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Pourquoi je suis sûr que Jésus existe vraiment aujourd’hui et n’est ni une idée ni un simple prophète du passé


 

Beaucoup de gens athées (ou plutôt antithéistes : ils croient souvent en Dieu, mais pas en l’Église Catholique ni en Jésus) ont du mal à ouvrir leur coeur à Dieu du simple fait que nous les croyants ne témoignons pas assez de notre rencontre concrète et personnelle avec Jésus, des signes que nous voyons, nous ne parlons pas assez des (rares) miracles attestés par l’Église Catholique, nous ne faisons pas mention des manifestations divines ou démoniaques que nous connaissons (très éloignées de ce qu’on peut voir au cinéma), nous restons dans un discours de convictions, de croyances, de répétition de méta-vérités, qui expriment des évidences ou une catéchèse apprise, mais très théorique et avec un présupposé de croyance ( = Soit tu adhères, soit tu n’adhères pas, mais c’est une question de foi et de confiance).
 

Or, nous avons largement matière à témoigner que Jésus existe vraiment aujourd’hui, qu’Il n’appartient pas au passé, et qu’il vient nous chercher, nous parler, souvent de manière hyper drôle en plus, car très spectaculaire, originale et pourtant discrète ! Même si la foi ne pourra jamais s’imposer, et que les signes de la présence réelle du Christ dans notre vie ne constitueront jamais des preuves scientifiques irréfutables, je crois que nous sommes trop frileux pour dévoiler les miracles christiques du quotidien que nous observons dans notre vie. Sans doute parce que nous n’avons pas une vie intérieure et de prière assez riche, sans doute parce que nous ne savons pas regarder notre vie, et que nous réservons l’expérience des miracles aux saints du passé et à une minorité, parce que nous imaginons les miracles de Dieu comme des effets spéciaux de cinéma. En voyant l’annonce du film « Jésus : l’Enquête » (qui m’a l’air top protestant), je me suis posé la question : Si je devais prouver l’existence de Jésus dans ma vie à quelqu’un qui n’y croit pas, sans m’en référer à des paroles bibliques ou à des rumeurs de miracles connus ou à des moments d’émotivité, qu’est-ce que je dirais ?
 

 

Eh bien si je fais la liste des signes (à mes yeux, tangibles et indéniables) de l’existence de Dieu dans ma vie, voici les moments-clés où Jésus m’a parlé directement (et il a fallu que j’attende mes 34 ans pour les connaître). Vu ma cécité, certainement que j’en oublie beaucoup. Et puis il y aurait toutes les rencontres improbables, que je pourrais citer et qui ne sont absolument pas le fruit du hasard. Mais je vais me limiter au factuel. J’en ai relevés 8. Vous verrez : ce ne sont pas des visions, des songes, des apparitions, des voix descendues du Ciel, des guérisons spectaculaires, et il n’y a pas d’effets spéciaux. C’est mieux que ça. Et c’est plus pauvre :
 

– En 2014, la pièce Les Sex friends de Quentin (parlant de Carmen tout du long) et la publication de mon code « Carmen » sur mon blog le matin même.

– Chaleur sortant des mains du prêtre au moment de l’absolution de mes péchés lors de la confession à la basilique du Sacré-Cœur de Paris, en 2014. Un jeune prêtre ordonné depuis 3 mois, et qui confessait dans le cadre du Festival Anuncio à Montmartre.

– Les cadeaux de saint Antoine de Padoue : 1) Invitation de Giovanni Ferrara (un seul prêtre italien m’a fait venir de France pour l’Italie, sans connaître ma dévotion pour saint Antoine, et en dehors des circuits classiques de conférences italiens de la Manif Pour Tous) : c’est un prêtre de Padoue !) + 2) Les bougies humaines (En 2015, ce que j’avais dit en prière à saint Antoine dans la basilique du Sacré-Cœur a été redit quelques minutes après mot pour mot dès la première phrase du prêtre polonais en homélie : « Nous sommes tous des bougies humaines. ») + 3) Mili et Élie (En 2015, une amie, Mili Hawran, est allée exprès pour moi à la cathédrale Notre-Dame de Paris afin de prier devant la statue de saint Antoine de Padoue, car elle aimait beaucoup ma chanson sur le saint ; elle m’a même écrit par textos qu’elle ne le trouvait pas – elle a fini par tomber dessus – ; elle a demandé gratuitement à saint Antoine d’avoir l’occasion de revoir un jour un ami libanais commun cher à notre cœur et que nous n’arrivions jamais à voir… et sur qui tombe-t-elle en sortant de la cathédrale ? Sur Élie, accompagnant un groupe de Libanais en visite à Paris ! Une chance sur un milliard ! L’un et l’autre n’en revenaient pas…) + 4) Un autostop avec la voiture qui recule sur la voie d’accélération (En 2016, j’étais totalement perdu en pleine cambrousse en France, à faire du stop à un endroit désastreux où je risquais de moisir. J’ai appelé à l’aide saint Antoine… et de manière quasiment immédiate et totalement risquée et improbable, une voiture d’un musulman qui roulait pourtant vite sur la voie rapide m’a vu de très loin en contrebas, et a fait une rocambolesque marche arrière sur la voie d’accélération très éloignée derrière moi…).

– Le brouillon du texto « Je suis un affamé de Vérité » destiné à mon Jérémy et que j’ai écrit en pleine messe à l’église parisienne de Saint Roch le 14 mai 2017… et le père Philippe Desgens, à la fin de son homélie, qui sort juste avant de revenir à sa place : « Si nous ne suivons pas Jésus, nous resterons toujours des affamés de Vérité. »

– Pentecôte 2017 : Concordance exacte entre le discours du père Albert Gambart le matin en confession à saint Médard, et celui de ma mère spirituelle en entretien l’après-midi même.

 

Je suis sûr que si nous étions plus nombreux à faire la liste des « preuves » de l’existence de Jésus dans notre vie, nos contemporains arrêteraient de prendre la foi pour une banale histoire de superstitions, de principes infondés ou de théories intellectuelles. C’est parce que nous, catholiques, ne parlons pas assez de Jésus vivant, et que nous nous en servons comme prétexte pour blablater de tout un tas d’autres choses indirectement reliées à lui (y compris des expériences pseudo mystiques où Il nous serait apparu comme un ange), que la Foi se perd dans notre monde. Au travail !

Les preuves que Jésus existe dans ma vie


 

Cet article est publié prochainement en espagnol sur Forum Libertas.
 

Quand on me demande depuis quand date ma conversion au catholicisme, je souris car à la fois je ne cesse d’être converti par Jésus chaque jour, à la fois je n’ai jamais vécu de grande conversion. Par exemple, je n’ai pas eu d’apparition, ni de révélation privée, ni de vision. J’ai une vie apparemment banale et aride. J’ai encore du mal à faire oraison. Je n’ai pas de gros miracle ni de big guérison ni de NDE (mort imminente) ni d’enfance malheureuse ni de vie de junkie à raconter. J’ai toujours été catholique depuis ma naissance (baptême le 8 juin 1980) et je n’ai jamais cessé d’aller à l’église. Pendant l’adolescence, pas de crise de foi. Certains catholiques rêveraient que j’aie connu un revirement spectaculaire, une rencontre avec Jésus digne des grands récits bibliques, une chute de cheval à la saint Paul, un avant catastrophique et un après grandiose, un chemin ascendant. Pour hurler au miracle ou à la sainteté, se servir de moi et de mon expérience pour dissuader de la pratique homosexuelle, pour dire que l’homosexualité est inexistante (« Philippe Ariño est un ex gay »), qu’elle se dépasse, ou bien que l’homosexualité vécue dans la foi est un chemin possible qui donnerait matière à faire un film et à convertir les autres personnes homosexuelles affligées. Désolé de les décevoir. Jésus est présent dans ma vie surtout parce qu’il y est invisible et en même temps présent de manière totalement inattendue, drôle, incroyable, évidente. Jésus est présent dans ma vie surtout parce que je suis pécheur, parce qu’il y a la Croix, parce qu’il y a la Vérité.
 

Alors, même si l’amour ne se prouve pas (l’Amour s’éprouve simplement, et il ne s’impose pas, sinon Il ne nous aimerait pas), en relisant ma vie, je vais essayer de vous dire maintenant quels sont les signes discrets – pour moi indéniables – que Jésus est omniprésent dans ma vie, qu’il me gâte à tout instant, et que je lui appartiens. J’en ai compté 14 (même si c’est un peu con d’assigner un chiffre à l’infini…) :
 

1) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est qu’Il s’est manifesté par la vie de mon père. Je regarde tous les zigzags qu’il a vécus… et je me dis qu’avec autant d’imprévus, il n’y a pas de hasard. Je ne crois ni au hasard ni au destin, mais juste à un plan de Dieu sur nous qui nous laisse malgré tout libres. Et il est certain que la vie de mon père est guidée par le Christ ; et que mon papa, tout en restant libre, ne contrôle pas grand-chose. Il allait être père blanc missionnaire en Afrique. Contre toute attente, et contre l’avis de ses parents, il a tout quitté pour partir en France, sans parler français et sans travail. Il fallait qu’il rencontre sa femme et qu’il ait 5 enfants (dont un prêtre). En plus, mon frère jumeau et moi n’étions pas programmés et sommes arrivés « par accident ». La vie de mon papa (un homme de Dieu, bien pécheur) est tellement improbable que je sais qu’elle est providentielle.
 

2) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est que j’ai toujours cru en son existence, en sa présence, aux anges, aux saints. Je ne me suis jamais révolté. Et les catéchistes étaient ébahies de ce que je pouvais dire en séances de caté. Ma sensibilité pour la lectio divina, ce goût de Dieu, cette appétence, c’est venu très tôt. Ça sortait de moi mais ça m’était donné. Je me suis rarement ennuyé à la messe. C’était naturel pour moi de pratiquer : aller à la messe, c’était aussi indiscutable que d’aller à l’école ou de manger ce que j’avais dans mon assiette. Ça ne se négocie pas. Je crois qu’il y a un arbitraire de la foi. Et pourtant, mes parents n’ont jamais eu à me forcer. La foi est un don qu’on ne fait que cultiver librement. J’adore toujours autant les groupes de parole, et j’adore discuter de Dieu avec qui que ce soit. J’adore témoigner. Parfois, je jalouse (gentiment) les prêtres en homélie, car j’aimerais être à leur place quand leur homélie est médiocre.
 

3) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est qu’Il s’est manifesté par les sacrements et notamment la confession. Il a fallu que j’attende mes 34 ans pour vivre des signes sensibles de la Présence de Jésus. Pile au moment où justement ma foi ne demandait plus de miracles. Par exemple, en 2014, lors d’une confession à la Basilique du Sacré-Cœur à Montmartre, un jeune prêtre (ça ne faisait que 3 mois qu’il était ordonné), au moment de l’absolution, a étendu ses mains sur moi… et ça a été le radiateur ! Il était pourtant à 60 cm de ma tête ! L’Esprit Saint, je l’ai senti passer. Sensiblement. Et ce prêtre n’a pas arrêté de me parler de « sainteté » juste avant ce miracle. Alors dans ces cas-là, difficile de nier que Jésus existe ! Par ailleurs, en 2016, pendant l’Année de la Miséricorde, j’ai été un fervent visiteur des confessionnaux, car mes tentations et mes chutes étaient grandes (masturbation ; et même après 5 années de continence, des chutes avec des hommes). Eh bien je peux attester que Jésus parle à travers les prêtres… même ceux qui disent des conneries. Jésus est dans les prêtres. Car ce qu’ils m’ont dit, même des voyantes extralucides n’auraient pas pu être plus précises ! Jésus habite les confessionnaux. C’est hallucinant.
 

4) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est qu’Il s’est manifesté par la bonté des catholiques. Parmi les membres de l’Église Catholique, il y a le pire (car les fidèles catholiques désobéissants pèchent en connaissance de cause, donc c’est plus grave) et il y a le meilleur (car les fidèles catholiques obéissants sont proches de la Vérité et de la Charité en actes). J’ai découvert dans l’Église Catholique des gens bons, vrais, drôles, serviables, comme nulle part ailleurs. L’Église est la meilleure École d’Amour, le meilleur Chemin de Vérité. Jusqu’à preuve du contraire, je peux en témoigner. Et pourtant, Dieu sait si je connais les péchés de ses membres et que je ne me fais aucune illusion sur les gens d’Église !
 

5) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est qu’Il s’est manifesté par saint Antoine de Padoue. Entre lui et moi, ça fonctionne mieux que le téléphone. Je lui parle, lui pose une question très précise, et ensuite, à travers la bouche d’un prêtre ou un événement, j’ai immédiatement la réponse. Une réponse toujours inattendue et vraie. Une fois, en 2014, je me trouvais à la Basilique du Sacré-Cœur, et devant la statue de saint Antoine, pendant que je discutais avec lui, je lui ai dit que les petites bougies qui étaient allumées à ses pieds étaient à l’image des êtres humains habités par la lumière du Christ. J’ai confié à saint Antoine que, de retour chez moi, j’allais écrire un article sur les bougies humaines. Puis je suis resté dans la Basilique pour assister à la messe de 22h. Et là, le prêtre polonais qui célébrait a commencé son homélie par ces mots : « J’ai envie de vous proposer une image : nous sommes tous des bougies humaines. » Je me suis mis à fixer le prêtre d’un air inquiet/intrigué, puis a regardé la statue de saint Antoine, en leur demandant intérieurement : « C’est quoi, ce sketch ? Elle est où, la caméra cachée ? » Saint Antoine me fait toujours des coups comme ça ! Il m’a même invité chez lui, en Italie. En effet, le seul prêtre qui m’a contacté spontanément en 2015 pour me faire venir en conférence en Italie, alors qu’il ne parle pas un mot de français ni d’espagnol, c’est don Giovanni Ferrara, de Padoue ! Lui et moi savons que c’est saint Antoine qui nous a réunis. Saint Antoine, par Jésus, est vraiment vivant. Et quand il veut un ami, il l’a !
 

6) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est qu’Il me parle directement par la Bible. Pas de manière magique. Par exemple, quand j’ouvre ma Bible au hasard (comme le font certains charismatiques superstitieux), ça tombe toujours sur un texte sans intérêt (genre Les Maccabées…). Ça ne marche presque jamais ! haha. En revanche, Jésus me rejoint autrement. Les paroles de la Bible s’impriment en moi comme au fer rouge. Je trouve que ce qui est dit dans la Bible est vivant, sonne juste et vrai à l’instant où je l’entends. La Bible n’est pas un livre : c’est vraiment une personne qui me parle. C’est bouleversant de pertinence. C’est chirurgical. Jésus et ses prêtres m’ont donné le goût de l’exégèse, de l’étude de texte, et le don de l’interprétation. Je constate que ça marche aussi avec les films profanes, les romans païens, les événements du monde. J’aime décrypter, et il se trouve que je le fais bien, et que ça ne vient pas de moi.
 

7) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est qu’il m’a rendu intelligent et visionnaire, alors que moi, je sais que je suis bête et superficiel. Et je le dis sans fausse modestie ni orgueil. Ça n’a rien à voir avec une question de mérite. Je n’ai pas (encore) de don de lecture dans les âmes, ni d’ubiquité, ni de guérison, ni de chant en langues, ni de prophétie. Mais j’ai un charisme de sagesse particulier, qui me vient de l’homosexualité continente, et qui me permet d’identifier qui sont les gens et ce qu’ils vivent dans leur sexualité et dans leur rapport à l’Église. Certains amis me disent que j’ai un scanner à la place du cerveau. Moi qui ai grandi devant la télé, et qui ai regardé des dessins animés et des films pendant toute mon enfance, moi qui écoutais les Spice Girls, je me dis que si je me retrouve à enseigner aujourd’hui les plus grands philosophes, mes professeurs, les évêques, et qu’on me prend pour un mec hyper intelligent voire devin, alors que j’ai tout pour être une pétasse homosexuelle décérébrée, c’est qu’il y a quelqu’un d’autre que moi qui permet ce prodige. C’est qu’il y a une intervention divine derrière tout ça. Je suis tenté de rigoler de l’« imposture (pourtant pleine de Vérité) » de ma propre situation !
 

8) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est qu’Il m’a pris avec mon homosexualité. Il ne m’a pas accueilli à moitié, ni à la condition que je ne ressente plus cette attraction. Il m’a accueilli en entier. Et pire que ça : il utilise mon homosexualité pour L’annoncer Lui de manière hyper juste et originale. Quelle délicatesse ! Quel culot aussi de sa part ! Je sais qu’il me fait plein de cadeaux, plein de signes, de clins d’œil de connivence et d’amitié homoérotiques. Par exemple, je suis allé voir plus de 700 pièces de théâtre sur l’homosexualité à Paris. Eh bien Jésus s’arrange pour que je retrouve de manière très précise une bonne partie des symboles de mon Dictionnaire des Codes homosexuels. C’est une manière pour lui de semer des petits cailloux sur ma route, de me confirmer sans arrêt dans la continence (abstinence pour Lui), et qui plus est, par mon homosexualité… ce qui semble paradoxal, et une entorse à sa propre volonté puisqu’Il n’a pas voulu mon homosexualité (Il la permet, simplement). C’est fou comme Il s’adapte à moi et comme Il compose avec moi, avec tout ce que je ressens, avec l’objet même de ma honte existentielle. Une fois, je venais de poster le code « Carmen » sur mon blog, dans mon Dictionnaire, et le soir-même, je suis allé voir une pièce (Les sex-friends de Quentin) au hasard à Paris parce que je savais qu’elle traitait d’homosexualité. Rien, dans le résumé, ne pouvait me mettre sur la piste que j’allais y entendre parler de Carmen tout du long ! Jésus me fait vivre un apostolat absolument insoupçonnable voire apparemment contradictoire. Un chemin que je n’ai pas voulu (car je n’ai pas voulu être homo et je n’ai pas voulu être appelé au célibat) mais qui me ressemble.
 

9) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est qu’Il s’est manifesté à travers mes amis homosexuels et la « culture » homosexuelle. Et Il m’a été annoncé y compris par ceux qui le rejettent et qui ne croient pas en Lui (cf. le code « Se prendre pour Dieu » et « Amant diabolique » dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels). Quelle meilleure preuve de son existence que cette apparente contradiction ? J’ai entendu dans les films, les pièces, dans les associations, dans la bouche de mes propres amis, une correspondance exacte avec ce que j’écris ou avec ce que Jésus dit dans la Bible, alors même qu’ils ne me lisent pas et qu’ils se disent athées. Au fin fond d’une discothèque gay, un gars qui cherchait à m’embrasser sur la bouche m’a qualifié sérieusement de « saint ». Comment pourrais-je, après ça, dire que Jésus n’existe pas ?
 

10) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est que je ne peux sortir avec personne. Ça fait un moment que je me suis fait une raison (même si les tentations sont toujours là). Sortir avec un mec, même adorable et attirant, même croyant, je ne peux pas. Et quand je dis que je ne peux pas, ce n’est pas de la comédie ni une plainte. Ce n’est pas techniquement. Car techniquement, je peux (carrément !). Ce n’est pas socialement ni religieusement. Car personne, ni même mon Église Catholique, ne me l’interdit et ne m’en empêche. C’est surnaturellement que je ne peux pas. C’est au niveau de ma foi et de ma joie intérieure que je ne peux pas. C’est sacramentellement que je ne peux pas. Jésus vient me chercher, et je ne peux pas lui résister (haha). Ma foi est plus forte que le plaisir, que le besoin d’affection, que le besoin de couple. Ma paix intérieure est soumise à la Vérité. C’est plus fort que moi. Ça me fait bien chier de découvrir ça. Mais cette appartenance est incassable. Et elle est donnée. Ce n’est pas vraiment un choix.
 

11) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est qu’Il me rend insolemment libre. Ça m’étonne moi-même, cette liberté. C’est plus fort que moi : je ne supporte pas le mensonge ni la méchanceté ni l’injustice. Et quand je vois une hypocrisie ou un faux-semblant ou une tiédeur, je me sens appelé à ouvrir ma gueule. À l’inverse, quand quelque chose me plaît, je suis enthousiaste, surprenant et très joueur. Dans mes relations, j’aimerais être plus insouciant, plus relativiste, plus léger, moins exigeant, moins entier, moins libre : ce serait tellement plus reposant pour moi ! Mais je ne peux pas. Quelque chose me pousse à me dépasser, à me donner jusqu’à en mourir, à ne pas me satisfaire de l’acceptable. Par exemple des prêtres qui, pour notre bien, veulent gommer les chapitres du Catéchisme de l’Église Catholique sur l’homosexualité soi-disant « culpabilisants », je ne peux pas laisser faire. C’est la Vérité-Charité ou rien. Cette exigence-là, je sais qu’elle vient de Jésus. Ce n’est pas moi. Car elle est viscérale.
 

12) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est que je suis persécuté d’une manière absolument disproportionnée par rapport à ce que je fais, dis et suis, d’une manière absolument violente, absolument illogique humainement parlant. C’est donc qu’il y a dans ma vie un Mystère d’iniquité qui ne provient pas de moi et qui m’est donné surnaturellement, par le rôle de prophète (et nous sommes tous, par notre baptême, prophètes : ce n’est pas un titre ni une valeur mais un don, une responsabilité et un désir). Je constate qu’il existe dans ma vocation un « Signe de contradiction » (Luc 2, 34) qui est Jésus. Je ne vois pas d’autre explication. Ce n’est ni une question de mérite, ni de valeur personnelle. C’est de l’ordre d’une élection que je n’ai ni choisie, ni construite, ni rêvée. Les attaques que je vis à cause de l’homosexualité et de ma foi me prouvent que Jésus est vivant.
 

13) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est qu’Il me rend joyeux, drôle, doux, convivial, à l’écoute, et qu’avec lui je n’ai plus honte. Alors qu’à la base, je suis un peureux, une mauviette, un misanthrope, un gars mal dans ses baskets, un honteux. Cette force ne vient donc pas de moi. Il y a quelqu’un dans ma vie qui me rend meilleur et beau. Moi, sans Jésus, je suis un gros looser.
 

14) La preuve que Jésus existe dans ma vie, c’est que Forum Libertas me supporte comme chroniqueur ! Ça, ça vaut toutes les preuves de son existence, non ?

Saint Antoine de Padoue et les enfants

Saint Antoine et Jésus, par Urbinelli

Saint Antoine et Jésus, par Urbinelli

 

Saint Antoine de Padoue (1195-1231) a confondu toute sa vie les petits enfants et Jésus. Et c’est formidable. Il a écrit dans un de ses sermons pour Noël : « Dieu pour nous s’est fait petit enfant. Vous avez fait quelque mal à un enfant, vous l’avez frappé. Mais vous lui donnez une fleur, une rose, un objet qu’il aime : aussitôt il oublie le mal que vous lui avez fait ; sa colère tombe et il court vous embrasser. Ainsi du Christ : vous l’avez offensé par quelque faute, mais vous lui offrez la rose de la contrition avec vos larmes (les larmes sont le sang de l’âme) : alors, il oublie votre offense, il accourt, il vous prend dans ses bras et vous donne un baiser… »
 
enfant
 

Saint Antoine aimait les petits enfants, et en particulier l’Enfant Jésus en eux : « Le spectacle de leur innocence me dédommage des amertumes que me causent les passions humaines. » disait-il. Il a même été aperçu avec l’Enfant Jésus enfant par le comte Tiso, d’où les représentations de Saint Antoine avec l’Enfant Jésus dans les églises : « Or une nuit que le comte Tiso, lui aussi, ne peut dormir et parcourt son parc, il aperçoit une vive clarté par la fenêtre de la cellule. Il s’approche, voit par la fenêtre Frère Antoine assis sur la planche de sa couche ; le grand Livre est ouvert sur ses genoux ; sur le livre… se tient un tout petit enfant d’une beauté incomparable, comme ‘composé’ de lait et de rose, et vêtu de soleil. Parfois, l’enfant se pend au cou du moine et lui donne un baiser insistant, ou le serre très fort, ou le caresse comme son père. Et Antoine lui rend ses caresses et ses baisers avec transport. Un bonheur indicible illumine le visage du Frère extasié. Alors Tiso ne doute plus qu’il contemple l’Enfant Jésus lui-même. Soudain, Antoine se sent observé. La vision disparaît. Il appelle le comte. Il lui défend de rapporter ce qu’il a vu tant que lui, Antoine, sera encore de ce monde. Le comte le lui promet. Le moine lui confirme qu’il s’agissait bien de l’Enfant divin. À la mort du saint, le comte Tiso révélera le prodige, le certifiant authentique par serment solennel sur les Évangiles et donnant par écrit tous les détails ci-dessus. » (Fernand Lequenne, Antoine de Padoue, sa vie, son secret, p. 175)

Saint Antoine de Padoue met en connexion

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Aussi incroyable que ça puisse paraître, Saint Antoine de Padoue nous met en connexion entre nous. Mieux que le téléphone ! Comme ça vaut le coup de s’attacher à un grand saint : car il nous le rend bien ! Dimanche dernier (4 janvier 2015), il m’est encore arrivé un nouveau clin Dieu en lieu et lien avec lui et la Basilique du Sacré-Coeur. Je m’étais rendu à la statue de saint Antoine juste avant messe. Comme on va voir un ami. En le voyant avec le Christ, spontanément, j’ai ressenti une profonde nostalgie de mon voyage à Padoue, de ma visite à la Basilique, du père Giovanni Ferrara. Une fois n’est pas coutume, j’ai poussé un soupir de tristesse : « Padoue me manque beaucoup ! Le père Ferrara me manque aussi ! » Une fois la messe passée, et de retour chez moi à pied (comme d’habitude), je dis ma joie d’être allé au Sacré-Coeur, où il m’arrive toujours des miracles. Je poste le tweet ci-dessus sur Twitter. Et le père Ferrara, qui ne m’écrit presque jamais, même si son affection est grande (il m’a renouvelé sa gratitude en italien : « Caro PHILIPPE, carissimo PHILIPPE, il ricordo che hai lasciato qui a Padova è grande. Grazie per ciò che sei! Grazie di esistere! »), met immédiatement un « favori », alors qu’il ne comprend pas le français, qu’il ne pouvait absolument pas deviner que j’avais pensé fort à lui et parlé de lui à Saint Antoine le soir-même, alors qu’il était plus de minuit, et que rien ne le mettait sur la piste d’une pareille petite attention ! Nous savons, depuis que nous nous connaissons, le père Ferrara et moi, que saint Antoine est notre messager, notre médiateur. C’est à pleurer de joie !