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L’homosexualité : une tentation particulièrement masculine et contemporaine parce que particulièrement pornographique

Pourquoi a-t-on à juste titre l’impression que l’homosexualité, il y en a plus qu’avant, et pourquoi constate-t-on de surcroît qu’elle fait des adeptes surtout chez les garçons ? qu’elle n’est pas si universelle, si dévisagée et si angélique qu’on nous le dit ?

Même si l’homosexualité a de tout temps existé, il est difficile de nier qu’elle est un questionnement particulièrement impulsé par notre époque, au moment où l’indétermination bisexuelle se représente médiatiquement comme un idéal de vie. Et je vais vous dire pourquoi. Nous vivons dans une ère d’ultra-érotisation et de pornographie mondialisée que notre Planète n’avait jamais connue jusque-là. Avant la démocratisation du porno, les jeunes ne se posaient pas autant de questions sur leurs sentiments, sur leur sexualité, sur leur génitalité et ses ambiguïtés. Surtout, ils n’étaient pas aidés à sur-interpréter la pulsion ou la jouissance corporelle en identité ou en amour. Ils ne faisaient pas ce travail d’introspection (positif à certains égards ; catastrophique à d’autres) sur leur ressenti, ne se focalisaient pas autant sur leurs réactions physiologiques, ne romançaient pas l’instinct comme maintenant. Ils ne voyaient pas la génitalité sous forme de terrain d’expérimentations fantaisistes. La sexualité n’était pas observée au microscope et les angoissait peu. Ils n’étaient pas soucieux de correspondre à une image de jouissance stéréotypée. La virilité était moins soumise aux diktats iconographiques de la performance, du machisme, moins définie par des normes esthétiques et sensorielles, moins adulée, moins aculée au repli narcissique masturbatoire… et pour le coup, homosexuel.

À présent, je connais beaucoup de jeunes hommes qui m’avouent avoir eu peur d’être homos simplement à cause du porno, et qui n’auraient jamais débusqué un désir homosexuel aux tréfonds d’eux-mêmes sans ce dernier. Ce constat les aide d’ailleurs à relativiser ce qu’ils croyaient être une identité fondamentale, et même parfois à renoncer à l’homosexualité une fois arrivés à l’âge adulte (c’est sûr que si, pour beaucoup de cas, l’homosexualité se réduit surtout à une stimulation génitale d’ordre télévisuel, à une angoisse d’adolescence, elle en perd en poésie et en profondeur !).

Le marché du X incite à l’homosexualité, même quand il s’agit de films « purement » hétéros (surtout quand il s’agit de films hétéros !).  Quand on regarde des films pornos (homos mais principalement hétéros), par la force des choses, on est amené à se retrouver nez à nez avec des personnes des deux sexes (dont le sien) nues et en état de jouissance. Également, par la masturbation, on utilise nécessairement quelqu’un du même sexe que soi pour se faire jouir : on s’utilise soi-même ! Il est donc logique que l’homosexualité – baptisée temporairement « bisexualité » ou « amour » – appelle davantage les garçons (qui regardent plus de porno que les filles), et qui plus est, les jeunes adolescents d’aujourd’hui, clairement sur-exposés aux images érotiques. L’homosexualité est une remise en cause, tout comme elle est une surenchère, de masculinité. Pour le coup, celle-ci attire à elle une frange beaucoup plus large que la population homosexuelle : les jeunes ados, les hommes mariés, les mecs non-mariés, les libertins, les voyeurs hétéros…

Tout ça pour dire à tous les mecs qui m’écoutent (et qui comprennent l’anglais) : Don’t worry ! It’s not particularly homosexuality ! It’s just porn sex ! It’s typically a male temptation ! Autrement dit : Pause ! Si vous vous sentez homo, ce n’est pas nécessairement parce que vous le serez à vie, mais d’abord parce que vous êtes un garçon, parce que vous êtes excités sexuellement (et pas homosexuellement), et enfin parce que vous êtes nés à une époque pornographique. Donc du calme, et surtout, de la liberté, avant l’étiquetage du « coming out » ou de la bisexualité !

 

Neuf clés concrètes pour arrêter la masturbation et le porno

NEUF CLÉS CONCRÈTES POUR ARRÊTER LA MASTURBATION ET LE PORNO (à destination de ceux qui reconnaissent que ces pratiques ne rendent pas pleinement heureux, et qu’au contraire elles nous frustrent plus qu’elles ne nous libèrent de la frustration !)

Concernant mon livre « L’homosexualité en vérité » (2012), plusieurs fois on m’a gentiment reproché d’avoir été trop court et évasif dans ma réponse sur la question de la masturbation. En effet, proposer comme seul moyen d’arrêt de cette pratique « l’amour de l’Église », c’est bien beau, c’est bien gentil (lol), c’est bien pieux, c’est bien vrai (car l’amour de l’Église-institution est tout à fait l’aboutissement et la synthèse de tous les moyens que je vais vous décliner maintenant)… mais pas très concret pour celui qui a de temps en temps du mal à envisager l’Église comme une épouse et une personne concrète pour laquelle se battre sans discuter. Alors, rapidement, je vais essayer de dresser une liste des méthodes pratiques qui m’ont permis d’arrêter mon caprice sensuel/sensoriel.

1 – La méthode trash (lol) : se couper le bras ou s’arracher l’œil (dans le sens figuré, je vous rassure, et pourtant, déjà très littéral et concret de la Bible : « Si ta main t’entraîne au péché, coupe-la ! Si ton œil t’entraîne au péché, arrache-le ! », Marc 9). En gros, cela revient ni plus ni moins à avoir l’audace de fermer les yeux quand la scène chaude d’un film arrive, ou quand le clic de l’icône internet d’un lien érotique nous démange. Détourner le regard. Et comme en général cette scène chaude arrive avec d’énormes sabots, nous risquons très peu d’être pris au dépourvu ! 😉 Donc usons et abusons de la fonction « Switch off » de notre nerf optique ! Cette action est fragile (donc difficile), intime, mais ô combien efficace !

2 – Deuxième proposition : Ne plus négocier avec soi-même. Savoir se dire clairement « NON », sans revenir dessus. C’est une incroyable expérience de sa petite Liberté. Mais il faut le faire ! Je reconnais que c’est cette action qui m’épargne le plus de fatigue et de dilemme, franchement (Quand on me dit que je suis courageux d’avoir arrêté la masturbation depuis janvier 2011, je me marre, car ce qui était coûteux, c’était d’essayer d’arrêter sans s’en donner vraiment les moyens ; arrêter « tout court », ce n’est ni fatigant ni courageux : au contraire, c’est net, sans bavure – ou presque lol – et reposant). Bien souvent, nous tombons et nous faisons le mal de la masturbation simplement parce que nous avons grillé/négligé les étapes préliminaires qui nous ont conduit ensuite à nous retrouver le pantalon baissé devant notre écran, à sortir notre carte bancaire au vendeur du sex-shop, à payer notre place au sauna. Nous avons joué sincèrement les ingénus, en tournant autour du pot, alors que c’était déjà là (au « tournage de pot ») qu’il fallait se prendre en main et se dire clairement « non » à soi-même. Au lieu de s’attaquer au sommet (l’acte ultime du péché) pour mieux justifier notre découragement et notre démobilisation, c’est déjà les premières marches qu’il faut refuser. C’est sur les mini-tentatives de séduction de l’enfant capricieux qui est en nous qu’il faut travailler, et non sur le gros caprice, qui est déjà en soi une suite logique du « mal déjà fait », un après-péché. Au fond, nous savons tous quand nous commençons à faiblir, à être complice de notre mal intérieur. Et comme me le disait un jour un ami prêtre (concernant le fait d’arriver à ne pas coucher avec une personne qui nous attire), il est plus facile de dire « non » en bas de l’immeuble qu’au seuil de la porte de l’appart’. Pareil pour la masturbation : il est plus facile de se dire « non » à soi-même sur les étapes antérieures à la masturbation que juste au moment de passer à l’acte.

3 – L’évangélisation. Le fait que j’aie rendu public l’arrêt de la masturbation m’a énormément responsabilisé et aidé à tenir parole. Je dois le reconnaître. Autant l’exhibitionnisme enchaîne et doit choquer à juste titre (la génitalité, c’est prioritairement de l’ordre de la sphère privée  et du secret, même si elle concerne aussi la sphère publique), autant le cadeau de sa génitalité à Dieu et l’explication de son sens universel brisent beaucoup de nos propres chaînes et des chaînes de nos contemporains ! Le don de sa fragilité aux autres et à Dieu, c’est la vraie libération. Et j’ai remarqué que si je retombais dans la masturbation, je n’aurais plus la force de dire que j’ai arrêté, de mentir. Sur le terrain si honteux de la masturbation, sur le terrain si audacieux de l’arrêt de la masturbation, soit on FAIT et la parole est libérée, soit on ne fait pas et la parole est morte. C’est systématique. Sans la masturbation, nous goûtons aux grandes choses.

4 – Arrêter de donner trop d’importance à nos actes mauvais et au mal : ce n’est quand même pas eux qui nous définissent entièrement, qui remettent en cause notre dignité humano-divine. Ce ne sont pas eux qui ont gagné, que je sache !

5 – S’efforcer de pratiquer la prière-oraison (de temps en temps, même si, selon les personnes, ce n’est pas toujours trop notre tasse de thé). C’est elle qui, seule, peut nous faire découvrir que nous avons une Vie intérieure, une vraie liberté, que nous abritons le Prince de la Paix dans notre cœur. Si nous ne prenons pas le temps de nous poser et de mesurer que notre corps est sacré, qu’il est réceptacle de Jésus, qu’il abrite une V.I.P., c’est évident que nous allons le maltraiter dans la jouissance égocentrique, l’auto-consommation.

6 – Admettre d’une part que nous sommes tous sans exception abstinents, qu’on le veuille ou non (même l’homme marié, il ne passe pas son temps à coucher avec sa femme : à un moment donné, il arrête !lol ; après, il y a ceux qui subissent cette abstinence, et qui s’appellent les libertins ET les frustrés, et puis il y a ceux qui la choisissent et qui y mettent de la liberté, et qui s’appellent les continents – s’ils sont religieux ou personnes homos – ou chastes – s’ils sont mariés dans la différence des sexes ; la continence n’est donc pas un exploit surhumain, une bizarrerie, un choix insurmontable et irréalisable : c’est juste notre condition humaine du bonheur en matière de sexualité) ; comprendre d’autre part que l’abstinence n’est pas la mère de la frustration, pas l’ennemi du plaisir mais au contraire LA condition du plaisir (Par exemple, le vrai amateur de chocolat, ce sera celui qui saura ne pas s’en goinfrer à s’en rendre malade). On ne goûtera au vrai plaisir de la génitalité que si nous savons nous en priver de temps en temps et en choisir le meilleur usage.

7 – En général, la tentation de masturbation arrive quand existentiellement on s’emmerde et qu’on n’ose pas s’avouer qu’on souffre de ne pas avoir trouvé son grand projet d’Amour (ou pire, qu’on n’est pas comblé en couple). Alors, je serais tenté de dire : « T’es pas content ? Et bien CHANGE DE VIE ! » Des fois, cette décision peut prendre le chemin de la radicalité, avec les grands moyens. Mais le mieux, c’est quand elle se fait sans grands changements apparents. On a toujours le même boulot, les mêmes activités, la même famille, les mêmes collègues, les mêmes amis. On a juste réussi à se maîtriser dans l’intimité de sa chambre… puis, tout d’un coup, on se rend compte que notre manière de vivre cette même vie d’avant et de regarder les autres a changé du tout au tout. En douceur et en liberté.

8 – Appliquer à soi-même le premier commandement christique « Aime ton prochain COMME TOI-MÊME ». Ce ne sont pas des mots en l’air. Si nous pensons que l’arrêt de la masturbation ne tient qu’aux preuves d’amour verbales que nous formulons à Jésus (prières, chants, sacrifices, confessions, expositions au Saint Sacrement, promesses répétées, supplications, etc.), nous nous foutons le doigt dans l’œil. Jésus semble nous dire : « C’est bien beau de m’aimer en parole. Je ne doute absolument pas de ton amour pour moi. Ce dont je doute, c’est de l’amour que tu te portes à toi-même ! ». J’ai compris, en arrêtant la masturbation, que mon problème d’avant l’arrêt ne venait pas de l’amour apparent que je formulais à Jésus, mais bien de mon manque d’amour de moi-même (qui finalement se reportait, par ricochet, sur la qualité de mon amour pour Jésus). Quand ma voix intérieure m’a dit : « Jésus se fout que tu l’aimes si tu ne t’aimes pas toi-même ! », c’était terminé. Le véritable ami de Jésus, ce n’est pas celui qui connaît par cœur Ses préceptes, qui sait qu’il doit les mettre en pratique, et qui crie (tout en s’enfonçant dans la mer, au moment de pécher) « Seigneur, sauve-moi !!! ». C’est bien celui qui applique sans bruit Ses commandements et qui s’aime concrètement lui-même.

9 – Aimer Vivien Hoch, même quand il vous traite d’« impudique ».

Si jamais les méthodes que je viens de vous exposer fonctionnent, vous verrez que malgré tout, les tentations perdureront (et que vous continuerez de trouver les mecs beaux, si vous êtes un homme à tendance homo). Cependant, alors que votre quotidien n’aura pas radicalement changé, votre horizon (amical, professionnel, artistique, intellectuel, familial, spirituel) va pourtant s’ouvrir considérablement. Un truc de fou ! Vous gagnerez en joie et en liberté. Les gens vous feront inopinément beaucoup plus confiance (alors qu’ils ne sauront rien de ce que vous avez décidé de vivre dans votre intimité sexuelle). Mystère des ponts entre le monde visible et le monde invisible. Et puis si vous devenez un champion de la continence, vous aurez en plus le privilège et la bonne surprise de découvrir que même la vue d’images érotiques ou pornographiques ne vous ébranle plus autant qu’avant, ne vous excite plus au point de vous donner envie de vous masturber. Vous ferez l’expérience d’une vraie libération durable ! d’une vraie joie ! Alors n’attendez plus, et commencez tout de suite. C’est MAINTENANT le moment favorable ;-).

N.B. : Ce petit article vient bien sûr compléter le Phil de l’Araignée n°12 « Éloge de la masturbation ».