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Padreblog : Ça présente bien mais ça ne présente rien

 

Conclusion de l’émission du Padreblog après l’interview du journaliste historien (homosexuel) Franck Ferrand : « Merci Franck Ferrand pour ces propos libres et vrais. »

 

Euh… « libres et vrais »??? Concrètement, le gars, en guise de « Vérité », il s’est juste contenté de figer la foi en patrimoine culturel et spirituel, en esprit et en lumière mentale, en énergie dépersonnifiée, comme le fait la Nouvelle Religion mondiale de l’Antéchrist. Et au lieu de corriger le tir, les prêtres du Padreblog lui donnent leur aval, sourient tout le temps, s’extasient derrière chaque phrase prononcée par l’invité, valident la « Vérité » et la sincérité des propos. Ferrand repart, flatté, et les téléspectateurs, sans rien. Et personne ne dénonce la mascarade.

 

L’historien est brossé obséquieusement dans le sens du poil par l’équipe en col romain du Padreblog (les stewards) qui essaie à la fois de caser Jésus sans Le nommer vraiment, à la fois de Le noyer dans un humanisme intégral pavoisé ou un spiritualisme intégral (quête de « Sens »), avec un grand sourire publicitaire. Au fond, avec ce genre d’émissions, on assiste à un abaissement clérical à la mondanité et à l’esprit du monde, à une simulation d’écoute émerveillée, d’accueil catéchétique discret, à un apostolat de salon. Même si les curés du Padreblog cherchent à faire le distingo entre leur statut de clerc et celui de journaliste (on a dû leur faire le reproche), pour se justifier de ne pas tomber dans la mondanité et le double (voire le contre) emploi, on voit bien dans les faits qu’ils ne sont pas à leur place de prêtres. Un prêtre, ça annonce la Vérité : ce n’est pas une speakerine qui fait doucereusement semblant d’écouter et qui valident les conneries/approximations relativistes de dites.

 

Comme l’a écrit si justement Dom Jean-Baptiste Chautard dans L’Âme de tout apostolat (1900), « Parmi les catholiques, il y a malheureusement bien plus de canaux que de réservoirs ». Et force est de constater que les curés du Padreblog se sont transformés en canaux, en communicants (code 38 des Bobos en Vérité), pour draguer le pouvoir, pour délaisser leur rôle de réservoirs de Vérité et d’Esprit Saint. La Génération Padre 0.2 présente bien mais ne présente rien.

Nos prêtres se transforment en communicants

 

Le prêtre qui joue le speaker, le présentateur télé, le communicant, l’attaché de presse de Jésus, l’animateur clergyman, qui cède démagogiquement sa place de pasteur, de guide, d’orateur et d’enseignant, en échange d’une place de questionnant, d’apprenant, d’enseigné, d’élève, de récepteur, d’une parodie de service et d’écoute : voilà exactement la dérive bobo que je décris et annonce dans le code n°38 de mon livre Les Bobos en Vérité.
 

 

De plus en plus de prêtres ne sont plus des prêtres, n’occupent plus leur place de prêtres. On est mal.

Macron et les prêtres : homosexualité, vous avez dit homosexualité ?

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À ceux qui me s’évertuent à faire croire que l’homosexualité est un sujet annexe, par jalousie et mauvaise foi.
 
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À ceux, chez les catholiques et les prêtres, qui noient le poisson en feignant l’ignorance, la neutralité et en se drapant dans la victimisation pour cacher leur carriérisme mondain. Les faits me donnent une nouvelle fois raison. Et leur homophobie continuera de les poursuivre comme un nuage noir. Bien fait pour eux.
 
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Chope de Bière : Calice sacré du bobo catho

 
Bière hipster
 

(Saint) Paul, une Tourtel !
 

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais en général, les bobos cathos adorent s’afficher et se décrire (dans les médias, à la radio, à la télé) en train de boire une bière avec leurs potes, et surtout en train de parler de leur bière*. Quand ils prononcent le mot « bière », d’ailleurs, ils changent soudain de voix, pour rendre celle-ci plus parisienne, plus popu, plus mec, plus conviviale, plus socialo-communiste, pour « faire spontané » et « authentique » et « cool/sympa »… alors qu’au final, il s’agit d’une tirade pré-écrite à l’avance, prouvant leur angoisse de mecs mal dans leur peau et souvent hautains. Tous les journalistes bobos – parfois cathos… pardon… chrétiens – font l’éloge, comme Philippe Delerm, de leur bière (cf. La première gorgée de bière, 1998), afin de (se) prouver qu’ils sont décomplexés et « pas (cathos) coincés/intégristes/de droite » comme le prédisent les apparences et leurs angoisses intérieures. Bière (ou café, rebaptisé « kawa » à l’occaz’) = Calice sacré du bobo ! Amaru Cazenave, Diradefo, Manuel Atreide, Koz Toujours, Edmond Prochain, les « padre » branchés du Padreblog, ils aiment bien se planquer derrière « la bonne binouze du Peuple élu ». Je me souviendrai longtemps du passage-radio (Radio Notre-Drame, émission « Le Grand Témoin ») de la journaliste Natalia Trouiller quand elle avait révélé avec une fierté contenue qu’elle avait bu une bière avec un militant anti-LMPT après une manif. La bière, c’est la caution décontraction du bobo catho (qui ne veut pas non plus être confondu avec le cliché du beauf buveur de bière ! Lui, il a « le style », attention…). La bière, c’est la boisson de l’amitié retrouvée, de la réconciliation œcuménique, de la sortie de sa condition de journaliste bourgeois. La caution charité et authenticité, aussi. Encore plus si elle est partagée avec un religieux en habit (dominicain, en ce moment, c’est de bon ton) ! Mais cette « nature (divine) » est tellement forcée que je n’y crois pas une seconde.
 
Bière Koz et Edmond Prochain
 

Il y a un brin de populisme et de machisme hétéro (inconscient, même s’il se veut assumé) dans le boboïsme catho. Un brin d’homophobie, pour le coup (d’ailleurs, le seul élan gay friendly que tentent les bobos cathos, la seule démonstration humoristique de connivence – pas drôle, en plus – qu’ils veulent instaurer avec nous personnes homosexuelles, les rares fois où ils essaient de nous comprendre un peu, c’est « On n’est pas des pédés ! On n’est pas des tapettes ! ». Haha : on en rigole encore… Ils utilisent la bière comme un refuge et vernis de respectabilité. Désolé, mais pour moi, ce sera juste un jus d’abricot (Ouaip. Yes. Check. Yep. Faux frère. Huhuhu. Jesus is my boss. (Ok je sors.)). Ou mieux : le Sang du Christ.
 
Bière Diradefo 1
Bière Diradefo 2
 
Bière Amar
 

* Boire de la bière n’est pas en soi bobo. Je préfère le souligner pour les crétins qui voudraient caricaturer et simplifier mon propos. Et il n’est ni interdit de passer du bon temps avec ses amis autour d’une bière, ni d’aimer la bière (en étant curé #joke).
 
 
 

Voir ici le lien vers ma vidéo Youtube « Les Bobos cathos » ; ainsi que le lien avec cet article, cet autre article, et la suite de cet article.

Lettre à soeur Paula

Lettre à soeur Paula

 

 

Paula est une sœur missionnaire portugaise de la Communauté des Serviteurs de l’Évangile. Elle a 46 ans, habite et travaille actuellement au Japon. C’est une amie commune qui nous a mis en lien, et qui lui a laissé mes coordonnées. Son mail de prise de contact m’a semblé tellement riche en questions pertinentes par rapport à la position de l’Église sur l’homosexualité, tellement révélateur de l’ignorance et de la fébrilité de beaucoup de croyants catholiques pratiquants face au désir homosexuel, que j’ai décidé d’y répondre en prenant le temps. La recherche de Vérité de cette femme, son humilité aussi, m’ont touché.

 

Voici d’abord son mail, et ensuite ma tentative de réponse :

 

« Cher Philippe, Comment allez-vous ? C’est un plaisir de faire votre connaissance, même si c’est par e-mail. Je suis une missionnaire portugaise de la même communauté que Céline, Serviteurs de l’Évangile. Je m’appelle Paula et j’habite et travaille au Japon. Je pense que Céline vous a déjà écrit à propos du sujet dont je voudrais vos conseils. Je vous remercie avant tout pour votre disponibilité. Je vous explique un peu la situation. Il s’agit d’un jeune garçon japonais qui est catholique et qui depuis quelques mois a décidé de quitter son travail pour penser mieux à son futur, car en faisant le chemin de Saint Jacques, il s’est demandé que peut-être Dieu l’appelait à le suivre comme prêtre. Il n’est pas encore sûr si sa place est chez nous, les Serviteurs, mais il nous a demandés de l’accompagner dans son chemin de discernement. Nous nous rendons compte que bien qu’il soit baptisé depuis sa naissance (contrairement à la majorité des catholiques japonais, qui reçoivent le baptême d’adultes), il a du mal à faire confiance aux enseignements de l’Église et parfois cela devient un vrai obstacle vis à vis de l’approfondissement de sa vocation. Quand je lui explique que souvent il faut distinguer entre la position officielle de l’Église et la Pastorale, il trouve cela très difficile à comprendre, parce que cela lui semble une hypocrisie. Dernièrement, il a exprimé ses doutes par rapport à l’enseignement de l’Église sur l’homosexualité. Il nous a dit qu’il n’est pas homosexuel et qu’il ne connaît personne qui est homosexuel. Cependant, il veut comprendre l’enseignement de l’Église à ce sujet, autrement, il craint que quand il deviendra prêtre, il ne sera peut-être pas capable de mettre en pratique ce que l’Église enseigne et finira par abandonner le chemin de prêtre catholique. En ce moment, il est vraiment en train de mettre en question sa vocation à cause de ce sujet. Il a lu des commentaires sur la Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles et il n’est pas d’accord avec cette position. Il pense que celle-là n’est pas une position miséricordieuse, comme celle de Jésus. Ce serait donc une contradiction avec l’Évangile. Il pense aussi que ce n’est pas juste que pour les hétérosexuels il y ait deux options : la vie matrimonielle et la chasteté consacrée à Dieu, mais pour les homosexuels il n’y a que celle de la chasteté. Puisque moi je ne suis pas homosexuelle, il est vraiment difficile pour moi de faire un jugement. Je me suis renseignée un peu, mais je ne sais pas quelle opinion accepter comme juste. J’avoue mon ignorance dans ce thème et c’est pour cela que je vous demande votre aide. Puisque vous êtes homosexuel et catholique, est-ce que vous pourriez me répondre à quelques questions ? Par exemple, vous êtes d’accord avec : « L’inclination particulière de la personne homosexuelle constitue néanmoins une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. C’est la raison pour laquelle l’inclination elle-même doit être considérée comme objectivement désordonnée. » (selon la Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles). C’est-à-dire, pour vous l’inclination homosexuelle, est-elle désordonnée et considérez-vous le comportement homosexuel intrinsèquement mauvais ? Pour moi, c’est difficile à comprendre que, étant l’homosexualité une structure de la personne, même qu’elle ne soit pas génétique dans la plupart des cas, ce soit quelque chose de mauvais et désordonné. Si je suis sincère, dans mon ignorance, moi je préfèrerais que l’homosexualité puisse être changée avec quelque thérapie et devenir hétérosexualité. Mais selon ce que j’ai lu, en psychologie cela n’est pas accepté, ni conseillable, même s’il y a des groupes qui encouragent le changement en l’appelant conversion, n’est-ce pas ? Alors, comment comprenez-vous et vivez-vous votre orientation sexuelle ? Par rapport à la phrase suivante de la même lettre, êtes-vous d’accord avec cette affirmation ? « En réalité, il faut aussi reconnaître à ceux qui ont une tendance homosexuelle la liberté fondamentale qui caractérise la personne humaine et lui confère sa dignité particulière. En raison de cette liberté, comme en tout renoncement au mal, l’effort humain, éclairé et soutenu par la grâce de Dieu, pourra leur permettre d’éviter l’activité homosexuelle. » Est-ce que vous croyez qu’une personne homosexuelle peut éviter l’activité sexuelle et doit le faire pour son bien ? Êtes-vous d’accord avec l’option de la chasteté pour tous les homosexuels chrétiens ? Ou bien, est-ce que vous pensez que l’Église doit être plus ouverte ? Dans quelle direction ? Par exemple, pensez-vous que la pastorale catholique à l’égard des homosexuels devrait être orientée vers le soutien de la fidélité des couples homosexuels stables ? Est-ce que vous avez une expérience d’Église différente de l’image qu’on obtient en lisant seulement cette lettre ? Pourriez-vous me conseiller aussi de la bibliographie qui me permette de me renseigner mieux à ce sujet ? (soit sur l’homosexualité, soit sur la position de l’Église). Permettez-moi encore une autre question : que pensez-vous des mariages entre personnes homosexuelles et sur l’adoption d’enfants de leur part ? Je m’excuse parce que je me rends compte que je vous ai fait un vrai interrogatoire. Cela parle de mon ignorance sur ce thème. Je vous remercie de tout mon cœur de votre collaboration. En attendant de vos nouvelles, que Dieu vous bénisse. Paula »

 
 

Chère Paula,

Je vais essayer finalement de répondre par écrit à ton mail: il m’inspire beaucoup de réponses qu’il me paraît important de développer, car elles pourront servir à beaucoup d’autres personnes que toi. On pourra en reparler par téléphone si tu veux… et surtout si on arrive à faire coordonner nos agendas !^^

 

Si tu le veux bien, je vais faire une sorte de lecture linéaire de ton courrier pour ne pas en perdre une miette.

 

Tu m’écris que ce garçon « a du mal à faire confiance aux enseignements de l’Église et parfois cela devient un vrai obstacle vis à vis de l’approfondissement de sa vocation. » De peur de paraître un peu dur et direct dès le départ, je te dirais que je crois qu’on ne peut pas engager un chemin vers la prêtrise si on n’aime pas profondément l’Église catholique, si on ne Lui fait pas d’avance une entière confiance, si on se laisse trop inspirer et influencer par la réputation médiatique fallacieuse et infamante qui sévit avec force en ce moment à son propos (comme quoi l’Église serait quand même un peu « en retard » sur certains sujets, en décalage avec les mutations sociales, et « fermée » d’esprit). L’Église catholique est humaine, défectueuse, mais malgré tout d’inspiration divine : elle est donc sanctifiée, en dépit de son humanité merdique. Et cela, il ne faut pas le remettre en doute ! La confiance a quelque chose de nécessairement arbitraire et aveugle, mais j’ai eu l’occasion d’expérimenter à bien des reprises la justesse du message de l’Évangile mais aussi du Pape et de son institution vaticane. Par exemple, pour partir de l’homosexualité, j’ai toujours fait confiance au message un peu abrupt et sec du Catéchisme de l’Église catholique à ce sujet, en me disant que l’Église avait raison sans avoir encore compris pourquoi, que je comprendrais plus tard, que je devais faire ma propre enquête pour trouver d’autres mots plus personnels et pallier à la concision du discours ecclésial. Et finalement, au jour d’aujourd’hui, je ne regrette pas du tout d’avoir été têtu dans mon aveuglement ! Même si je n’exprimerais pas les choses comme le Pape ou même un saint Paul, même si je me suis approprié son message sur l’homosexualité pour l’humaniser davantage, je reviens vers mon Église en Lui donnant raison et en La soutenant dans ses positions. Elle a vu juste par rapport à l’homosexualité en disant que les actes homosexuels étaient intrinsèquement désordonnés. Elle voit juste en demandant le célibat continent. Elle voit juste en exprimant sa méfiance par rapport aux couples homosexuels et au désir homosexuel. Et c’est quelqu’un comme moi, qui a étudié le sujet à fond à travers quatre livres et qui a passé 10 ans dans le monde associatif homo et dans le « milieu homo », qui le dit ! Pas un garçon qui exprime un avis de loin, parce qu’il n’assume ni son homosexualité ni le fait de s’en approcher. La confiance en l’Église – qui n’est absolument pas synonyme d’absence de regard critique ni de soumission scolaire à tout ce qui est dit – ne déçoit jamais, car je la crois profondément juste et surprenante. Oui, j’assume de plus en plus de faire partie de cette famille qu’est l’Église catholique, et je suis scandalisé qu’on maltraite ainsi mon grand-père, car il a le courage de dire tout haut ce qui doit être dit sur l’homosexualité, et sur plein d’autres sujets de morale sexuelle d’ailleurs. C’est quand on va lire directement les textes et ce que Benoît XVI dit qu’on se rend compte qu’il n’a rien du frustré que certains médias dépeignent. Il est particulièrement connecté à l’actualité.

 

« Quand je lui explique que souvent il faut distinguer entre la position officielle de l’Église et la Pastorale, il trouve cela très difficile à comprendre, parce que cela lui semble une hypocrisie. » Je comprends en effet qu’il ne puisse pas recevoir ce discours dissociant théorie et pratique, Église du haut et Église du bas (même si je vois dans quel sens tu l’as dit : le Vatican est bien obligé de poser un cadre moral, un discours généraliste, tout en l’adaptant ensuite au cas par cas, aux exceptions, aux personnes, aux situations humaines imprévues). C’est tout à l’honneur de ce jeune homme que de « tiquer » à notre tiédeur ou à nos propres tentations de nous désolidariser de notre Institution pour ne pas assumer tout ce qu’elle nous demande ou bien la mauvaise image que cela nous donnerait ! Ça veut au moins dire qu’il tient inconsciemment à l’Unité de l’Église, qu’il est en recherche de Vérité, qu’il désire fortement la cohérence des discours et des actes, qu’il veut épouser entièrement l’Église ou pas du tout ! Il lui faut peut-être garder la part de beauté que contient sa révolte (à savoir la recherche de Vérité) et consentir par ailleurs au mystère d’obéissance. « Obéir » signifie « aimer » quand on donne son obéissance au bon maître.

 

« Dernièrement, il a exprimé ses doutes par rapport à l’enseignement de l’Église sur l’homosexualité. Il nous a dit qu’il n’est pas homosexuel et qu’il ne connaît personne qui est homosexuel. Cependant, il veut comprendre l’enseignement de l’Église à ce sujet, autrement, il craint que quand il deviendra prêtre, il ne sera peut-être pas capable de mettre en pratique ce que l’Église enseigne et finira par abandonner le chemin de prêtre catholique. » Je trouve cela génial que ce garçon désire être aussi entier, qu’il sorte également de ses frontières pour aller sur un terrain qu’il ne connaît à priori pas beaucoup (le monde homosexuel), qu’il veuille être au cœur d’un apostolat dans et proche des réalités du monde. Tu le féliciteras et tu l’encourageras à continuer à « fouiller la merde », à ne jamais se laisser faire ou signer à un contrat dont il ne connaît pas toutes les clauses. Du moment qu’il accepte qu’on ne peut pas tout maîtriser ou deviner de l’intelligence de Dieu…

 

« En ce moment, il est vraiment en train de mettre en question sa vocation à cause de ce sujet. Il a lu des commentaires sur la Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles et il n’est pas d’accord avec cette position. Il pense que celle-là n’est pas une position miséricordieuse, comme celle de Jésus. Ce serait donc une contradiction avec l’Évangile. » Je comprends sa réaction première. Après, cette impression de manque d’ouverture tient non pas tant au contenu qu’à la brièveté des articles de cette Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Et il est clair que le message de l’Église, même s’il n’est pas faux, doit s’affiner, se préciser davantage, pour être plus aimant. Je trouve personnellement qu’il n’est encore pas assez question du désir homosexuel en lui-même, ni de son lien avec le viol. Du coup, il a du mal à peser sur la balance face au discours bien-pensant de l’ouverture inconditionnelle à l’autre. Le garçon dont tu me parles ne doit pas perdre de vue que l’amour du prochain n’est pas un « oui » sans réserve, mais parfois un « non » et une exigence posée avec fermeté. Jésus accueille toujours l’autre sans réserve, mais les actes humains avec beaucoup de réserves et d’exigence ! Parce qu’Il tient à l’Amour autant qu’aux personnes aimées par cet Amour. Et parce qu’Il nous responsabilise, nous met devant nos limites humaines et notre liberté. Si nous ne comptions rien pour Lui, Il ne se donnerait pas la peine de s’opposer à nos fantasmes parfois bien intentionnés de se prendre pour Lui. Or, Jésus n’accueille pas la femme adultère avec un sourire mièvre et une ouverture d’esprit relativiste : Il l’aime profondément, et c’est pour cela qui lui dit aussi sans détour : « Va, et désormais ne pèche plus. » Il accueille la personne, mais refuse le péché. Il formule explicitement une demande qui condamne l’acte tout en relevant l’âme pécheresse. C’est la raison pour laquelle je trouve le message de l’Église sur l’homosexualité exigeant mais très évangélique. C’est l’amertume de la coupe offerte.

 

« Il pense aussi que ce n’est pas juste que pour les hétérosexuels il y ait deux options : la vie matrimonielle et la chasteté consacrée à Dieu, mais pour les homosexuels il n’y a que celle de la chasteté. » Alors, déjà, entendons-nous bien dans les termes. La chasteté n’est pas équivalente à la continence ou à l’abstinence : elle est aussi à vivre au sein d’un couple femme-homme, ou entre amis, ou même entre un artiste et son œuvre d’art, car elle est cette juste distance qui permet la relation, cette résistance à la fusion destructrice. Après, l’appel à la continence pour les personnes homosexuelles est, c’est vrai, un peu « brut de pomme », il faut le reconnaître. Moi-même, il m’a beaucoup questionné à un moment, quand je commençais à assumer mon désir homosexuel. Je me retrouvais dans l’assistance de messes où la condition homosexuelle n’était pas du tout abordée (genre le « Journée annuelle pour les vocations » ou le « Dimanche pour la famille »). Les prêtres, dans leurs homélies, ne proposaient que deux options de vocations possibles pour suivre le Christ : soit le couple marié (que je ne pouvais pas vivre), soit le célibat consacré vécu dans la prêtrise (que je ne pouvais pas vivre non plus, puisque l’entrée dans les séminaires était barrée pour les personnes homosexuelles). Je trouvais ça un peu court et paniquant comme raisonnement ; à l’époque, j’en pleurais presque, et je criais intérieurement vers le Seigneur : « Mais Seigneur, quel chemin reste-t-il pour nous, personnes homosexuelles ??? Quelles issues de secours ??? Pourquoi je n’aurais pas le droit d’aimer, moi aussi, puisque tu m’as fait un cœur pour aimer ? » Cette révolte ne m’a pas fait quitter l’Église pour autant (ma foi était trop forte). Elle m’a donné au contraire l’impulsion de me questionner et d’inaugurer un nouveau chemin. Et de surcroît, avec le temps, j’ai compris que cette voie restreinte et étroite de la continence proposée aux personnes homosexuelles n’avait rien d’une condamnation de l’Amour, mais était précisément une demande spécifique qui reconnaissait notre singularité à nous, personnes homosexuelles, et aussi qu’elle n’était ni plus facile ni moins facile à vivre que le mariage ou le sacerdoce : elle implique le même renoncement, le même don entier de soi, la même liberté. Elle n’est pas moins un chemin où l’on peut aimer vraiment. Ce n’est pas le nombre de choix qui nous sont proposés qui détermine notre degré de liberté ou notre bonheur, mais bien notre choix entier à une personne unique, que celle-ci soit une personne du sexe dit « opposé » ou Jésus. Et les personnes homosexuelles ne sont pas privées de Jésus : elles sont même, de part les limites imposées par leur désir, plus spécifiquement orientées vers « la meilleure part ». Alors pourquoi s’en plaindraient-elles, ou pleureraient-elles d’être mises à l’écart du modèle du Couple présenté par notre société ultra-érotisée comme la seule structure d’amour vrai ? Quelque part, leur condition homosexuelle les prépare plus directement et plus fermement aux noces royales célestes. Si elles savent la saisir, c’est une chance pour elles d’être en quelque sorte acculées, de par un désir intérieur qu’elles n’ont pas choisi, à un don entier à la personne de Jésus, puisqu’elles ne sont pas appelées par l’Église à vivre autre chose avec quelqu’un d’autre. L’Église leur demande tout de suite quelque chose de grand, de complètement fou humainement parlant, mais de glorieux dans l’Éternité. Elles devraient s’en réjouir ! Tout ceci, cependant, ne prend sens qu’à la lumière de la foi et de la Résurrection.

 

« Puisque moi je ne suis pas homosexuelle, il est vraiment difficile pour moi de faire un jugement. Je me suis renseignée un peu, mais je ne sais pas quelle opinion accepter comme juste. J’avoue mon ignorance dans ce thème et c’est pour cela que je vous demande votre aide. » N’aies pas peur, Paula, de tes impressions, de tes avis, ou jugements raisonnés. L’homosexualité est humaine. Même si tout le monde ne la ressent pas, elle continue d’appartenir à tout le monde, et tous peuvent en parler – y compris les prêtres « hétérosexuels » ! – car la réflexion sur le Désir rejoint tout un chacun. L’homosexualité n’est pas un sujet qui appartient spécifiquement aux personnes homosexuelles, quand bien même la plupart d’entre elles le laissent croire pour ne pas entendre ce que le monde extérieur a de pertinent à leur dire sur les limites nombreuses de leur désir. Nous avons le devoir, en tant que chrétiens, de nous positionner. Et j’ai vu des personnes dites « hétérosexuelles » traiter de l’homosexualité avec bien plus de pertinence et de distance que ceux qui ont le nez dans le guidon et si peu de recul sur eux-mêmes ! Alors fais-toi confiance.

 

« Puisque vous êtes homosexuel et catholique, est-ce que vous pourriez me répondre à quelques questions ? Par exemple, vous êtes d’accord avec : ‘L’inclination particulière de la personne homosexuelle constitue néanmoins une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. C’est la raison pour laquelle l’inclination elle-même doit être considérée comme objectivement désordonnée.’ (selon la Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles). C’est-à-dire, pour vous l’inclination homosexuelle, est-elle désordonnée et considérez-vous le comportement homosexuel comme intrinsèquement mauvais ? » Oui, je suis d’accord avec ces propos. Ils sont certes explicites, mais droits. Ayant été témoin du désordre intérieur et extérieur que provoquait la justification du désir homosexuel dans la vie des personnes qui s’y soumettaient aveuglément comme s’il s’agissait d’un désir qui les définissait entièrement ou qui était équivalent à l’amour entre une femme et un homme qui s’aiment vraiment ou entre un homme continent et Dieu, je peux dire que j’y souscris. Après, j’ajouterais à ces propos ma propre étude de terrain. J’ai recensé dans les œuvres homosexuelles (films, romans, biographies, discours de nombreux sujets homosexuels…) toutes les occurrences inconscientes qui étaient faites au mot « désordre », et elles sont nombreuses ! (pourtant, elles ont été faites par des personnes qui défendaient l’authenticité de leur désir homosexuel !) J’ai également décrit la nature dispersante, c’est-à-dire plus divisante qu’unifiante, du désir homosexuel, à travers l’étude de symboles récurrents dans les fictions traitant d’homosexualité : les visages coupés en deux, les corps éclatés, les animaux à deux têtes, les jumeaux, les miroirs brisés, les doubles schizophréniques, etc., toutes ces figures symboliques de la division. Pour moi, ces images sont le langage du désir homosexuel, un élan qui conduit davantage à la dispersion et à des actes où le fantasme narcissique et les pulsions font loi, plutôt qu’à la Réalité et à la Vérité (ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils soient totalement déconnectés de ces deux dernières).

 

« Pour moi, c’est difficile à comprendre que, étant l’homosexualité une structure de la personne, même qu’elle ne soit pas génétique dans la plupart des cas, ce soit quelque chose de mauvais et désordonné. Si je suis sincère, dans mon ignorance, moi je préfèrerais que l’homosexualité puisse être changée avec quelque thérapie et devenir hétérosexualité. Mais selon ce que j’ai lu, en psychologie cela n’est pas accepté, ni conseillable, même s’il y a des groupes qui encouragent le changement en l’appelant conversion, n’est-ce pas ? » C’est vrai que ce n’est pas souhaitable de mettre l’homosexualité sur le terrain de la génétique ou de la maladie du simple fait qu’elle n’est pas un choix. Pour autant, même si je ne prétends pas trancher entre l’inné et l’acquis (car pour moi, l’homosexualité reste une énigme à ne pas élucider complètement pour laisser à celui qui la ressent une complète liberté, pour ne pas la transformer en destin, pour ne pas « pathologiser » ni essentialiser le désir homosexuel et lui donner trop d’importance par rapport à la personne homosexuelle), j’ai constaté que le désir homosexuel était à la fois la marque d’une blessure liée à un contexte de violence réel (viol, inceste, mépris de soi, désir d’être objet, isolement amical, etc.) et aussi le révélateur de coïncidences et de terrains porteurs (déterminants ou non) marqués par une absence de désir. Alors bien sûr, il faut être très prudent quant aux thérapies collectives et à toutes ces sectes qui stigmatisent « les » homosexuels et les réduisent à leur désir homosexuel pour mieux le leur ôter et faire croire à une miraculeuse conversion à « l’hétérosexualité ». Personnellement, je n’y crois pas, entre autres parce que je ne considère pas l’orientation homosexuelle comme déterminante de l’intégralité de la personne qui la ressent, ni comme le mal absolu. En plus, ce qui se joue au niveau de la sexualité est très mystérieux et profond : je ne crois pas qu’on puisse changer complètement quand on est homosexuel, sauf ceux qui se sentent bisexuels. Cela dépend de la profondeur de l’ancrage de l’homosexualité en nous. Bref, la blessure homosexuelle reste une énigme dont je n’ai pas les clés. Après, nous avons tous quelque chose en nous à guérir… et il est clair que le désir homosexuel, si on s’y adonne, blesse, et indique une fragilité dont il faut prendre compte. J’ai vu chez les personnes homosexuelles qui m’entourent beaucoup de frustration, de peur, de timidité, de haine de soi, de misanthropie (déclinée en misogynie ou en misandrie), de manque de confiance en soi. Cela n’est pas spécifique au désir homosexuel (il existe d’autres désir dispersants), mais le désir homosexuel est marqué par ce désordre.

 

« Alors, comment comprenez-vous et vivez-vous votre orientation sexuelle ? » Au moment où je vous écris ces lignes, j’essaie de la vivre dans la continence. Après 29 ans de célibat complet, puis une période d’un an et demi d’expérimentation de la relation charnelle homosexuelle avec des garçons, je reviens doucement mais sûrement à la continence. En tout cas avec plus d’assurance. Cette promesse reste à confirmer sur la durée et la joie. Mais pour l’instant, ça semble en bon chemin ! Mon cœur est brûlant, et plus brûlant qu’avant !

 

« Par rapport à la phrase suivante de la même lettre, êtes-vous d’accord avec cette affirmation ? ‘En réalité, il faut aussi reconnaître à ceux qui ont une tendance homosexuelle la liberté fondamentale qui caractérise la personne humaine et lui confère sa dignité particulière. En raison de cette liberté, comme en tout renoncement au mal, l’effort humain, éclairé et soutenu par la grâce de Dieu, pourra leur permettre d’éviter l’activité homosexuelle.’ Est-ce que vous croyez qu’une personne homosexuelle peut éviter l’activité sexuelle et doit le faire pour son bien ? Êtes-vous d’accord avec l’option de la chasteté pour tous les homosexuels chrétiens ? Ou bien, est-ce que vous pensez que l’Église doit être plus ouverte ? Dans quelle direction ? Par exemple, pensez-vous que la pastorale catholique à l’égard des homosexuels devrait être orientée vers le soutien de la fidélité des couples homosexuels stables ? » Oui, je suis d’accord avec la phrase citée au-dessus, car je crois en la puissance d’action de Dieu en nous. Après, cette action n’est ni spectaculaire (on ne demande pas à un blessé de courir le 100 mètres !), ni euphorique, ni un appel au mariage forcé, ni un encouragement à l’abandon de son désir homo. Au contraire, plus on s’approche sans peur de son désir homosexuel et du « milieu homo » pour les reconnaître et comprendre comment ils fonctionnent, moins on a de risques de se confondre avec lui et de le laisser diriger notre existence. Sinon, bien évidemment, j’encourage au respect des couples homosexuels et au soutien de la fidélité en leur sein, sans pour autant se leurrer sur leur fragilité objective. Il n’y a pas à idéaliser l’amour homosexuel, car il possède beaucoup de limites (et pas seulement parce que la société lui mettrait des bâtons dans les roues ; c’est le désir homosexuel qui est, par nature, faible et violent). Il n’y a pas non plus à lui retirer le qualificatif d’ « amour », car même si c’est un amour limité, il est, à de rares occasions, le lieu de l’échange de différences, de tendresse, d’engagement sincère, qu’on ne peut pas négliger.

 

« Est-ce que vous avez une expérience d’Église différente de l’image qu’on obtient en lisant seulement cette lettre ? » J’avoue qu’à ce jour, je n’ai jamais rencontré de couple homo qui m’emballe vraiment (et ce n’est pas faute d’en avoir rencontrés !). Mais il ne faut jamais dire jamais. Mon scepticisme n’est pas fermé. Si je tombe un jour sur un couple homosexuel qui me semble solide et heureux sur la durée, je n’hésiterai pas à l’exprimer. Je peux juste dire à l’heure actuelle « J’attends de voir… », même si je ne suis toujours pas convaincu par la force de l’amour homo et que je sais de mieux en mieux pourquoi.

 

Du point de vue de l’expérience d’Église à proprement parler, je n’ai pas rencontré véritablement de personnes homosexuelles qui vivaient une combinaison harmonieuse entre foi et homosexualité : soit elles essayaient de former une gay Church tout en s’éloignant de l’Église-Institution (comme dans l’association chrétienne David et Jonathan), soit j’ai croisé quelques garçons isolés qui refoulaient leur homosexualité dans une pratique religieuse dans laquelle ils taisaient leurs penchants (cas très rares… Et il y a dans le lot certains ecclésiastiques…). Mais j’avoue que je ne connais, à ce jour, aucun garçon comme moi qui assume aussi publiquement à la fois sa foi pratiquante catholique et son homosexualité.

 

Concernant l’accueil des personnes homosexuelles dans les églises, je trouve les prêtres encore timides, timorés même, par rapport au sujet. Cela les rend souvent maladroits, voire un peu jugeants. L’Église catholique, sur le terrain, a encore du mal à prendre le thème de l’homosexualité à bras le corps. Il faudrait une formation, un topo, une parole forte, sur laquelle se fonder, pour éviter les bourdes et l’éloignement de certaines personnes de l’Église à cause du seul sujet de l’homosexualité.

 

« Pourriez-vous me conseiller aussi de la bibliographie qui me permette de me renseigner mieux à ce sujet ? (soit sur l’homosexualité, soit sur la position de l’Église). » Je ne peux que te renvoyer à Xavier Thévenot, Jacques Arènes, ou encore Xavier Lacroix ; ou, dans un registre profane et psychanalytique, mais non moins solide, Jean-Pierre Winter. Je n’ai pas trouvé mieux ! Et puis bien sûr, mon livre… 😉

 

« Permettez-moi encore une autre question : que pensez-vous des mariages entre personnes homosexuelles et sur l’adoption d’enfants de leur part ? » J’en parle justement dans mon essai. En quelques mots, je ne suis favorable ni au mariage entre personnes homosexuelles, ni à l’adoption d’enfants. Dans les deux cas, c’est au nom du respect de la différence des sexes (que consolide le mariage d’amour vrai) et de la réalité de la famille, que j’avance cet avis. Attention, quand je dis ça, je mets fortement en garde contre une sacralisation nataliste de la procréation, ou une idéalisation de la différence des sexes. Il ne suffit pas que les enfants soient physiquement là, ou qu’un couple soit composé d’une femme et d’un homme, pour que l’amour soit là. Il faut non seulement que la différence des sexes soit présente mais aussi qu’elle soit couronnée par le désir vrai et libre entre deux personnes différemment sexuées, et ensuite par l’arrivée des enfants, pour pouvoir vraiment parler d’amour puis de famille.

 

« Je m’excuse parce que je me rends compte que je vous ai fait un vrai interrogatoire. Cela parle de mon ignorance sur ce thème. Je vous remercie de tout mon cœur de votre collaboration. En attendant de vos nouvelles, que Dieu vous bénisse. Paula »

 

Paula, je veux te remercier chaleureusement de m’avoir donné l’occasion, par ton mail plein d’interrogations, d’aborder des problématiques centrales sur l’homosexualité. Tes questions témoignent chez toi d’une foi très vivante, juste, acérée, en mouvement, fertile. C’est génial ! Tu poses les bonnes questions, et tu me permets de mettre des mots sur ce qui m’habite depuis longtemps et que je n’avais jamais formulé comme ça. Il y a 2 ans, un prêtre âgé et très proche ami de ma famille, suite à la lecture de mon livre, m’avait suggéré d’écrire un petit fascicule proposant un guide pratique pour l’accueil des personnes homosexuelles par l’Église. Et j’ai l’impression que grâce à ton questionnement, son souhait est réalisé. Il est impressionnant de voir combien le seul thème de l’homosexualité est facteur de discorde, de divisions internes/extérieures, et d’éloignement de l’Église. Je l’ai déjà observé même chez les jeunes adultes cathos encore présents dans nos églises. Tu as donc touché un problème crucial. Merci à toi. Du coup, je publierais bien ce mail que je t’envoie, et notre échange, sur le site de mon livre. M’y autorises-tu ? Que Dieu, qui est toute-puissance d’Amour, te bénisse. Ton (déjà) frère Philippe.

 
 

N.B. : Vous trouvez toutes les réactions à cette lettre ainsi que mes réponses, sur le site Padreblog.fr. C’est l’un des articles du site les plus visités. Merci au père Pierre-Hervé Grosjean et à son équipe de prêtres !

 

N.B. 2 : La Lettre à Paula a été traduite en anglais, espagnol, portugais, et allemand.