J’ai listé pour vous les 5 catégories de faux pardons que j’ai eu le bonheur d’entendre de la part de certains cathos. Un florilège de leur/notre hypocrisie pharisienne :
LE PARDON SANS REPENTANCE : « Je m’excuse. » ou « Désolé ». Sans réelle conviction ni désir d’aimer la personne qui nous a fait du tort, ou à qui on a fait du tort. C’est le pardon formulé de manière apprise et téléphonée, mais pas sincère. Et surtout, sans Dieu.
LE PARDON CONDESCENDANT : « Va ! Je ne te hais point. » (« Vous n’êtes digne que de mon indifférence ! »), ou le « Pas la peine que je demande à Untel pardon puisqu’il s’en fout, ou qu’il n’est pas catho, et que pour lui, le pardon ne signifie rien. »
LE PARDON-REPROCHE : « Je te demande pardon… mais tu dois faire de même, ou bien tu l’as quand même bien cherché, ou tu as fait pire que moi. » En gros, j’attends implicitement que tu m’imites dans ma demande de pardon, et j’estime au fond que tu as beaucoup à te faire pardonner.
LE PARDON DU RELATIVISME SUBJECTIVISTE : « Je te demande pardon de t’avoir blessé. » « En gros, je te demande pardon que tu aies mal pris ce que je t’ai dit ou ce que je t’ai fait, mais qui finalement ne me semble pas mauvais. » Dans ce cas précis, il y a zéro reconnaissance du mal qui a été concrètement fait. Dans l’esprit du catholique faussement repentant, « avoir blessé » ce n’est pas nécessairement « avoir fait du mal », a fortiori s’il croit avoir affaire à une personne ultra sensible, mythomane et susceptible, puisque le mal est relégué à la subjectivité, à la perception, au ressenti et au sentiment, du « blessé ». Pas à l’objectivité factuelle et relationnelle du péché. Trop facile !
LE PARDON PIÉTISTE ET PLAINTIF :
Par exemple, je répète 36 000 fois le mot « pardon », je me confonds en excuse… pour en réalité ne pas avoir à reconnaître concrètement l’objet du méfait ou du contentieux, la matière du péché.
Ou bien je me reconnais volontiers « pécheur » (ou « pauvre pécheur »), mais en revanche, dès qu’il m’est reproché des synonymes actualisés du mot « pécheur » (par exemple, « raciste », « homophobe », « bobo », « francs-maçon », « alcoolique », « intégriste », « extrémiste », « antisémite », « criminel », « pharisien », etc.), alors là, bizarrement, il n’y a plus personne ! Et je le prends super mal ! Comme une offense personnelle, une insulte ! « Pécheur, je veux bien. Mais ses synonymes, non ! ».
Ou bien (et là, c’est le pire) c’est le pardon qui prie pour toi. En gros, le pardon de pitié, de commisération et de condescendance. « Je te demande pardon de t’avoir blessé et je prie pour ta conversion (car, pour réagir de la sorte, c’est que tu dois être bien blessé, et bien plus pécheur que moi!). » Haha. Celui-là, je l’adore !