Premiers retours de la soirée d’hier et de la messe des voeux de célibat de Gerson Gonzales (témoin péruvien des « Folles de Dieu ») à Lima au Pérou :
– Tout s’est super bien passé. Deo gracias !
– La messe a été très belle. Il y avait une centaine de participants (dont la maman de Gerson).
– Le prêtre qui l’a célébrée a – pour la première fois de sa vie de prêtre – écrit son homélie ! Il n’écrit jamais ses homélies, y compris en présence de l’évêque ! Mais là, il a fait exception. Preuve que l’homosexualité n’est pas n’importe quel sujet. Et que c’est même sans doute le seul sujet avec lequel les prêtres marchent sur des oeufs !^^
– Au moment de faire sa promesse, Gerson a flippé au départ et a cru qu’il allait être submergé par l’émotion, surtout au moment de s’adresser à Jésus et de prononcer le nom.. puis finalement, c’est sorti avec assurance, joie et confiance.
– Pendant le témoignage qui a suivi la messe, il a parlé à coeur ouvert (y compris de son expérience au séminaire, qu’il évoque aussi dans la journée 3 sur la dimension amoureuse du documentaire). Il y avait des journalistes dans l’auditorium qui ont été touchés au coeur : ils me l’ont dit ouvertement (journalistes des Viejitos de Misa, de Claret TV, etc.).
– Dans le feu de l’action, Gerson a oublié de faire écouter l’audio (en espagnol) que je lui avais préparé. Mais il l’a bien aimé, donc il le publiera prochainement sur les réseaux.
Merci à ceux parmi vous qui se sont unis par la prière à cet événement marquant.
Si je devais définir en un adjectif Gerson Gonzales, le témoin péruvien de notre documentaire « Les Folles de Dieu », je dirais que c’est le BAGARREUR du groupe.
En effet, il est de ces téméraires qui aiment bien les duels, la castagne (mais en mode pacifique puisqu’il n’est pas un querelleur cherchant les embrouilles), qui se portent volontaires pour la baston collective, qui vont au front et s’engagent, qui mouillent leur chemise « s’il le faut » et surtout « si Dieu le veut ». Ce trait de caractère frondeur peut d’ailleurs lui attirer quelques critiques, attiser les jalousies des autres, lui donne parfois un petit côté asocial, cavalier solitaire à qui les flipettes de l’équipe de foot reprocheront de « se la jouer trop perso et de ne pas passer assez le ballon »… même si, il faut bien le reconnaître, c’est finalement lui qui dribble le mieux, qui fait le travail le plus propre, pro et abouti, c’est lui au final qui marque les buts, en gros c’est lui le meilleur buteur, celui qui mériterait le Ballon d’Or. Un vrai bulldozer du Christ ! Une Machine de guerre !
S’il avait l’argent, il se lancerait en politique (et le pire c’est que ça marcherait pour lui, le salaud !^^). S’il était dans les ordres, il serait évêque ou cardinal (et te guiderait le troupeau d’une main de fer !). S’il était l’un des 12 disciples du Christ, il serait saint Pierre. S’il intégrait une équipe de foot, il serait attaquant (… et à mon avis, il a loupé symboliquement parlant une vocation de rugbyman ou de boxeur ou de tireur à l’arc !). S’il était sur une cour de récré d’adultes (car enfant, il faisait profil bas et observait en silence), il serait chef de gang. Sans être du tout dirigiste ni autoritaire ni violent ni impulsif (car il est maître de lui-même, n’est pas du genre à s’imposer, et c’est un amoureux de la Paix et de la Justice de Dieu : Gerson est la douceur incarnée), il a néanmoins un caractère imprévisible, leader, entreprenant, conquérant, ardent, courageux et impétueux, très joueur mais en mode plutôt « guerrier/martyr tout donné qui n’a peur de rien… et ça ne rigole pas! ». Ce batailleur va-t-en-guerre et jusque-boutiste peut partir au quart de tour, sortir de la mêlée sans crier gare, ou taper un sprint gagnant à la surprise générale. Pourtant très raisonné, la tête brûlée indigène peut avoir ses accès d’héroïsme stupéfiants, ses « passages à l’action » spectaculaires (dignes des films nord-américains) pas toujours raisonnables (même si les risques encourus sont mesurés, calculés). Gerson n’est pas un ami du confort ni un partisan du moindre effort. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a le sang chaud (sans doute le sang de ses ancêtres incas…) !
Dans la vie, il est très entier (ce qui ne l’empêche pas d’avoir ses contradictions et ses lieux de relâchement). Même s’il est réfléchi, il ne se posera pas 36 000 questions : il se lancera dans les aventures qui lui semblent justes, quitte à se tromper bien comme il faut ou à se brûler les ailes (au moins, il aura essayé et tout donné !), quitte à se prendre des coups et en donner… et reviendra avec plein de bleus et la gueule ensanglantée chez lui pour se faire éponger « une fois de plus » par sa mère affolée devant « son incorrigible blessé de guerre ». Mais lui il s’en fout : il y sera allé ! Il aura fait « son devoir de catholique » ! Il aura fait le taf ! Et il reconnaîtra humblement ses erreurs ou ses coups de sang.
C’est pour ça que c’est le camarade de tranchée ou de front idéal. Un bras droit parfait, un « compagnon de Mission » de compétition, une épaule solide. Et dire qu’il était à 2 doigts de ne pas venir au tournage et de décliner mon invitation !^^ Heureusement que « le Bagarreur » résiste peu aux défis qu’on lui lance ! ^^ C’est vrai : il ne sait pas dire non aux « J’parie que t’es pas cap’… ». Et une fois qu’il s’engage, il le fait jusqu’au bout. Droit, intègre, précis (chirurgical, même !), consciencieux, soigneux, apprenant et comprenant super vite les choses. C’est en apparence le moins homosexuel du groupe… même s’il se fait parfois rattraper par son romantisme, sa paresse chronique (haha) et la faiblesse de sa chair. C’est le bagarreur au grand coeur, quoi. Passionné et passionnant. C’est Gerson Gonzales. Fils de Dieu. Venu tout droit du Pérou.
J’apprends avec tristesse que Gerson, notre frère péruvien (et le monteur de notre film « Les Folles de Dieu »), traverse une période difficile,
parce que d’une part, matériellement et financièrement il ne s’en sort pas et se demande même comment il va manger (divorce de ses parents ; un père qui les abandonne, les rationne et les laisse sur la paille ; sans compter pour Gerson l’absence d’emploi et d’employeur ; et notre appel aux dons pour le film qui n’est pas réellement entendu),
et parce que d’autre part, spirituellement, il est très attaqué (il a eu le courage de dire publiquement que la tendance homosexuelle était une réalité – intime, sociale et politique – dans un pays comme le Pérou où ses concitoyens minorent le phénomène et préfèrent le cacher dans un mariage, une famille, ou dans une illusion de « guérison/disparition » miraculeuse de la tendance par la science et par la religion : on le renvoie régulièrement à sa prétendue « mauvaise foi » à s’installer dans son orientation homo et à ne pas se laisser libérer par Dieu et par les séances de thérapies de sa psychologue. Pour les pharisiens puristes, la continence ne suffit pas, est une lâcheté cachée, et ils réclament la guérison complète !… ce qui plonge évidemment Gerson dans un abîme d’impuissance, dans le doute, l’angoisse et le regret de s’être lancé dans l’aventure de notre documentaire.).
Je ne peux donc que vous redemander avec simplicité de reconsidérer notre nécessité matérielle, en vous demandant, si vous le pouvez, et dans la mesure de vos moyens, de donner pour la cagnotte. D’avance, merci pour lui. Et merci pour l’équipe.