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Handicap et la solidarité comme nouveaux Eldorados de l’Antéchrist (l’« Amour énergétique »)


 
 

Voici une nouvelle édition du Journal de l’Antéchrist (avant que celui-ci ne soit un jour télévisé), spéciale « Handicap et la solidarité comme nouveaux Eldorados de l’Antéchrist : l’Amour énergétique ». Vous allez comprendre.
 
 
 

a) Handicap mon amour : le support du chantage antéchristique technologiste

Humanité "restaurée" sous la (bonne) excuse du handicap

Humanité « restaurée » sous la (bonne) excuse du handicap


 

 

En ce moment, le handicap a le vent en poupe (Je n’ai pas dit « les personnes handicapées », et encore moins « toutes les personnes handicapées »… car elles, malheureusement, le Gouvernement Mondial veut s’en débarrasser au plus vite pour établir un « monde parfait », sans souffrance, sans erreurs, sans imperfections, sans limites et sans mort, et finalement sans humanité). Ah ça, les transhumanistes l’aiment, le handicap ! Ils l’applaudissent à fond !… à la veille de le supprimer, et dans le but de l’utiliser comme alibi émotionnel pour imposer à tous les êtres humains la Nouvelle Religion naturelle fondée sur la technologie, l’égalitarisme, la sécurité, la santé, l’amélioration de l’Humain, le progrès, le succès, l’optimisme, le développement personnel, la réalisation de soi grâce aux autres, le dépassement des limites. À l’heure actuelle, aux côtés de l’homosexualité, le handicap rafle tous les concours de télécrochet (Yoann Fréget, Jane Constance, Grégory Lemarchal, Sly, Sophie Vouzelaud, etc.). Sublimation collective de la faille, de la maladie, de la difficulté, de l’épreuve, des obstacles, de la force pour se battre et s’en sortir. Ça a l’air cool et magique, le handicap. C’est la course à la plus grande victime qui émouvra le plus, « fera dresser les poils », donnera une inégalable et incroyable « leçon de vie » à toutes les caméras de télé, et prouvera que finalement tout est possible à partir du moment où on est fidèle à soi-même. C’est le handicap au service de l’individualisme, de la subjectivité personnelle, de la technologie, de l’autonomie, de la détermination, de la volonté humaine.
 

 

Le cas de la chanteuse réunionnaise Jane Constance, adorable aveugle de naissance et grande gagnante de The Voice Kids 2 en 2015 en France, en fournit un excellent exemple : avec toute le respect et le courage qu’on peut attribuer à la jeune fille, il est facile d’entendre dans son discours tout le jargon de l’humanisme intégral antéchristique, avec son cortège de « valeurs », de convictions et de bons sentiments : la grâce, la pureté, la combattivité, la force et la foi, la solidarité, le travail, le naturel, l’espoir, la sincérité, la fragilité, la rage de s’en sortir, l’amitié, le courage de surmonter ses peurs et ses épreuves, etc. Dans ce cadrage spécifique du handicap, on s’appuie uniquement sur ce qui est touchant, émouvant, et on enlève tout ce qui nous confronte aux ambiguïtés du handicap au quotidien et qui ne redore pas la personne handicapée, tout ce qui la rend responsable de sa vie et de la manière dont elle gère son handicap. Ce n’est finalement pas un portrait qui respecte vraiment la liberté et l’identité des personnes handicapées. L’Amour vrai, Lui, s’arrête sur les fragilités qui ne sont pas touchantes et qui sont même impopulaires : les péchés, la bêtise, la souffrance, la révolte, l’agressivité, les crimes, les défauts insupportables, la complicité des « victimes » avec le mal qu’elles portent, les échecs, les impossibilités, etc. L’abord médiatique actuel du handicap, même s’il est embellissant et qu’il place sur un piédestal pendant 15 minutes les personnes souffrant d’une déficience, isole – j’ose le dire – les personnes qu’il prétend honorer. Il les isole sous couvert d’autonomie et en leur faisant miroiter un avenir meilleur et sans leur handicap (donc finalement sans elles !).
 
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C’est ce paradoxe qui m’a frappé quand j’ai entendu il y a trois jours (samedi 26 novembre) l’intervention radiophonique de la scientifique Hélène Dollfuss sur France Info : entre ce qu’elle proposait d’apparemment révolutionnaire/louable (un soulagement de la cécité par la greffe de rétines, qui permettra peut-être dans 20 ans de rendre la vue aux aveugles) et son obsession de « l’autonomie » (elle a répété le mot plusieurs fois), on a de quoi se dire que la solidarité progressiste des scientifiques prend une tourne bien plus isolante et individualiste qu’elle n’en a l’air. On ne veut pas accueillir la personne handicapée pour l’accompagner sur la durée : on veut la libérer de son handicap pour la rendre autonome et la mettre à distance, l’écarter. Sublime paradoxe des bonnes intentions dont l’enfer est pavé… On le constate d’ailleurs avec toutes les ambiguïtés soulevées par le Téléthon ces dernières années.
 
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À l’heure où je vous écris, le handicap devient le grand ambassadeur du transhumanisme, du déni des limites, de la toute-puissance des Super-héros, tous ces mythes progressistes qui paradoxalement s’éloignent des Hommes réels, vulnérables, et même des personnes handicapées qu’ils se proposaient au départ de servir. Le message du Gouvernement Mondial handicapés friendly pourrait se résumer ainsi : l’Homme doit se débrouiller pour être, dans les limites imposées par la vie et surtout celles qu’Il s’imposerait (en refusant les progrès de « sa » science), ce qu’Il veut. Quel programme orgueilleux et bien peu humaniste, en réalité !
 
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Même la plupart des catholiques s’y mettent. En travestissant, au besoin, saint Paul et la BibleQuand je suis faible, c’est alors que je suis fort » 2 Corinthiens 12, 10), ou en se servant de leurs témoins publics ouvertement handicapés pour faire l’éloge des défauts, des handicaps, des fêlures, des imperfections. Le message a l’air évangélique, en plus : tirer partie de sa faiblesse pour devenir plus fort, transformer tout ça en « électricité » (comme le propose Jean-Baptiste Hibon : amour énergétique, quand tu nous tiens…), après tout, pourquoi pas. On a envie de signer en bas, de sourire à la vie face à tant de vulnérabilité joyeuse. Et effectivement, ce message devient vraiment magnifique si et seulement s’il est vraiment pratiqué et enduré dans la Croix et le Réel, dans la rencontre sur la durée, s’il est vécu dans l’annonce explicite et impopulaire du Christ. Mais pour lui-même, et sans le Christ, il se perd dans les oubliettes du souhait humain d’immanence, un souhait détestablement égoïste en même temps qu’émouvant. La personne handicapée, c’est vraiment la proie facile du bobo. Je connais quelques « catholiques » qui, avant de claquer (définitivement ?) la porte de l’Église, sont passés par le sas de l’engagement à l’Arche de Jean Vanier (structure d’accueil catholique des personnes handicapées), pour se trouver une excuse de bien juger ensuite les soi-disant « embourgeoisement » et « inactivité » des catholiques réguliers « valides » et se justifier de trouver la véritable Église hors de l’Institution !
 
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Les agents bobos du Gouvernement Mondial veulent absolument libérer et soulager les autres (les pauvres, les personnes homosexuelles, les personnes malades, les migrants, les personnes « en situation de handicap ») pour prouver qu’ils sont très bons et capables de s’émouvoir, de se sentir vivants et vibrants, qu’ils aiment l’Homme même quand ils Le tuent. Ils veulent le bien des personnes handicapées sans le faire concrètement, ils se rattrapent en leur écrivant une vie cauchemardesque (exemple avec Vincent Lambert), parce qu’ils projettent sur eux leur propre malheur de les voir ainsi limitées, leur propre libertinage ou impuissance/égoïsme à ne pas chercher à les aider toutes. Mais leur ont-ils demandé leur avis ? Sont-elles aussi malheureuses qu’ils le pensent ? Et aussi heureuses qu’ils l’imaginent quand ils leur mentent sur leurs limites et qu’ils leur promettent d’éradiquer la soi-disant « source de leur mal-être existentiel » ? Certes, elles ne se complaisent pas (toujours) dans leur handicap, auraient souvent préféré ne pas être handicapées. Mais certaines ne demandent pas du tout à être libérées de leur handicap à tout prix (comme par exemple certains aveugles), ne souhaitent pas d’acharnement thérapeutique ni biométrique, ont appris à bien vivre avec ce qu’elles n’ont/n’auraient pas choisi : leur handicap.
 
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Je trouve l’instrumentalisation des personnes fragiles (physiquement et parfois psychologiquement) assez ignoble, même si elle se veut sincère et justicière, même si elle vend parfois du rêve, même si elle ouvre une vitrine pour une visibilité inédite (exemple : Jeux Paralympiques, accueil d’un petit trisomique par des footballeurs professionnels devant les caméras du monde entier, etc.), même si elle permet une forme d’aide et qu’elle fait quelquefois concrètement du bien. « C’est mieux que de ne rien faire » me rétorqueront ceux qui ne voient pas le mal derrière la technologisation universelle que les personnes handicapées endossent à leur insu. Mais qui a laissé croire que le diable n’était pas capable d’émouvoir et de s’émouvoir face à ses proies avant de les écrabouiller ? n’était pas capable de se persuader qu’il aimait ceux que concrètement il déteste et jalouse ?
 

 

Je ne crois pas en cette vénération de la faiblesse pour elle-même, de l’erreur, de la maladie, des imperfections, des signes de péchés. Je la trouve suspecte, car elle prétend remplacer la Force qui transcende la faiblesse/blessure (cette force étant Jésus) par la faiblesse elle-même. Comme si le mal contenait son propre antidote, constituait sa propre solution, avait des vertus aussi bonnes que le Bien qui l’utilise et le dépasse. En défendant ce pseudo « équilibre » entre force du Bien et force du mal (forces dites « équivalentes »), on se trompe de Dieu et on confond le moyen avec le but. C’est du manichéisme pervers et orgueilleux.
 
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En ce moment, je suis saisi par la propagande qui travestit le mal en bien, et qui opère une sorte de hold-up de Jésus, de prise d’otage de tout ce qui est bon, pour l’utiliser comme alibi pour la technologisation du monde et pour imposer entre l’Homme et l’Amour l’interface technologique : la solidarité (Le boboïsme n’est pas autre chose que la croyance que l’Homme pourrait se créer et se sauver par ses propres actes de solidarité), la gratuité (J’ai carrément vu dans la galerie marchande des Halles à Paris des panneaux géants diffusant des publicités du site Welp, sorte de AirBnB du service et de la gratuité : encore un W antéchristique qui traîne), le handicap, la fragilité, l’amour (ça fait maintenant vingt ans que les sites de rencontres amoureuses existent), le bonheur (il serait facilité par la technologie, et même carrément technologique !), l’opposition à cette propagande (On nous fait intégrer la Blockchain en nous donnant l’illusion qu’on s’y soustrait : « Rentrez dans la rébellion » nous invite par exemple E. Leclerc ou les réalisateurs de la « 5e Vague ») et même Jésus, l’Église catholique.
 

Entre lui et les autres, les écrans… Le Pape face à la réalité numérique "engagée"

Entre lui et les autres, les écrans… Le Pape face à la réalité numérique « engagée »


 

Je pense avoir compris une chose très importante en échangeant dernièrement sur la Place de la Bastille avec des protestants qui ont poussé des hauts cris quand j’ai sorti de la poche de mon manteau ma grosse Croix du Christ : il existe une forte tendance, chez les bobos cathos gauchistes protestantisants et les bobos cathos gauchistes ou d’extrême droite (cf. les codes 38 et 39 de mon livre Les Bobos en Vérité), à rejeter la réalité de la Croix (même si intellectuellement et spirituellement, ils n’ignorent pas que Jésus est mort sur la Croix ; et même si certains arborent la Croix en label). À la fois ils ne parlent que de Résurrection, à la fois ils considèrent que le mal ou la souffrance n’existe pas sous prétexte qu’il/elle ne devrait pas exister. Je retrouve vraiment cela dans le témoignage d’une personne handicapée internationalement très connue, l’Australien Nick Vujicic, qui incarne la possibilité/la chance de s’en sortir au-delà de l’imaginable et de l’handicap, et surtout « grâce à Jésus ».
 

 

Pas de bol pour lui : il est porteur d’un handicap qu’il n’a pas encore identifié (car il s’agit d’un handicap spirituel), et qui certainement fait plus de ravages en lui et sur les autres que son handicap physique de naissance qui l’a privé de ses mains et jambes. Je veux parler du protestantisme. Se couper des sacrements de l’Église Catholique (l’Eucharistie, la confession, le sacrement de l’ordre, la vénération de la Vierge Marie, etc.), ce n’est pas un petit manque ! Ce n’est pas un petit handicap ! Nick Vujicic incarne pour moi – et là, je ne parle pas de sa personne, infiniment aimable, mais bien de son attitude et de ses paroles – exactement ce que fait le Gouvernement Mondial avec le handicap (cf. le décor plein de cubes derrière lequel Nick parle, ainsi que le fond musical New Age à la fin de la vidéo ci-dessus), à savoir un stand-up humoristique à l’américaine, pêchu, émouvant et spiritualiste, en l’honneur d’un narcissisme insoupçonnable puisque ce dernier se fait appeler « Dieu », « fragilité », « humilité », « victoire surnaturelle sur le handicap », et qu’il revêt objectivement et corporellement l’apparence d’une limite physique impressionnante et incontestable.
 

Dans les shows de Vujivic, il est beaucoup question de « Jésus », de sa Puissance, de la Résurrection, de l’Amour qu’il porte à chacun au cœur de ses fragilités… mais il n’est pas du tout fait mention de la Croix et du péché. C’est la popularité qui est recherchée, la récolte de « Amen », d’assentiments et d’« Alléluia » automatisés ponctuant les fins de phrases qui est visée. Mais le péché n’est pas abordé de manière concrète et personnelle. Vujivic veut à tout prix prouver aux yeux du monde sa coolitude, prouver le désintérêt personnel qu’il trouve à sa démarche de témoignage public, et même son désintérêt personnel par rapport à son handicap (sans doute ne veut-il pas être soupçonné de faire de ce dernier un business pour se mettre en avant)… mais il fait tellement de bruit pour s’effacer qu’il ne s’efface finalement pas. Il nous parle sans arrêt d’humilité et du Christ. Mais concrètement, l’humiliation, il la fuit. Il aborde le mal qu’on lui a fait et qui l’a fait souffrir, le mal qu’il porte encore et qu’il n’a pas choisi. Mais il ne parle pas du mal qu’il fait ou qu’on lui fait présentement. Il ne prend pas le risque de nommer les maux universels plus ambigus qui lui feraient perdre son audience. C’est toujours plus facile de déclarer victorieusement « Le mal, c’est pas bien, et je lui fais la nique grâce à Jésus ! » que « Le mal, c’est ça. Et je le fais encore. » C’est déjà bien, me direz-vous, d’avoir un message d’espoir positif sur la grandeur de Jésus par nos faiblesses et ce que nous sommes (il m’est arrivé de tenir ce discours positif et encourageant à propos de l’homosexualité aussi). Mais plus grand est le témoin qui parle des péchés plutôt que des signes de péché, plus grand est le pécheur qui dit son péché et sa difficulté à pardonner, que celui qui parle des péchés qu’on lui a faits, du handicap qu’il « subit » et des maux qu’il porte involontairement. C’est facile de pardonner à celui qui nous a fait du mal, ou d’émouvoir sur des choses qu’on n’a pas choisies (par exemple le handicap) et qu’on nous a faites ; c’est beaucoup plus difficile de reconnaître ses torts et le mal qu’on a choisi. C’est dur de porter l’infamie de la Croix, l’impopularité de la Croix et du discours de Vérité, de porter la Croix qui divise et qui ne brille pas, Celle qui inquiète et fait honte ou fait douter, Celle qui nous fait passer pour un fou ou un psychopathe ou un gars pas saint, Celle qui n’émeut pas et n’amuse pas. La sainteté, c’est humainement minable et mortel, ne le perdons pas de vue.
 

Dans le discours de Vujivic qui (et je m’en réjouis) ramène sans doute des gens à Jésus (mais est-ce le bon Jésus ? c’est là toute la question…), je n’entends aucune crainte de Dieu. J’entends au contraire une inquiétante assurance de son propre Salut. Où est l’humilité là-dedans ? On peut espérer, on peut croire et placer son Espérance en son Salut. Je ne dis pas le contraire. Mais qu’en savons-nous ? Est-ce nous qui décidons d’être sauvés ? Non. C’est Jésus (même si les protestants, contrairement aux catholiques, sont convaincus qu’ils sont davantage sauvés par leur foi et leur conviction d’être sauvés par Jésus que par Jésus Lui-même : un comble !). Moi, personnellement, je tremble et je continue de trembler. Je suis terrorisé à l’idée d’aller en enfer. Et je connais trop mes péchés, mes incohérences, mes contradictions, ma fausse humilité, pour accepter qu’on me dise saint ou prophète. Sans fausse humilité, je réponds aux rares qui s’emballent sur mon cas personnel : « Mais de quel droit vous me tressez une couronne de saint ?? Seul Jésus connaît mon cœur et sera à même de le juger. Seul Dieu dit qui est saint ou pas ! » Moi, je n’en ai rien à faire que vous me croyez saint. Si jamais c’est le cas, je ne veux l’entendre que de Jésus !
 

Vujivic raconte également les miracles qu’il a opérés par sa prière. Certes, il conclut, « à la évangélistes », que « tous les honneurs vont à Dieu »… mais le problème, c’est que « Dieu » est le nom qu’il donne inconsciemment à ses prières. Et pour couronner le tout, il se permet de prédire ce que Dieu va faire pour les autres, et parle de Lui au futur. À mon avis, parier sur l’efficacité humaine de Jésus est typiquement protestant. La Croix et le fait que Jésus ait été identifié au péché à travers Elle, ça échappe complètement aux évangélistes et à leurs télévangélistes. Cet éloignement de la réalité de la Croix et de l’indignité peu bling-bling de la Croix de Jésus vient certainement du fait que les protestants, en ayant enlevé tous les crucifix de leurs lieux de culte, n’ont plus l’occasion de contempler le sens profond de la honte du supplice de leur Roi, de notre Roi. Et pour le coup, beaucoup de témoins évangélistes, dont la vie a l’air édifiante et courageuse car elle semble souffrante et brillamment joyeuse à la fois, se transforment en publicistes de Jésus et passent à côté des versets bibliques qui démasqueraient leur arrivisme : « Plusieurs viendront sous mon nom, disant : ‘C’est moi qui suis le Christ’. Et ils séduiront beaucoup de gens. » (Mt 24, 5) ou bien « Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c’est ainsi qu’agissaient leurs pères à l’égard des faux prophètes ! » (Luc 6, 26) ou encore « Tu n’invoqueras pas le Nom du Seigneur ton Dieu en vain ; car le Seigneur ne laisse pas impuni celui qui invoque Son nom en vain. » (1 Rois 18).
 

La sainteté, je crois, c’est renoncer à la renommée, c’est accepter d’être impopulaire (sans le chercher et sans se rendre détestable) au nom du Christ et à cause de ce qu’Il nous fait dire, c’est même consentir à recevoir un diplôme de « faux saint », de « menteur », de « fou diabolique » et d’« imposteur (la pancarte INRI sur la gueule, la couronne d’épines sur la tête) de la part des athées et des « catholiques » pharisiens suite à leurs faux témoignages. Chez les personnes handicapées physiques connues (et pas que protestantes) ou bien chez les personnes souffrantes médiatisées (maladie, combats, histoire personnelle et familiale éprouvée, etc.), il y en a actuellement peu qui soient impopulaires. Personnellement, je n’en connais pas. Il y en a en revanche beaucoup qui sont « populairement impopulaires », « populairement incorrectes » ; elles disent des vérités parfois christiques, mais pas celles qui les rendraient impopulaires ou qui feraient polémiques. Le handicap doit, selon les critères médiatiques et ecclésiaux, briller, ne pas diviser. Je pense qu’il s’agit là d’une atteinte qui est faite à l’ensemble des personnes handicapées, et qu’il faut nous méfier de l’handicap en tant que vitrine du Gouvernement Mondial, et même en tant que vitrine de « Miséricorde catholique ».
 

Actuellement, le handicap sert d'alibi à la percée du digital (prothèse, puce, etc.)

Actuellement, le handicap sert d’alibi à la percée du digital (prothèse, puce, etc.)


 
 
 

b) Le phénomène David Laroche : la dictature de l’optimisme et de l’amour énergétique

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Noachisme et Handicap

Noachisme et Handicap


 

En lien avec l’idolâtrie antéchristique et bobo pour le handicap (ce n’est pas un hasard que Jean-Baptiste Hibon soit d’ailleurs tombé dans le panneau : il n’est jamais facile d’admettre qu’on a pu exploiter son propre handicap et sa propre foi ; et Jean-Baptiste a comme par hasard refuser de lire mon livre sur les bobos), je voulais m’arrêter sur un cas d’école de l’humanisme intégral du Gouvernement Mondial : les conférences et vidéos de David Laroche. Laroche est un jeune blond apparemment très en vogue sur les réseaux sociaux, et dont le discours positiviste (au double sens de l’adjectif) martèle exactement ce que l’Antéchrist essaie d’imposer à l’Humanité : l’autocréation (et en toile de fond, l’autodestruction) de l’Homme par sa « propre » bonté et volonté.
 

 

Avec David Laroche, on est servis question positive wording de l’humanisme intégral, humaniste intégral qui est le pendant extrême d’un spiritualisme intégral porté par le monisme, le noachisme, le New Age, et par bon nombre de catholiques bobos (gauchistes, fillonistes et surtout d’extrême droite). En résumé, l’humanisme intégral soutient la Religion Naturelle technologiste et une divinité qui n’est plus Jésus mais une fraternité purement humaine et énergétique reliant tous les Hommes (que j’appelle « l’amour énergétique ») ou encore une « chrétienté » identitaire, politisée, culturalisée. Cette « religion » – qui se fait plutôt appelée « foi » les rares fois où elle est nommée – est pensée et organisée par la Franc-Maçonnerie au sens large, et par une frange sédévacantiste (anti-Pape) de l’Église catholique d’autre part. Elle planifie la création, la réalisation, et l’amélioration sans fin de l’Homme par Lui-même.
 
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Le discours positive attitude de David Laroche aligne tous les lieux communs de l’idéologie des Lumières : les valeurs du Christ sans le Christ (la vérité, la charité, le respect, l’espérance, la résurrection, etc.), les deux champs lexicaux de la Franc-Maçonnerie (l’architecture + la lumière), les méta-vérités (c’est-à-dire un « discours sur le vrai » pour ne pas nommer le Vrai, ainsi qu’une succession de lapalissades, d’évidences anthropiques), l’accent sur l’agir ou le faire (on retrouve cette obsession pour l’action identitariste dans le boboïsme : cf. le livre Faire de François Fillon ; le discours sur l’engagement du père Pierre-Hervé Grosjean et sur la transmission du culturel chez François-Xavier Bellamy ; les slogans « dynamiques » d’Emmanuel Macron comme « En marche » et « défi » ; le discours mondial omniprésent sur la création/créativité), la sacralisation sociale du mot « Amour » (et ses dérivés : la charité, la vie, la confiance, la foi, le partage, le faire ensemble, le bien commun, etc.), le primat de la subjectivité individuelle (point de vue, regard, opinion, pensée, volonté, intention, concentration, détermination, perceptions, sentiments, imagination, intuition, etc.). Les pages Facebook intitulées Inside Project – qui portent bien leur nom puisqu’il s’agit d’enfermer l’Homme sur Lui-même en lui faisant croire qu’Il s’ouvre aux autres et au Cosmos – sont un festival de boboïsme transhumaniste. Laroche y étale ses proverbes creux de Maître Yann, à pleurer de naïveté et de volontarisme. Et le pire, c’est que beaucoup de gens plébiscitent. Évidemment : difficile de s’opposer frontalement à l’optimisme (cf. mon code bobo n°9 « Optimisme et espoir » dans mon livre Les Bobos en Vérité) !
 
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Mais derrière l’optimisme de fond, derrière l’altruisme désintéressé affiché, il ne faut pas croire : il y a de la conquête, des dents qui rayent le parquet, de l’égoïsme et très peu d’humilité. Laroche n’est pas du tout là pour aimer : il est là pour dire à chacun d’entre nous (cliniquement, combativement, comme un coach de développement personnel, employé pour « accroître la confiance en soi ») qu’il peut être aimé et qu’il peut aimer… ce qui est bien différent de l’Amour vrai. Il est là pour diffuser au maximum les ondes positives et que ça circule, que ça prolifère, que ça augmente (c’est l’idéologie de l’Humain augmenté) pour nous débarrasser des « énergies négatives » qui sont en nous, pour nous dire que nous sommes tous supers (grâce à nous-mêmes et à notre volonté). Et surtout, il défend l’idée très mégalomaniaque selon laquelle on serait ce qu’on veut (si, bien sûr, on se dépouille de ses peurs, des regards et des clichés, blabli blabla).
 
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Ce n’est pas – et il le dit lui-même – un discours Bisounours. C’est plutôt un discours idéologique et antéchristique (même si lui ne l’identifie pas du tout ainsi). D’ailleurs, sans le savoir, David Laroche édicte quelques grands préceptes du Gouvernement Mondial et de la Franc-Maçonnerie : 1) l’ordre par le chaos (Ordo Ad Chao) ; 2) l’amélioration de l’Humain par Lui-même et avec les autres humains (« Making good men better men » ai-je entendu au 14e Salon maçonnique de Paris) ; 3) la toute-puissance de la potentialité et de la subjectivité humaines sur le Réel et la Transcendance (la règle de Gabor, le physicien hongrois inventeur de l’holographie et Prix Nobel de physique en 1971, c’est « tout ce qui est techniquement faisable doit être réalisé, que cette réalisation soit jugée moralement bonne ou condamnable »). Bref, selon les transhumanistes pro-choix, tout ce qui est possible doit être réalisé, et peu importe l’éthique des moyens. C’est ni plus ni moins l’orgueil de penser pouvoir se créer sa propre vie. Le seul horizon recherché, c’est ÊTRE SOI et ÊTRE FIDÈLE À SOI-MÊME. Je vous laisse admirer la platitude et l’orgueil de cet anthropocentrisme théiste et énergétique (Laroche va jusqu’à parler du « fuel de détermination » et Jean-Baptiste Hibon d’« électricité » de l’âme) :
 
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David Laroche n’est évidemment pas le seul à croire en « l’amour énergétique » (il ne l’appelle pas comme ça, d’ailleurs). Il est l’enfant de son époque et l’un des nombreux faux prophètes zélés qui se multiplient en ce moment. Un mélange de panique enthousiasmée appelant à la mobilisation de l’Humain tout entier (sans le Christ). Dernièrement, j’ai découvert le vidéo-clip de la chanson « Comme avant » de David Hallyday. Dans la même veine musicale que les chansons « de stade » planantes de Coldplay, Pink Floyd, Mylène Farmer, Tom Chaplin, ou des films comme « Tree of Life », mêlant personnification noachide de la Nature, réminiscences d’enfance fantasmée, transhumanisme (la vie après la mort, les NDE – Near Death Experience), angélisme écolo, archéologie et astronomie, ambiance onirique hallucinogène et transcendantale, fin/fusion des temps, aurores boréales, etc.
 

 
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L'impossible qui deviendrait possible d'être impossible

L’impossible qui deviendrait possible d’être impossible


 
Le fameux "Ils ne savaient pas que c'était impossible... et c'est pour ça qu'ils l'ont fait"

Le fameux « Ils ne savaient pas que c’était impossible… et c’est pour ça qu’ils l’ont fait »


 
hedonisme
 
 
 

c) Festival des CathosCons :

 

Je vous donne maintenant quelques nouvelles des pharisiens pseudo « catholiques », car en ce moment, ils sont de sortie, surtout depuis la victoire de leur candidat François Fillon (que les mass médias font passer pour un ultra-conservateur alors qu’il est pro-mariage-gay et pro-Union Civile et donc pro-GPA, et qu’il est aussi progressiste que les autres… et même que le Front National) !
 
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Par exemple, les pourfendeurs des « idéologies » (je rappelle que le propre d’une idéologie, c’est de mettre une idée – même humaniste et même chrétienne – au-dessus de la personne humaine et du Christ qu’elle est censée servir) se félicitent à présent de la réussite de leurs idées : François Fillon puis Luc Châtel parlent de leur « victoire idéologique », les catholiques à la Poisson de leurs « convictions » et de leurs « valeurs », comme au bon vieux temps du fascisme… mais personne ne bronche et ne s’en alarme.
 
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Plus tard, celle qui ressemble à l’archétype de la bobo anar de droite et « catho identitaire » – Valérie Boyer – est défendue comme une prophète simplement parce qu’elle a été attaquée d’avoir porté une Croix du Christ à la télé. Mais quand est-ce que les catholiques vont cesser de prendre Jésus pour un label ? J’entends même des « catholiques » (les mêmes qui déifient la droite, et crachent sur « la gauche » parce qu’ils n’osent pas encore ouvrir les yeux sur la droite) dire, suite aux résultats de la primaire de droite et du centre, que « leurs prières ont été entendues »… Mais ils vivent sur quelle planète, sérieusement ? « Saint Fillon, priez pour nous. » (Prière du #CathoCon)
 
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Par ailleurs, Jean-Pierre Denis a signé dimanche le tweet le plus con du Siècle. Fillon et Juppé étaient au champ…
 
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Sens Commun s’illustre quant à lui par ses formules creuses.
 
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François Huguenin-Maillot et Koz Toujours débouchent la bouteille de la victoire de Fillon aux primaires de la droite et du centre, sans comprendre que Fillon ne portera pas le Christ.
 
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Frigide Barjot (Virginie Tellenne) avoue carrément qu’elle est pour le « mariage gay », et que Fillon, son candidat, est pour aussi, et même qu’il est pour la reconnaissance des « familles homoparentales ». Il y a une semaine, au micro de France Info, le 21 novembre 2016 : « On n’a jamais été contre le mariage gay. Le principe du mariage, c’est-à-dire d’union légale, sociale, en tout droit, en mairie, [pour les couples homosexuels], nous avons même été pour. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai quitté le mouvement [LMPT] quand il a changé de ligne. […] Le principe du mariage [gay], nous y sommes tous favorables, et il ne changera pas. On ne démariera pas. Et François Fillon, comme la majorité des élus de droite sont POUR. Y’a pas de problème avec ça. Y’a que les gens qui prônent l’abrogation qui veulent enlever des droits aux couples. Aujourd’hui, on ne TOUCHE PAS au principe de mariage de la loi. En revanche, l’enfant doit avoir et connaître son père et sa mère biologiques. » ; « Fillon reconnaît la diversité des familles. »
 

Dimanche dernier, Frigide Barjot – c’est plus fort qu’elle – voit une caméra de TF1 et la courtise au passage...

Dimanche dernier, Frigide Barjot – c’est plus fort qu’elle – voit une caméra de TF1 et la courtise au passage…


 

Par ailleurs, je me fais ces derniers temps traîner en procès de diffamation parce que j’explique dès le départ que les gens qui sont derrière la revue d’« écologie intégrale » pseudo papiste Limite ne sont pas catholiques (et je ne dis pas qu’ils ne le seront jamais : il faut toute une vie pour devenir catholique, et c’est donné par grâce de Jésus). Mais pourtant, voici la preuve de ce que je dénonce en image, avec ce tweet d’Eugénie Bastié, « catholique et pro-Pape » quand ça l’arrange.
 
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Enfin, je terminerai par cette mise en garde et cet appel pressant de ma part à lire mes « 247 questions sur l’homosexualité à l’intérieur de l’Église » et à s’armer à propos de l’homosexualité. Les prêtres et cardinaux parlent en ce moment beaucoup de l’avortement (dernièrement, le Cardinal Vingt-Trois et Mgr Pontier) plutôt que d’homosexualité (Mgr Vingt-Trois vient lui aussi de botter en touche par rapport aux affiches de prévention VIH, en soutenant que le problème était les messages des affiches et non les photos de couples homos) : comme au temps de la Loi Taubira, il est toujours plus facile, même si c’est déjà courageux, de se planquer derrière les problématiques natalistes et familialistes (avortement, pédophilie, GPA, enfant, famille…) que d’affronter les problématiques amoureuses (cristallisées par la promotion de « l’amour homo » et des sentiments, et par la loi du « mariage gay »). Mais ce sont pourtant les problématiques amoureuses affectives (« l’amour », « le droit », « la liberté », « l’homosexualité », « l’hétérosexualité », « l’homophobie », « le respect », « la tolérance », etc.) qui remportent largement le plus d’adhésion dans le cœur de nos contemporains et de nos politiques. Et en ce moment, les détracteurs des catholiques sont en train de s’énerver et de préparer, à travers leur incompréhension des Manif Pour Tous (qui en effet n’étaient pas claires et étaient homophobes car elles ont refusé de parler d’homosexualité et d’homophobie), une répression sans précédent contre nous. La colère monte. Je pense notamment à la réaction d’Élizabeth Badinter, à celle de Muriel Robin, mais également un croissant nombre de prêtres catholiques qui viennent me parler en privé de la présomption d’homosexualité sacerdotale qu’ils subissent de plus en plus au quotidien. Et il est vrai que j’entends aujourd’hui énormément de gens anticléricaux (ou qui se disent « athées ») m’assurer que « tous les curés sont gays », comme une évidence. Et c’est logique : les prêtres parlent tellement peu d’homosexualité (ça doit être quasiment le seul sujet dont ils ne parlent pas ; même l’avortement, c’est quelque part plus facile à aborder et à dénoncer, puisqu’il existe le commandement biblique « Tu ne tueras point » sur lequel se « reposer ») que la présomption d’homosexualité généralisée leur reviendra très vite et tacitement en boomerang. Plus encore que « pédophiles » ou « intégristes ». Pour nos détracteurs, il est beaucoup plus ignoble (même si factuellement c’est inversé et disproportionné) de s’être opposé au « mariage gay » et d’avoir défilé à La Manif Pour Tous, que de s’opposer à l’avortement et à la pédophilie. Ça, bon nombre de nos prêtres et cardinaux ne l’ont pas compris. La pédophilie et l’avortement sont les faux nez de l’homosexualité. Et diaboliser le Gender comme le fait le Cardinal Sarah envenime la situation.
 
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d) Autres mini-news du Gouvernement Mondial :

Dernières petites news sur l’Antéchrist et la progression mondiale du prince du mensonge.
 

D’abord Le Grand Journal de Canal + et la prochaine élection de Miss France 2017, qui se mettent au diapason du cube.
 
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Miss Tahiti

Miss Tahiti


 

Ensuite, j’attire votre attention sur le clip « Love Life » de John Mamann, qui collectionne les codes bobos de mon livre les Bobos en Vérité (la nuisette blanche, les banjos et sifflotements, la mer, le vent, la communauté, les barbus, la célébration de la vie et de l’amour, les chapeaux, le fantasme de l’angélisme, l’obsession progressiste d’être « plus fort », Toi + Moi, le road trip, etc.). Question : John Mamann est-il lyonnais ?
 

 

Ça commence par une proposition de fellation… et ça se convertit en Je vous salue Marie

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Hier soir, j’étais sur la route du retour d’une conférence que j’ai donnée au Chapitre Saint-Lazare, à Gomez-le-Château, à 26km de chez moi. Première fois de ma vie que je marchais 52km dans une journée (je sais, je suis fou ^^ : Vous voyez ça avec mes parents). L’intérêt de la marche à pieds – même si je suis tout courbaturé aujourd’hui – c’est qu’il se passe des événements qui n’auraient jamais pu se produire autrement. Comme par exemple hier !
 

J’étais à hauteur de Palaiseau. La nuit était déjà tombée. Et là, alors que je filais droit, il y a eu un jeune homme qui, de loin, m’a accosté et m’a demandé l’heure. J’ai enlevé mes écouteurs pour lui répondre. Et lorsque je m’apprêtais à poursuivre ma route, il a enchaîné sur une autre phrase, cette fois flatteuse : « Je te trouve très mignon. » Sur le coup, son culot monumental m’a fait sourire autant qu’il m’a sidéré. Je me suis dit en moi-même : « Houla… Ça y est.. Je suis tombé dans un piège. Je me suis fait eu… »). Devant moi se présentaient deux possibilités : soit je ne me mettais pas en danger et j’ignorais l’avance en traçant tout droit, soit j’allais à la rencontre de ce frère jumeau d’homosexualité qui m’était donné tout en lui montrant bien ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. J’ai choisi la deuxième option, en prenant le risque dans les premières secondes de lui donner à croire que je signais pour l’aventure sexuelle…
 

Face à lui, en tête à tête, un mini vertige de tentation m’a d’ailleurs pris quand j’ai senti que je lui plaisais, qu’il me plaisait aussi (un gitan ibérique de 30 ans, y’a pire, comme spectacle…), que la situation pouvait basculer « cul » en un rien de temps. Mais très vite, en échangeant un peu, la paix et la réalité se sont installées/imposées. L’amitié aussi. Lui-même a compris que je ne ferais pas comme la plupart des mecs qui s’arrêtent. Et ça l’a surpris que, pour une fois, il y ait un gars qui lui accorde de l’intérêt, qui lui réponde sans en profiter pour se faire sucer.
 

Je lui ai demandé son prénom. Après un moment d’hésitation qui sentait le traquenard, il m’a dit : « David ». Je lui expliqué d’où je venais, que j’étais catholique (il m’a répondu que « lui aussi »), que je venais de donner une conférence sur l’homosexualité à des jeunes catholiques, que j’étais à mi-parcours de mon chemin retour. Lui m’a révélé qu’il n’avait pas de travail, qu’il ne savait ni lire ni écrire, qu’il était gitan, qu’il avait des enfants mais que ça ne l’empêchait pas de vivre activement son homosexualité en cachette à travers des aventures furtives avec des passants (j’ai halluciné de découvrir le nombre d’hommes – même mariés – qui avaient accepté ses propositions et ses plans cul furtifs).
 

Au départ, son regard fuyant se transformait en rayon laser de prédateur, soit posé sur moi, soit posé sur les rares mecs qui passaient devant nous. Lui-même m’a parlé d’une « faim » qui le tenaillait, qui le rendait incontrôlable et qui le poussait à draguer tout ce qui se présentait. Mais assez vite, on s’est assis sur un muret, et ses regards diaboliques se sont arrêtés. Il m’a avoué ne pas avoir choisi du tout d’être homosexuel, que c’était depuis l’enfance, et qu’il ne pouvait pas vivre son homosexualité au grand jour car son père et son frère se montraient particulièrement homophobes à son égard.
 

Il parlait un bon français malgré son illettrisme, mais je me suis efforcé à faire des phrases simples quand même. Je lui ai dit qu’en vivant son homosexualité sous la forme d’une prostitution gratuite, en étant la marionnette de ses appétits sexuels, et sans l’amitié, il n’était pas libre. Il a acquiescé, et a rajouté qu’il n’avait en réalité aucun ami. Je lui ai demandé quel était son vrai prénom : ça l’a fait rire d’avoir été démasqué dans son mensonge, et il m’a dévoilé sa véritable identité (« B. »). Je lui ai donné mes coordonnées pour qu’on puisse se revoir. S’il me recontacte, je suis même prêt à faire venir mes amis homos parisiens à Palaiseau (car B. ne vient jamais à la capitale et ne prend pas les transports en commun), dans un endroit neutre et gratuit, pour qu’il puisse se faire des vrais amis sans avoir à cacher son homosexualité, dans une ambiance fraternelle.
 

Comme le groupe de jeunes du Chapitre Saint-Lazare m’a donné, pour me remercier de mon intervention de l’après-midi, une bouteille de champagne, je l’ai offerte à B.. Un cadeau pas si crucifiant que ça pour moi, car d’une part je ne bois pas, d’autre part je me la trimbalais péniblement dans mon sac et elle me tuait le dos (même si je comptais quand même la garder pour moi afin de faire plaisir à mon papa). Il était hyper content que je lui offre ça, et sans arrière-pensée. On s’est dit qu’il allait pouvoir la partager avec quelqu’un de seul ou qui, comme lui, n’avait pas d’amis ; et qu’il allait inventer le mensonge d’expliquer qu’il l’avait trouvée quelque part où quelqu’un l’aurait oubliée. Il a regretté de ne pas avoir de voiture pour me rapprocher de Paris.
 

Je lui ai dit combien j’étais heureux qu’il m’ait arrêté sur mon chemin, et que son initiative était sûrement un cadeau de saint Antoine de Padoue et de Jésus. Il a voulu me montrer qu’il connaissait saint Antoine car il n’ignorait pas que c’était lui qui aidait à retrouver les objets perdus. Il m’a aussi demandé ce que je portais autour du cou. Je lui ai donc montré d’abord ce que j’appelle ma « tringle à rideaux » (= ma grosse médaille de saint Antoine de Padoue), puis mon scapulaire de saint Michel Archange. Il m’a aussi prouvé qu’il connaissait la puissance de saint Michel. Et ce n’était pas pour me faire plaisir ni pour me draguer. Il n’aurait pas pu l’inventer. Et puis, fait encore plus incroyable aux vues de la configuration initiale de la rencontre : nous avons même récité un Je vous salue Marie. Je lui ai d’abord demandé s’il le savait par cœur et si ça lui disait qu’on en récite un ensemble, en action de grâce pour notre rencontre : j’ai vu qu’il bredouillait un salve approximatif (mais pas si mal que ça, au final), et que ça lui faisait plaisir ! Ensuite, on l’a répété tous les deux.
 

J’ai repris mon sac en bandoulière. Et en guise d’au revoir, B. m’a révélé un secret intime, ni utile pour embellir une rencontre déjà belle, ni crédible, mais tellement gratuit que du coup je l’ai cru. Il m’a dit qu’il avait des visions, et que je faisais partie de l’une d’elles. Il m’avait donc, sans me connaître, déjà vu avant. Même si ce n’est pas vrai, ça m’a montré qu’il associait spontanément notre rencontre à un fait divin. Alors ça m’a fait plaisir. Et si c’est vrai, ça m’a encore plus fait plaisir d’être intégré au plan de Dieu et à une vision béatifique.

Fillon marche sur les eaux

Alors là, je tombe des nues… Les #CathosCons ont encore frappé lol! Je reçois à l’instant un mail, avec un appel (sérieux) à voter Fillon, et promettant à ce dernier une victoire christique dimanche prochain (Fillon marchera sur les eaux, comme l’Évangile du jour). Rien n’arrête les #CathosCons LMPT. Sachez-le.
 
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(Au fait, comme moi je suis un #CathoMalade, je préviens aussi mes aimables contacts Facebook – enfin, ceux qui restent… – que si je vois qu’ils soutiennent SarkoFion, c’est également EXIT de ma liste. Il faut savoir choisir son camp)

L’Aide précieuse des francs-maçons (Il est urgent que nous, catholiques, nous laissions enseigner par eux : ils nous conduisent à la sainteté et décrivent mieux que personne l’Antéchrist)

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a) Un plaisir de les rencontrer :

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En me rendant au 14e Salon maçonnique du Livre le week-end dernier (19-20 novembre 2016 à Paris), qui est un événement annuel faisant office de Grandes Assises inter-obédientielles des Loges maçonnes françaises, je dois vous avouer que je ne pensais pas me sentir aussi à l’aise, aussi bien accueilli, ni tomber sur des personnes aussi cordiales et parfois brillantes intellectuellement, loin des clichés diabolisants sur la Franc-Maçonnerie. J’ai vraiment passé deux jours agréables. Pas au point de devenir maçon (loin de là). Mais j’en suis ressorti au moins avec l’envie de revoir certaines personnes pour poursuivre l’échange. J’ai été en particulier ébloui par la finesse et la gentillesse de quatre francs-maçons, qui ne ressemblent en rien à des individus manipulés et manipulateurs (même si, au fond, ils le sont, comme nous tous parfois) : Lénaïc (d’une obédience maçonne multi-spiritualiste, la GLISRU, Grande Loge Indépendante et Souveraine des Rites Unis), Alain Roussel (un franc-maçon ressemblant à un pasteur écossais du XVIIIe siècle), Éric Giacometti (romancier et « profane », c’est-à-dire non-officiellement-franc-maçon) et Jean-Marc Pétillot (ancien Grand Maître de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra). Je ferai un focus sur certains d’entre eux en cours d’article.
 
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Pendant ces deux journées, j’ai appris à démystifier un peu plus la Franc-Maçonnerie, à comprendre que je me trouvais face à des personnes plutôt qu’à un Système, ou un appareil institutionnel, ou une confrérie secrète malveillante et sciemment déconstructrice. J’ai appris à respecter ce que j’entendais, à écouter (même s’il me reste encore beaucoup à apprendre), à comprendre la sincérité des francs-maçons, souvent blessés par les caricatures qui sont faites d’eux et qui se méprennent autant sur leurs intentions que sur la portée de leurs actions (même si mon propos ne vise pas à édulcorer ni innocenter la gravité de cette portée). Beaucoup d’entre eux soulignent d’ailleurs la fraternité réelle, la bulle d’oxygène, d’écoute et de dialogue constructif, l’apaisement et la confiance en soi retrouvée, le soutien, le grandissement intellectuel et spirituel, l’enrichissement et l’ouverture, la méthode de travail, qu’ils expérimentent vraiment dans leur loge. Et rien qu’en entendant par exemple Jean-Marc Pétillot, ancien Grand Maître, je me dis qu’on est loin du discours orgueilleux, mégalomaniaque, relativiste, libertaire et gauchiste qu’on pouvait attendre logiquement de l’humanisme franc-maçon : « Il y a des limites à la tolérance. » ; « Nous sommes tous plus ou moins profanes. » ; « Il existe des intégristes de la Franc-Maçonnerie. » ; etc. Je peux en témoigner : il y a de l’auto-critique, de la réflexion profonde, de la nuance, de l’humilité et de la remise en question, au sein de la Franc-Maçonnerie. L’ouverture et la construction ne sont pas que des vœux « pieux ».
 

Table ronde "Le Graal, une quête intemporelle" (lumière rouge éclairant tous les plateaux), avec Jacques Varenne et Éric Giacometti

Table ronde « Le Graal, une quête intemporelle » (lumière rouge éclairant tous les plateaux), avec Jacques Varenne et Éric Giacometti


 

Et franchement, le peu que j’en ai vu, je les crois sincères, je les crois de bonne foi… même si leur foi n’est pas bonne car elle est anthropocentrée (c’est l’Homme qui se fait Dieu), libertaire (ils n’ont que le mot « liberté » à la bouche), individualiste (c’est l’introspection et le travail sur soi qui priment, et qui parfois éventuellement se partagent, s’altruisent et s’universalisent, mais ce sera dans un deuxième temps : la Franc-Maçonnerie, c’est vraiment l’individualisme de masse), productiviste et actionnelle (tout est centré sur l’agir, le travail, la construction et le développement personnel), évaporée (les maçons insistent sans arrêt sur les mythes, le questionnement sans but, le « processus », l’« évolution », l’« ouverture », le perfectionnement de soi, la « transformation » : que des concepts éthérés), sans véritable amour (c’est juste de l’humanisme, du progressisme, et de l’altruisme d’« amélioration de soi »), sans véritable foi (car le doute est absolutisé, le questionnement est recherché pour lui-même, et la Vérité unique en Jésus est complètement bannie).
 
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En gros, la maçonnerie est un RATIONALISME SPIRITUALISTE SANS JÉSUS. Et tous ses membres sont prisonniers de cet inextricable binarisme sans fond, sans Incarnation, sans l’Amour en Personne (= Jésus). Ils s’emmêlent perpétuellement les pinceaux avec cette réalité antinomique qu’est le rationalisme spiritualiste déchristianisé, c’est-à-dire une idéologie des « moyens qui sont devenus des buts qui ne s’assument pas comme buts ». Une chrétienté sans le Christ.
 

Modern Talking, Brothers Louie (Bon, ok... Jacques Varenne et Éric Giacometti)

Modern Talking, Brothers Louie (Bon, ok… Jacques Varenne et Éric Giacometti)


 

Par exemple, ils passent leur temps à dire qu’ils sont francs-maçons mais pas vraiment francs-maçons (C’est typiquement homosexuel, comme fonctionnement, soit dit en passant). Le jeu taquin de jumeaux siamois faussement opposés qu’interprètent publiquement Jacques Varenne – ouvertement franc-maçon – et Éric Giacometti – qui feint de ne pas l’être – (les deux pères de la saga romanesque des Marcas) en fournit la parfaite illustration. L’un se dit ironiquement « dans l’ombre », l’autre « dans la lumière », l’un dans l’ignorance, l’autre éclairé par la science gnostique, pour cacher qu’ils sont tous les deux dans le gris, donc finalement dans l’ombre. J’ai compris grâce à leur petit manège de francs-maçons-qui-ne-s’assument-pas-et-qui-s’assument-trop qu’être « initié » en Franc-Maçonnerie ou pas n’avait que peu d’importance : c’est l’adhésion aux idées maçonnes qui prévaut et qui rend maçon. Giacometti, par dandysme et schizophrénie bobo, refuse le « Système maçon » pour en épouser secrètement toute l’idéologie… comme tout franc-mac, finalement ! Les disciples aveugles du règne de Satan sont, comme lui, divisés contre eux-mêmes. C’est complètement logique. Ils se gargarisent de ne pas savoir ce qu’ils veulent… ou plutôt, ils simulent de ne pas savoir ce qu’ils veulent, et mordent à l’hameçon de leur propre sincérité, parce qu’ils sont au fond terrorisés par la Vérité.
 
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Ça, c’est la facette plus sombre. Mais ce qu’il faut se dire, c’est que le caractère polymorphe, lâche, et de plus en plus aléatoire/optionnel de l’étiquette « franc-maçon » et de l’initiation en Franc-Maçonnerie, permettent beaucoup plus positivement de désenclaver les maçons de leur propre cinéma/structure. La frontière poreuse entre francs-maçons et profanes nous indique que nous pouvons, en étant catholiques, complètement rejoindre les francs-maçons, d’autant plus que nous sommes cernés par les maçons non-officiels, y compris dans nos églises et nos assemblées dominicales ! C’était une belle expérience – que j’aimerais renouveler – que de m’inviter chez les Francs-Maçons officiels : ils sont les premiers étonnés qu’on vienne sur leur territoire, qu’on s’intéresse à eux gratuitement, qu’on ne se méfie pas d’eux et qu’on ne les traite pas comme des pestiférés et des gens dangereux ! Ça m’a touché, leur surprise et leur accueil. Et notre gémellité, nos nombreux points communs, aussi ! De même, j’ai aimé parler leur langue, me prêter à l’exercice de me faire comprendre d’eux sans les heurter et en cachant humoristiquement mon identité et ma recherche. Aoutsu chihila. Je peux maintenant dire que je parle franc-maçon (les rudiments de la langue maçonne, du moins) : Je m’appelle Philippe, j’ai 36 ans, je suis un profane qui a compris que la Franc-Maçonnerie, toutes obédiences confondues, était un rationalisme spiritualiste, refusant l’athéisme mais aussi Jésus-Fils-de-Dieu (pas Jésus en tant que croyance strictement privée, ni même en tant que « pratique extérieure parallèle à la franc-maçonnerie » ou « option comme une autre »). Je vais maintenant m’atteler à expliquer ce paradoxe.
 
 

b) Un athéisme théiste (les francs-maçons sont tous des chrétiens… contrariés) :

Affiche que j'ai trouvée dans la même rue (rue Boyer) que le Salon, quartier on ne peut plus bobo. L'identité humaine réduite à un processus et une transformation spirituelle, c'est tout à fait ça ! C'est exactement la Franc-Maçonnerie

Affiche que j’ai trouvée dans la même rue (rue Boyer) que le Salon, quartier on ne peut plus bobo. L’identité humaine et divine réduite à un processus et une transformation spirituelle, à une chaîne énergétique méliorative sans but, c’est tout à fait ça ! C’est exactement la Franc-Maçonnerie


 

Le rationalisme spiritualiste sans Jésus pousse fatalement les francs-maçons à dire qu’ils croient en Dieu sans y croire, en faisant notamment l’artificielle distinction entre foi et religion (Pour eux, la foi est bonne et respectable tant qu’elle reste une option non imposée et non révélée à tous ; alors que la religion est forcément dogmatique, normative et liberticide), en faisant l’artificielle distinction entre raison et religion (Pour eux, la raison respecte l’individu, alors que la religion le détruit), en faisant l’artificielle distinction entre spiritualité et foi (Certains francs-maçons, peu à l’aise avec la teinte religieuse trop marquée sur les mots « foi » ou « transcendance », leur préfèrent les termes plus scientistes d’« irrationalité » ou d’« imaginaire », voire carrément le silence « laïc »), en faisant l’artificielle distinction entre le Grand Architecte et Jésus (Pour eux, le Grand Architecte ou Dieu n’est pas une personne, mais un symbole), en faisant l’artificielle distinction entre vérités et Vérité (Pour eux, il n’existe que des vérités parcellaires et relatives qui se contredisent et s’empilent indéfiniment les unes sur les autres – sous forme parfois de secrets – pour s’annuler et se nourrir de leur propre annulation), en faisant l’artificielle distinction entre personne et cheminement existentiel (Avec les francs-maçons, l’être humain est perpétuellement confondu avec son processus de croissance, de construction, son travail : il n’est que devenir, faire et penser ; il n’est que fuite en avant et en arrière), en faisant l’artificielle distinction entre personne et symbole (d’où leur iconoclastie anticléricale qui se déporte en fétichisme carnavalesque : les épées, les gants, les armures, des accessoires de ouf !), en faisant l’artificielle distinction entre Histoire et mythes (Pour eux, l’archéologie réactive les mythes et les légendes, et réenchante l’avenir : les mythes occupent une place prépondérante dans la Franc-Maçonnerie, alors que l’Histoire réelle importe peu), en faisant l’artificielle distinction entre imagination et imaginaire (Ils privilégient l’imaginaire, par définition éloigné du Réel et de Jésus, imaginaire qui selon eux peut paradoxalement émaner de la matière, ou plutôt de l’étude de la matière), en faisant l’artificielle distinction entre doute et objet du doute, entre recherche et sacralisation de cette même recherche, en faisant l’artificielle distinction entre déisme et théisme (Alain Roussel explique très bien que dans le déisme, il n’y a pas de relation entre l’Humain et le divin, pas de Providence, tandis que dans le théisme, il y a une relation entre le divin et l’Humain : l’Humain s’emploie à s’accorder avec le divin, notamment par des pratiques telluriques, par des prières, par des invocations et des incantations, en espérant que la divinité interagisse. Roussel regrette d’ailleurs que la frontière entre les deux soit de moins en moins respectée dans la Franc-Maçonnerie), en faisant l’artificielle distinction entre foi et croyance (Pour les francs-maçons, la foi est une « hypothèse confiante », une « perpétuelle recherche et un perpétuel inachèvement », une « quête » sans fin et sans visage… alors que la croyance, du fait d’avoir un but et un seul corps, est forcément dogmatique, fasciste, bouffie d’orgueil et pétrie de « certitudes » dangereuses et prétentieuse. C’est simple : ils ont diabolisé la prétention à la recherche de Vérité unique et universelle qu’est Jésus. À les entendre, il ne s’agit pas de croire mais d’entamer un cheminement. C’est le cheminement en tant que tel qui est devenu tacitement leur dogme invisible, leur dieu. On taille chacun sa propre pierre, et on se regarde avec émotion dedans, comme un miroir embellissant !), en faisant l’artificielle distinction entre chrétienté et catholicisme (Ils « respectent » – comprendre « ignorent/tolèrent » – la première pour mieux nier et singer le second), etc.
 

D’une manière ou d’une autre, à plus ou moins long terme, le rationalisme spiritualiste sans Jésus engage forcément les francs-maçons dans un labyrinthe de contradictions insolubles (insolubles… sauf bien sûr en Jésus). Ces derniers passent leur temps à dire qu’ils sont « rationalistes mais pas que »… car la raison humaine bute très vite sur ses propres limites et convoque à un moment donné la transcendance ; et la fameuse « quête » du maçon appelle d’elle-même à une mission, à un partage de gnoses, à une sortie de soi vers un théisme/déisme (Même Emmanuel Pierrat, le « bouffeur de transcendantalistes », l’avoue !). Autres contradictions flagrantes de leur athéisme théiste : les francs-maçons nous assurent sans arrêt qu’ils sont « discrets » mais pas « secrets » (la nuance est ténue et bien subjective…), qu’ils accueillent officiellement tout le monde sans distinction de classes sociales, d’opinions et de pensées (… sauf ceux qui s’opposent au « mariage gay » et ceux qui leur apparaissent comme une « minorité chez les catholiques » à savoir « les catholiques croyant que leur religion s’inscrit sur le meilleur chemin de Vérité et obéissant aux dogmes d’une Église-Institution préférée et authentifiée comme supérieure aux autres religions »). Autant vous dire que c’est une drôle de conception de l’ouverture, de la tolérance et de la recherche de Vérité… Selon ces dogmatiques de l’adogmatisme, chacun va trouver sa vérité intérieure, sa propre ligne de sagesse, mais elles ne se conjuguent qu’au puriel ! Quels tristesse et isolement, quand on y pense, malgré le vernis de partage des découvertes sur soi qu’ils font en groupe…
 

Maintenant, à nous de comprendre les subtilités de leur foi contradictoire. Loin d’attribuer et de circonscrire ces contradictions à la seule Franc-Maçonnerie, la tentation du repli spiritualo-scientiste nous concerne surtout nous, catholiques. La Franc-Maçonnerie est l’un des reflets possibles et peu souhaitables du catholicisme. C’est la raison pour laquelle il nous est vital de réaliser combien les francs-maçons ont glissé du catholicisme au rationalisme spiritualiste antichristique. Ils doivent nous servir de modèles. Qu’au moins, ils ne chutent pas pour rien et ne nous entraînent pas dans leur chute ! Qu’au moins nos ressemblances nous aident tous, francs-maçons et catholiques, à nous relever ensemble en Jésus !
 

Ce qu’il faut bien comprendre (car c’est tout sauf évident), c’est que les francs-maçons ne rejettent pas le mot « Dieu » ni même la « chrétienté » (et j’oserais dire qu’une part d’eux ne rejette pas le catholicisme et s’imagine l’intégrer harmonieusement). La chrétienté est ontologique à leurs obédiences. Ce fut un peu une découverte pour moi, car j’avais été influencé à croire le contraire, d’une part à cause du visage anticlérical caricatural que les complotistes anti-francs-maçons dépeigne sur internet (Ces hystériques rêvent que les francs-macs soient à tout prix contre nous : connerie monumentale), et d’autre part à cause des nombreuses piques anti-Église-Institution que les francs-maçons, surtout les Français, lancent contre Jésus et contre les catholiques (Pendant cette 14e édition du Salon Maçonnique, Jacques Varenne, Stéphan Hébert, Emmanuel Pierrat, Jean-Michel Ducomte, Laurent Kupferman, entre autres, ne se sont pas privés d’attaquer l’Église). En réalité, ces francs-maçons anticléricaux et anti-transcendance ne connaissent pas leur propre baraque. Ce que je dis est historique. La Franc-Maçonnerie, à la base, au XIIe siècle, est une hérésie chrétienne. Sa souche est chrétienne ! Et aujourd’hui, dans le monde, seuls 3 à 4 % des obédiences maçonnes ne sont pas chrétiennes ! « La maçonnerie chrétienne, c’est non seulement massif mais C’EST la maçonnerie. » m’a dit très calmement une franc-maçonne qui s’auto-proclamait « bibliste », au stand de la loge Renaissance Traditionnelle. Difficile d’être plus explicite !
 

Joseph Macé-Scaron, homosexuel, dans un Temple franc-maçon

Joseph Macé-Scaron, homosexuel, dans un Temple franc-maçon


 

C’est hallucinant de le constater – et ça fait bondir Joseph Macé-Scaron qui hurle au « relativisme religieux » et à la « récupération confessionnelle » dès qu’il entend que sa conscience pensante puisse être liée de près ou de loin à la chrétienté – mais c’est pourtant la vérité. Comme la France, aux côtés de la République Tchèque, est un des pays les plus sécuralisés et laïcards au monde, beaucoup de francs-maçons français sont persuadés que la Franc-Maçonnerie est plus rationaliste et scientiste qu’irrationaliste, spiritualiste et déiste/théiste… mais ils se leurrent. Christianisme et Franc-Maçonnerie sont les deux faces d’une même pièce de monnaie. En particulier dans le monde occidental anglo-saxon et nord-américain (qui forme le gros des troupes francs-maçonnes :on compte 2 300 000 francs-maçons dans le monde, dont 1 300 000 rien qu’aux États-Unis : excusez du peu !), la Franc-Maçonnerie est largement chrétienne, et ne voit aucun inconvénient à marier maçonnerie et christianisme évangéliste – les protestants sont d’ailleurs les pères des premières loges francs-maçonnes historiques – et plus dramatiquement à marier maçonnerie et catholicisme (comme si c’était concrètement possible et souhaitable !) Pour la petite histoire, au Salon, un vieux franc-maçon m’a avoué qu’il était « catholique et franc-maçon », que ça ne « posait aucun problème », et que selon lui, « seuls 10% des catholiques – la frange la plus ‘intégriste’ – trouvaient que Franc-Maçonnerie et catholicisme étaient inconciliables, alors que la grande majorité des catholiques et des prêtres s’en accommodaient très bien », alors… Et pour prendre un autre exemple illustrant parfaitement cette ambivalence chrétienne du rationalisme spiritualiste franc-maçon, lors de sa conférence aux côtés Éric Giacometti, le romancier maçon Jacques Varenne a déclaré publiquement qu’il voulait « déchristianiser le Saint Graal » – la Coupe qui a porté le Sang du Christ – et Lui enlever les « oripeaux d’un mysticisme chrétien qui se L’est accaparé » (il a notamment dénoncé la « christianisation du Graal pendant les Croisades »). Mais là encore, malgré tous ses efforts, il n’est pas arrivé à gommer le christianisme de la Franc-Maçonnerie. Certes, il « laïcise » le Graal. Certes, il Le décrète arbitrairement « non spécifiquement chrétien » pour L’ouvrir à d’autres champs spatiaux-temporels extérieur au christianisme. Certes, il tente de Le disperser dans un universalisme « intemporel », dans un passé et un temps mythiques qui Le désincarnent. À entendre Varenne, le Graal s’étend à « toute quête de soi-même », à tout combat humain inaccessible mais à tenter quand même, il se réduit à une « Puissance archétypale », à un « objet d’imaginaire » qui nous conduirait vers un endroit et un état inénarrables, « forts », impossibles à définir. On est d’accord, c’est du christianisme qui ne s’assume pas lui-même. Mais il n’empêche que Varenne utilise quand même une Relique importante du catholicisme et y reste attaché. Il ne parvient pas à La dépouiller de sa dimension sacrée, transcendante et spirituelle. De sa dimension chrétienne et catholique ! Quoi qu’il en dise !
 

Ce n’est pas une blague. Pendant ces deux jours de Salon, j’ai découvert qu’il existait des maçons qui se définissent comme « biblistes » (exemple : Roger Dachez) voire carrément comme « catholiques » (j’en ai rencontrés plusieurs en vrai… même si j’ai compris qu’ils n’allaient plus à la messe). À la différence des catholiques et des protestants, ils se croient héritiers d’une vérité transmise par l’expérience personnelle rendue ensuite collective, et non d’une vérité révélée par Jésus, son Église, les sacrements et les prêtres. Derrière « la Bible », les francs-maçons n’identifient juste pas une personne, et encore moins Jésus ou une institution ecclésiale. Pour eux, Elle se limite à un corpus de jolies légendes inspirantes pour la raison et l’amélioration de soi, à une modeste contribution au patrimoine de la « sagesse » universelle. Au lieu de nommer « Dieu », ils préfèrent parler de « principe supérieur », de « tradition immémoriale ». Beaucoup de francs-maçons sont capables de se dire à la fois catholiques/chrétiens et « adogmatiques » (= ce qui signifie selon eux qu’ils ne pratiquent pas de rite religieux), à la fois catholiques/chrétiens et « non-croyants » (ils distinguent, comme je l’ai signalé plus haut, « foi » et « croyance »). « Adogmatique… et plus encore ! » insiste par exemple Emmanuel Pierrat, qui estime que « la transcendance n’est pas son affaire » et qui souhaite remplacer celle-ci par le terme « perspective » (Ça ne l’empêche pas de s’adresser à ses masques africains juste avant de s’endormir…). Inconsciemment ou non, les francs-maçons voient la chrétienté comme une source d’inspiration rituelle, une mémoire anhistorique, un ensemble de « valeurs » personnelles, un « symbole », « une force » et une « puissance » qu’ils ne veulent surtout pas nommer et qui émanerait de leur propre « moi/quête/travail/recherches/humanisme/intuition/sensibilité/altruisme libertaire/actions solidaires/réflexions ».
 

Mais malgré cela, les francs-maçons dans leur ensemble, tout cartésiens et « libres penseurs » qu’ils veuillent paraître, sont rattrapés par le mysticisme, l’ésotérisme, les sciences occultes, la magie, l’alchimie, le transhumanisme, l’irrationnel, le transcendant, même si leur rêve d’immanence leur interdit d’en parler. Beaucoup de livres vendus pendant le Salon littéraire prouvent la forte imprégnation de la transcendance dans la Franc-Maçonnerie. Je peux vous citer quelques titres de bouquins que j’ai aperçus çà et là : La Foi d’un franc-maçon de Richard Dupuy, Franc-Maçonnerie et Révélation spirituelle de Jean Bartholo et Claude Gilbert, La Franc-Maçonnerie : une spiritualité vivante de Rémi Boyer, etc. Fuyez le spirituel, il revient au galop ! Et fuyez le Christ : son rejet vous reviendra sous forme d’Antéchrist !
 
 

c) Francs-maçons, précieux prophètes de l’Antéchrist (focus sur Éric Giacometti et Alain Roussel) :

Vous voyez, le gars avec son ordi allumé en bas, adossé au pilier de gauche, eh ben c'est moué (héhé!)

Vous voyez, le gars avec son ordi allumé en bas, adossé au pilier de gauche, eh ben c’est moué (héhé!)


 

Les seuls intervenants du Salon Maçonnique – et c’est la raison pour laquelle ils m’ont davantage intéressés et que je vais maintenant m’y arrêter en conclusion – qui ont osé donner accidentellement à cette force divine un contour personnifié, humano-christique, autrement dit antéchristique, ce sont Alain Roussel – qui m’a parlé des « égrégores » (ces « condensation d’énergies astrales » brillamment décrites par le père bénédictin catholique Verlinde https://www.araigneedudesert.fr/les-egregores-qui-guettent-leglise-catholique/) – et Éric Bertinotti – qui m’a parlé quant à lui des « héros », une sorte de conscience « pas humaine » qui parviendrait à répondre à l’intuition d’un large nombre d’entités raisonnantes humaines.
 

Là où j’ai trouvé ma brève incursion dans le petit monde des francs-maçons vraiment sainte – ce fut pour moi un cadeau de Marie et Jésus, une véritable Révélation, j’ose le dire ! -, c’est que j’ai entendu de la bouche de ceux qui rejettent Jésus et même qui rejettent l’Antéchrist (car les francs-maçons ne croient pas au diable ; ils rejettent le concept d’incarnation, de Vérité révélée, de Dieu-personne, d’anges, et même de mal : leur « Dieu », ce sont leurs idées et les moyens réflexifs pour les atteindre, ce sont l’émotion émanant d’une assemblée réunie par le génie humain et la compréhension émotionnelle/irrationnelle de ce dernier) parler de Jésus et de l’Antéchrist comme nulle part ailleurs (excepté bien sûr dans l’Église catholique), avec une précision bluffante. Face à Éric Giacometti par exemple, je suis resté scotché. Et ce n’était pas sa personne ni même sa personnalité qui m’ont épaté : c’est le fait que Jésus parlait à travers cet homme snob et imbus de sa raison/sa perception !
 

Alors je le dis pas du tout ironiquement ni hypocritement : Nous, catholiques, devons écouter les Francs-Maçons, et de toute urgence. Avec attention et bienveillance. Car ils sont prophètes malgré eux. Ils annoncent à leur insu l’arrivée de l’Antéchrist et décrivent parfaitement son terrain d’atterrissage bobo humain (= la Religion Naturelle) : merci à eux. Nous devons les écouter et partir à leur rencontre. Sans renoncer à notre foi et en la juste croyance que l’Église Catholique et Jésus-Fils-de-Dieu sont les meilleurs chemins de Vérité, sont les personnes incarnant la plénitude de la Grâce. Sans diaboliser non plus nos frères maçons (c’est d’ailleurs l’excellente démarche de Serge Abad-Gallardo, ex-franc-maçon, qui appelle à partir à la rencontre des personnes maçonnes). Les Francs-maçons détiennent sans le savoir une clé capitale de compréhension du terrain rationaliste-spiritualiste mondial sur lequel va précisément s’appuyer l’Antéchrist.
 

Sur les étalages des livres en vente, et à côté des Évangiles apocryphes, une B.D. franc-maçonne, Lacrima Christi de Didier Convard et Denis Falque, traite ouvertement de l’Antéchrist

Sur les étalages des livres en vente, et à côté des Évangiles apocryphes, une B.D. franc-maçonne, Lacrima Christi de Didier Convard et Denis Falque, traite ouvertement de l’Antéchrist


 

En outre, chercher à les comprendre et à les écouter nous mettra en lien non pas avec une élite fermée, mais avec le monde entier, avec nous-mêmes, puisque ce qu’il faut bien réaliser, c’est que sont maçons non pas seulement les francs-maçons officiels (très peu nombreux : en France, ils ne sont que 170 000 à tout casser, soit 10% de la totalité des francs-maçons dans le monde), mais tous ceux qui, sans le savoir, en adoptent la foi laïque humaniste déchristianisée (c’est-à-dire énormément de gens non-maçons, énormément d’Éric Giacometti, énormément de musulmans, énormément d’athées, et même énormément de catholiques et de cardinaux corrompus à l’esprit égalitariste du monde). Face à un franc-maçon, en réalité, je me trouve nez à nez avec mon propre pharisaïsme, ma propre tentation de me penser supérieur (à lui !) parce que j’aspire à une transcendance, de me croire auteur et constructeur de mon propre Salut. C’est pourquoi le Franc-Maçon m’aide à être saint.
 

J’ai réalisé que la Vérité catholique sortait de la bouche des francs-maçons en assistant à deux conférences hyper importantes pendant ces deux journées de Salon littéraire : la première, c’était la table ronde du samedi 19 novembre 2016 sur le thème « Le Graal, une quête intemporelle » où participait Éric Giacometti ; la seconde, c’était la table ronde du dimanche 20 intitulée « La Franc-Maçonnerie, Dieu et les religions », où s’est illustré Alain Roussel. Je vais les résumer l’une après l’autre, pour vous expliquer combien Giacometti et Roussel m’ont informé sur l’Antéchrist bien mieux que ne l’auraient fait les catholiques.
 

Éric Giacometti

Éric Giacometti (Parce qu’il le vaut bien)


 

Éric Giacometti, étonnamment, s’est mis en public, à remettre en cause son propre scepticisme d’une part à l’égard de la Franc-Maçonnerie en tant que statut et institution, et d’autre part à l’égard de son propre rationalisme/agnosticisme, en expliquant que ce dernier débouchait malgré tout et irrémédiablement vers un spiritualisme, tout profane et « non-illuminé » qu’il se présentait. Giacometti, c’est vraiment pour moi l’archétype du néo-franc-maçon, de l’athée bobo qui va basculer très vite vers un illuminisme spiritualiste et antéchristique : un homme se croyant suffisamment libre (« la liberté de penser », la « pensée en construction », toutes ces conneries florentpagniennes) et suffisamment rebelle d’adhérer à la croyance franc-maçonne sans en assumer ni le nom ni l’étiquette ni l’appartenance ni la réputation ni l’adhésion ni l’influence toxique. Et son cas est tout à fait signifiant, car je crois en effet que le rationalisme/cartésianisme/humaniste absolutisé constitue le terreau parfait pour l’arrivée d’une entité non-humaine (= l’Antéchrist) et pour l’émergence d’une foi scientiste anti-religieuse, anti-Jésus, fondée sur ce que Giacometti appelle « l’irrationel », « le symbolique » (ou « image archétypale ») et « la science de l’imaginaire » (l’imaginaire étant l’autre nom du mal, comme l’écrivait à juste raison Jean-Paul Sartre). En écoutant soigneusement Giacometti, j’ai halluciné : il nous parlait mot pour mot (sans même s’en rendre compte, et sans le nommer ainsi) de l’Antéchrist ! Il a évoqué devant nous, dans un moment surréaliste, l’existence d’une « force cosmique qui est extérieure à nous et qui nous rendrait humbles » Je le cite : « On ne peut pas tout ramener à l’Homme. Je pense qu’il y a quelque chose qui me dépasse. Cette force, je l’associe aux héros dans l’Histoire, et notamment à la possibilité de l’arrivée de l’un d’eux. Quelqu’un qui surgit comme ça et qui va être en résonnance avec une collectivité, un très grand nombre de personnes. Ces héros-là sont en contact avec une sorte de Conscience universelle. C’est pas humain, ce dont je vous parle. » À l’issue de la table ronde, je suis parti à la recherche de l’orateur pour obtenir un rendez-vous individuel avec lui, pour lui poser des questions sur sa vision des « héros » dont ils parlaient, au départ en pensant cacher mon identité et mon intérêt pour l’Antéchrist. Puis, une fois face à lui (j’ai eu de la chance, car je suis tombé sur Éric Giacometti au moment où il n’était pas accaparé par la foule de lecteurs se pressant autour de lui pour la séance de dédicaces : c’est saint Antoine de Padoue qui a exaucé ma prière et a arrangé le coup !), j’ai finalement tout dévoilé de mes intentions. Le romancier a infirmé mes dires quand je lui ai formulé qu’il prônait un « rationalisme spiritualiste ». Il ne m’a en revanche pas suivi quand j’ai prononcé le mot « Antéchrist » : rien d’étonnant à cela, puisqu’il n’y croit pas, ou bien l’associe à un méchant de dessin animé 100% mauvais et 100% diabolique (alors qu’en réalité, le vrai diable, c’est 99% de bon et 1% de mal). Concernant l’interview particulière, il m’a gentiment fait comprendre qu’il était en phase d’écriture avec son acolyte Jacques Varenne et qu’il allait très prochainement hiberner. Donc elle tombait à l’eau. Néanmoins, notre court entretien individuel improvisé a été fructueux puisque, lorsque j’ai évoqué l’Antéchrist et les « héros » afin qu’il développe sa pensée, Giacometti m’a immédiatement parlé d’« avatars négatifs » et d’« avatars positifs », certes pour caricaturer ce qu’il pensait être l’Antéchrist, mais également pour donner raison à son insu à la Bible d’une part (car saint Jean, dans l’Apocalypse, aborde beaucoup plus l’Antéchrist comme une image de lui-même – il est question d’« image de la Bête » – et comme une virtualité, que comme un être unifié) et pour faire écho d’autre part à ce qu’il appelle une « Puissance archétypale » (Jung parle quant à lui de « monde archétypal »). J’ai donc pu avancer sur ma connaissance de l’Antéchrist qui, pour les gens qui suivront ce prince de lumière, prend plus la forme d’une puissance énergétique lumineuse, d’un symbole, d’un mythe ou d’une légende, d’une illumination, d’une fulgurance massivement intuitive, d’un « état de conscience », d’un « chemin de transcendance », d’une spiritualité, d’un travail sur soi (mais sans relation à Dieu : on reste dans l’immanence, l’illusion d’autonomie) que d’une personne.
 

Alain Roussel

Alain Roussel


 

Le lendemain matin (dimanche), à la table ronde « La Franc-Maçonnerie, Dieu et les religions », en interrogeant Alain Roussel (l’un des pontes francs-maçons les plus ouverts à l’irrationnel et à la spiritualité, et les plus à même de me parler inconsciemment de l’Antéchrist) sur ce qu’il entendait derrière « le Grand Architecte de l’Univers » et derrière le mot « Présence » qu’il a utilisé, j’en ai appris encore davantage sur qui est l’Antéchrist. J’ai osé demander devant tout le monde s’il pensait que le fameux Grand Architecte allait « se manifester un jour ». Je l’ai fait doucement rigoler, ainsi que l’assistance. Pourtant, ma question était loin d’être sotte,, car l’ambivalence crypto-christique de la Franc-Maçonnerie est bien réelle : le fait que les maçons empruntent aux rituels chrétiens, le fait qu’ils œuvrent pour organiser et construire quelque chose, le fait qu’ils parlent parfois d’une « Présence », le fait qu’ils baptisent (pour ceux qui croient encore au « Grand Architecte ») leur Grand Architecte d’« Organisateur », tout cela montre qu’ils se préparent à accueillir quelque chose qui n’a pas forme humaine mais qui a de l’énergie. Le modérateur, Stéphan Hébert, a ri dans sa barbe quand il m’a entendu, en soutenant que, par « Grand Architecte », il s’agissait plutôt d’une abstraction allégorique, d’une sublimation de la pensée humaine, et que « le Grand Architecte, c’est sans doute pas humain. » Quant à Alain Roussel, il m’a rétorqué que le Grand Architecte n’était pas à appréhender en tant que « personne » ni comme un Créateur ex nihilo, mais bien en tant que « Symbole », « puissance », « Présence divine » déshumanisée (il a employé le mot juif kavod), « Gloire ». Je le cite :« La Grand Architecte, on l’approche comme symbole mais on ne le définit pas comme personne. On s’approprie chacun son approche du Grand Architecte. La notion de symbole, on ne peut pas la définir. Le Grand Architecte, c’est un symbole ou une personne. Chaque franc-maçon décide ou non d’adhérer à la Vision anthropique du Grand Architecte » Ça paraît un peu confus, son explication, vue de l’extérieur, mais pourtant, en évoquant un « ressenti du divin », une « reconnaissance de la Présence », Alain Roussel a apporté de l’eau à mon moulin et a mis sans le savoir des mots exacts sur ce que moi j’identifie comme l’Antéchrist. Selon notre « théosophe », l’agnosticisme ou l’athéisme ne suffisent pas et n’ont pas durablement leur place dans la Franc-Maçonnerie : arrive toujours un moment au cours duquel la Franc-maçonnerie se dirigera d’elle-même vers une transcendance (c’est la marche logique de son processus gnostique qui l’exige), vers un esprit sans forme, vers une présence que moi je qualifierais d’« angélique » et « antéchristique ». Un peu plus tard après la conférence, je suis allé enquêter et creuser davantage auprès d’Alain Roussel pour savoir ce que ce vieux sage écossais imaginait sous le vocable de présence. Il m’a répondu ceci, avec une grande douceur et attention paternelles, avec un flegme britannique protestant : « La Présence, c’est de l’ordre du ressenti. Je ne cherche pas à lui donner une définition. » Comme il me voyait insatisfait et curieux, il a fini par cracher le morceau en associant ce qu’il appelle « Présence » au mot « égrégore » : « L’égrégore, a-t-il rajouté, c’est ressentir une entité qui dépasse la somme des individualités d’un groupe. Je ne ressens pas le besoin de définir cet égrégore. » À mon sens, l’égrégore est une émanation énergétique d’un groupe spirituel rejetant Jésus et qui veut faire de son humanisme le remplaçant de Dieu. Quand je me suis permis de reformuler sa notion de « Présence » comme une « personne-processus », Roussel a acquiescé d’un air coquin et entendu : « On peut dire ça comme ça. »

Les affiches de la « honte » : l’homophobie des catholiques contre l’homophobie des gays friendly

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Je n’avais pas pris la parole sur la récente polémique des affiches de prévention Sida/VIH, parce que je n’y voyais pas clair. À présent, je me permets juste de relever la bassesse des débats, chacun des deux camps (progressistes ou traditionnalistes) jouant le même jeu de l’indignation et de la censure/promotion de l’homosexualité/homophobie. Et ce sont toujours les mêmes qu’on n’écoute pas : nous, les personnes homosexuelles.
 

Je suis surtout navré de l’homophobie dans mon propre camp… car eux, les catholiques, ont les moyens intellectuels, de cœur, humains, et spirituels, pour nous sortir du pétrin et nous aider à comprendre l’homosexualité. Mais par orgueil, carriérisme et cupidité, ils cherchent encore à se placer, et étouffent la Vérité.
 

Je suis stupéfait de voir, en les entendant, leur complaisance au sujet de l’homosexualité active et discrète. À les entendre, si on avait montré un couple homo fidèle sur une affiche, ils n’auraient rien trouvé à redire (ça a déjà été le cas à Montpellier pour des affiches de Nouvel An en 2014, même s’il s’agissait d’une initiative isolée, locale, et non nationale). Ils n’assument pas de se positionner sur « l’amour » homo. Ils font de l’homosexualité un non-sujet (« L’infidélité, l’adultère, la différence d’âges, l’impudeur, c’est ça le vrai problème de ces affiches, disent-ils : pas le fait que ce soit deux hommes ») ou une abstraction idéologique lobbyisée (« Le fait de confondre prévention contre le Sida et promotion idéologique LGBT, c’est une instrumentalisation homophobe des personnes homosexuelles »).
 

Autrement dit, les catholiques coupent artificiellement le « milieu homosexuel » en deux : les couples homos publics, instrumentalisés par les médias et la politique, et puis les couples homos discrets, dont il ne faudrait rien dire, et que finalement ils promeuvent (« On met sur le même plan une relation d’amour stable et un ‘coup d’un soir’ ou une relation avec un inconnu… » déclare le maire de Joinville-le-Pont, Olivier Dosne). Ils n’assument pas ce que dit leur Église sur l’homosexualité.
 

L'agenda (avec plein de petits coeurs arc-en-ciel) de la collégienne

L’agenda (avec plein de petits coeurs arc-en-ciel partout) de la collégienne


 

C’est inconsciemment cette couardise, ainsi que cette schizophrénie hypocrite, que les Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem et la plupart des personnes homosexuelles – qui attendent une parole de Vérité sur ce qu’elles vivent, même si une part d’elles la redoutent fortement – dénoncent. Et à raison. Dans les débats, on fait intervenir des Tugdual Derville (qui versent dans l’abstraction manichéenne, en dénonçant une propagande avec un sombre « message politico-idéologique », en faisant de l’homophobie un non-sujet, en réduisant spectaculairement l’homophobie à une insulte et en court-circuitant la richesse de son étude : « L’accusation d’homophobie est immédiatement brandie pour étouffer tout débat sur cette campagne et annihiler la liberté de conscience et d’expression » : il n’a rien compris), des François-Xavier Bellamy (qui déplacent lâchement le problème de l’homosexualité sur celui de l’infidélité ou de la protection de l’enfance : « L’État n’est pas dans son rôle quand il promeut la fragilisation des liens affectifs en valorisant une sexualité sans lendemain» : lui non plus n’a rien compris), et tout un tas d’autres interlocuteurs qui ne sont pas légitimes sur ces questions d’homosexualité. Les catholiques ne laissent toujours pas la place aux personnes homosexuelles catholiques, et c’est attristant. Leur homophobie fragilise à nouveau l’Église.
 

Affiche à Montpellier en 2014

Affiche à Montpellier en 2014


 

S’il est vrai, comme le dit François-Xavier Bellamy, qu’il y a une homophobie d’État subtilement/perversement cachée par une gay friendly attitude « préventive » et « sentimentale », il n’en reste pas moins que son homophobie à lui et à quasiment l’ensemble des catholiques français est elle aussi bien existante, et consiste à étouffer le débat de l’homosexualité et de l’homophobie en prenant médiatiquement la place des personnes homosexuelles, ou en méprisant le mot « homophobie ».
 

Donc entre les deux homophobies – celle des catholiques et celle des gays friendly – (persuadées de ne pas être homophobes), comment on avance ? C’est le dialogue de sourds. Moi, j’ai honte de l’apostasie invisible qui gagne l’Église Catholique en France en ce moment. Quelques journalistes dits « catholiques » se réjouissent déjà du retrait des affiches dans certaines villes, comme s’il s’agissait d’une victoire, alors que tout le monde sait pertinemment que rien ne sert d’arracher la mauvaise herbe si on ne s’occupe pas de la cellule souche (à savoir l’imprégnation de la croyance sociale – surtout chez les jeunes – de « l’amour homo », et l’ignorance bien-intentionnée des gens par rapport à l’homosexualité). Elle repoussera ailleurs.
 

Le Cardinal André Vingt-Trois, sur Twitter, le 25 novembre 2016

Le Cardinal André Vingt-Trois, sur Twitter, le 25 novembre 2016, à qui j’ai répondu : « Faites votre travail et nommez le vrai problème, Monseigneur »

#CathosCons votent #Fillon : ça rime

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Les CathosCons, en votant Fillon (ça marche aussi avec Poisson, cela dit), sont convaincus qu’ils ont voté juste et qu’ils ont outrageusement contourné le Système (alors qu’ils sautent les deux pieds dedans et votent pour un type qui n’abrogera jamais la GPA puisqu’il cautionne l’ « amour homo » et l’Union Civile). Mais dans quel monde vivent ces gens-là?
 
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Voilà où nous entraîne l’homophobie des catholiques.
 

Frigide Barjot, pendant ce temps-là, jubile…
 
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Pendant que les déçus pour Poisson n’ont toujours pas compris non plus que Fillon et Poisson c’était kif-kif.
 
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P.S. : Le nombre de mes contacts Facebook fond comme neige au soleil (il passe en-dessous de la barre des 1600). Mais je n’hésiterai pas à descendre davantage s’il le faut. Il y a des limites à la connerie, à l’aveuglement et à l’apostasie. Choisissez votre camp. Moi, j’ai choisi celui du Coeur de Jésus-Christ (qui, de plus en plus, est en train d’embrasser majoritairement des gens pas officiellement « catholiques », mais au fond, « catholiquement vrais »).

Une belle leçon de mes amis homos

Il est bon de recevoir l’amitié de gars qui sont parfois « mariés homosexuellement », qui sont aux antipodes de tes pratiques et opinions, mais qui font l’effort de t’aimer en connaissance de ta foi, en connaissance de ton blog, malgré tout. C’est une belle leçon, cette confiance au-delà et avec nos différences. Et c’est de toute beauté ! Je suis heureux de revenir à mes premières fraternités homosexuelles, juste avant de mourir.

Quel bordel, mais quel bordel…

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Regardez-les, ces cardinaux « conservateurs » (Card. Walter Brandmüller, Card. Raymond L. Burke, Card. Carlo Caffarra, Card. Joachim Meisner) qui font la morale au Pape (à juste raison sur Amoris Laetitia au sujet de l’adultère) mais qui ne règlent absolument pas le Gender (Caffarra avait refusé de me recevoir quand je me trouvais à Bologne). Quel bordel, mais quel bordel…
 

Pauvre Pape…
 
 
 

P.S. : On a intérêt à s’accrocher au Pape (et pas comme ces catholiques sédévacantistes – Vincent Rouyer, Jeanne Smits, Walter Covens et compagnie – qui lui foutent hystériquement la pression en feignant avec lui le rapprochement, le soutien, et la « supplique filiale » : bande d’hypocrites)
 
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Trump pro-mariage gay

À tous les #CathosCons (et en ce moment, il y en a!) qui ont fêté l’élection de Trump, voilà ce qu’il vient de statuer hier (après avoir laissé miroiter en 2015 l’abrogation) : « Le mariage gay, c’est sans importance parce que c’est déjà réglé. C’est la loi. (…) Et cela me convient. »
 
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Même Frigide Barjot, la complice du Système, avalise Trump. Comme c’est étonnant…
 
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Meeting de Jean-Frédéric Poisson à Issy : Comment ça s’est réellement passé (et ce que l’on ne vous dira jamais)

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Je me suis rendu hier (12 novembre 2016) à Issy-les-Molineaux (près de Paris) pour le meeting du député PCD (Parti Chrétien Démocrate) Jean-Frédéric Poisson, en campagne pour les élections présidentielles française de 2017. J’avais déjà senti le coup venir à des kilomètres, en écrivant sur Twitter le matin-même les « 4 trucs qui a priori clochent dans le discours de Poisson et que je risquais de ré-entendre : 1) Sa défense de la droite ; 2) Sa fausse promesse d’abrogation du ‘mariage gay’ ; 3) Les ‘convictions’ (ça ne signifie rien) ; 4) Sa culturalisation du catholicisme ». Ça n’a pas loupé. J’ai été atterré par le bas niveau des discours, et surtout par la soumission du PCD – qui se croit pourtant rebelle et novateur – à l’idéologie libertaire socialiste. Les « catholiques » français ne sont pas sortis de l’auberge. Pire, ils y entrent et la construisent en s’imaginant à l’extérieur ! C’est effrayant.
 

Perdu au milieu de plein de gens qui me reconnaissaient (et qui me disaient qu’ils étaient d’accord avec moi alors qu’ils ne me soutiennent concrètement jamais : ça relève de la schizophrénie, à ce niveau-là ; beaucoup d’entre eux s’étonnaient même que je ne sois pas sur le podium), perdu au milieu de la bonne bourgeoisie « catholique » de droite, dans un amphithéâtre bondé qui singeait une nouvelle fois l’engagement politique « comme à la télé », face à cette mascarade, j’ai essayé de garder mon calme. Heureusement, le Seigneur Jésus ne m’abandonne jamais, et Il a eu la délicatesse de m’envoyer Vincent de Longueville (que je n’avais jamais rencontré auparavant) pour me tenir compagnie et être ma soupape d’expression et de décompression.
 

Voilà ce qui s’est donc réellement passé pendant ces quatre heures de meeting, et que ses participants ne vous raconteront jamais (car ils sont embrigadés dans leur peur et leur militantisme idéologique anti-Gender qui ne cherche pas à comprendre le Gender).
 
 

b) L’emmerdant, c’est la gnose :

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Avant l’arrivée triomphale de Jean-Frédéric Poisson (avec trompettes et Epic Music grotesques), l’assistance a eu droit à la présentation du candidat présidentiable par 7 intervenants : Franck Margain (conseiller régional d’Île-de-France), Aude Etcheberry (mère de famille), Xavier Moreau (Saint-Cyrien et officier parachutiste domicilié en Russie), Stieneke Van der Graaf (conseillère régionale aux Pays-Bas), Charles Beigbeder (homme d’affaires et homme politique), Xavier Lemoine (maire de Montfermeil) et Marie-Alix Roux (PCD Jeunes).
 

D’abord, c’est Franck Margain qui a ouvert les festivités en essayant de nous acheter d’entrée de jeu avec l’« Espérance » (François Hollande aussi, il parle d’Espérance. Le Front National aussi, il parle d’Espérance. Et même que Juppé cite la Conférence des Évêques de France. Et même que Fillon a prononcé le mot « chrétienté » donc il est avec nous. #FoutageDeGueuleMonumental). Avec un enthousiasme travaillé, il nous casait le mot « Espérance » partout. Oui, vous ne rêvez pas. Il s’agissait bien de Franck Margain, celui qui joue au chrétien devant nous pour draguer l’électorat catho, mais qui, face à Jean-Marc Morandini, au moment où ce dernier lui a demandé « Si notre vie ne nous appartient pas, à qui appartient-elle ? », n’a pas été fichu de répondre autre chose que « Ben… elle appartient… à la Vie… » alors qu’à ce moment-là il n’avait pas d’autre solution de Vérité que de parler de Jésus. Les catholiques sont super bien représentés avec ce vaillant chevalier vitaliste !
 

Ensuite, c’est Aude Etcheberry, la mère de famille catho-mais-qui-ne-l’assume-pas qui a débarqué au micro. Quand je dis que le catholicisme n’est pas assumé par ceux qui sont pourtant censés en être fiers, c’est qu’on peut voir très clairement à leur discours que beaucoup de catholiques s’excusent d’être ce qu’ils sont (avant même qu’on les attaque), et transforment, pour bien paraître aux yeux du monde, leur Église en chapelle fermée ou en étiquette réductrice. « Il n’y a pas un vote catho. Il y a un vote français ! » harangue Madame Etcheberry. Ah bon ? Et en quoi c’est gênant qu’il y ait un vote catholique, puisque catholique signifie « universel » ? Et en quoi le catholicisme ne serait-il pas en plus relié au patriotisme et spécifiquement à la France « Fille aînée de l’Église » ? Aude Etcheberry, avec la bénédiction de toute la salle, a pu diluer tranquillement le catholicisme en citoyenneté républicaine invisible. Et bien sûr, le tout en imitant discrètement le Pape François (qui aux Journées Mondiales de la Jeunesse du Brésil puis de Pologne avait explicitement demandé aux jeunes catholiques de « faire du bruit et de foutre le boxon ») mais sans le nommer : « Faites du bruit ! » Parmi les 7 intervenants, beaucoup ont joué le rôle d’agitateurs, de chauffeurs de salle, au lieu de délivrer un message vrai. Ils se sont appuyés tacitement sur la Doctrine Sociale de l’Eglise, mais sans jamais nommer l’Eglise en réalité (ils se contentent de faire de la « Doctrine Sociale chrétienne »). Le pire, c’est que malgré les apparences, ces locuteurs qui se mettent en avant se servent de Jean-Frédéric Poisson comme d’un objet. Par exemple, Aude Etchevarry l’a d’abord vanté/venté comme un « vote utile ». Puis, « humoristiquement », elle a joué la poissonnière qui vend sa marchandise : « Le 20 novembre, le poisson est à 2 euros. » Derrière toute blague, il y a toujours un fond de Vérité…
 

Après, ce fut au tour du parachutiste français venu de Russie : Xavier Moreau. La caricature vivante du Saint-Cyrien, ou de l’expat’ français élevé dans l’ambiance frondeuse de Poutine. Il tenait le discours de l’intransigeance, de la combattivité… mais il n’y avait rien derrière. Un entraîneur de foot ou un chef militaire encourageant ses troupes aurait pu faire preuve du même volontarisme autoritaire, bête et jusqueboutiste. « Il faut se fonder sur les principes ! » ; « Nous sommes ici pour gagner ! » Pour moi, ces mots sont la preuve de la corruption de notre combat. C’est de la prostitution à l’activisme et à l’autoritarisme. Car le propre du Christ, c’est qu’Il n’a ni le pouvoir économique, ni de force armée militaire humaine à ses côtés.
 

En quatrième position, on a eu droit à la députée Stieneke Van der Graaf, une sorte de Miss Pays-Bas version potiche PCD, et qui, avec son accent étranger, s’est transformée en Jackie Kennedy des pays de l’Est, venue exprès pour défendre « les valeurs chrétiennes » (l’expression qui ne veut strictement rien dire) ainsi qu’un autre truc hyper important qui ne veut pas dire davantage de choses : « la liberté religieuse et la liberté d’expression ». Merci Charlie. Encore un discours libertaire (quasiment identique aux discours libertaires des LGBT) sur fond de victimisation face aux pressions antichrétiennes. Ça valait le coût de faire autant de kilomètres pour ça…
 

Puis est arrivé notre Stéphane Bern version « dandy chrétien révolté », Charles Beigbeder, qui a prôné un catholicisme identitaire et une « chrétienté » (et non le Christ : ça change tout), le retour à la monarchie et au Roi (plutôt qu’au Christ : là aussi, ça change tout), un attachement aux « racines chrétiennes » et aux « valeurs » telles que « la confiance », « la liberté ». Bref, un royalisme de bas étage, mâtiné d’humanisme intégral libertaire ainsi que d’autoritarisme bobo mais version anar de droite (Beigbeder s’est quand même félicité de la « victoire éclatante de Donald Trump aux États-Unis » : Allô les #CathosCons, ici la terre). Il a fait du catholicisme une « question de symbole », pas de personne (Jésus) ni d’institution (l’Église). Par ailleurs, il a été applaudi par la salle du simple fait d’avoir été exclu de l’UMP… alors que pourtant, concrètement, il en a conservé tout le discours et toutes les ambiguïtés. Toujours avec son côté présentateur du Juste Prix (l’étoile qui brille sur la dentition parfaite), le révolutionnaire de salon nous a proposé une présentation de Jean-Frédéric Poisson façon « machine-à-remonter-dans-le-temps » médiévaliste, à la fois pour rire, mais aussi pour le transformer en candidat présidentiel providentiel. Pendant ce meeting, on a entendu tous les jeux de mots et les calembours possibles et imaginables avec Poisson (Beigbeder a même osé la « queue de poisson »… mais vu le public de coincés du cul qui était présent, personne n’a réagi à la blague… alors qu’elle était franchement un peu limite)
 

Beigbeder a cédé sa place à Xavier Lemoine, le maire de Montfermeil, celui qui, de tous les intervenants, avait ma préférence. Son discours a commencé de manière originale et percutante, car c’est le seul qui a esquissé un semblant de remise en question de son propre camp. On a senti planer dès les premières phrases un doute, une appréhension, mais aussi une résonance face à une nécessaire et urgente révision de la manière de pensée du PCD. Malheureusement, c’était trop beau pour être vrai : très vite, l’essai n’a pas été transformé et est tombé à plat dans la démagogie personnaliste, électoraliste et publicitaire, toujours avec ce jargon crypto-papal pas assumé, et pseudo messianique : « Jean-Frédéric Poisson est LA Révélation de cette primaire. » ; « Sa politique est en direction de toutes les périphéries. » ; « Il va à la rencontre des électeurs de la souffrance. » (Pas des personnes homosexuelles, en tous les cas…) ; « Il fait œuvre de liberté, de courage, de charité politique. », « reprendre sa liberté » (Toujours ce fichu discours libertaire avec des expressions qui ne veulent rien dire) ; « C’est tous ensemble que nous reconstruirons la France. » (Phrases creuses à la Sarkozy ou Obama) ; « La cohérence parfaite entre les paroles et les actes, c’est nulle part ailleurs qu’avec Jean-Frédéric Poisson. » (Ça m’étonnerait dans le cas de Poisson : rien que sur le mariage gay, il ne tiendra pas sa promesse, car encore eût-il fallu qu’il parle de l’« amour homo », support idéologique mondial de la Loi Taubira, … et il ne le fera pas sans moi).

Petite anecdote qui a toute sa signifiance. Au moment où Xavier Lemoine a essayé de faire participer le public (assistance pourtant unanimement acquise à Jean-Frédéric Poisson), ce dernier a fait un splendide et pathétique lapsus qui, à lui seul, prouve bien la collaboration inconsciente des votants du PCD avec la pensée unique dominante. En effet, Lemoine a lancé une question qui attendait une franche négation : « Allez-vous choisir d’être utiles au Système ? » (Que veut dire, d’ailleurs, la désignation d’un ennemi nommé « Système » ? Absolument rien.) Et mécaniquement, la foule a hurlé un grand « Oui ! », juste avant de se corriger par un grand « Non ! » en rigolant de son aveuglement. Mais au fond, c’est un lapsus qui dit toute l’absence de réflexion des votants Poisson.
 

Le cortège de la caravane publicitaire pro-Poisson s’est fermé avec, je crois, la prise de parole la plus catastrophique des sept : celle de Marie-Alix Roux, représentante des militants « PCD jeunes », originaire de Boulogne (une fille qui a connu certainement la misère, « réunion d’appartement après réunion d’appartement »), activiste qui s’est mise à nous hurler dans les oreilles des slogans sans fond et basés uniquement sur l’intention et l’émotion. Pur produit de la rhétorique humaniste intégrale (construite par des François-Xavier Bellamy, Pierre-Hervé Grosjean, Tugdual Derville, et autres Cardinal Sarah). Elle nous a sorti la Totale de la phraséologie du militantisme « catholique » qu’on nous impose depuis cinq ans aux Manifs Pour Tous et aux veillées des Ronfleurs (pardon… des Veilleurs), ainsi que la phraséologie du libéralisme progressiste : « défendre ses idéaux » ; « ses engagements » ; « ses valeurs » (Tiens ? Elle n’a pas utilisé les mots « transmission » et « héritage »… Étrange…) ; « idées neuves » et encore « idées neuves » (Ben oui, la nouveauté et le progrès, c’est hyper important…) ; « Poisson, c’est la Révélation parce qu’il est différent. Tout simplement. » (La valorisation de la différence en soi : si c’est pas de la connerie relativiste monumentale, ça…) ; « Jean-Frédéric Poisson est notre dernier espoir. » (cf. le code bobo n°9 « Espoir » dans mon livre Les Bobos en Vérité) ; « Jean-Frédéric Poisson est trop libre. » (Comment peut-on être « trop libre » ? … à moins d’être, comme vous, libertaires…). Marie-Alix a aligné tous les poncifs des beaufs LMPT : la victimisation pour ne pas se remettre en question (elle a parlé d’une « kabbale » dirigée contre son candidat), la promotion émotionnelle de la combattivité pour elle-même (« passionné », « passionnant », etc.), la promotion du volontarisme en soi (« Ne lâchez rien ! »), la prévalence du chiffre et du nombre sur la qualité et la Vérité (Oui, Jean-Frédéric Poisson s’est fait dernièrement connaître à la France entière sur TF1 ; oui, le Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux fait salle comble. Et alors ? À quoi ça sert, si c’est pour déblatérer des conneries pareilles ?), le rappel creux au réveil des consciences (« Il est temps que la France se réveille ! Il est temps que la France se lève ! » Marine le Pen et Sarkozy le disent aussi…) Clou du spectacle de Mademoiselle Roux : elle présente l’élection de Trump comme la preuve que le Peuple Français lui aussi pourrait prochainement « retrouver sa souveraineté » (… avec la puce électro et la Blockchain, oui, ça c’est sûr). Marie-Alix a condamné avec verve les « lois de destruction de la famille voulues par le gouvernement de François Hollande ». Je crois qu’il y a erreur. Car ces lois ont été aussi et surtout voulues par vous, les catholiques de France, car vous avez renié votre Église et vous cautionnez l’Union Civile (puisque vous censurez tout discours sur l’homosexualité) et donc la GPA. Rien ne sert de victimiser en beuglant et en excitant les foules. Vous devriez vous cacher de honte de jeter uniquement la faute sur les socialistes. Car votre collaboration avec eux est complète et aveugle.
 
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b) Le Poisson coule :

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Un Poisson ne peut normalement pas couler : l’eau est son élément. À moins d’être un poisson humain. Et politiquement, là, Jean-Frédéric Poisson s’est bien coulé. Il n’en mourra pas physiquement. Et ses partisans ne se sont pas (encore) aperçus du naufrage. Il n’empêche que c’est quand même arrivé.
 

Je pensais que l’arrivée de ce candidat (le moins pire de tous les candidats à la primaire de droite et du centre) sur le podium allait sauver un peu son intronisation catastrophique. Mais elle n’a rien rattrapé du tout. Au contraire. J’ai été sidéré de voir que non seulement Poisson a avalisé ses sept pamphlets d’investiture, mais qu’en plus, il a développé exactement les mêmes idées creuses, les mêmes slogans humanistes ou volontaristes ou libéraux sans fond, la même esbroufe crypto-catho mais qui n’annonce pas Jésus (Jésus est remplacé par ses soi-disant « valeurs » et ses « convictions »). Franchement, c’était sidérant.
 

Sur la bande-annonce qui introduisait sa descente des escaliers, on pouvait lire des phrases-choc telles que « Voici mon projet pour agir en Vérité ». C’est à la mode chez les bobos cathos, en ce moment, de caser « Vérité » à tout bout de champ et de se prévaloir d’Elle sans L’annoncer en Jésus. Si la Vérité est figée en slogan qu’on ne développe pas, en idole verbale, en « discours sur le vrai », en lapalissade, à quoi bon en parler ? Je vous pose la question.
 

Pour démarrer son discours de campagne, Jean-Frédéric Poisson nous a fait observer une minute de silence pour les victimes du Bataclan « mortes pour notre liberté » (je cite). WTF ? Qu’est-ce que c’est que cet alignement au discours libertaire ? Que signifie cet hommage (même pas défini comme une prière, auquel cas il aurait pu être vraiment vibrant, et pas simplement narcissique et démago) ?? Les victimes du Bataclan (qui méritent notre prière, ça c’est sûr) ne sont certainement pas mortes « pour notre liberté ». Pas plus que les journalistes de Charlie Hebdo. La liberté n’est liée qu’à la Vérité ; ou alors elle n’est pas.
 

Ensuite, le candidat à la présidence a enchaîné les arguments creux du volontarisme anthropocentré et antéchristique, avec des expressions sincères mais pas vraies : « courage politique » (Qu’est-ce que ça veut dire ?) ; « Il ne peut pas y avoir de pestiférés dans notre société française. » (Oui… sauf les personnes homosexuelles) ; « prendre notre destin en main » (Dire cela est le contraire de l’attitude catholique, car précisément notre destin nous est donné par Jésus et est contrôlé par lui. Considérer qu’on prend son destin en main, c’est de l’humanisme intégral, et la preuve d’un alignement grave à l’individualisme maçonnique) ; « Le Président Trump est en train de redessiner un Nouvel Ordre Mondial où nous Français avons toute notre place. » (Poisson nous parle carrément du NOM : ça ne vient même pas de moi, cette mention du Gouvernement Mondial ; c’est sorti tout seul de lui ! Il a même parlé d’« atlantisme ». Fallait oser !) ; « Mon objectif majeur : que la France retrouve sa liberté. » (Discours libertaire de bas étage : Depuis quand la liberté est un but en soi ? Sans le Christ et sans la Vérité, la liberté se fige en slogan libéral sans fond) ; « France pleinement engagée dans l’équilibre du monde » (Discours bobo de « l’équilibre » : ça ne veut strictement rien dire) ; « retrouver son indépendance » ; « autonomie » (Comme je l’ai écrit dans Les Bobos en Vérité, tout l’argumentaire du boboïsme que le Gouvernement Mondial veut mettre en place est fondé sur la désobéissance, l’autonomie, le progrès, l’avenir, la liberté, l’indépendance) ; « C’est la dignité de la personne humaine qui doit piloter toutes les politiques. » (La « dignité humaine », expression pseudo Doctrine Sociale de l’Église, ne signifie absolument rien. On peut mettre ce qu’on veut derrière. Les libertaires y mettent même le droit de faire ce qu’ils veulent sans entraves : GPA, PMA, mariage gay, etc.) ; « protéger les plus faibles contre ceux qui sont plus forts » (les dictateurs – qui s’identifient bien évidemment au camp des plus faibles pour justifier leur tyrannie et l’habiller de charité, tiennent exactement le même discours. Les catholiques français ne sortent toujours pas de la tisane Derville, c’est affollant !) ; « liberté d’agir » (Encore le jargon libertaire) ; « perte de souveraineté » (Celle-ci n’est pas à diaboliser. Car en Christ, la perte de souveraineté devient le martyr et la sainteté. En fait, Poisson chante, comme tous les autres politiciens pourris, la jouissance de l’autonomie, de l’indépendance et du pouvoir personnel. Ça ne va pas.) ; « On ne peut pas vivre si on n’est pas en sécurité. » (En évoquant le recrutement des policiers, Poisson parle de mettre les bouchées doubles et d’augmenter le budget de la défense : il n’a pas compris qu’il pactise ainsi avec l’appareil de surveillance numérique et joue le jeu du tout-sécuritaire. C’est très grave.) ; « Soyons ambitieux. » (Encore du slogan volontariste qui ne veut rien dire) ; « exercer librement leur choix » ; « accès des jeunes générations à la responsabilité » (C’est le même discours libertaire que l’idéologie libérale socialiste, sauf que la liberté tant vantée est cette fois davantage dirigée vers la responsabilité que vers l’hédonisme… mais ça revient quasiment au même) ; « Le Bien Commun l’emporte sur les aspirations individuelles. » (Oui : ça, c’est aussi ce que prônent les gentils communistes…) ; « rappeler à nos politiques le sens de leur Mission » (Jargon crypto-catho pas assumé) ; « La confiance, ça s’appelle la subsidiarité. » (C’est de la Doctrine Sociale de l’Église, mais sans l’Église) ; « Je suis chrétien. » (Dire qu’on est « chrétien » alors qu’en réalité on est plus que ça – on est catholique -, c’est finalement renier l’Église et faire preuve d’apostasie) ; « Nous devons être absolument intransigeants/ » (Depuis quand l’absolutisme et l’intransigeance seraient des vertus en soi ?) ; « On dit de moi que je suis à la fois d’extrême droite et de gauche : qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse ? » (On voudrait, Monsieur Poisson, que vous le compreniez comme une dénonciation justifiée de votre boboïsme. Les journalistes ont identifié très inconsciemment chez vous des incohérences, car le bobo parvient justement à être et à paraître les deux à la fois : ET de gauche ET d’extrême droite. Et le comble de la preuve de boboïsme chez le bobo, c’est qu’il finit, face à ce miroir, à exhiber son indifférence. Oui, le bobo joue « le Bel Indifférent ». Exactement ce que vous faites, Monsieur Poisson) ; « Les Français ont besoin de ce discours de Vérité pour reconstruire ce tissu de confiance. » (Alors déjà, les Français ont besoin de la Vérité, et non du « discours de Vérité » ni du « discours sur la Vérité »… car ces lapalissades ou « vérités d’horoscope » pseudo catholiques, on commence sérieusement à en avoir ras la casquette. Et d’autre part, le jargon de la construction personnelle et de l’architecture est typiquement franc-maçon et « humaniste intégral ». C’est une cata.) ; « Nous travaillons à la recomposition d’une partie de la droite française. » (Toujours cette défense absurde de la droite, dans laquelle les gens de gauche – comme moi – ne peuvent pas se reconnaître ; ni même, finalement, les gens de droite) ; « Je ne dis même pas que ma stratégie est la meilleure. C’est juste la mienne. » (Là encore, Poisson s’aligne au primat de l’individualisme subjectiviste libertaire le plus minable). ; « C’est notre tradition. » (Est-ce un argument, la « tradition » ? Il y a des traditions qui sont mauvaises. La durée n’est pas un gage de Vérité.) ; « Je lutte pour la réintroduction des racines chrétiennes dans la Constitution. » (A-t-on entendu quelque chose de plus stupide ? Jésus n’est ni un patrimoine à inscrire sur le marbre, ni une culture, ni un ensemble de valeurs, ni un passé spirituel qui compte, ni un héritage religieux, ni des racines, bon sang ! Et là encore, les « racines chrétiennes » ou la « tradition », ça ne signifie rien. Une chose n’est pas juste par son ancienneté. Jésus aurait pu débarquer hier que je l’aurais soutenu, quel que soit son imprégnation historique et sociale !) ; « Il n’y a pas de bien plus grand que la valeur de la personne humaine. » (Fadaise de l’humanisme intégral, que tous les #CathosCons trouvent hyper profonde et hyper juste. Alors que les Lumières droitsdelhommistes n’ont pas fait mieux !) ; « suprématie de la personne humaine en tant que principe et valeur qui prime sur le marché. » (Discours bobo du transhumanisme altermondialiste) ; « les chrétiens sociaux » (Vous feriez mieux d’être catholiques en actes plutôt que des socialistes « chrétiens » !) ; « La seule chose dont nous avons besoin pour l’instant, c’est d’un mégaphone. » (Non. Les idées justes sont les meilleurs mégaphones du monde. Si on diffuse de la merde en grand nombre, ça restera de la merde.) ; « La philosophie que nous avons l’honneur de porter » (Tout le problème est là : Poisson ne défend pas Jésus, mais un ensemble de « valeurs et de convictions », il ne défend pas le Christ mais une « philosophie » et un système intellectuel : c’est ce qui s’appelle l’humanisme intégral ou bien une idéologie d’inspiration chrétienne. C’est gravissime.) ; « Ce qui fait l’utilité d’un vote, c’est le Bien commun. » (Non. Ce qui fait l’utilité d’un vote, c’est Jésus proclamé et c’est la force de la Vérité. Le propre de tout discours totalitaire, c’est de vouloir appliquer ses bonnes intentions à tous, et notamment à un supposé « Bien Commun ». Même Hitler voulait le Bien Commun et un Homme Nouveau… au détriment de certaines minorités. Même Staline voulait le Bien Commun… au détriment de Dieu. On a vu ce que ça a donné…) ; « Ce qui fait la force d’un homme politique, c’est d’abord sa constance. » (Pas du tout. Là encore, on peut être constant dans la connerie. L’opiniâtreté, l’endurance, la fidélité, le sans-concession, tout ça n’est bon que dans le Christ. Sinon, c’est du slogan, de l’intention, de l’entêtement orgueilleux !) ; « redonner à la France son influence » (Non. Là encore, c’est de l’image et de la cupidité, c’est-à-dire de la recherche de pouvoir. Ce n’est pas là la grandeur de la France. Ce qui fait la grandeur de la France, c’est son humilité et son obéissance à Jésus et à Marie !)
 

Concernant le « mariage gay », Jean-Frédéric Poisson s’est à nouveau drapé dans le fondamentalisme nataliste et familialiste (tout comme Fillon, Juppé, Sarkozy). Il n’a pas compris l’Union Civile ni le « mariage gay » ni la GPA, qui SONT l’homosexualité. Il n’a pas compris que l’homosexualité était LE sujet à aborder d’urgence, et qui à elle seule va flinguer sa candidature et sa campagne (tout comme elle a été le seul et unique levier de l’élection de François Hollande, la seule loi qu’il a fait passer pendant son quinquennat). Que faut-il faire pour faire entendre raison aux orgueilleux catholiques français ?? Quand vont-ils enfin reconnaître leurs torts et obéir aux Cœurs sacrés de Marie et Jésus ?? Jean-Frédéric Poisson a figé l’Enfant, la Vie et la Famille en idoles et en slogans de campagne, à l’instar de La Manif Pour Tous : « Faire de la famille le centre, c’est mon objectif. » C’est totalement inopérant et catastrophique, parce que les promoteurs du « mariage gay » et la GPA défendent eux aussi depuis le départ l’Enfant, la Vie et la Famille. « Notre opposition au mariage pour tous est une opposition de principe. » (Ça, oui, on avait un peu remarqué que votre opposition était sans intelligence, sans finesse et volontariste !) Lorsque Jean-Frédéric Poisson a évoqué le « mariage pour tous », le public de beaufs LMPT de la salle a immédiatement scandé « Abrogation ! Abrogation ! Abrogation ! » (comme les téléspectateurs du Millionnaire avec « Le Million ! Le Million ! Le Million ! »). Sans intelligence. Juste pour prononcer le mot et s’en satisfaire. Et sans se donner les moyens de cette abrogation. Quand vont-ils reconnaître que l’homosexualité est le sujet mondial actuel le plus important ? Jean-Frédéric Poisson a continué à énoncer des phrases qui font bien mais qui sont des lapalissades politiciennes : « Le désir personnel ne peut pas l’emporter sur le désir collectif. » (les phrases creuses qui ne veulent rien dire puisque ni l’un ni l’autre des désirs ne sont définis, et que « le Bien Commun » ne peut pas être un combat en soi) ; « Nous sommes tous nés d’un père et d’une mère. » (Argument LMPT idiot, car les pro-mariage-gay ne remettent pas cela en cause ; et là encore, c’est mal comprendre la Loi Taubira que de la réduire à une question de présence ou d’absence des parents biologiques) Poisson n’a toujours rien capté au « mariage gay ». Il ne parle que de la soi-disant « seconde partie » de la Loi Taubira, partie axée sur l’enfant et la filiation, alors que le problème n’est pas là. C’est la dimension émotionnelle, la réalité intentionnelle et sentimentale du « mariage gay », la bipolarité hétérosexualité-homosexualité, qui ont compté et qui continuent de prévaloir dans la tête et le cœur des gens. C’est la croyance en « l’amour homosexuel en tant qu’amour universel et non spécifiquement homo » qui EST le mariage gay et la GPA. Il faut vous le dire en quelle langue ???? Poisson ne se focalise que sur les conséquences de la Loi Taubira, pour ne pas parler de la loi en elle-même : « Tirez-en toutes les conséquences. » Il se moque de Fillon qui, selon lui, ne va pas assez loin par rapport à la Loi Taubira : « Sa proposition ne va pas au bout de sa propre logique. » C’est vrai. Mais ce qu’il ne dit pas, c’est que lui, Jean-Frédéric Poisson, ne va guère plus loin que lui, puisqu’il ne parle pas davantage d’homosexualité et ne fait pas parler d’elle par les personnes homosexuelles continentes, et puisqu’il ne revient ni sur l’Union Civile ni sur l’hétérosexualité/l’homosexualité. Il est donc différemment illogique et différemment menteur que Fillon, mais tout aussi menteur et illogique que lui ! Que ce soit la promesse de « réécriture de la Loi Taubira » ou d’« abrogation de la Loi Taubira », les deux sont fausses. Donc Poisson est très mal placé pour se moquer de Juppé, de Fillon ou de Sarkozy : « Monsieur Fillon est d’accord avec le principe même de la Loi Taubira. » (traduction : « Il est d’accord avec l’amour homosexuel »). Mais Poisson, lui, se dit en désaccord, mais ne dit pas de quoi et en quoi… ce qui revient finalement au même ! « Notre position est la seule qui soit juste, qui soit défendable. Nous abrogerons la Loi Taubira. » Avec une persévérance basée sur un tel mensonge, difficile de percevoir une once de changement constructif chez Poisson, et une sortie viable de sa campagne ! C’est terminé pour la crédibilité de sa candidature ! Il pense d’ailleurs qu’il va échapper à la menace de la présomption d’homophobie (beaucoup plus menaçante que la menace de présomption d’antisémitisme dont il a fait publiquement l’objet récemment), en balayant d’un revers de main la question du respect des personnes homosexuelles, et en esquivant le sujet : « sans haine contre personne car ce n’est pas le sujet » Comment ça, ce n’est pas le sujet ? C’est précisément le sujet ! C’est précisément cette (présomption de) haine des personnes homos – à travers la non-explication de l’opposition à la Loi Taubira – qui sonne le glas de sa candidature. Comment nier toute la nécessaire explication de l’homophobie ? Comment faire pareille impasse sur l’incompréhension populaire de l’opposition au « mariage gay » ? Comment oser dire que c’est un détail et que ce n’est pas le sujet ? Comment oser imposer pareille censure ? Et si cette « haine des personnes » ne commençaient pas précisément par votre indifférence à leur égard ?
 

Jean-Frédéric Poisson poursuit en disant : « Qui ne sait pas dire les choses avec les mots qui conviennent finit par le dire avec ses poings » C’est pourtant exactement ce qu’il fait à propos de l’homosexualité. Il s’attaque (mal) aux deux pieds de Goliath : en effet, le diable se cache d’une part derrière la pratique homosexuelle (du point de vue de la différence des sexes) et d’autre part derrière l’Islam (du point de vue de la différence Créateur-créatures). Poisson a eu le courage – c’est je crois pour cette seule raison qu’il a sorti son épingle du jeu sur TF1 lors du débat des Primaires – de faire la moitié du boulot, en traitant de front l’Islam, donc d’un des deux pieds du Colosse. Mais en même temps, s’attaquer à l’Islam, à l’heure où mondialement, à cause des dégâts et de la mauvaise image que donne le djihadisme aux Musulmans, il commence à être reconnu comme universellement mauvais, est beaucoup moins courageux et nécessaire que la dénonciation de « l’amour homosexuel », jambe bien plus costaude à rompre que l’Islam, et bien plus dangereuse pour la campagne présidentielle de Poisson, car elle, mondialement, n’est absolument pas identifiée comme mal. En ce qui concerne son discours concernant l’Islam, Jean-Frédéric Poisson a été à la fois très juste et délicat pendant son meeting (il a bien distingué l’Islam des Musulmans, en prônant la « douceur » et le respect de ces derniers), à la fois catastrophique. Il a quand même été capable de sortir devant tout le monde (on a entendu les mouches voler à ce moment-là, d’ailleurs, comme si ça sentait le dérapage) : « L’Islam est à rejeter sans discussion. » Quoi ??? Je regrette mais non ! Ça ne peut être que dans la discussion, les explications, le dialogue, que le mal qu’est l’Islam pourra être rejeté. Autant il faut dissocier (à l’instar de l’homosexualité en tant que pratique) les personnes musulmanes de l’Islam, autant on doit toujours garder en tête que l’Islam seul n’existe pas et qu’il est aussi une réalité qui englobe l’Humain. On se doit, par rapport à la pratique homo ou à la pratique religieuse musulmane, de partir de cette réalité-là : on ne peut pas l’isoler complètement de l’Humain. Par ailleurs, quand Jean-Frédéric Poisson parle d’« aider les pays à aller vers un Islam modéré pour éviter un Islam radical », il se contredit dans les termes et montre une naïveté qui contraste avec son intransigeance exprimée à l’égard de l’Islam : car il n’y a pas d’Islam modéré. L’Islam, c’est l’Islam. Et tous les musulmans vous diront (ou au moins le démontrent en actes) que l’Islam modéré est l’Islam radical. Tout comme il n’y a pas d’homosexualité active modérée. Ça n’existe pas.
 

Enfin, Jean-Frédéric Poisson a conclu son discours par un exercice de persuasion raté : « Je tiendrai mes engagements. » Il a dit cela en nous regardant dans le blanc des yeux, alors que précisément, pour ce qui est de son plus grand (symboliquement et concrètement parlant) engagement (celui de l’abrogation de la Loi Taubira : le seul qui le distingue vraiment de ses collègues des Primaires), il ne le tiendra pas. Car la seule manière d’abroger la Loi Taubira, c’est de dénoncer l’« amour homo » et le travestissement mondial de la différence des sexes par le terme « hétérosexualité ». Donc en gros, Super Menteur vient de conter fleurette sincèrement devant tout un amphi !
 

À un moment, Poisson se moque de ceux qui s’occupent « du papillon et du brin d’herbe » (mais les membres du PCD et lui ne font pas mieux puisqu’ils se noient, comme les poissons, encore plus bas que terre). Pour achever son long discours, il énonce un avertissement très juste : il appelle à ne pas mépriser les personnes qui pensent comme le PCD mais qui, à cause du manque de soutien de ses adhérents à leur égard, risquent de l’abandonner (ce qui est exactement mon cas !). Dans les faits, il fait l’inverse, par exemple avec les personnes homosexuelles qui pourraient le soutenir et lui être d’une précieuse aide, mais que, à cause de son mépris et de sa mondanité carriériste, il écarte. « À force de mépriser ces personnes, vous n’aurez plus de candidat. Un jour viendra où elles ne seront plus là. » (Tu l’as dit, Bouffi ! Mais applique ce que tu viens de dire à toi-même. À force de mépriser les gens qui pensent juste, tu joues ta disparition politique et verra les gens quitter ton mouvement !)
 

Je suis sorti du Palais des Congrès un peu dépité de l’aveuglement et de l’emballement général, en me disant que oui, ce genre de meetings mérite urgemment la composition de son propre miroir, parce que là, ça ne peut plus durer. J’ai vraiment l’impression que les catholiques français ne sont pas loin de vivre le temps (prédit par Marthe Robin) purificateur de l’humiliation et de la sainte prise de conscience de leur orgueil, surtout en ce qui concerne la GPA, l’Union Civile, leur cathophobie et leur homophobie. On n’en est pas encore rendu au mea culpa (sauf timidement en bouche de Xavier Lemoine) mais ça ne saurait tarder. J’ai bonne espérance.
 
 

 
 
 
 

P.S. : Voici un exemple de réaction sur Twitter face à mon article : Les CathosCons se réveillent. Et toujours avec une excellente argumentation. Mes « torts » : Je suis un « malade » (ça, c’est un argument de poids) et je parle du diable (car oui, le minimum pour un catholique, c’est de croire en l’existence du diable et la dénoncer) ; et je « calomnie » parce que je relève les incohérences violentes du PCD. Ils sont mignons, les Beaufs LMPT.
 
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Alors attention, maintenant, selon les #CathosCons, ma prose est "maléfique" hahaha (rire sardonique, bien sûr)

Alors attention, maintenant, selon les #CathosCons, ma prose est « maléfique » hahaha (rire sardonique, bien sûr)