Une fois qu’on a découvert l’amitié de Jésus dans son coeur et dans le coeur de tous les Hommes, on peut mourir en paix. Rien n’est alors désespéré ni paniquant.
Une fois qu’on a découvert l’amitié de Jésus dans son coeur et dans le coeur de tous les Hommes, on peut mourir en paix. Rien n’est alors désespéré ni paniquant.
Il faut se méfier du mythe spiritualo-homosexuel du « Jésus-époux » ou du « Jésus substitut marital » qu’on pourrait rechercher dans la continence. Certes, Jésus comble l’homme continent, et de manière aussi concrète que l’union corporelle entre un homme et une femme ; mais Il comble juste autrement que par le génital : Il comble dans l’amitié désintéressée.
Et je me dis : heureusement que Jésus est là pour que je ne me laisse pas submerger par les possibles clichés (du catho coincé, du bourreau des cœurs, du gay réfugié confortablement dans son homosexualité, du vieux gars lâche insensible et incapable de partager sa vie avec quelqu’un) qui me colleraient à la peau à merveille, et que je pourrais tout à fait incarner. Heureusement que Jésus est là pour me faire comprendre que ma vie est féconde en dehors du mariage ou du couple. Heureusement que Jésus est là pour me dire que le célibat n’est pas qu’égoïsme, refus de se donner, et perte de temps, mais un trésor qui se déploie, grâce à Lui, dans une profusion apparemment invisible et solitaire à court terme, mais très féconde à l’échelle d’une vie. Ce n’est pas simple à expliquer. Mais je sais que, même si je refuse les conjugalités humaines (y compris les plus prometteuses, les plus logiques et les plus possibles), je ne renonce pas à l’Amour et à la générosité. Je pense être généreux et j’essaie de l’être. D’une manière inédite, certes, mais généreux quand même.
Jésus, c’est la clé qui nous ouvre vraiment.
Après avoir vu la Croix du Christ, je n’ai plus peur de rien.
Jésus, je T’aime ! J’ai le désir profond de T’aimer ! Comme un pauvre type, mal dans sa peau, parfois moche, con, maladroit, vieillissant, pas drôle, qui « craint du boudin », plein de contradictions, comme un malade mental légèrement impatient et psychopathe à ses heures, comme une tapette blessée qui ne sait pas aimer, comme un pécheur qui s’est servi parfois de Toi pour mal agir, je T’aime ! Comme un homme debout qui se sait aimé spécialement par Toi, je T’aime !
C’est toujours dangereux, raté, et inégal, de Te dire ouvertement « Je t’aime », Seigneur. Parce que si je Te dis mon amour sans aimer les autres (et à coup sûr, je les aime toujours mal, et moins bien que Toi), j’avoue finalement que je suis un menteur. Mais bien plus orgueilleux et menteur est celui qui, par obsession de la perfection et par refus de se tourner vers Toi, ne se risquera jamais à une déclaration. Alors je me lance ! Je suis sûrement un moins-que-rien, mais je m’en fous : je suis un moins-que-rien AIMÉ ! Et ça me suffit pour être pleinement heureux. J’ai fait des erreurs, j’en referai sûrement, je suis incorrigiblement orgueilleux, je ne sais pas pardonner comme Toi tu pardonnes, je ne serai jamais parfait. Je peux juste me laisser sanctifier par Toi, et cet abandon, ça ressemble bien à un vrai « Je t’aime » ;-).
Comment Te rendre et Te dire le bien que Tu fais dans ma vie ? Ta présence, c’est grisant comme une caresse. C’est chaud comme une soirée d’hiver en compagnie des SDF, comme du bon pain sorti du four du boulanger, comme le soleil de Pâques, comme un feu de cheminée interminable partagé entre amis (lors d’une soirée « sans alcool et sans clope » ;-)). C’est charmant comme la mer en Bretagne. C’est surprenant comme un miracle. C’est excitant comme un effort pour faire plaisir. C’est entraînant comme un bon zouk. C’est généreux comme mon père. C’est culotté comme Saint François d’Assise. C’est brillant comme un éclair dans la nuit. C’est fou comme Saint Antoine de Padoue. C’est efficace comme une chanson de Mylène Farmer. C’est paternel comme Jean-Paul II. C’est responsabilisant comme une promesse amicale, un rôle de poids dans une pièce de théâtre, un débat politique dense et respectueux, un voisin à aller saluer, une injustice à dénoncer. C’est rafraîchissant comme l’Esprit Saint. C’est dynamisant comme un clip de Britney Spears. C’est noble comme un texte de Michel Berger. C’est spirituel comme la Vierge Marie. C’est beau comme un ciel étoilé, comme la voix de Claire Litvine, comme un élève jadis paresseux qui se met au travail, comme un homme qui pardonne. C’est doux comme la compassion, les yeux, et la compréhension, de Véronique Labadie. C’est drôle comme un rire d’enfant, comme une blague de personne handicapée, comme une homélie de Paul Dollié, comme quelqu’un qui marche sur une merde de chien. C’est joyeux et grave comme Ta Croix.
Ta Parole me bouleverse tellement Elle touche au vrai et au concret de ma vie, de mes rencontres, instantanément. Elle sonne et tombe toujours juste. Elle est actuelle, tranchante, adaptée à tous les instants et les contextes. Elle me transperce l’âme, me fait pleurer de joie aux moments où je m’y attends le moins. Elle me fait taper du poing sur la table quand je vois Ton humanité bafouée. Elle me bouscule et me pacifie à la fois. C’est généralement pendant les baptêmes d’enfants ou d’adultes que j’exulte intérieurement de la Joie du Ciel.
Jésus, comme dirait Lorie (la célèbre philosophe), Tu me fais voir l’Amour autrement, et c’est ça que j’aime. Avec Toi, tout prend un éclairage différent. La recherche de Sens devient première. L’action plutôt que l’intention, urgente. Même le laid, même la connerie humaine (et ma propre connerie !), même la souffrance, même la mort, me paraissent dérisoires à côté de Ta solide et discrète Victoire. Tu es ma plus belle paire de lunettes, celle qui m’empêche de voir la vie en rose ou bien en noir, celle qui me permet de regarder le monde tel qu’il est, avec le feu puissant de l’Espérance. Un feu inextinguible, dévorant, exigeant. Tu rends sage le plus crétin d’entre nous, profond le plus superficiel des garçons (j’en sais quelque chose !), drôle le plus grossier des personnages, aimante la plus « Marie Salope » des personnes homosexuelles. J’aurais pu devenir une vraie pétasse homosexuelle (je le suis peut-être encore, et je ne suis pas à l’abri de le rester toute ma vie !)… mais Tu m’as libéré, Tu me libères encore pour un peu de temps, Tu m’accordes, à travers Tes saints prêtres catholiques et le Sacrement de la Réconciliation qu’ils administrent, la Miséricorde qui me nettoie le coeur. Sois béni pour Ta patience et Ta confiance ! Sois béni pour Ton Intelligence qui dépasse la mienne ! Merci de T’être servi de ma blessure homosexuelle pour manifester Ta Gloire ! Merci de m’avoir permis de Te servir tout en partant de ce que je suis, de ce que je T’ai proposé, sans chercher à me changer fondamentalement !
Quand Tu n’es pas là, je me fais chier comme un vieux rat mort. J’ai l’impression de brasser du vide, de « parler bête », de profiter égoïstement de la vie sans y goûter pleinement. D’ailleurs, j’ai de plus en plus de mal à comprendre ceux qui prétendent se faire chier à la messe : ils ne T’ont pas rencontré, ce n’est pas possible ! Maintenant, la messe à l’église, c’est le seul moment de ma semaine où je ne m’emmerde pas, où je n’ai pas l’impression de perdre mon temps. Si, pendant l’enfance et l’adolescence, je regardais ma montre, aujourd’hui, c’est à peine si je ne trouve pas la messe dominicale trop courte ! Avec Toi, je ne m’ennuie jamais. Et si j’ai l’impression de m’ennuyer, c’est qu’en réalité je m’éloigne de Toi. Pareil pour la prière : elle ne devient rasoir que si je ne prie pas, en fait ! La Bible se convertit en tissu de mensonges et amas glacial de tables de Loi que si je ne L’ouvre pas ou que je La survole. C’est l’éloignement de Toi qui est horrible ; pas le rapprochement. Tu es LE VIVANT, de toute éternité ! S’il-Te-plaît, Seigneur, fais-moi toujours vivre de Ta Vie.
Sans Toi, tout me paraît pâle, sans saveur, sans sel, « bien/sympa/cool » mais pas « meilleur ». Le monde athée, laïcard, hédoniste, pseudo humaniste, et « publicitairement solidaire », s’agite autour de moi, panique, s’offusque, s’indigne, me montre son visage grimaçant de clown qui pleure et qui rit pour masquer sa dépression et ses actions mauvaises. Il m’entraîne dans un abîme de vanité car il ne se laisse pas aimer par Toi et ne veut pas Te connaître. Et il suffit que je Te vois à travers Tes prophètes actuels, Tes Sacrements, Ton Pape, Tes messes, Ta Bible, Tes pauvres, pour que ma vie retrouve toute sa saveur. Récemment, je suis allé voir le film dont on fait grand cas, « Le Discours d’un Roi » (de Tom Hooper), mais qui, à côté de Ta Parole, me semble un pet de lapin. Toi, Jésus, Tu n’as pas besoin d’une armada de violons, d’images montrant un public nombreux fasciné par ce que Tu dis, pour que Tes mots aient du poids. Ta Parole est naturellement vraie, forte, juste, sans que Tu aies besoin d’en faire des caisses. Elle a autorité sur nos recherches puériles d’émotion, de spectaculaire, de magie : Elle est concrètement plus magique que magique, plus réelle que le réel. Tes paraboles, tes duretés d’Ancien Testament, tes serpents qui parlent (et pourtant, je ne crois pas aux serpents qui parlent !) et tes mers qui se scindent en deux, sont plus vrais que nos journaux télévisés, que nos « vérités scientifiques », et que nos valeurs humanistes anthropo-centrées (si sincères et si peu vraies !). Tu es LA Vérité en partage pour tous les Hommes. Ce n’est pas parce que Ta lumière est reflétée dans d’autres religions et sur des personnes qui ne sont pas officiellement croyantes que Toi et Ton incarnation humaine en l’Église catholique romaine cessez d’être l’unique et le seul vrai soleil de l’Humanité. J’ai goûté à Votre chaleur, et je rends témoignage à ce Plaisir que vous m’offrez en abondance ! Amen.
UPD. (… pardon… UDP)
Philippe