 mars 2017 qu’elle ne serait ni pour ni contre : « Je suis pour ne pas aller au-delà de la loi Leonetti. » Même si une grande partie de son électorat y est favorable. Sur une question aussi grave, le lavement de mains frontiste est lui-même très grave.
 

4) Le FN réclame le rétablissement de la peine de mort. Marine Le Pen l’a annoncé le 2 février dernier, même si cette résolution ne figurera pas dans son programme présidentiel et qu’elle compte laisser aux Français le choix de l’instaurer via un référendum d’initiative populaire. Déjà, en 2015, elle disait qu’« à titre personnel », elle pensait « qu’un système pénal ne peut pas tenir sans la peine capitale ». Alors amis catholiques, cette proposition de la perpétuité réelle est contraire au commandement « Tu ne tueras point » de la Bible.
 

5) Les membres du FN sont – sans s’en rendre compte – favorables à la GPA puisqu’ils sont pro-Union Civile et pro-pratique-homosexuelle, et que la GPA est l’Union Civile et est la croyance en « l’identité homo » et en « l’amour homo ». Promesse de réécriture/d’abrogation de la Loi Taubira ou pas. Déclaration de rejet de la GPA ou pas. En octobre 2016, Marine Le Pen s’est engagée à « réécrire, supprimer, remplacer (le mariage homo) par une forme d’Union Civile » et a dit qu’elle « soutenait un PaCS amélioré ». C’est du pur mensonge puisqu’elle ne compte absolument pas remettre en cause l’hétérosexualité et l’homosexualité, et que l’Union Civile EST la GPA. Marine Le Pen change d’avis comme de chemises. Si, en mai 2013, la présidente du FN parlait d’abolir le « mariage gay », elle assure aujourd’hui qu’il n’est pas question de « démarier » les couples homosexuels mariés. Et Florian Filippot, le numéro 2 du FN, et lui-même homosexuel actif, va plus loin en déclarant en avril 2016 que l’abrogation du « mariage pour tous » est aussi importante que « la culture du bonsaï ». La majorité des catholiques, n’ayant pas compris la Loi Taubira, croient encore aujourd’hui Marine Le Pen quand elle promet l’abrogation du « mariage gay » et la fermeture de la PMA aux couples de même sexe. Mais ils font erreur. Je les invite à se former sérieusement sur l’hétérosexualité.
 

6) Les militants FN sont pro-avortement (même si, en ce moment, il joue hypocritement les adorateurs du professeur Lejeune, et qu’en 2011, Marine Le Pen s’était prononcée contre les « IVG de confort »). Le 4 décembre 2016, je rappelle que Marine a recadré sa nièce Marion Maréchal-Le Pen qui prônait (en plus de la suppression du délit d’entrave à l’IVG) le déremboursement intégral de l’IVG, rappelant qu’une telle mesure « ne faisait pas partie de son programme électoral ». Et le lendemain, c’est Florian Philippot qui a enfoncé le clou, indiquant que Marion était « seule » et « isolée » au FN dans sa volonté de revenir sur le remboursement intégral et illimité de l’avortement.
 
 

C’est pourquoi je redis avec force que l’opposition au FN au nom du catholicisme n’est pas un « truc de catho gauchiste », ni une option, ni même une bonne stratégie anti-Macron. C’est une obligation morale et spirituelle !

Les évêques espagnols et l’homosexualité : le grand aveuglement

Cet article est originellement écrit en espagnol pour le site Forum Libertas. Il est complété par l’article 1 et l’article 2.
 

Mons Reig Plà


 

L’urgence de se former

Je le dis avec toute l’Espérance et l’amour christique de l’Église-Institution qui m’habitent : en découvrant les discours sur l’homosexualité que tiennent beaucoup d’évêques espagnols depuis quelques années, et surtout la dernière interview du Cardinal Cañizares du 29 mars 2017, j’ai envie de pleurer. À cause des erreurs que ces évêques disent, de toutes leurs imprécisions bien-intentionnées ou carrément provocatrices, de leurs non-dits, mais aussi des attaques qu’ils ont reçues et qui vont s’abattre sur eux et sur l’Église prochainement au nom de l’homosexualité. Car leurs bourdes ou leur peur de nommer le mal sont soigneusement enregistrées et ont déjà des conséquences dramatiques. L’ardoise se charge dangereusement, jusqu’à un point d’incompréhension et de rupture irréversible.

En Espagne, ce n’est pas 1 Cardinal Barbarin (Gargamel pour les intimes) que vous avez… mais une dizaine ! Le but de mon article n’est pas d’accabler davantage les évêques espagnols (il y en a des supers) mais de leur dire qu’il est urgent pour eux de se former sérieusement sur le sujet de l’homosexualité, et d’arrêter de penser que ce dossier est annexe, mondain, trop dangereux, ou au contraire qu’ils le maîtrisent parfaitement. Le vrai danger, c’est de reporter précisément son traitement, ou bien de mal en parler en croyant le régler vite. L’à peu près ou le péremptoire, au sujet de l’homosexualité, médiatiquement et mondialement, ne pardonne plus. La bienveillance, ou la posture misérabiliste et compassionnelle du non-jugement des personnes, ne suffisent pas. Le trop-plein d’assurance non plus. Je tire la sonnette d’alarme !

 

Florilège des bourdes épiscopales

Les sorties des évêques en Espagne par rapport à l’homosexualité sont rares, mais déjà plus nombreuses qu’en France. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne brillent pas par leur finesse, leur clairvoyance et leur humilité.

En général, ces évêques/cardinaux tombent dans les clichés homophobes les plus tartes à la crème : l’homosexualité-maladie (alors qu’en réalité une peur ou une blessure – et l’homosexualité est une peur – n’est pas une maladie), l’homosexualité-idéologie (alors que le mot « idéologie » ne signifie et ne nomme absolument rien), l’homosexualité-irréalité (alors que l’attraction homo-érotique n’est pas un mythe, mais une réalité et une condition concrète ; et l’homosexualité est un vrai sujet à étudier), l’homosexualité-transition (alors que la tendance homo n’est pas toujours/souvent passagère), l’homosexualité contre-naturelle (alors que l’homosexualité traduit souvent un fanatisme pour la nature, justement !), l’homosexualité-rejet-d’altérité (alors que l’homosexualité active peut quand même être une expérience d’altérités), l’homosexualité-infécondité (alors que certains « couples » homos font du bien autour d’eux et ne sont pas stériles), la sexualité-procréation (alors que la procréation n’est pas l’absolu de tout amour humain, y compris dans le mariage femme-homme), l’homosexualité-fin-de-civilisation (l’homosexualité est symptôme de décadence civilisationnelle, mais il faut expliquer en quoi et s’attaquer à l’hétérosexualité !), l’homosexualité-espèce (alors que « les homos » et « les hétéros » ça n’existe pas), l’homosexualité-méchanceté (alors que les personnes qui défendent l’homosexualité voire qui la pratiquent ne pensent pas à mal et sont persuadés de faire le bien), l’homosexualité-violence (alors que la pratique homosexuelle a aussi ses délices, sa tendresse, ses bienfaits), l’homosexualité-lobby (alors que derrière le « lobby gay », il n’y a quasiment personne, et se trouve surtout le lobby hétérosexuel), l’homosexualité-mafia (alors que les personnes homosexuelles se fuient entre elles et ne s’entendent pas assez bien pour former une mafia !), l’homosexualité-zoophilie (alors que les personnes homosexuelles sont des êtres humains), l’homosexualité-danger-pour-la-jeunesse (alors que les enfants peuvent tout à fait être élevés correctement par des « couples » homos et ne pas grandir traumatisés), l’homosexualité-tristesse (alors que les personnes homosexuelles continentes sont, par leur drôle d’apostolat, les boucliers humains de l’Église et des sacrements !), l’homosexualité-enfer (alors que la communauté homosexuelle est composée d’humains et parfois d’amis)…

Nombreux sont les évêques qui, par excès de zèle ou de prudence, se sont rétamés en se positionnant sur l’homosexualité. Par exemple, en 2007, Mgr Bernardo Álvarez (évêque de Tenerife) a affirmé que « le phénomène de l’homosexualité portait préjudice aux personnes et à la société » (ah bon ? Et l’homosexualité vécue dans la continence, alors ?), en soulignant que « ce n’est pas politiquement correct de dire que c’est une maladie de la nature même de l’être humain, mais qu’il y a encore dix ans, elle était encore répertoriée par les manuels de psychiatrie comme maladie » et qu’« à cause de l’homosexualité, nous en paierons sur le long terme le prix fort comme d’autres civilisations l’ont payé ». Qu’a-t-il fait de la Bonne Nouvelle annoncée aussi aux personnes homosexuelles ?

En 2012, Mgr Juan Antonio Reig Plà (évêque de Alcalá de Henares) a parlé des personnes homosexuelles comme des gens « entraînés par beaucoup d’idéologies » (« idéologie »… le mot-valise lui-même idéologique !) et a souligné que beaucoup de cas d’homosexualité peuvent être résolus « avec une thérapie adéquate ». Et en 2015, en plein office du Vendredi Saint, il a décrit le monde homosexuel comme l’expérience de « l’enfer » : « Je vous assure que les personnes homosexuelles se retrouvent parfois en enfer. » Cet évêque a lancé un parcours thérapeutique pour « guérir de l’homosexualité » (« Es posible cambiar ») et « parler de la sexualité telle qu’elle a été voulue par Dieu » Comment lancer ces formules choc sans explication, sans amour, sans donner aux personnes l’impression qu’elles seraient diaboliques, qu’elles ne seront pas pardonnées, qu’on veut les changer et ne pas prendre au sérieux leur tendance ?

En 2013, Mgr Casimiro López Llorente (évêque Castellón) a écrit sur une feuille paroissiale que les couples de même sexe provoquaient « une augmentation sensible d’enfants avec de graves troubles de la personnalité » et instauraient « un climat qui conduit souvent à la violence ». Comment est-ce possible de caricaturer et de noircir ainsi le tableau ? Même si, moralement, on ne peut pas justifier « l’homoparentalité » ni considérer ces structures comme des « familles », il est excessif de faire des enfants élevés par des « couples » homos des névrosés et des déséquilibrés entourés de violence.

En 2014, Mgr Fernando Sebastián Aguilar (cardinal de Málaga) a affirmé dans une interview au journal Sur que « la sexualité a une structure et une finalité qui est la procréation » et que « montrer à un homosexuel une déficience n’est pas lui faire offense : c’est une aide parce que beaucoup de cas d’homosexualité peuvent être soignés et normalisés avec un traitement approprié ». Comment écarter les célibataires et les couples femme-homme « stériles », en mettant la procréation comme unique horizon de la sexualité ? Benoît XVI lui-même nous a avertis des dérives du natalisme : « Même si la maternité est un élément fondamental de l’identité féminine, cela n’autorise absolument pas à ne considérer la femme que sous l’angle de la procréation biologique. Il peut y avoir en ce sens de graves exagérations, qui exaltent une fécondité biologique en des termes vitalistes et qui s’accompagnent souvent d’un redoutable mépris de la femme. […]Ce n’est pas en se contentant de donner la vie physique que l’on enfante véritablement l’autre. La maternité peut trouver des formes d’accomplissement plénier même là où il n’y a pas d’engendrement physique. » (Joseph Ratzinger, Lettre aux évêques de l’Église catholique sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Église et dans le monde, 2004)

En 2014, Mgr Jesús Catalá (évêque de Málaga) a fait, à l’instar du Cardinal Barbarin en France, la comparaison entre le mariage gay et la zoophilie, la pédophilie et même l’inceste, devant des scolaires en plus : « La législation espagnole sur le mariage est la pire du monde, parce qu’elle parle du ‘conjoint 1’ et du ‘conjoint 2’, qui pourraient très bien unir deux hommes, un homme et un chien ou un bébé ou un vieux de 70 ans. » N’y a-t-il pas moyen de s’en tenir à la violence de la loi du « mariage gay » en elle-même ? Qu’a-t-on besoin d’associations inutiles qui peuvent être interprétées comme des amalgames ?

En 2015, Mgr José María de la Torre Martín (évêque de Aguascalientes) a défini l’homosexualité comme une maladie, en la comparant notamment à la syphilis : « Tous ces thèmes – avortement, mariage entre personnes de même sexe – sont des maladies de la famille contemporaine ; certains sont plus graves que d’autres, mais il est nécessaire de les guérir parce que sinon, la famille périra et la civilisation avec elle. La famille est le roc. » Comment mettre sur le même plan avortement et « mariage gay » ? Tuer un enfant n’est quand même pas pareil que deux hommes qui passent à la mairie. Et comment comparer l’homosexualité à une maladie, alors qu’elle est une peur de la différence des sexes ?

L’archevêque de Valence, le Cardina Antonio Cañizares, en 2016, s’en est pris à « l’Empire gay » en disant que ce dernier menait une « importante entreprise de destruction de la famille ». Il a accusé le Partido Popular (l’équivalent des Républicains) de complicité avec la communauté gay, d’être « infecté idéologiquement par le lobby LGBT et l’idéologie du Gender ». Là encore, la rhétorique de la contagion et de l’idéologie inquiète plus qu’elle ne nomme et explique. Où sont passées chez cet évêque la pédagogie et l’humanisation des personnes ?

En 2016, Mgr López de Andújar (évêque de Getafe), Mgr Rico Pavés (évêque auxiliaire) et Mgr Juan Antonio Reig Plà ont signé une lettre pastorale contre la Loi de Transsexualité élaborée par la Communauté de Madrid (loi qui a été finalement approuvée le 17 mars 2017, avec l’abstention du Partido Popular), en dénonçant « la soumission des personnes à un pouvoir totalitaire ». « Totalitaire » : le mot qui condamne sans rien expliquer.

 

La simulation de mea culpa… pour ensuite justifier un durcissement musclé : le cas de Cañizares

Sa Majesté Cañizares…


 

Les pires, ce n’est pas tant les évêques directs ou silencieusement prudents. Ce sont ceux qui feignent de battre leur coulpe ou la compassion… pour ensuite charger encore plus fort contre les personnes homosexuelles. Au départ, ils se confondent en excuses. Pour les erreurs du passé. Pour la saint Barthélemy. Pour les femmes. Pour la pédophilie. Et maintenant, pour l’homosexualité. À quoi ça rime ? Demander pardon, ok, c’est très beau si c’est en lien avec la Vérité-Charité. Mais à quoi ça sert si le pardon n’est pas demandé pour les bonnes choses, mais qu’il est formulé uniquement pour la forme, pour la convenance, ou par lâcheté pour acheter le silence et le calme de ses agresseurs en leur servant le discours qu’ils attendent sans répondre en vérité à leurs questions ? À quoi ça sert si la contrition est une excuse pour ne pas parler d’homosexualité ni expliquer la proposition de bonheur que l’Église offre aux personnes homos ? si c’est une excuse pour justifier une réponse intransigeante ?

Le meilleur exemple de ce retournement hypocrite, c’est le Cardinal Cañizares, vice-président de la Conférence Épiscopale Espagnole, donc à la tête des évêques d’Espagne. Il entonne d’abord le refrain du pénitent… suivi de près par le refrain non moins théâtral de la franchise, de la Vérité sèche, de l’entêtement orgueilleux. Ah ça, feindre de baisser la garde pour ensuite mieux frapper et mieux se donner le droit de se durcir en retour, il sait faire ! Se justifier d’un langage sans concession et « positivement intransigeant », « nécessairement dur » (car selon lui, la Vérité doit blesser, riposter), il sait faire aussi ! Et au final, au nom de la lutte contre l’« idéologie », toujours pour devenir aussi idéologique que ses opposants et employer des concepts tant flous que manichéens : « idéologie », « dictature », « maladie », « phénomène », « lobby », « perversion », « laïcisme », les faits/idées avant les personnes (le système « lobby gay » mis avant les personnes homos), « transhumanisme », « GPA », « Gender » « liberté d’expression », « tolérance », « discrimination », « déshumanisation », « anticléricalisme », et même « famille », « dignité », « valeurs », « Vérité », « Espérance », « Jésus-Christ », « fragilité » et « liberté religieuse » Que du jargon politiquement/ecclésialement correct ! Que de la sagesse humaine !

Ce cardinal dit par exemple que « l’Église doit demander pardon aux gays et à beaucoup d’autres personnes ». On voit vite dans son discours que l’humilité et la concession étaient en réalité un écran de fumée. Elles servent d’excuses pour justifier ensuite une vengeance, un franc-parler méprisant, une radicalité. Ça s’appelle reculer d’un pas pour mieux sauter de trois et transgresser la ligne de la Charité. « Je suis au service de l’Évangile et pour autant, ma liberté, personne ne pourra la faire taire. » (dans le journal El Mundo du 29 mars 2017)

Le cardinal Cañizares est capable de dire dans la même phrase qu’il faut nous accueillir entièrement, nous personnes homos, mais en même temps, au nom d’un humanisme intégral christique, que la tendance sexuelle que nous ressentons, qui n’est pas nous mais qui conditionne parfois fortement notre identité, n’existe pas ou ne compte pas : « Il faut accueillir les homos à bras ouverts et tendresse. Dans l’Église, ils ne doivent pas être exclus, Jésus-Christ n’aurait pas demandé à une personne si elle est homosexuelle. » (dans le journal El Mundo)

Le « pardon » de Cañizares n’est pas là. Il est réduit à une formule de politesse. La demande d’excuse est prononcée du bout des lèvres, et avec une tournure conditionnelle. Avec lui, il semble qu’il y a toujours un « mais ». Il dilue l’homosexualité dans un universalisme qui l’ignore, puis dans une comparaison avec les attaques anticatholiques qui la dépasseraient largement en gravité : « Certes, le pape François a dit que l’Église doit demander pardon aux gays, et je l’accepte complètement. Il faut demander pardon aux gays, mais pas seulement à eux : à beaucoup de monde. Et je rajoute que c’est toujours l’Église qui est la seule à demander pardon. On persécute des milliers de chrétiens dans le monde en raison de leur foi et personne ne se lève dans les médias pour dénoncer cela. Il existe une pression pour que certaines choses ne se disent pas. » (dans le journal El Mundo)

Non seulement Cañizares ne se reconnaît pas vraiment comme pécheur et ne se dirige pas à nous, personnes homosexuelles, comme des pécheurs aimés et pardonnés (le veau gras attendra…), mais en plus, il nous transforme en système oppresseur invisible, en infrastructure démoniaque et perverse infiltrée partout dans les médias et en politique. « Le collectif LGBTQI est un Empire gay. Il faudrait être aveugle pour ne pas le reconnaître. Et là encore, je n’ai rien contre les homosexuels, j’ai des amis homosexuels et lesbiens. » (dans le journal El Mundo) « Par Empire, j’entends lobbys. Et les lobbys sont des empires. Ils règnent sur les lois. » (dans le journal El Mundo) Et bien sûr, l’évocation des quelques « amis homos » parachève la paranoïa homophobe !

Mgr Cañizares sort des formules grandiloquentes et menaçantes, sans même expliquer les dangers qu’elles brandissent, ni définir les termes, sans identifier que le Gender est l’hétérosexualité. Juste pour le plaisir de « frapper fort » : « L’idéologie du Gender est la plus terrible de l’humanité. » (dans le journal El Mundo) Le pire, c’est que ces effets d’annonce magnifient ce qu’ils dénoncent en même temps qu’ils ne le règlent pas.

Le cardinal « remonté » n’a absolument pas identifié le Gender comme ce qu’il est, à savoir l’hétérosexualité. Il préfère le caricaturer en « idéologie », en « laïcisme anticlérical » et en « dictature diabolique », ou bien en déni de la réalité biologique, en mauvaise foi… alors que dans les faits, les promoteurs du Gender (qui ne savent même pas ce que c’est que le Gender : pour eux, c’est juste « l’Amour », c’est « être soi-même ») nient autant qu’ils sacralisent la science et la nature, et pensent vraiment honorer le Christ et les Hommes. Cañizares est totalement à côté de la plaque : « Nous naissons homme ou femme, c’est évident. Il semblerait que pour l’idéologie du Gender, peu importe la biologie. Vous savez combien de genres ils prétendent qu’il existe ? 35. C’est grotesque. Le Gender ne revient pas à se dire homosexuel, lesbienne, transsexuel… Il faut accepter et accueillir les transsexuels. Qu’ils se sentent dans l’Église comme chez eux, sans être rejetés. Mais l’idéologie du Gender postule qu’il n’y a pas de nature, pas de corps, pas de biologie… que Dieu n’existe pas ! Et ça c’est terrible pour l’humanité. L’idéologie du Gender n’est pas féministe, et même au contraire, la première victime de cette idéologie est la femme. » C’est se tromper sur le Gender et ses intentions que de penser qu’il est anti-Nature, anti-Réalité, anti-humain, anti-Église. Au contraire, il veut imposer en proposant et en rajoutant. Il veut détruire en construisant. Il veut tuer l’Humain en Le glorifiant, neutraliser la Nature et le Réel en Les érigeant en nouvelle religion. Le Gender est une émanation spiritualiste et surnaturelle de l’essentialisme des natalistes religieux, dont Mgr Cañizares fait partie à son insu. Le cardinal valencien transforme le Gender en abstraction, en absurdité totale (alors qu’il a une vraie logique), en déshumanisme (alors qu’il est un humanisme par excellence !), en dépotoir des mauvaises pensées qu’il ne faudrait pas analyser et auquel il ne faudrait prêter aucune attention ni bonne intention.
 

Sa Majesté Cañizares, II le Retour… (N.B. : Cette photo est prise au XXIe siècle)


 

Il y a de la malice et de l’orgueil derrière la « posture Vérité » de l’« humble serviteur du Christ » que Cañizares prétend être : « J’aime être politiquement incorrect. » (dans le journal El Mundo) avoue-t-il. Quand la Vérité devient une posture orgueilleuse fondée sur l’anti-conformisme, sur l’illusion d’une transparence justicière et « christique », sur un semblant d’une humilité miséricordieuse, sur une parodie sincère de mea culpa, et sur l’énonciation d’une Vérité stricte, c’est un terrible contre-témoignage. Je retrouve vraiment cela chez le cardinal Sarah et le cardinal Barbarin. Cet auto-contentement ou cette assurance pharisienne d’être redresseur de torts. « Non. Je ne peux pas mentir. Le mensonge ne fait pas partie de ma vie. Grâce à Dieu. » (dans le journal La Razón, le 29 mars 2017) Comment peut-on dire une chose pareille quand on est cardinal ??

En plus, Mgr Cañizares est un faux rebelle, car en réalité, il adopte exactement le discours du monde. Il reprend mot pour mot les formules démagogiques du libéralisme capitaliste, de l’« humanisme intégral » et du Gouvernement Mondial antéchristique. « Nous devons avancer vers l’Europe qui défend les personnes, celle des libertés et celle des droits de l’Homme. » (dans le journal El Mundo) Il défend la « liberté » pour elle-même (« la liberté d’expression » d’abord, pour lui préférer la « liberté religieuse, de conscience ») comme un vulgaire libertaire. Il reprend à son compte l’énonciation de soi par soi-même : « On peut être soi-même. » Il recrache le discours de la Doctrine Sociale de l’Églisele bien commun », « l’Espérance », « la transmission », etc.) qui, pris par bribes, noie le Christ tantôt dans l’humanisme intégral, tantôt dans le spiritualisme/ritualisme intégral. Terrible alignement à la pensée commune contemporaine.

Il rentre dans la peau du politicien, en faisant l’éloge de la volonté humaine, de l’entêtement, de la combattivité, du jusque-boutisme, de la toute-puissance de la foi (confondue avec la volonté individuelle). Finalement, Cañizares, c’est un peu Alaska (ou Alain Delon) version épiscopale. « ¿ A quién le importa lo que yo haga ? ¿ a quién le importa lo que yo diga ? Yo soy así y así seguiré, nunca cambiaré. ». Quand les journalistes lui demandent s’il est touché par les critiques, il répond, magnanime, et avec une autosatisfaction émue, tout et son contraire : « Non. Elles me font mal. Forcément. Mais elles ne m’affectent pas. Je ne baisserai jamais la garde. Je cesserais d’être Antonio Cañizares tel que Dieu l’a voulu. » (dans le journal La Razón)

Quand ils s’enquièrent de savoir si « les catholiques doivent descendre dans la rue » (dans le journal El Mundo), Mgr Cañizares tient le discours typique du chef des factions « catholiques identitaires » dissidentes qui privilégient le paraître, la visibilité, l’action, la résistance, la contestation, l’opposition, la vengeance, le scandale, le buzz, l’indignation, l’accusation, à la réflexion, à la prière, à la douceur, à la Vérité-Charité, à la réalité, à la raison, à l’adaptation au monde, à la longanimité. Comme par hasard, le journal ultra-catholique Actuall adore ce genre d’excitations guerrières et messianistes, ces évêques frondeurs et agitateurs qui exaltent un christianisme de croisades à la Guy Pagès : « Nous devons être chrétiens visibles, qui se voient. C’est nécessaire. Et nous, évêques, encore plus. » (dans le journal El Mundo) Je ne suis pas sûr que Jésus aurait dit une phrase pareille.

Notre Croix en France, c’est Civitas puis les mouvements pro-Vie (Alliance Vita, La Manif Pour Tous, etc.) ou d’extrême droite (qui méprisent l’extrême droite) qui ont englué les débats et la force de l’analyse de l’homosexualité dans le familialisme, le natalisme hystérique, le vitalisme sans fond, la victimisation des catholiques et la diabolisation des médias et des politiques. Et vous, en Espagne, malheureusement, le pire qu’il pouvait vous arriver, c’est Hazte Oír et Actuall. Ce sont vos Croix internes. Ils font beaucoup de bruit, se croient dans le vrai, se fanatisent, se lancent dans la lutte médiatique et polémique, sans amour et donc finalement sans Vérité. Ils prétendent détester les médias et la politique, mais ne jurent que par l’effet médiatique et se bousculent pour obtenir un poste politique ou télévisuel ou ecclésial. Ils prétendent agir pour l’Église mais La méprisent en privé et ne prient pas. Ils se jettent à corps perdu dans la lutte médiatique et la polémique, pour « avoir raison » et non aimer. Leurs messages-choc sont provocateurs, et même parfois irrationnels. Ils attaquent, jugent et divisent, sans amour, sans miséricorde, sans réflexion de fond sur l’homosexualité. Comme le dénonçait Dom Jean-Baptiste Chautard dans L’Âme de tout apostolat (1905), « malheureusement dans l’Église, il y a beaucoup de canaux et peu de réservoirs. […]Ceux qui prient font plus pour le monde que ceux qui combattent, et si le monde va de mal en pis, c’est qu’il y a plus de batailles que de prières. » Le discours et les méthodes des zélotes nouvelle génération est une vraie plaie, une grippe intellectuelle et spirituelle, que les évêques devraient dénoncer avec force. Ils ne le font pas. Pire. Certains les imitent et les justifient, à travers des syllogismes machiavéliques (stricto sensu) du style « La fin justifie les moyens » énoncés avec la tiédeur d’un Ponce Pilate qui se lave les mains : « Les leaders de la campagne de Hazte Oír ont dit une chose qui est évidente et aujourd’hui, énoncer ce qui est évident n’est pas compris. Même si peut-être que leur démarche a manqué de prudence. Moi je ne soutiens ni ne dénonce rien. Je dis simplement que l’idéologie du Gender est la plus insidieuse de tous les temps. » (dans le journal La Razón) En filigrane, et par omission, Mgr Cañizares se met même à défendre Donald Trump. En effet, quand on lui demande ce qu’il pense du président nord-américain, il se contente de lui rendre un hommage voilé, en invoquant le complot médiatico-politique antichrétien : « C’est étonnant que beaucoup de médias et d’hommes politiques censurent beaucoup de choses qu’il dit, telles que la défense des chrétiens persécutés. » (dans le journal La Razón) « J’dis ça, j’dis rien… » Là encore, je ne suis pas sûr que Jésus parlerait comme ça. Et à mon avis, il doit pleurer sur le bus Hazte Oír et sur Trump et ses défenseurs en manteau rouge.

 

Quelques conseils filiaux

 

Je terminerai donc mon article sur une mise en garde destinée à tous les catholiques pro-Vie, et en particulier aux évêques espagnols qui me liront. Rassurez-vous : elle sera courte, bienveillante, et pourrait tout aussi bien s’appliquer aux évêques français (qui en ce moment, par orgueil, frôlent la mort clinique concernant la compréhension de la place primordiale de l’homosexualité sur l’échiquier mondial, ecclésial et eschatologique)

1) S’il vous plaît, arrêtez de dire « les homos » ou « les gays », ou au contraire d’user de périphrases (« personne attirée par les personnes du même sexe ») qui édulcorent la réalité, qui ne nomment pas les choses ou qui sont inaudibles : « les personnes homosexuelles » (j’ai testé pour vous) est l’expression qui passe le plus inaperçu et qui assure le meilleure compromis entre la Vérité et la réceptivité du monde.

2) Le collectif LGBT n’est pas le lobby gay (il n’y a presque personne derrière le « lobby gay ») mais le lobby hétérosexuel (dont la plupart des catholiques – qui ont confondu l’hétérosexualité avec la différence des sexes – font partie).

3) Je vous en conjure, ne diabolisez pas le Gender, ne le transformez pas en pieuvre insensée, en piège discursif, en système obscur ou diabolique (comme le font pathétiquement le Cardinal Sarah ou le Cardinal Cañizares). Au contraire, rationnalisez-le, apprivoisez-le. Tout article qui diabolise le Gender, même de manière « scientifique » ou par l’intermédiaire d’une personne homo ou « ex-gay », laissez-le. Le Gender est une chance pour dénoncer l’hétérosexualité, cette dernière étant le mal principal, le diable déguisé en différence des sexes, une parodie de la sexualité sur laquelle se basent toutes les revendications pro-gays. Sinon, la mention du « Gender » ne fera que servir la peur, l’homophobie, et les fondamentalistes natalistes pseudo « catholiques ».

4) Ne soyez ni trop durs ni trop mous. Soyez humbles et ne jouez pas les frondeurs : la franchise ou la transparence ou la sincérité ne sont pas la Vérité. Sans la Charité, ce sont juste des postures. On peut vouloir le bien sans le faire, ou vouloir dire la Vérité en lui retirant son humilité et son amour. La seule Vérité qui compte, c’est la Charité.

5) Courage. Le Christ a vaincu en s’abandonnant (dans l’obéissance à son Père), et non en résistant. « Non pas ma volonté, mais ta volonté. » (Mt 26, 43)

Franc-Maçonnerie en Espagne : Si nous défendons l’hétérosexualité, nous devenons francs-maçons (Article 2 Forum Libertas)

(Cet article est publié en espagnol sur le site Forum Libertas. Voici le lien des deux autres articles qui le complètent : article 1 et article 3).
 

1, 2, 3, Hipnotízame


 

En voyant le succès croissant des idées de la Franc-Maçonnerie dans le monde, et la manière dont ce collectif se sert de la bipolarité homosexualité-hétérosexualité pour clouer le bec à tout le monde et lui imposer sa conception de l’Homme tout-puissant sans lui donner l’impression d’être franc-maçon, je me suis dit qu’il fallait absolument que je propose au Forum Libertas un article sur le lien homosexualité-Franc-Maçonnerie car ce dernier n’est jamais étudié sérieusement et j’ai beaucoup de clés utiles à vous donner. En plus, sous un angle non-conspirationniste et apaisé.
 

Je trouve que l’Espagne et l’Amérique Latine sont aussi infestées et ignorantes à ce sujet que la France : leurs derniers articles évoquant la possible connexion entre la Franc-Maçonnerie et l’homosexualité datent de 2007 et sont bourrés de caricatures qui ne nomment pas le vrai problème, voire même qui le nourrissent. Tout simplement parce que, sous l’influence insidieuse de l’esprit du monde, elles ont confondu, à l’instar de la France, la différence des sexes et l’hétérosexualité (qui est une différence des sexes forcée et sans amour).
 

Nulle ironie, donc, dans le choix du titre de mon article. Je suis très sérieux. En défendant l’hétérosexualité en tant que différence des sexes ou sexualité, ou en ne la dénonçant pas, ou en méprisant le mot « hétérosexualité » et son analyse, nous rentrons dans le principal piège de la Franc-Maçonnerie : le travestissement de la différence femme-homme en hétérosexualité est la contrefaçon la plus ingénieuse que la Franc-Maçonnerie ait trouvée depuis sa création institutionnelle en 1717 pour gommer l’Humain et le Christ.
 

Espagne, terre franc-maçonne ?

À première vue, on ne peut pas dire que l’Espagne soit à proprement parler un « fief majeur de la Franc-Maçonnerie ». Il y a officiellement 2,3 millions de maçons dans le monde, dont les 2/3 se concentrent dans le monde anglo-saxon, et dont 1,3 millions se trouvent aux États-Unis. On dénombre 170 000 francs-maçons en France, 300 000 dans le continent sud-américain (60 000 à Cuba, 24 000 en Bolivie, 15 500 au Chili)… et « seulement » 4500 en Espagne !
 

Pourtant, ce que nous devons bien comprendre, c’est que la Franc-Maçonnerie ne se réduit pas aux personnes officiellement initiées. La Franc-Maçonnerie, en réalité, c’est avant tout et surtout les idées. C’est l’influence plus que la carte du « parti » ou l’adoubement. Bien sûr, les loges, en tant que société secrète et centres de décision, ont leur importance. Mais le plus grand de leurs pouvoirs, c’est l’adoption de leurs idées par des gens qui ne s’identifieront jamais francs-maçons voire qui se croient ennemis de la Franc-Maçonnerie (Oui, les mouvements « ultra-catholiques » pro-Vie, c’est à vous que je parle !)
 

Et là, aux vues du partage des idées francs-maçonnes – centrées sur l’anticonformisme et la liberté absolus, sur la destruction de la différence des sexes (ou sa sacralisation nataliste !) et sur la destruction de la différence Créateur-créatures (l’Église) (ou sa sacralisation ritualiste pharisienne !), et utilisant l’homosexualité comme bouclier rose pour cacher/justifier cette destruction -, on peut très vite remarquer qu’en Espagne et en Amérique Latine la Franc-Maçonnerie s’est confortablement et largement installée dans les mentalités. Et pas seulement chez les gens dit « de gauche ».
 

D’emblée, quand on dit « Franc-Maçonnerie », il est facile de penser spontanément aux lobbys gauchistes ou socialistes. Et en effet, il n’échappera à personne que – et je le dis sans me victimiser – que ma venue au Café Youcat à Barcelone a prouvé que la majorité des députés gauchistes de la Generalitat étaient francs-maçons, que les médias mainstream de la gauche-caviar travaillent massivement à la diffusion des idées francs-maçonnes, que certains journaux bobos espagnols essaient même de faire passer à l’heure actuelle les maçons pour des héros persécutés depuis la nuit des temps, et que la percée de la Franc-Maçonnerie – dans un pays comme l’Espagne où elle semble marginale – a été d’une étonnante précocité et violence en particulier sous le gouvernement socialiste de Zapatero en 2005. Et pourtant, la Franc-Maçonnerie – et là c’est moins évident – s’est aussi largement imposée dans les rangs catholiques, de droite ou d’extrême droite, dits traditionnels et conservateurs, et anti-Franc-Maçonnerie sur le papier. Qu’est-ce qui me permet de l’assurer ? Le positionnement – silencieux et complaisant – des gens d’Église et de l’extrême droite par rapport à l’homosexualité : ils sont quasiment tous en faveur de l’Union Civile, pensent que la différence des sexes s’appelle « hétérosexualité », et refusent d’entendre parler d’homosexualité.
 

Homosexualité et Franc-Maçonnerie, le lien évident (ignoré même des Francs-Maçons !)

J’ai rencontré énormément de connaissances et d’amis homosexuels dans la Franc-Maçonnerie… même si eux tentent de cacher leur double vie, voire même ignorent cette double appartenance. C’est presque comique tellement c’est flagrant et invisible à la fois !
 

Constat de terrain : en Franc-Maçonnerie, il n’y a quasiment que des personnes homos ou des personnes qui se croient « hétéros gays friendly ». Je n’ai pas eu besoin d’avaler la légende noire anti-maçonnique élaborée par les sites internet conspirationnistes qui veulent diaboliser la Franc-Maçonnerie et la transformer en « mafia gay secrète » pour que ça me saute aux yeux. Vous me croyez si vous voulez, mais si la Franc-Maçonnerie a tout l’air d’un repaire homosexuel, ça se fait à l’insu des francs-maçons eux-mêmes, qui ne se doutent de rien (sauf bien sûr à la tête de leur secte « laïque », où là l’orientation homosexualiste semble carrément décidée). Le rapprochement homosexualité-Franc-Maçonnerie s’est fait tout naturellement dans mon esprit, par mes observations de terrain et par mes rencontres concrètes avec certains membres des Loges. Il a suffi que je me rende à quelques réunions publiques (pourtant très éloignées des rituels maçonniques internes), à des expositions et des lieux de la Franc-Maçonnerie, pour constater tout seul que j’y retrouvais des gens homosexuels que j’avais croisés dans un tout autre contexte : ledit « milieu homo » !
 

L’homoérotisme est constitutif de la Franc-Maçonnerie post-moderne. Jusque dans ses piliers idéologiques. On y observe une féminisation des Hommes, une asexualisation et une homosexualisation de plus en plus assumée de la Franc-Maçonnerie dans son ensemble. Le vieil avocat franc-mac anglais Albert Pike (1809-1891) n’est pas le premier à avoir décrit la place importante des rapports homosexuels dans la Franc-Maçonnerie, mais également des orgies bisexuelles/libertines/lucifériennes. Dès les origines de la Franc-Maçonnerie historique, du temps des Cathares (entre le Xe et XIVe siècle) et des Templiers, il y avait énormément d’homosexualité…
 

Federico García Lorca


 

Actuellement, les francs-maçons du monde entier font de plus en plus ouvertement leur coming out (sortie du placard pour annoncer leur homosexualité). Par exemple, la revue française Têtu, en mai 2013, a carrément offert une tribune aux francs-maçons homosexuels. De plus, il suffit de regarder la double vie des francs-maçons relativement présents sur la scène publique pour comprendre que l’hybridité homosexualité-Franc-Maçonnerie n’est ni accidentelle ni marginale. Parmi les plus connus, je citerai le Comte de Sade (1701-1767), Choderlos de Laclos (1741-1803), Cambacérès (1753-1824), Oscar Wilde (1854-1900), Rudyard Kipling (1865-1936), Érik Satie (1866-1925), Aleister Crowley (1875-1947), Pierre Molinier (1900-1976), Pierre Klossowski (1905-2001), Jean Markale (1928-2008), Jack Lang (1939), Michel Chomarat (1948), Olivia Chaumont (1950), Ludovic Marcos (1951), Jean-Paul Donald Potard (1953), Philippe Villin (1954), Patrick Négrier (1956), Joseph Macé-Scaron (1958), Christophe Chantepy (1959), Dominique de Souza-Pinto (1960), Laurent Kupferman (1960), Mylène Farmer (1961), Daniel Borrillo (1961), Sébastien Fath (1968), Vincent Petitet (1972), Nicolas Fraisse (1982), Kévin Gagneul (1983-2015), Miley Ray Cyrus (1992), etc. Parmi les francs-maçons homosexuels espagnols connus, on trouve par exemple Agustín Xaho (1811-1858), Federico García Lorca (1898-1936, l’icône gay par excellence défendue par les bobos espagnols), Pepe Rodríguez (1953), etc. Les Enfants de Cambacérès est la loge maçonnique gay-friendly officielle des personnes homosexuelles du monde entier, et fut fondée en 1999. Par ailleurs, sur les réseaux sociaux, les blogs d’inspiration ésotérique, dans les universités, sur les sites de rencontres, il est étonnant de voir fleurir l’association homosexualité-maçonnisme.
 

Pourquoi homosexualité et Franc-Maçonnerie se marient si bien ? Comme la Franc-Maçonnerie célèbre tout ce qui lui est montré comme un « progrès humain » et une « liberté », comme c’est le cas mondialement avec la bisexualité, il est logique qu’elle applaudisse en coulisses l’homosexualité. Les francs-maçons qui ne sont pas (encore/tous) homosexuels en pratique se montrent en tout cas très hargneux pour défendre l’homosexualité, l’Union Civile (PaCS), le « mariage gay », la PMAGPA, l’euthanasie et leurs « amis » homos. L’homosexualité fait partie d’une des étapes-clé inconsciente du programme maçonnique pour la divinisation/l’amélioration/l’homicide de l’Homme par Lui-même. Plus que « l’homosexualité » en tant que mot explicitement employé, c’est la bisexualité pratiquée et innommée qui est l’horizon et le fer de lance de toute la Franc-Maçonnerie. Je suis persuadé que beaucoup de francs-maçons, pris dans la spirale optimiste de leur idéologie païenne idéaliste de l’amélioration de l’Humanité par Elle-même, ne se doutent même pas qu’il y a de l’homosexualité, de l’asexuation, du libertinage et de l’homicide dans leur mouvement. Ils sont de « bonne » foi, pour la plupart, et victimes de leur propre (in)crédulité.
 

Pour cacher l’accointance homosexualité-Franc-Maçonnerie (mais aussi parce que le diable est suffisamment rusé pour, dans sa promotion de l’homosexualité, faire passer cette dernière pour l’hétérosexualité, et également pour associer libertinage ET ascèse, bisexualité ET asexualité… ce qui brouille l’esprit de beaucoup de Francs-maçons qui les voient comme des contraires incompatibles), les maçons s’y prennent de différentes manières :

– soit ils s’appuient sur la caricature complotiste et semi paranoïaque du « lobby gay » fomentée par leurs adversaires d’extrême droite. Et cette ruse marche bien puisque les anars soi-disant « catholiques » n’ont toujours pas compris que le « lobby gay » n’était que le « lobby hétérosexuel » prônant l’asexualité sentimentale libertine sans étiquette.

– soit ils s’appuient sur les rares exemples médiatiques d’homophobie dans leurs rangs… genre « Vous voyez, on n’est pas tous gays friendly ! On a nos cons utiles à la maison ! ». En réalité, les francs-maçons vieillissants et homophobes sont pointés sévèrement du doigt par les maçons Nouvelle Génération. La très grande majorité des francs-maçons sont pro-gays et soutiennent le mariage homosexuel, même s’ils ont interdiction de l’avouer.

– soit ils profitent de la distinction (invérifiable) entre homosexualité latente et homosexualité pratiquée (silencieusement), ou bien entre bisexualité et simple soutien gay friendly (maquillé en « hétérosexualité »).

– soit ils jouent le jeu de l’auto-censure. En intentions (mais pas dans les faits), les francs-maçons s’interdisent d’intervenir dans le champ politique public. Ils ne peuvent donc absolument pas se voir comme un « lobby », encore moins comme un « lobby gay » ou un « parti politique » ou comme la mafia secrète qui le soutiendrait. Le secret – ou plutôt le déni, ici, puisque le secret n’est pas lié à la Vérité – est la pierre angulaire de leur mouvement. Les francs-maçons sont persuadés (mais vraiment !) qu’ils ne font pas partie de la politique ni des médias, sous prétexte qu’ils l’ont décidé, ou qu’ils se disent anti-médias, ou qu’ils seraient indirectement liés à eux. Alors que dans les faits, c’est totalement faux : ils travaillent désormais de très près avec les médias mainstream et les puissants de ce monde.
 

L’homosexualité continente est une boule de cristal pour observer le monde et l’Église tels qu’ils sont, et débusquer la Franc-Maçonnerie. Vraiment. J’en suis le premier étonné ! Actuellement, quand je rencontre une personne homosexuelle, souvent je découvre qu’elle est franc-maçonne (gradée) ou franc-maçonne non-officielle (au niveau des idées, de la pratique New Age, de son soutien à un athéisme spiritualiste). Et quand je rencontre une personne franc-maçonne (sans même qu’elle ne me l’avoue, car un franc-maçon ne dit presque jamais qu’il l’est), je vois qu’elle est soit gay friendly, soit carrément homosexuelle comme moi. Il suffit que je lui demande son opinion sur l’homosexualité, ou que j’écoute son discours fondé sur l’auto-réalisation de soi (les francs-maçons emploient généralement deux lexiques : l’architecture et la lumière), pour avoir la réponse. C’est pourquoi j’ai désormais une très bonne connaissance de la franc-maçonnerie grâce à mes études sur l’homosexualité.
 

Nicolas Fraisse


 

Le 25 mars dernier, dans l’émission Salut les terriens sur la chaîne française C8 que je ne regarde jamais, j’ai entendu le témoignage de Nicolas Fraisse, un homme de 32 ans qui vit des « sorties de son corps » depuis l’enfance. Rien qu’en l’écoutant, j’ai deviné qu’il était à la fois homosexuel et franc-maçon… ce qui s’est révélé vrai ! Il a fait son coming out en direct sur le plateau, et la maison d’édition de son livre Voyage aux confins de la conscience, Trédaniel, n’édite que les auteurs francs-maçons (Jacques Ravenne, Éric Giacometti, etc.) et/ou homos (Laurent Kupferman, etc.). Je soupçonne fortement ce jeune trentenaire homosexuel, tout gentil et lucide soit-il, d’être malgré tout sous l’emprise d’une entité surnaturelle luciférienne, d’être au service d’un holisme/monisme antéchristique et maçonnique, parce qu’il ne connecte pas son talent à un don ni à Jésus, mais simplement à une énergie tellurique sans nom, à une capacité universelle décorporéisée, déchristianisée et animiste.
 

Il faut savoir que les francs-maçons pro-homosexualité misent tout sur l’effacement de la frontière entre matière et conscience individuelle. Ils mettent en place, comme le dénonce le père Verlinde (LA référence française en matière d’exorcisme), le chanelling, c’est-à-dire la connexion entre l’être humain et une entité d’une autre dimension. Nicolas Fraisse, et tant d’autres adeptes du New Age (reiki, radiesthésie, shiatsu, magnétisme, magie, wicca, etc.), vit certainement des sorties de soi avec projection astrale, en général facilitées par la drogue ou la méditation transcendantale très intensive ou les égrégores ou les chaînes d’Union (chaînes très pratiquées dans les cercles maçonniques, comme le signalent d’anciens francs-maçons comme Serge Abad-Gallardo) : l’idée, c’est de « rencontrer » des esprits des mondes intermédiaires (très probablement des anges démoniaques) qui finissent par nous demander au bout de plusieurs expériences de séduction de rentrer en nous. Ils nous font croire que nous sommes dotés de certaines capacités pour nous emmener plus loin. La suite est évidemment la possession diabolique. La conséquence d’un non-retour est un état végétatif du corps qui survit mais dont l’esprit est prisonnier ailleurs : plus de regard présent, ni de gestes, ni de paroles. Les yeux peuvent rester ouverts, la personne ne répond plus.
 

À mon avis, on va voir se multiplier de plus en plus ce genre de témoignages médiatiques comme celui de Nicolas Fraisse, car la croyance en la divinité de la conscience humaine, divinité qui sera reconnue et qui ne sera malheureusement pas attribuée à Jésus mais simplement à la « capacité » humaine, à la connaissance (gnose) humaine/naturelle, à la disposition d’esprit de chaque être humain à orienter son cerveau vers le Cosmos et vers la matière conscientisée, se répand comme une trainée de poudre. Et avec elle, la croyance moniste en la réincarnation, en la télépathie, en l’omniscience, en un corps angélique et pas uniquement humain (qui pourrait s’incorporer dans les plantes, les animaux, les montagnes, les objets), en une énergie surnaturelle accessible à tous dans laquelle les êtres humains pourraient se fondre et se « respecter » les uns les autres.
 

1, 2, 3, Hipnotízame : la Franc-Maçonnerie s’introduit par le rire et le spectacle


 

Beaucoup d’émissions de télé actuelles s’amusent déjà à traiter des états de conscience modifiée (1, 2, 3, Hipnotízame en Espagne, Stars sous hypnose en France, You’re back in the Room en Angleterre) pour nous faire croire que nous ne ferions qu’Un avec un Tout Cosmique qui serait la somme de toutes nos consciences humaines en éveil… mais où Jésus et l’Amour sont totalement absents. Nous avançons mondialement vers un délire énergétique réaliste d’immanence collective.
 

La Franc-Maçonnerie n’est pas qu’une société secrète : Nous sommes tous francs-maçons

Ce que je cherche à vous démontrer à travers mon étude sur le lien entre Franc-Maçonnerie et homosexualité, c’est que nous sommes potentiellement tous francs-maçons (parce que pécheurs) et qu’il est urgent de casser cette croyance que la Franc-Maçonnerie ne serait qu’une société secrète extérieure à nous et que seuls les initiés adoubés seraient maçons. Car c’est partiellement faux. Les vrais francs-maçons s’ignorent, se détestent et se renient eux-mêmes, et la Franc-Maçonnerie est largement installée (au moins au niveau des idées) dans l’Église Catholique, y compris et surtout dans les groupes d’extrême droite d’inspiration chrétienne mais au fond païens et anticatholiques. Il ne faut pas croire que la Franc-Maçonnerie homosexualiste n’est qu’un « truc de cathos gauchistes progressistes ». J’ai beaucoup d’exemples privés qui me démontrent que les « identitaires » soi-disant « catholiques » de la « Fachosphère » ou de la « Réacosphère » – ceux qui placent l’action, la « réalité » ou la « Vérité » avant la Charité, et qui défendent un humanisme intégral ou un spiritualisme/ritualisme intégral – sont de souche maçonnique, sont à la fois homophobes et secrètement homosexuels actifs ou au moins pro-gays.
 

Les francs-maçons, ce ne sont pas « les autres » ! Les thèses complotistes anti-francs-maçonnes que les groupes ultracatholiques développent pour dénoncer la Franc-Maçonnerie (je vous renvoie au lien 1, au lien 2, au lien 3) sont basées sur des caricatures diabolisantes de la Franc-Maçonnerie qui, paradoxalement, couvre la vraie Franc-Maçonnerie, celle qui est diffuse à la fois dans les lobbys laxistes et dans les lobbys anarchistes rigides et conservateurs.
 

Par exemple, il suffit de regarder qui, en Europe, défend le magnétiseur homosexuel Nicolas Fraisse (cité plus haut) : le site « catholique » belge Cathobel ! qui, en France, soutient l’humanisme intégral : le mouvement Écologie humaine et la revue Limite ! qui en France emploie les méthodes des Femen tout en leur menant une guerre sans merci : l’Institut ultracatholique Civitas et les Hommen, ainsi que des mouvements d’extrême droite (Dextra, Action Française, GUD, etc.). En Espagne, le collectif pro-Vie soi-disant « catholique » Hazte Oír est à la botte de la secte paramilitaire maçonnique Yunque ! D’ailleurs, son responsable, Ignacio Arsuaga, calque son discours sur celui de ses soi-disant « opposants » francs-maçons et sur le « lobby homosexualiste » (comme il l’appelle). Comme eux, lui aussi défend les libertés, la nature, la famille, la vérité, le droit, la réalité, la liberté d’expression, lui aussi il tape sur les médias et justifie que la fin justifie les moyens. À l’image du Front National (parti d’extrême droite en France) qui, dans sa révolte, est un jumeau du libéralisme économique progressiste, la plupart des mouvements pro-Vie « catholiques » sont des jumeaux de la Franc-Maçonnerie homosexualiste sans le savoir ! Ils renient le Christ, méprise l’Église, et refusent de parler d’homosexualité… parce qu’au fond ils la diabolisent autant qu’ils la banalisent/pratiquent.
 

C’est faux d’attribuer aux francs-maçons un « calendrier homosexuel ». C’est se tromper sur leurs intentions et sur la réalité. Ce calendrier existe, mais il n’est planifié qu’au sommet de leur organisation. C’est faux de dire que les francs-maçons veulent détruire l’Europe : ils veulent justement faire de l’Europe le nouveau Gouvernement Mondial de l’Antéchrist : Gloria TV n’a rien compris et crée une caricature de la Franc-Maçonnerie (parce qu’en réalité, elle en fait inconsciemment partie). C’est faux de dire que les francs-maçons sont antichrétiens et agissent sans les catholiques : en intentions, dans les discours, et en dessous d’un certain grade, la Franc-Maçonnerie applaudit l’Église Catholique, ouvre grand ses portes aux catholiques et à Jésus. Historiquement, les loges sont même chrétiennes ; et la majorité des obédiences maçonniques d’aujourd’hui se prétendent « chrétiennes » et « théistes/déistes »… n’en déplaisent aux maçons cartésiens, rationalistes et anticléricaux de France et de République Tchèque (les deux pays au monde les plus sécularisés) ! C’est faux de dire que les francs-maçons sont sciemment méchants : la plupart sont pétris de bonnes intentions, sont persuadés d’être bons (l’humanisme intégral – l’autre nom de la Bête de l’Apocalypse – prétend que l’être humain va se sauver et se créer lui-même par ses propres actes de solidarité), et n’ont aucun plan conscient de destruction de la famille ou de la civilisation. Ils prétendent au contraire agir pour le bien commun, pour la construction et l’amélioration de l’Humain. C’est faux de dire qu’ils sont contre la Vie, la famille et le mariage : ils ne prétendent qu’ouvrir ou ajouter des réalités qu’ils nomment « famille », « enfant », « vie », aux structures traditionnelles de la famille et du mariage. Il est donc important de dénoncer la Franc-Maçonnerie pour les bonnes raisons (sinon, nous ratons notre cible) et surtout de L’universaliser (sans paranoïa) afin de L’appréhender telle qu’elle est devenue : un phénomène mondial qui dépasse largement les « encartés », et qui a gagné le cœur et le cerveau de bon nombre de catholiques (laïcs et consacrés, évêques et cardinaux). Comment ? Par le biais de ce seul mot : l’hétérosexualité.
 

Tant que les catholiques confondront l’hétérosexualité et la différence des sexes, ils seront sans le savoir francs-maçons non-officiels

Alors je dis : Relier l’homosexualité à la Franc-maçonnerie, OK. Mais pas n’importe comment ! Pas pour diaboliser le « lobby gay » ni pour dénoncer une « hétérophobie » ou justifier une « hétérosexualité ». Mais au contraire pour comprendre que le lobby LGBT est le lobby hétérosexuel, et bien souvent le lobby catholique pro-Vie !
 

Comprenez-moi bien. La Franc-Maçonnerie est Gayland dans la mesure où elle est Hétéroland. Comme je l’explique clairement dans mon livre Les Bobos en Vérité, l’hétérosexualité (dans le sens bisexuel et asexué du terme, c’est-à-dire « toutes les différences au niveau de la sexualité ») est montée au pinacle par la Franc-Maçonnerie. On assiste avec les loges à une absolutisation de la différence (incluant donc la « différence homosexuelle »). Selon les francs-maçons, toute différence est bonne et à célébrer (sauf la différence des sexes incarnée dans l’Amour et sauf la différence Créateur-créatures incarnée en Jésus et en l’Église catholique, bien évidemment). Il ne leur vient même pas à l’idée qu’il existe des mauvaises différences, ou bien des mélanges pas très heureux voire violents. Avec eux, c’est le fondamentalisme de l’égalitarisme, de la diversité, et de l’équivalence des différences – autrement dit de l’hétérosexualité stricto sensu. La différence n’est pas nommée, ni incarnée ni considérée ni respectée. Elle est juste vénérée comme une idole subjectiviste à imposer à tous universellement, idole au goût d’indifférence relativiste et d’individualisme de masse (« Chacun pense ce qu’il veut du moment qu’il le sent comme ça et qu’il ne l’impose pas comme une Vérité unique universelle. »). Que les choses soient claires. Si vous défendez l’hétérosexualité, ou si vous ne la dénoncez pas, vous êtes francs-maçons : désolé d’être si catégorique et déconcertant, mais c’est la vérité. La franc-maçonnerie (ou le Gender) EST l’hétérosexualité.
 

 

Si vous ne me croyez pas, écoutez au moins le discours pro-hétérosexualité (un discours pathologique et pathétique, il faut bien le dire) qu’Ignacio Arsuaga, président de Hazte Oír (c’est le Alain Escada espagnol), a tenu récemment – le 12 mars dernier – sur le plateau de La Sexta : « Nous, hétérosexuels, nous nous sentons discriminés quand des droits spécifiques se créent. Nous vivons sous une dictature homosexuelle qui relègue les hétérosexuels au statut de citoyens de seconde zone ! » C’est parce que cet homme confond la différence des sexes avec l’hétérosexualité, qu’il appuie l’homosexualité et qu’il imite inconsciemment la Franc-Maçonnerie qu’il croit dénoncer.
 

Le lobby pro-Vie ricane quand il entend les promoteurs du Gender et de la Franc-Maçonnerie prétendre en toute sincérité que « le Gender et la Franc-Maçonnerie n’existent pas ». Mais dans une certaine mesure, ces derniers ont raison sans le savoir : le Gender et la Franc-Maçonnerie tels qu’ils sont dénoncés par les pro-Vie, sont des pures mythologies. En réalité, la seule chose qu’ils identifient et valident inconsciemment (et les pro-Vie avec eux), c’est l’autre nom de ces deux instances : l’hétérosexualité. Ça, ils sont conscients de la défendre, ou au moins d’y croire. Un mouvement comme Hazte Oír (équivalent de Civitas), et tant d’autres (Actuall, Religión en Libertad, Riposte Catholique, La Columna, etc. : tous les journaux catholiques qui voulaient m’utiliser et qui m’ont censuré), sont en réalité des agents de la Franc-Maçonnerie homosexualiste anti-catholique, qui jouent à un moment donné les faux ennemis du « lobby LGBT », pour finalement consolider la Franc-Maçonnerie voire y adhérer. Voilà vers quoi conduit le fondamentalisme de la « Vérité », du natalisme ou de la « Liberté » (je rappelle que l’un des slogans des pro-Vie de Hazte Oír, c’est « Siempre la Verdad ! »). Or il n’y a pas de Vérité sans Charité. Et surtout, la Vérité, c’est que l’Église Catholique n’a jamais défendu l’hétérosexualité (Elle ne défend que la sexualité couronnée par l’Amour), et que l’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes. Ceci est d’autant plus vrai depuis la fin du XIXe siècle, c’est-à-dire pile au moment de la consolidation/mondialisation institutionnelle de la Franc-Maçonnerie, comme par hasard.
 

Courage, amis espagnols. Et que ce site de Forum Libertas veille toujours à ce que les libertés qu’il défend soient enracinées sur la Vérité-Charité qu’est Jésus. Si non, il devient une succursale franc-maçonne d’inspiration catholique comme tant d’autres…

A-t-on encore le droit de parler d’homosexualité ? (Article 1 Forum Libertas)

(Cet article est publié en espagnol sur le site Forum Libertas. Voici le lien. Il est complété par l’article 2 en français (sur la Franc-Maçonnerie en Espagne) et l’article 3 (sur les évêques espagnols).
 

 

Que c’est difficile de simplement parler d’homosexualité et de l’expliquer publiquement, sans se faire traiter de « traître », d’« homosexuel homophobe », par les gays friendly, ou au contraire de « militant LGBT » par les conservateurs, sans susciter la peur ou la méfiance ou la langue de bois des catholiques (« Tu n’es pas que ça. » ; « Ne dis pas ‘homosexualité’ : tu es une personne attirée par les personnes du même sexe, tu es un SSA. Tu es un homme et un Enfant de Dieu : ne dis pas ‘Je suis homosexuel’ et ne te réduis pas à ton attirance sexuelle. » ; « Tu peux changer et guérir. » ; « L’homosexualité, ce n’est pas la question : ce sont la sexualité, l’identité et l’Humain qui priment. Lis la Théologie du Corps de Jean-Paul II. » ; « Ton discours perturbe les jeunes et nous culpabilise. »), et sans être récupéré par les activistes catholiques comme une soi-disant « victime homosexuelle » pour taper sur le « lobby gay » !
 

Entre les gays friendly qui nous accueillent uniquement pour que nous justifions leur libertinage et leurs fantasmes amoureux asexués, et à la condition que nous n’analysions jamais notre homosexualité et que nous fermions notre gueule, entre les catholiques qui considèrent soit que l’« amour homosexuel » fait aussi partie de « l’amour de Dieu » (dans le cas des catholiques progressistes) ou au contraire qui considèrent par purisme pharisien que simplement prononcer le mot « homosexualité » et dire « Je suis une personne homosexuelle » c’est péché ou que cela justifie l’homosexualité et donne des mauvaises idées aux jeunes, on n’est pas aidé !
 

Même quand on se ressent homo depuis l’enfance (comme c’est mon cas), combien de conditions faut-il réunir pour être enfin autorisé à parler du sujet de l’homosexualité un jour ? Il faut un mot des parents ? Il faut être obligatoirement de gauche ? ou obligatoirement de droite ? Il faut montrer patte blanche ? Il faut montrer copain voire carrément alliance ? Il faut être forcément en couple ? Il faut être universitaire et bardé de diplômes ? Il faut être athée (car les croyants ne pourraient pas être objectifs) ? Il ne faut pas prononcer le mot « homosexualité » ni dire « nous » ni évoquer ses amis homos et ne pas parler en leur nom ni de notre amitié ? Il faut s’annoncer « ex-gay » ? se montrer anti-gay ou « gay repenti » ou parfait ou coupable ou malade ou malheureux ou abstinent, ou « homo mais pas gayhors milieu », taper sur le « milieu gay » et le présenter comme une terrible dictature ? Il faut forcément parler d’homosexualité en bien (sinon c’est de l’homophobie) ou bien en mal (sinon c’est du péché et du relativisme) ou bien ne pas en parler du tout (sinon c’est de la délation ou de la compromission avec le monde) ? Finalement, on n’a plus beaucoup le choix. Si on écoute les promoteurs comme les opposants de l’homosexualité, on ne dit plus rien !

 

JE SAIS que le mot « homosexualité » est un terme pourri : c’est un mélange de grec et de latin, et en plus c’est un terme oxymorique qui porte sa propre contradiction (il dit « même » – homo en grec – et « autre » – secare en latin – dans un même mot !). JE SAIS que c’est un terme flou qui renvoie à des réalités complètement différentes et que, si l’éclairage de ces 5 réalités n’est pas donné (1) l’attraction érotique vers le même sexe ; 2) la personne qui la ressent ; 3) l’acte homosexuel ; 4) le couple-acte ; 5) le couple-personnes), cela conduit à une grande confusion et à de profonds conflits sociaux ! JE SAIS que je ne suis pas que ma tendance sexuelle, et que je suis avant tout un homme et un Enfant de Dieu ! Mais le désir homosexuel existe, bon sang ! Et qu’on le veuille ou non, même s’il n’est pas essentiel, il conditionne parfois fortement l’identité humaine et les actes, et le rapport à Dieu. Et aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, la croyance en l’« identité homo » et en l’« amour homo », et son impact dans les mots, la vie des gens, les médias, la politique, l’économie, et même l’Église, est concret et de plus en plus prégnant ! Que fait-on de tout cela, de l’influence de l’homosexualité sur le terrain des croyances, des émotions et des actes qu’elles suscitent ?

 

Tant que nos contemporains, et en particulier les catholiques, mépriseront les mots de la novlangue (homosexualité-hétérosexualité-homophobie), mépriseront/craindront leur époque, ignoreront les raisonnements intellectuels et les logiques émotionnels, de croyance, et amoureuses de leurs contemporains, tant qu’ils considèreront qu’employer les termes « homosexualité », « hétérosexualité », « homophobie » et « transphobie » revient à pactiser avec le mal et à rentrer dans le jeu qu’ils dénoncent, nous n’avancerons pas. Le sens profond de la sexualité et de l’Église ne sera pas compris ni accueilli. Or il est tout à fait possible et même bénéfique de parler du grand phénomène social qu’est devenu l’homosexualité sans le justifier et sans endoctriner personne. Au contraire : c’est en le traitant bien qu’on ira vraiment vers l’autre, le prochain.
 

Le problème n’est pas d’aborder (y compris avec les jeunes) la question de l’homosexualité ou de l’homophobie, mais du comment on les aborde. Si on ne justifie aucune « identité » homo ni aucun « amour » homo, si on sort du jugement des personnes et de l’insulte pour s’attacher aux actes, il n’y a aucun problème à parler ouvertement d’homosexualité. Mieux : nos jeunes ont soif de comprendre ce qui leur est montré comme de l’amour, de la sexualité, de l’identité, de la diversité ou au contraire comme de la discrimination et comme le mal. Si nous ne les rejoignons pas dans leurs mots et leurs croyances, ils vont se dire que l’Église n’aime pas, est déconnectée des réalités de son temps et des gens, qu’Elle ne les écoute pas et ne les accueille pas.
 

 

Tant que les catholiques pensent que l’important, c’est de « dire la vérité vraie » et d’« avoir raison », et non de dire la Vérité-Charité, la vérité telle qu’elle est crue vraie, et non d’aimer les personnes et de les rejoindre dans leurs mots à elles, ils agissent en pharisiens intellectualistes ou provocateurs (cf. le cas du bus Hazte Oír) qui emploient les méthodes du monde et les arguments du monde (« la liberté d’expression », « l’idéologie », « l’égalité », « le droit », « les discriminations », « la faute aux médias », etc.).

 

Pour mon premier papier au Forum Libertas, je tenais donc à dire que je ne défends pas la liberté d’expression (c’est qui, d’ailleurs, « Expression » ?) ni une vérité académique. La seule liberté qui m’intéresse, c’est la liberté de Jésus, c’est-à-dire la liberté reliée à Sa Vérité aimante.

CashInvestigation et la soumission râleuse de nos évêques

Nos évêques n’ont toujours pas compris que la pédophilie était un prétexte pour faire du chantage sur d’autres choses (et sur l’homosexualité en 1ère ligne), et que quoi qu’ils fassent concrètement, ce n’est pas tant leurs gentils efforts à s’innocenter ou à accompagner les victimes, ni leur bonne foi et bons arguments à propos de la pédophilie, qui sont finalement recherchés et entendus. Quelle absence de discernement et de vision à long terme !
 

 

Question du jour : « Pourquoi l’Église ne donne pas de consigne de vote ? » ; Idée de réponse : « Parce qu’Elle fait toujours la gueule (… comme toi) ? »
 

Le Secours Catholique soutient une association LGBT pour les migrants, ARDHIS


 

J’apprends que le Secours Catholique (enfin… il n’a de « catholique » que le nom) parraine ARDHIS, un mouvement LGBT d’aide aux « migrants homosexuels victimes de persécutions dans leur pays d’origine ». Il y a même – véridique – des avocats qui conseillent à certains migrants de dire qu’ils sont homos. C’est-y pas merveilleux, la compromission des catholiques vis à vis de l’homosexualité ?

Forum Wahou : encore et toujours la langue-de-bois de la « positivité de la sexualité » dans laquelle s’enlisent les formateurs catholiques français à l’affectivité

Ils ne nous ont pas encore fait : « Le corps (ou la sexualité), Témoin d’une Espérance »… mais ça ne saurait tarder.
 

Avec le Forum Wahou, on retrouve typiquement l’exemple de ce que je dénonce chez les catholiques actuels : le discours langue-de-bois et pseudo dynamique de la POSITIVITÉ DE LA SEXUALITÉ. Les méta-vérités apprises à la Inès de Franclieu, comme je le décris dans mon livre Homosexualité, la Priorité niée (cf. chapitre sur l’affiche VIH de Robert Ménard). Un attachement crispé, maladif et faussement souriant à « la beauté », à « la joie (du don total) », à « la Bonne Nouvelle », à la « complémentarité des sexes », au mot « sexualité » en lui-même… pour ne pas nommer le mal (« homosexualité », « hétérosexualité », « homophobie », « bisexualité », les mots des jeunes de notre temps en somme). Les formateurs catholiques à l’affectivité s’enlisent dans la positive attitude infantilisante, refusent de se mêler à la novlangue, en s’agrippant sous les jupons du Pape Jean-Paul II et sa Théologie du Corps (certains amis prêtres me disent à raison que le rapport de la majorité des catholiques français à la Théologie du Corps est « pornographique » !), en se targuant d’être dans la Vérité vraie, dans le dynamisme de la positivité, de la modernité et de la sacralité corporelle, dans l’énergie du militantisme catho « sans concession » et « Nouvelle Génération », dans la joie de ceux qui ont des gueules de Ressuscités quand ils parlent d’Amour et de Sexualité… alors qu’en réalité, ils ne rejoignent pas le cœur et l’esprit de nos contemporains, bloqués par l’hétérosexualité et l’homosexualité. Ils ont apparemment la bonne réponse, mais ils ne rejoignent pas les gens dans leur système de pensée, affectif et émotionnel, de croyance. Ils ne leur présentent pas les bons témoins, pensant que parler d’homosexualité remplacera les personnes homosexuelles, que parler de sexualité et de différence des sexes remplacera l’étude de l’hétérosexualité et de l’homosexualité. Ils n’ont toujours pas compris que l’hétérosexualité était le vrai nom du Gender. C’est l’hémiplégie de l’humanisme intégral (ou, ce qui revient au même, du spiritualisme intégral). La paralysie intellectuelle et « miséricordieuse ». Par sécurité, par obéissance scolaire à la « Vérité stricte », par peur de verbaliser le mal et les mots qui gênent, par pudibonderie. Combien de temps ce cirque va encore durer ?