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Un combat quasi-infaisable dès le départ

Je vous le concède largement : en toute objectivité, dans ce combat contre le « mariage pour tous », nous étions (quels que soient nos efforts, notre calme dans la détermination, notre nombre, notre inventivité, la qualité et l’étonnante rapidité de nos réflexions internes, le courage des organisateurs, etc.) conduits dans une impasse, vers une victoire quasi impossible à remporter, tellement la distribution des cartes a été inégale dès le départ, tellement nous traînions les casseroles du PaCS (l’illusion de paix, le placebo, l’eau dormante, que cette union civile votée en 1999 !), tellement les porte-parole idéaux pour l’opposition au « mariage pour tous » étaient objectivement une espèce rare (il eût fallu qu’ils soient homos et qu’en plusils dénoncent la pratique homosexuelle : pas facile à trouver, en effet, ce genre d’oiseaux !), tellement le mammouth du déni social de la différence des sexes était gros et à dégraisser depuis bien plus longtemps que le « mariage gay » (l’homosexualité n’est que le climax social le plus saillant de l’expulsion de la différence des sexes ; certainement pas le seul : les dossiers de l’avortement, des divorces, de la pilule, de l’ouverture de l’adoption aux célibataires, de l’autorisation de la PMA aux couples hétéros, etc., avaient préparé l’arrivée du « mariage homo » et auraient déjà mérité notre massive mobilisation d’opposition ! Le « non » que nous avons scandé dans les rues cette année semble s’être cristallisé autour de l’homosexualité et des personnes homosexuelles, mais c’est une illusion d’optique créée par les mass media : car c’est au nom de toutes les atteintes à la dignité de l’être humain que nous avons finalement défilé contre le « mariage pour tous » : non contre cette loi seule) !

J’avais pourtant prévenu dès le départ en septembre dernier à saint-Sulpice les 50 « têtes de réseau » de notre mouvement d’opposition qui se sont regroupés pour penser ensemble à un plan d’action (et qui visiblement ne semblaient pas se rendre compte de l’étendue du chantier, et de la vétusté de nos troupes/armes/arguments) que nous avancions en terre hostile, marais-cageuse et ultra select : avec les argumentaires centrés sur la filiation et les conséquences du « mariage homo », nous n’en mènerons pas large, disais-je ; la seule « tare » qui vous sera reprochée, c’est de ne pas être vous-mêmes homos ! ; mesurons que nous nous attaquons, avec l’arrivée de cette nouvelle loi, pas seulement aux droits de l’enfant bafoués, mais à un problème bien plus épineux qu’il n’en a l’air, bref, au sanglier blessé de l’homosexualité, qui est beaucoup plus vaste, complexe, dangereux, que nous ne l’imaginons, car il remet en cause tout un tas de dysfonctionnements sociaux qui dépassent largement le problème de la pratique homosexuelle, mais dont la pratique homosexuelle est seulement le signe le plus invoqué/nié actuellement dans notre société pour cacher ces derniers. Autrement dit, la bête que nous voulons combattre n’est pas à la portée de tous les chasseurs ! Nous ne sommes pas tous égaux à ce niveau-là ! Et de souligner cette inégalité ne remet absolument pas en cause vos compétences d’experts pour d’autres combats. Mais ce combat-ci contre le « mariage homo » nécessite des experts homosexuels, qui mettent en garde contre les 2 dangers principaux de la loi : la banalisation de la différence des sexes, et la justification sociale de la pratique homosexuelle. À mon insu : c’est comme ça ! Les seuls qui seront écoutés et craints sur les plateaux télé, ce sont eux, car pour l’instant, l’opposition au « mariage pour tous » est vue socialement comme « homophobe ». Et les gens se taisent dès qu’ils voient une seule personne homosexuelle opposée à « ses » droits. Alors notre leadership, par la force des choses, est extrêmement réduit ! Comprenons-le, même si c’est pas facile. Acceptons-le avec humilité et cédons pour une fois notre place de chef si c’est nécessaire.

Ce 5 septembre, j’ai été le plus écouté sur le coup, mais je n’ai finalement pas été compris par ceux qui allaient devenir, par opportunisme, les chefs de file de notre mouvement.

Aujourd’hui, je m’en rends compte. Tel que le débat a été posés dans les termes par nos dirigeants (sur un registre uniquement affectif, amoureux et victimiaire ; très peu rationnel), et vu la place extrêmement étroite et inconfortable dans laquelle nous ont maintenus la plupart des médias grâce à la présomption d’homophobie, les seuls porte-parole du mouvement d’opposition qui auraient pu être réellement crédibles et puissants étaient les personnes homosexuelles continentes. Pas uniquement les personnes homosexuelles : je dis bien « les personnes homosexuelles continentes », qui vivent par leur personne et par leur vie l’inverse de ce que défend concrètement la loi (= la pratique homosexuelle), à savoir la non-pratique homosexuelle. Les personnes homosexuelles qui pratiquent leur homosexualité et qui s’opposent à une loi qui pourtant va dans le sens de la justification sociale de leur pratique, sont des pantins, se tirent une balle dans le pieds, affichent leur propre contradiction, restent dans l’image, et desservent notre cause. Seules les personnes homosexuelles continentes pouvaient être les chefs de file de ce mouvement d’opposition au mariage. Autrement dit quasiment personne à l’heure actuelle, mis à part moi (et quelques amis intimes qui ne commencent à se réveiller que maintenant) ! Donc vous voyez, ça vous donne beaucoup de circonstances atténuantes 😉 ! C’était finement joué de la part de nos gouvernants de nous amenés sur un ring dans lequel ils savaient que nous avions très peu de combattants par rapport à eux (quand bien même eux avaient le nombre, mais pas la qualité). C’était très rusé et pervers de leur part de nous conduire sur le terrain extrêmement flou, nouveau et tabou de l’homosexualité et de l’homophobie – alors que le mariage n’a rien à voir, en principe, avec celles-ci –, terrain qu’ils ne maîtrisent pas davantage que nous, en plus !, et où seules les personnes homosexuelles avaient le droit de s’exprimer, d’être écoutées, auraient pu parler en connaissance de cause si seulement elles avaient le courage de regarder leur souffrance et leurs mauvaises conduites en face.

Notre combat était donc quasi perdu d’avance. Ça vous enlèvera peut-être pas mal de culpabilité de le savoir ! Ça vous en rajoutera en revanche une nouvelle : la culpabilité au moins de ne pas avoir profité à leur juste valeur des quelques rares personnes homosexuelles continentes (ou du moins opposées à la pratique homosexuelle) qui étaient quand même là, sachant que votre erreur tactique est déjà excusée par la marge de manœuvre extrêmement réduite qui vous était impartie, par le manque de temps, et par le fait que vous n’avez jamais choisi réellement vos représentants médiatiques. Ces derniers vous ont été imposés… et comme on vous a dit qu’il n’y avait personne d’autre, vous leur avez fait à peu près bon accueil… en connaissant leurs limites, en sachant que ce n’est certainement pas pour eux ni pour leurs beaux yeux que vous avez massivement manifesté : vos convictions personnelles vous auraient fait vous lever de toutes façons. J’en veux cependant beaucoup aux quelques chefs de file de notre mouvement qui n’ont pas su, à cause de leur orgueil et de leur soif de paraître, penser aux priorités, s’effacer pour mettre en avant ceux qu’ils savaient pourtant plus compétents qu’eux sur ce combat-ci. Ils portent une responsabilité très grave. Aussi grave que celles de nos dirigeants socialistes gay friendly.

 

La lutte contre la Loi Taubira n’est pas prioritaire ?

Aux gens qui me disent que la lutte contre la circulaire Taubira n’est qu’une « perte de temps », qu’elle n’est pas une priorité nationale, et qu’il vaudrait mieux que les opposants au « mariage pour tous » s’occupent des « enfants malheureux qui meurent de faim ou qui sont malheureux avec des parents hétéros dans le monde entier », je réponds ceci : Non seulement notre opposition n’est pas inutile, mais en plus, nous nous occupons de tous les enfants dans la mesure de nos moyens : des enfants malheureux que les pro-mariage-pour-tous décrivent, et aussi de ceux qui vont être tués à cause de la PMA, de ceux qui vont être volés et achetés à cause de la GPA, et de ceux qui vont être privés de la différence des sexes à cause de l’adoption ouverte aux couples de même sexe. Ce ne sont pas des situations moins graves que les enfants « qui meurent de faim et qui sont malheureux avec des parents hétéros ». Les pro-mariage-pour-tous veulent défendre les enfants? Et bien qu’ils les défendent TOUS, y compris les nombreuses victimes que cette loi du « mariage pour tous » va engendrer.

 

Rototo sorti : libération !

Un rototo me gênait depuis que les Manif Pour Tous (17 novembre 2012, 13 janvier 2013 et le 24 mars) existaient en France. Ce rototo venait d’une part du décalage que je ressentais entre le but visé (un but juste : le retrait d’une loi inique et grave pour notre Humanité) et les moyens mis en œuvre/les personnes mises en avant pour atteindre ce but. Et d’autre part, mon malaise venait du fait que je pressentais mon utilité objective et primordiale dans ces événements, pressentiment qui me dépassait et avait peu à voir avec mon orgueil ou mon désir de briller (car les défenseurs de la loi ne reprochent à leurs interlocuteurs anti-mariage-pour-tous qu’une seule chose : de ne pas être homosexuels !… en plus d’être homophobes)… et en même temps, je la voyais niée ou inexploitée, cette utilité. J’avais alors l’impression d’un immense gâchis. Et ceux qui croyaient en moi parmi les manifestants aussi, d’ailleurs ! Enfin, je constatais qu’il ne suffisait pas, pour être un leader crédible de ces Manifs Pour Tous, d’être homosexuel et de l’afficher : il fallait aussi coupler l’affichage de son homosexualité avec la remise en cause, pour soi-même et pour les autres, de la pratique de celle-ci, pratique que la loi du « mariage pour tous » justifie tacitement. Sinon, les personnes homosexuelles qui se mettent en avant juste parce qu’elles s’annoncent homos et qu’elles demandent de ne pas être assimilées à l’homosexualité médiatique (parce qu’en toile de fond elles se défendent de pratiquer leur homosexualité dans le privé), ou juste pour les mêmes raisons que des personnes non-homosexuelles (à savoir les conséquences du « mariage pour tous » sur les enfants), prennent finalement des rôles de caniche et de potiche inutile et opportuniste. Les pro-mariage-pour-tous ont tout à fait raison de les assimiler à des « animaux de compagnie ».

Puis le rototo est sorti aujourd’hui ! Et me voilà super soulagé ! Heureux ! Je n’avais jamais osé décider de rompre avec la Manif Pour Tous explicitement, de continuer mon chemin sur une autre route. J’en devinais la nécessité, mais je n’avais pas posé librement le choix. Je le subissais depuis novembre dernier. Maintenant, c’est décidé, et je crois, c’est irrévocable : même si, en théorie, j’aurais eu carrément ma place dans les MPT, en pratique je ne l’ai pas eue, je ne l’ai toujours pas et tel que c’est parti, je ne l’aurai pas. Donc je n’ai plus à m’en faire ou à pleurer. Ma place est ailleurs, aux affaires de l’Église plutôt qu’aux affaires de César. Choix libérant : je décide officiellement de ne plus faire partie du Collectif de la Manif Pour Tous. Contrairement à ce qui a pu être dit, cette décision n’est pas vieille ; je n’avais pas quitté de moi-même le Collectif depuis le 13 janvier, comme l’ont laissé croire avec mépris certains chefs de file de la MPT, soucieux de me présenter comme un diviseur ou un agitateur faisant sa crise d’égo. Ce n’est qu’aujourd’hui que je prends cette décision. Avant, je faisais encore partie du Collectif de la MPT (via Homovox), mais je ne comptais m’y engager pleinement et y revenir qu’à la condition d’être en accord avec la majorité des slogans des Manifs et avec les figures du leadership choisies pour les porter, et à la condition d’y avoir une place primordiale, non par orgueil mais par observation du poids objectif qu’avaient mes propos et ma personne (homosexuelle) dans les différentes manifestations publiques sur le « mariage pour tous » (poids que je ne vois porté et représenté aujourd’hui que par mon frère Jean-Marc Veyron Lacroix). Ces conditions, dès le 17 novembre 2012, n’ont pas été réunies. Je quitte donc désormais officiellement la Manif Pour Tous qui, malgré les chiffres encourageants et impressionnants de la dernière d’il y a deux jours (1,7 millions, quand même !… pardon, 300 000…), malgré la bonne foi et le courage des manifestants (que je salue avec joie et fierté pour leur bienveillance à mon égard), prend un tournant inquiétant et peu souhaitable : je ne me reconnaissais déjà pas du tout dans les slogans et le choix des porte-parole des Manifs du 17 novembre et du 13 janvier, qui ne remettaient pas en cause les deux dangers principaux de la loi, à savoir la banalisation sociale de la différence des sexes et la justification sociale de la pratique homosexuelle ; je me reconnais encore moins dans la tournure durcie et politicienne du 24 mars et dans le « Printemps français », où la demande de retrait du projet de loi se mute en putsch politique, en ordre de démission et en règlement de comptes gauche/droite.

Depuis le 13 janvier 2013, ne voyant pas de changement notable dans les slogans et le leadership  de la Manif (nous sommes juste passés du rose au noir, mais ni l’une ni l’autre n’est la bonne couleur du Réel et de l’Amour), et n’ayant pas eu ma juste place, à la fois parce que je me suis tenu à distance tant que les chefs de file de la Manif n’étaient pas les plus légitimes et les plus crédibles (même si les leaders choisis ou auto-désignés ont des qualités indéniables, et leur place dans d’autres combats que celui du « mariage pour tous »), à la fois parce qu’on m’a tenu à distance délibérément, je tire maintenant ma révérence. Sans théâtralité. Sans amertume. Avec joie et librement. Si je restais encore solidaire des futures MPT, je sentirais le gaspillage de ma personne et de mon message, et c’est ça qui me rendrait malheureux. Je préfère quitter le Collectif en y mettant de la liberté, et en reconnaissant que son combat n’est pas le mien, et ne l’a jamais été dans les termes/moyens humains. Même si j’ai aimé la mobilisation des gens qui ont soutenu ses organisateurs.

Au bout du compte, c’est un faux point final que j’écris par cet article, car moi, je ne suis pas venu à vous par le biais de la Manif Pour Tous. Je n’ai pas eu besoin d’elle pour exister, pour faire mes conférences, pour parler d’homosexualité partout en France et ailleurs, pour écrire et faire connaître mon livre, pour me donner une légitimité, pour m’offrir une carrière ou une réputation. Et d’ailleurs, la Manif m’a très peu utilisé… donc ça tombe finalement bien !;-) J’avais décidé de ne pas me rendre à la Manif du 24 mars (d’avant-hier), car j’avais déjà senti la rupture entre elle et moi se consumer. J’irai encore moins maintenant aux prochaines. Mon truc, c’est de parler d’homosexualité en lien avec la foi et l’Église. C’est de défendre Jésus. Il faut rendre à César ce qui est à César, à Jésus ce qui est à Jésus. Je préfère assumer mon rôle de serviteur (défaillant) de Dieu, plutôt que de vivre écartelé entre César et Jésus. J’ai choisi aujourd’hui mon camp, et maintenant, ça me remplit de joie, même si j’ai conscience du gâchis. Que les organisateurs de la MPT, qui ont pris la place des « hommes de la situation » (comme moi ou Jean-Marc Veyron Lacroix, qui n’a toujours pas la place qu’il mérite car il est toujours considéré comme un porte-parole « aussi important que les autres » : ce n’est pas vrai : contextuellement, il est plus important que les autres) pour se mettre en avant alors que telle n’était pas objectivement leur place et qu’ils n’étaient pas les plus qualifiés pour être porte-parole, s’en mordent les doigts : s’ils ne le font pas, d’autres les leur mordront à leur place. Et ce ne sera pas moi.

 

Plus de Manif Pour Tous

À partir d’aujourd’hui, ne me parlez plus de la Manif Pour Tous. Je ne m’y suis jamais reconnu, et vu le chemin sucré-dynamité qu’elle prend, encore moins. Je continuerai, s’il le faut, à parler du projet de loi et à m’y opposer. Je continuerai à parler d’homosexualité et à faire des conférences sur mon livre. Mais tous ceux qui, sur les réseaux sociaux, me parleront de la MPT verront leurs propos supprimer. Merci.

Comme me l’a fait remarqué un ami, depuis le 24 mars, les manifestants et leurs opposants ne parlent plus d’homosexualité, de mariage ou même des enfants ! (… mais de comptage, de CRS, de gaz lacrymos, de « cé ki les méchants? cé vous ! »). Le cœur de mon témoignage est ailleurs, à présent.

Philippe Ariño (un homme libre), 26 mars 2013

Les personnes homos : des interlocuteurs comme les autres dans la MPT ?

Ce matin (25 mars, au lendemain de la Manif des Champs), sur Radio Notre Dame, le sénateur Jean-Pierre Michel refusait d’écouter et d’entendre raison car en face de lui, même s’il avait des gens compétents, il n’était pas en face d’une personne homosexuelle. Il s’est bêtement recroquevillé dans son soutien « gay friendly » pour faire la sourde oreille. Quand est-ce que vous, amis journalistes et organisateurs de la Manif pour Tous, allez admettre que nous, les personnes homosexuelles opposées au « mariage pour tous », nous sommes les interlocuteurs les plus crédibles et les plus puissants dans ce débat ? Musulmans de France, adoptés, Frigide Barjot, hommes politiques de droite, etc., les pro-mariage-pour-tous s’en contre-fichent ! Nous, les personnes homos, sommes leur dernier pare-feu, leur ultime caution morale, leur cache-crise !

 

« Tu étais inaudible et peu médiatisable »

Ce qui est génial, c’est que, pendant l’année où j’évangélisais avec Frigide Barjot (avant ma prise de distance avec elle en mai 2012), j’étais – selon son propre aveu aussi à elle – beaucoup plus écouté qu’elle. Donc mon soi-disant « discours intellectualisé » voulu inaccessible pour mes détracteurs, ça me fait plutôt marrer. Comme il est facile pour certains de se trouver toutes les excuses pour cacher leur lâcheté, ou leur mépris du bon sens des autres. Une pensée, même simple et audible comme la mienne, devient fatalement inaudible à partir du moment où on la bâillonne et où on ne l’a dit pas! Mais moi qui l’ai dit ouvertement, je me rends compte qu’elle est comprise par beaucoup de monde, même des gens très simples. Et je ne me fais jamais taxer d’homophobie ou de garçon « compliqué ».

 

Les enfants aussi ont le droit de défendre la famille

Les enfants aussi ont le droit de défendre la famille. Ils sont citoyens également, et savent déjà reconnaître les bienfaits de l’amour entre leur père et leur mère biologiques. Contrairement à ce que disent les pro-mariage-pour-tous qui accusent les vraies familles d’instrumentaliser leurs marmots, les enfants ne sont pas des objets : même avant dix-huit ans, ils savent penser, être libres et avoir des avis. Si si.

 

L’opposition à la Loi Taubira n’est pas un message

Je l’ai dit et je le répète. L’opposition (« François, ta loi, on n’en veut pas! » ; « Non à la loi Taubira ! » ; « Le mariage pour tous ne passera pas ! » ; « Non à la pensée unique ! » ; « Tous aux Champs le 24 mars pour que la loi ne passe pas! »; etc.) n’est pas un message de fond et n’a pas à être un objectif en soi (sinon, on a de quoi s’inquiéter sur notre durcissement). Si nous n’expliquons pas pourquoi nous voulons cette issue et nous souhaitons le retrait de la loi, si nous ne nous énonçons pas à nous-mêmes les raisons de notre refus, si nous pensons que le but commun c’est uniquement « le retrait de la loi », l’expression du NON restera puérile et stérile. Un petit nombre d’opposants au projet de loi, qui fait malheureusement la pluie et le beau temps car ils font beaucoup de bruit, sont des bourrins d’une bêtise crasse (même si en théorie et en intentions ils ont raison de s’opposer à cette loi injuste). Des obsédés de l’ « unité », qui pensent que la fin justifie les moyens.

 

Pourquoi je ne manifesterai pas le 24 mars 2013 à Paris

Ça scandalise et attriste certains. On me demande confirmation. Et je confirme : Non, je ne me déplacerai pas à la « Manif pour tous » du 24 mars à Paris. Crime de lèse-majesté contre le « Combat contre le mariage homo et pour le salut des enfants » ? Caprice de mon soi-disant « égo surdimensionné et diviseur » ? Inconscience ? Trahison ? Défaitisme de ma part ? Désir capricieux de punir certaines personnes qui ne constituent pas le gros de la mobilisation nationale ? Réductionnisme de la Manif à leurs organisateurs ? Volonté de me faire désirer ou de prendre du galon ? Oubli des enfants et du bien commun ? Focalisation mono-maniaque excessive sur mon domaine de spécialité (= l’homosexualité) ?

Absolument rien de tout ça. Juste, réalisme ! Juste un refus de jouer la comédie, de me faire manipuler et de gaspiller les énergies à nourrir des chimères collectives, surtout quand les messages défendus et les trajectoires prises ne sont pas les meilleurs et que leur inefficacité est manifeste. Même pour le « panache », même pour dire que je me serai battu jusqu’au bout, je ne vois pas le sens de continuer les défilés de rue contre le « mariage pour tous », aussi conviviaux, émouvants, bon esprit, sincères et impressionnants soient-ils.

C’est au nom des personnes homosexuelles que la loi du « mariage pour tous » passe : il eût été logique et indispensable que les principaux porte-parole de la « Manif pour Tous » soient majoritairement homosexuels, et ce, dès le départ. Sans ce contre poids essentiel, pas de victoire possible. Qu’on le veuille ou non. Qu’on me vante les qualités indéniables des figures de proue du mouvement qui les ont arbitrairement remplacées. Reconnaissons-le : nous nous sommes trompés de chefs. Nous avons installé à la tête de la « Manif pour Tous » des gens certes compétents pour d’autres combats, certes sympathiques et tchatcheurs dans les mass media, mais incompétents pour ce combat-ci. Et nous avons cédé à leurs appétits de visibilité. Nous n’avons pas compris, et nous n’avons pas voulu comprendre le vrai enjeu du débat (= la justification de l’amour homosexuel), la place prépondérante que devaient occuper les personnes homosexuelles (dans ce processus de justification de l’amour homo dans le cadre de la justification de l’amour universel désincarné), et notamment celles du site HOMOVOX, qui ont pris des risques monumentaux pour s’exprimer librement et publiquement contre le « mariage pour tous ». C’est au nom de l’amour homo et de la reconnaissance de l’identité homosexuelle que la loi Taubira est en train d’être validée socialement. Et personne n’ose le reconnaître, et n’a laissé la place à celles qui ont la principale légitimité pour en parler : les personnes homos. Pour prendre un exemple parlant : Frigide Barjot, le grand leader de la « Manif pour Tous », refuse purement et simplement de poser un jugement de valeur sur « l’amour homosexuel » et de laisser parler les personnes homosexuelles à sa place (Xavier Bongibault ne risquait pas, par sa transparence, de lui faire de l’ombre !). Elle trouve le débat sur l’amour homo trop glissant, trop radical, trop dangereux, voire hors-sujet. Elle dit que l’amour homosexuel existe et qu’il ne pose pas de problème, qu’il est à la fois équivalent ET différent à l’amour femme-homme, et que de ce fait, il n’a pas à être questionné ni jugé ni débattu. Comment voulez-vous qu’avec un discours évasif et contradictoire pareil nos gouvernants et l’opinion publique comprennent alors son opposition à la loi et comprennent pourquoi l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe pose problème ? C’est sa lâcheté, son relativisme et son manque de légitimité à parler de ce sujet qui décrédibilisent complètement notre opposition au projet de loi, et qui nous réduit à ne parler du mariage qu’en tant que structure familiale, mais non déjà en tant que structure d’amour et de couple. Et Frigide barjot n’est pas la seule. Extrêmement peu d’anti-mariage-pour-tous s’opposent à la loi Taubira sur la base de la remise en cause de l’amour homosexuel et de la pratique homosexuelle (alors que c’est précisément la justification sociale du couple homosexuel comme « amour universel comme un autre » qui motive cette proposition de loi ! et qui suffirait déjà à motiver aussi notre opposition au mariage entre personnes du même sexe ! Bien avant la question de l’adoption et de la procréation !) ; ils s’y opposent uniquement pour les conséquences du « mariage pour tous », c’est-à-dire au nom des enfants. Donc ils sont à côté du véritable débat sur le mariage !

Au lieu que la foule des anti-mariage-pour-tous assume qui elle est vraiment (catho en majorité, en couple parfois sans enfant, célibataire en grande partie, parfois homo, en grande partie de droite), et pourquoi elle défile (pas seulement au nom de la famille et des enfants, mais aussi au nom de l’amour, au nom de la défense du Réel, au nom de sa foi religieuse, au nom de ses valeurs, au nom de ses idées politiques, au nom de son opposition à la pratique homosexuelle, au nom de son amour pour les personnes homosexuelles, au nom parfois de son homosexualité, au nom de l’amour incarné dans la différence des sexes), au lieu que cette foule s’adapte à la situation, elle reste encore campée sur ses positions et ses sécurités idéologiques. Interdiction de parler d’amour, d’homosexualité, de mariage hors du cadre de la famille et des enfants, d’homophobie, d’amour homosexuel, de foi ! Manque de bol : c’est pour toutes ces raisons que le « mariage pour tous » est défendu et est en train de passer ! Les anti-mariage-pour-tous n’ont pas su rejoindre le faible argumentaire affectif des pro-mariage-pour-tous (pourtant basé sur 5 mots qu’ils sont bien incapables d’expliquer : « droit » – « Égalité » – « progrès » – « homosexualité » – « homophobie »). Ils ont préféré partir de ce qu’ils savaient (et qui est juste sur le papier) plutôt que de ce que croient les défenseurs du projet de loi. Ils ont finalement mis la Vérité avant les personnes et la Charité.

Ils savent par exemple que le mariage civil n’est, à proprement parler, pas une question d’orientation sexuelle (et en effet, c’est a priori juste : le mariage concerne la différence des sexes, pas l’orientation sexuelle des individus ; certains vont jusqu’à oser dire que même les personnes homosexuelles ont le droit de se marier… avec une personne du sexe complémentaire !). Mais ont-ils rejoint les pro-mariage-pour-tous qui partent du principe que le mariage est une question d’orientation sexuelle (hétérosexuelle, en l’occurrence) ? Visiblement, non !

Les manifestants opposés au « mariage pour tous » savent aussi que l’amour n’est pas une simple question de présence de différence des sexes (il y a des couples homosexuels qui s’aiment plus que des couples intégrant la différence des sexes : la différence des sexes, en soi, ne suffit pas pour aimer), mais que la différence des sexes est le meilleur cadre d’expérience de l’amour quand même. Alors pourquoi ont-il fait de la seule différence des sexes (sans le désir) une marotte, un absolu, une évidence, leur unique slogan de manif ? Pourquoi n’ont-ils pas parlé de la différence des sexes couronnée par l’amour ? Par ailleurs, ont-ils mesuré qu’en face, les pro-mariage-pour-tous ne nient absolument pas que la différence des sexes soit incontournable dans certains cas, qu’ils ne sont pas contre les enfants « conçus à l’ancienne », les familles « à l’ancienne », le mariage « à l’ancienne » ? Absolument pas, puisque les anti-mariage-pour-tous continuent de croire que les pro-mariage-pour-tous veulent détruire la différence des sexes, le mariage et la famille. Or ces derniers ne nient pas que la différence des sexes existe et ils ne cherchent même pas à l’interdire. Ils prétendent juste qu’elle est annexe, qu’elle n’est pas la condition exclusive à la fondation d’une famille, à l’expérience de l’amour vrai !

Les anti-mariage-pour-tous savent que le mariage est une institution dont découlent la fécondité et la procréation. Mais ont-ils compris que l’existence de l’amour ne se limite pas à la seule présence de l’enfant ? (il y a des couples femme-homme qui s’aiment vraiment, et qui pourtant se révèleront stériles ; il existe des couples homos qui, sans pouvoir engendrer, seront de bons éducateurs quand même, capables de donner de l’amour ; et puis il y a des couples femme-homme qui peuvent techniquement engendrer, et qui pour autant n’aimeront pas leur enfant et l’élèveront mal) Ont-ils compris que les pro-mariage-pour-tous dissocient mariage et fécondité, ou couple d’amour et différence des sexes, et que c’est ça qui déconne vraiment ? Visiblement, non ! Puisqu’eux-mêmes, en abordant le mariage, ne parlent que de l’enfant, sans traiter déjà du couple et de ce qu’est le mariage. Puisqu’eux-mêmes parlent de la différence des sexes sans l’associer à l’amour.

Ils savent qu’il existe une différence entre l’éducation (savoir élever un enfant, jouer le rôle de parent) et la génération (engendrer un enfant, être un parent de sang). Mais ont-ils réalisé que les pro-mariage-pour-tous ne l’ont pas compris et qu’ils prennent encore l’éducateur pour le géniteur ? Visiblement, non ! Puisque beaucoup d’anti-mariage-pour-tous ont peur d’affirmer qu’un enfant peut tout à fait être correctement élevé par un couple de même sexe.

Ils savent que le mariage civil induit déjà socialement l’amour et les sentiments, et que rares sont les couples qui passent à la mairie sans s’aimer, sans déjà être dans une démarche symbolique de monstration sociale d’amour. Mais pourtant, non ! Ils font comme s’ils ne savaient pas ! Comme si le mariage civil ne concernait surtout pas l’amour (ce qui, stricto sensu, sur la table de la loi, est vrai, puisqu’il n’est pas fait une seule fois mention du mot « amour » dans le mariage civil). Ils se cachent derrière une vérité froide pour ne pas avoir à s’adapter à leur temps et à leurs contemporains. Tout ça pour ne pas à avoir à parler d’amour ! Pour ne pas avoir à juger des actes d’amour, à les hiérarchiser selon leur valeur, et à apparaître comme homophobes ! Pour ne pas être obligé de s’afficher catho (trop la honte…), de parler du mariage religieux, ou bien de la supériorité du mariage religieux sur le mariage civil ! Dans les débats sur le « mariage gay », les anti-mariage-pour-tous se valent en général de la fracture entre mariage civil et mariage religieux (en disant que le mariage civil n’est pas la reconnaissance de sentiments) pour ne pas être obligés d’aborder la question épineuse de la non-équivalence entre l’amour entre un homme et une femme, et l’amour entre deux personnes de même sexe. Mais ont-ils oublié que la conception post-moderne du mariage est essentiellement télévisuelle, individualiste, désirante et sentimentaliste, et que ce dernier ne se dit plus qu’en des termes amoureux ? Se sont-ils adaptés à la nouvelle compréhension faussée du mariage civil, qui est demandé socialement en des intentions religieuses (puisque seul le mariage religieux est un mariage d’amour, en tous cas dans les termes, et souvent dans les faits) ? Visiblement pas ! Ont-ils compris que les pro-mariage-pour-tous demandent le mariage civil pour des raisons inconsciemment religieuses, et qu’ils réclament au fond un « mariage religieux sécularisé » (où le maire prendra symboliquement la place du prêtre) ? Visiblement non ! Ont-ils assumé que l’amour entre un homme et une femme sera toujours plus beau et plus fort qu’un amour entre deux hommes ou entre deux femmes, aussi sincère soit le second, et aussi peu généralisable à tous les couples femme-homme soit le premier ? Visiblement non !

Les anti-mariage-pour-tous savent que la gêne par rapport à la pratique homosexuelle et à l’amour homosexuel n’est pas de l’homophobie, mais au contraire de l’humanité, et une juste opposition à une insatisfaction/une violence en amour. Et pourtant, pourquoi ont-ils donné raison, par leur silence, à la présomption d’homophobie qui planait sur leur réticence comme une censure ?

Quasiment tous les anti-mariage-pour-tous, dans leur argumentaire contre le « mariage pour tous », se sont scolairement planqués derrière l’enfant, se sont alignés à l’argumentaire sur les conséquences du mariage (en parlant PMA, GPA), pour ne pas avoir à parler d’amour, de couple, de foi, d’homosexualité, d’homophobie. Ils sont partis de ce qu’ils savaient (la différence entre homoparenté et homoparentalité, la différence entre les droits de l’enfant et les droits à l’enfant, la différence entre mariage civil et mariage religieux, les études menées sur les « familles » homoparentales, etc. etc.), et n’ont pas adopté le langage de ceux qu’ils cherchaient à convaincre, et qui pour le coup n’en font maintenant qu’à leur tête, en n’ayant que les mots « lutte contre les discriminations », « progrès », « amour » et « mariage civil laïc » en bouche !

Quelques rares personnes qui ont compris que nous nous sommes véritablement plantés d’arguments et de porte-parole voudraient artificiellement, avant la Manif du 24 mars prochain, nous parachuter brutalement, mes compagnons homos et moi, dans le rôle des porte-parole… alors que l’opinion publique est déjà habituée à Frigide Barjot, que les responsables de la « Manif pour Tous » n’imaginent pas quelqu’un d’autre sur les plateaux-télé, ni créer un autre staff d’intervention médiatique ; alors que la loi est passée à l’Assemblée dans une majorité quasi écrasante, et qu’elle est en train de se finaliser. Désolé d’éteindre leur enthousiasme (ou leur panique, au fond), mais il fallait se réveiller avant ! Il n’est plus la peine de venir nous chercher maintenant. C’était en novembre/décembre 2012, lorsque Mme Barjot s’est ruée sur les commandes, qu’il aurait fallu intervenir pour l’empêcher d’être à la tête, elles et d’autres porte-parole que personne n’entend, n’identifie, ne croit ou n’écoute, tout simplement parce qu’ils ne sont pas homos. C’était à ce moment-là qu’il fallait mettre les personnes homosexuelles opposées au « mariage pour tous » à la proue de bateau. À présent, objectivement, il est trop tard… et je vois surtout que la grande majorité des manifestants est encore à tort convaincue que ce n’est pas en parlant d’amour et d’homosexualité qu’on va récolter le plus d’adhésions, que ce n’est pas en érigeant les personnes homosexuelles en interlocuteurs principaux qu’on va être les plus crédibles médiatiquement… Ils se trompent en beauté !

Pour ce qui me concerne, quand j’ai essayé de prendre la place qui me revenait dans la Manif du 13 janvier, on m’a conseillé de me calmer car j’aurais chopé la grosse tête. On m’a dit que je devais rester un « humble serviteur ». Et on m’a littéralement mis de côté, en me demandant de faire la potiche, ou carrément en me mettant à l’écart des plateaux-télé, des journalistes, des chars et des podiums. « Reste sur le banc de touche : ton discours est trop compliqué, trop radical, trop étiqueté catho, trop inaudible, trop argumenté. Va jouer, et continue tes conférences pour les cathos, entre cathos : ça, tu sais bien faire. Le reste n’est que de l’orgueil de ta part. Le sujet de l’homosexualité n’est pas celui du mariage. Les manifestants anti-mariage-pour-tous comprennent mieux quand on leur parle de l’enfant ! Fous le camp et ne brise pas l’unité ! » On ne m’a pas sollicité au moment opportun. Donc ce n’est plus le temps de le faire. Le 24 mars prochain, je n’aurai pas le cœur à faire à nouveau tapisserie comme ça a été le cas le 13 janvier dernier, de scander que « Nous sommes tous des enfants d’hétéros ! » et qu’« un père et une mère, c’est élémentaire ! ». Je n’aurai pas la patience de porter un tee-shirt rose marqué « PME : papa + maman = enfant ». Ni assez d’enthousiasme pour seconder des figures désormais médiatiques de la MPT, mais qui n’ont aucun poids mis à part auprès de leurs convaincus.

Personnellement, je n’aurais eu l’énergie de me déplacer que si on m’avait laissé dire plus tôt et tout haut la phrase interdite (ci-dessous) qui est notre talon d’Achille à tous si on s’obstine à ne pas l’assumer, et qui aurait pourtant suffi à elle seule à flinguer le projet de loi : « Au-delà des questions de filiation et d’engendrement, l’amour homosexuel n’est pas un amour comme un autre, aussi solide, complémentaire, paisible, porteur de vie, que l’amour fondé sur la différence des sexes… même s’il existe des couples qui intègrent la différence des sexes et qui n’en profitent pas. Il n’empêche que la différence des sexes, quand elle est accueillie et respectée, est le cadre privilégié et incontournable de l’amour vrai et concret. Les couples homosexuels, en ayant expulsé la différence des sexes qui leur aurait donné une consistance, sont moins comblants, satisfaisants, complémentaires, réels et incarnés, que les couples ou les célibataires qui ont accueilli la différence des sexes. Pour cette raison, on peut reconnaître que les couples homosexuels existent, on se doit de les respecter, et d’assurer socialement/légalement la protection de chacun des deux membres qui le composent, ainsi que parfois des enfants qu’ils éduquent… sans pour autant les justifier socialement/légalement comme un modèle d’amour structurant pour une société, ni leur faire croire qu’ils composeront un couple marié ou une famille. Il n’y a pas lieu de donner aux couples homosexuels le mariage (ils ne correspondent pas à la réalité du mariage, qui est définie par la différence des sexes ouverte à la génération, étant donné qu’ils n’intègrent pas la différence des sexes et qu’ils ne sont pas procréatifs), ni l’adoption (un enfant, pour exister et pour grandir au mieux, a besoin universellement que ses deux parents biologiques père et mère s’aiment), ni le PaCS (qui, en plus de garantir des droits individuels nouveaux à des couples de sexes différents ou de même sexe, était la première marche de justification sociale du couple homo en tant que modèle équilibré de civilisation). » Tant qu’on ne laisse pas les personnes homosexuelles énoncer publiquement cela, la « Manif pour Tous » ne sera pas efficace et n’a pas de raison d’être. Je resterai chez moi le 24 ! L’enjeu premier du mariage n’est pas l’enfant : c’est prioritairement le couple, l’amour et le Réel fondés par la différence des sexes !

Lundi 25 février 2013