La prière, c’est comme boire de l’eau. Ça n’a pas de goût en apparence. Mais comme c’est savoureux, juste et nécessaire !
La prière, c’est comme boire de l’eau. Ça n’a pas de goût en apparence. Mais comme c’est savoureux, juste et nécessaire !
Parfois, je me fais cette réflexion quand j’assiste à des messes avec une assemblée éteinte, ou quand je me vois parler à Jésus et à Marie apparemment dans le vide. Combien Dieu doit être touché par notre foi d’enfants aveugles, maladroite, scolaire, apprise, toujours « à côté de la plaque », déconcentrée, pas assez joyeuse et consciente des gestes qu’elle pose, robotique, peu priante, ignorante de ce qu’elle célèbre ! Car Il sait bien, Lui, qu’Il nous demande un exercice humain difficile : celui de jouer la comédie vraie de la prière, de concrétiser le « faire semblant qu’Il est là », d’adorer Quelqu’un qui a tout du fantôme, de contempler Sa discrétion et Son invisibilité aimante, d’endurer Son absence, de demander des choses qu’on ne verra pas exaucer exactement comme on les attend, de nous auto-persuader que nous ne sommes pas fous ou que nous ne satisfaisons pas notre propre narcissisme en appuyant l’Église catholique. L’effort de Le faire advenir pour réaliser qu’en fait c’est Lui qui vient à nous. Bref : galère d’être catho ! Mais beauté unique et supérieure de cette galère !
Mon Seigneur et mon Dieu,
Toi qui a toujours préféré les plus fragiles, les plus blessés, les plus ignorés,
Les plus orgueilleux, les plus mal-aimés, les plus imparfaits,
Je te confie mes frères et mes sœurs homosexuels,
Toi qui m’as appris qu’à ceux qui ont reçu peu d’amour, il sera peu exigé,
Je te demande la clémence et l’indulgence pour mes frères homosexuels et moi,
Surtout ceux dont la vie est marquée par le vice et la débauche,
Ceux qui en ce moment traversent une nuit noire et qui ne trouvent plus de sens à leur vie,
Ceux qui sont insatisfaits en amour et qui doutent de pouvoir être aimés et d’aimer un jour,
Ceux qui angoissent de vieillir et qui se sentent déjà vieux à 20 ans,
Ceux qui sont las et mélancoliques,
Ceux qui cherchent désespérément des amis et qui se sentent très peu compris,
Ceux qui enchaînent les partenaires sexuels, ou ceux qui expérimentent l’isolement même en couple,
Ceux qui sont malades,
Ceux qui sont se trouvent moches, quelconques ou trop beaux,
Ceux qui passent leur temps sur les sites internet,
Ceux qui sont morts du Sida, ou morts sans te connaître vraiment, sans avoir découvert ton amour pour eux parce que personne ne le leur a annoncé ou parce qu’ils n’étaient pas prêts à le recevoir.
Prépare leur cœur, Seigneur, à accueillir ta Lumière. Accueille dans ta douceur toutes les personnes homosexuelles, même celles dont les actes ne méritent pas ton Ciel.
Et à mes frères homosexuels et à moi qui sommes encore vivants, apporte-nous la bonheur de donner notre homosexualité aux autres sans la pratiquer et la justifier sous la forme d’une identité qui n’est pas nous, d’un amour qui ne nous comble pas.
Donne-nous la joie d’être accueillis dans tes bras de Père, de frère, d’ami ; de rire de bon cœur de notre homosexualité, de te l’offrir en cadeau pour la vie éternelle.
Amen.
Par la prière, on est partout tout le temps.
Prier, c’est laisser le Réel se connecter en nous. Et ensuite, le seul boulot qu’il nous reste à faire, c’est d’en avoir conscience. La prière, c’est vraiment la conscience du Réel. C’est pour cela qu’elle est donnée à tout le monde.