Bon, je suis allé voir « Le Monde de Dory » avec mon père et mes neveux à Cholet. Alors : pas de couple lesbien à l’horizon (désolé), mais quand même énormément de choses à dire sur le Gouvernement Mondial noachide. Alors je fais une recension. Obligé !
Voilà le programme de votre lavage de cerveau !
Il serait naïf de croire que « Le Monde de Dory », sous son aspect innocent, virtuel et humoristique, ne véhicule pas des messages qui, sans être violents ni de prime abord scandaleux, aboutissent à un éloignement du Réel et donc de l’Humain, et donc à long terme vers un monde homicide. En effet, ce film ne défend absolument pas la Réalité et ses 4 socles fondateurs humanisants : la différence des sexes, la différence des générations, la différence des espaces et la différence Créateur-créatures. Au contraire, c’est un dessin animé libertaire (dans le sens de l’énonciation d’un refus des limites, des différences fondatrices du Réel, de l’obéissance, de la mort, de la souffrance, et dans le culte de l’autonomie, de la réalisation de soi, du Salut de l’homme-animal androïde chimérique par lui-même.), dans la plus pure tradition des films d’animation Pixar à la sauce « Libérée, délivrée ! » nord-américaine. D’ailleurs, à la fin du film, tous les poissons enfermés dans les aquariums scandent en chœur le slogan « Liberté ! Liberté ! Liberté ! » avant de quitter leur camion pour rejoindre leur milieu naturel marin.
En quoi ce film d’animation apparemment innocent gomme les 4 différences du Réel, encourage à une virtualisation et une déshumanisation progressive du genre humain ?
a) Différence des sexes : l’homosexualité et l’asexualité à l’honneur
Par exemple, concernant la différence des sexes, les poissons sont des allégories chimériques du désir humain d’asexualité et d’androgénéité. De plus, quand je suis allé voir « Le Monde de Dory » à Cholet (49, Maine-et-Loire), juste devant moi, au rang inférieur, un « couple » de deux jeunes hommes se bécotait discrètement de temps en temps pendant la projection : j’ai remarqué que le public adulte de ces films est assez souvent gay ou/et gay friendly. Enfin, la voix nord-américaine qui a doublé l’héroïne du film, Dory, c’est comme par hasard Ellen DeGeneres, la présentatrice lesbienne la plus populaire des États-Unis. Donc l’accointance entre homosexualité et cinéma d’animation n’est pas si complotiste ni si délirante que ça.
b) Différence des générations : je suis mes propres parents et ma propre origine
Concernant la transgression de la différence des générations, « Le Monde de Dory » nous offre un message sur la filiation aussi paradoxal que la chanson « Papaoutai » de Stromae entonnée à l’unisson par les pro-mariage-pour-tous alors même qu’elle dénonçait inconsciemment la Loi Taubira. Le film de « Dory » passe son temps à pleurer les conséquences dont il chérit inconsciemment les causes. C’est toute la schizophrénie de la société libertaire, infanticide et parricide. Une phrase tourne en boucle pendant l’histoire : « J’m’appelle Dory. Et je cherche mes parents. Vous pouvez m’aider ? » Des appels inconscients du monde qui s’interroge lui-même sur son propre homicide/parricide, sans pour autant le réparer, étant donné que c’est la famille de cœur et non la famille corporelle de sang qui finalement l’emporte : « On est ta famille ! » avouent Némo et Marin les poissons-clowns dans une vibrante déclaration d’amitié à Dory. La recherche des origines n’est pas due à un appel des parents, ni à une vocation, mais à une recherche et une reconstitution personnelle. « C’est moi qui me construis mes propres origines, qui reconstitue mes propres souvenirs. » Au bout du compte, les parents de Dory, une fois retrouvés, s’intègrent comme les autres dans la « grande famille humaine/poisson » de l’héroïne. Ils ne sont pas préférés. Ils deviennent un Monsieur et Madame Tout le Monde. Il n’y a plus de hiérarchie ni primauté. La différence des générations s’aligne sur les autres différences annexes (l’amitié, l’apparence, les expériences, les aventures, etc.). Elle passait presque in extremis à la trappe de la mémoire de poisson de Dory !
c) Différence des espaces : la pulvérisation des bocaux, des aquariums, et l’océanification des territoires
Concernant la transgression de la différence des espaces, l’Océan dans « Le Monde de Dory » est la métaphore du cerveau humain (à la merci de l’imaginaire !), est dépeint comme un immense magma cosmique que seraient l’Homme et sa conscience. « Y’a pas de murs dans l’Océan. » déclare l’un des personnes à un moment donné. Pas de frontière ! Pas de limite ! La seule chose qui circonscrit et sépare dans l’espace aquatique dorien, à savoir les courants, est montrée comme ultra-dangereuse. Mais sinon, le poisson humanisé est un caméléon qui se fond dans tous les espaces, à l’instar de Hank, le poulpe.
Dory et Hank communiquent en faisant totalement abstraction de leurs deux univers « opposés » et séparés
De plus, le film met énormément l’accent sur l’interconnexion, l’alchimie scientifique entre les êtres vivants, gommant ainsi toute individualité et tout espace corporel, géographique. Ça fonctionne par télépathie, par transfert. L’intuition, tout ça. D’ailleurs, dans le Parc National Aquatique (Institut de Vie Marine), il y a carrément des panneaux lumineux qui font la promotion de l’écholocalisation. Pour ceux d’entre vous qui l’ignorent, l’écholocalisation humaine est la capacité des humains de détecter des objets dans leur environnement au travers d’échos reçus de ces objets. À travers le « Monde de Dory », non seulement les animaux virtuels remplacent les humains et en adoptent les réactions (noachisme et religion naturelle, quand vous nous tenez…), mais en plus, on nous fait croire que les êtres humains à nageoire sont décorporéisés, peuvent pénétrer dans la conscience et dans la peau des autres, se substituer les uns aux autres dans un grand Tout énergétique unifié. Soi-même est vu comme un autre. Par exemple, Dory passe son temps à se demander « Que ferait Dory ? ». Quant à Marin et Némo, ils invoquent également Dory comme un esprit inspirateur : « Qu’aurait fait Dory ? ». L’autre ou bien soi-même est détaché du corps pour être spiritualisé en valeur, en qualité, en trait de caractère, en esprit dans lequel s’incorporer mentalement. Ça se fait passer pour de la confiance. Mais c’est en réalité de la schizophrénie spiritualiste, de l’animisme angéliste.
Enfin, dans le « Monde de Dory », le déni de la différence des espaces est illustré par une conception ésotérique et individualiste de l’Homme : l’humain-microcosme. L’Humain est vu comme un univers, et comme son propre monde. D’ailleurs, l’héroïne Dory prouverait qu’en étant coupée du monde, en « étant dans son monde », on pourrait créer un monde parallèle encore plus génial. Dory est dans son monde et elle est son monde. C’est l’ultra-moderne solitude, mais version « coquillages et crustacés dans les yeux »…
d) Différence Créateur/créatures : je me construis moi-même :
Concernant la transgression de la différence Créateur/créatures, pour terminer,
Le film « Le Monde de Dory » est un hymne à l’auto-reconstitution et l’auto-réalisation : « Tu peux faire tout ce que tu décides de faire. » conclut la mère de Dory en s’adressant à sa fille.
La mémoire n’est pas tellement reliée à l’amour ou à la relation : elle est surtout considérée comme une potentialité, une intuition surnaturelle, un pouvoir PERSONNEL : « Tu nous as retrouvés parce que tu as de la mémoire. Tu y es arrivée toute seule. » (les parents de Dory s’adressant à leur fille en lui assurant qu’ils n’y sont quasiment pour rien) Dans « Le Monde de Dory », l’accent est mis sur l’ambition personnelle, sur le fait de réussir tout tout seul, par soi-même. Systématiquement dans ce genre de films la volonté individuelle, fût-elle altruiste, est couronnée par le succès. Zéro tolérance à l’échec, au vide, à la déception, à la limite, à l’inutilité, à la perte, au manque, au mal. Ne jamais lâcher et croire en ses rêves !
Aux yeux du Gouvernement Mondial, le sacrilège maximal, le crime de lèse-majesté, c’est le renoncement à soi-même. C’est parler d’échec, de faute, de péché, d’impossible ! Ne jamais dire « Je n’y arriverai jamais » !! « Il y a toujours un autre moyen. » déclare la Grande Prêtresse Dory. Il y a toujours une solution ! Il faut réaliser ses rêves, et l’adjectif « impossible » doit être banni de notre vocabulaire ! « C’est pas possible : il y a toujours un autre moyen. » s’exclame Dory face à Hank. Le Salut est remis entre les mains de l’économie de moyens, le savoir-faire, et la foi (dans le sens de « croire en soi » ou « y croire » : pas de « s’en remettre à Jésus ». Faut pas rêver non plus…). Cette foi n’a volontairement pas de forme, pas d’identité, pas d’incarnation humaine, et donc pas d’Amour. C’est une pure « énergie cosmique ». On retrouve d’ailleurs dans « Le Monde de Dory » tout le lexique superstitieux et matérialiste de l’énergie dénuée d’amour. Il s’agit d’être précisément connecté à des objets magiques (exemple : les coquillages, les hiéroglyphes, les cryptogrammes, l’étiquette numérotée agissant comme un tatouage numérique connecté), de porter des outils qui nous font voir plus loin (exemple : « les lunettes les plus puissantes du monde »), de croire en sa destinée (exemple : la meilleure amie d’enfance de Dory se prénomme « Destinée »), de tomber sur les bons messagers avec qui on échange des flux de perception et d’intuition (exemples : Destinée portant le titre de « correspondante » de Dory et non d’« amie » ; Bailey, le béluga, qui parle de « ses supers pouvoirs » et qui reçoit « des images » qui lui parviennent à distance, comme les charismatiques…). Nous sommes à l’ère de la physique moléculaire, par ondes : finie l’archaïsme et l’hégémonie scientifique de la physique quantique ! Nous sommes aussi à l’ère du numérique écologique : finies les croyances aux relations, en l’amitié, en l’amour, en Dieu. C’est plus physique, énergétique et plus rationnel que ça, voyons !
Bailey, le poisson-télépathe
Le film est imprégné de scientisme. Il y a peu de romantisme et de sentiments, en réalité. L’Amour n’est quasiment que le produit d’un phénomène physique. Les vibrations, l’instinct, les sensations, deviennent pressentiment, sentiments, émotions humaines, et commandent ces derniers. Toute cette alchimie, humanisation de la nature et personnification des bêtes, se font par l’entremise de la mémoire et du savoir (connaissance, gnose) scientifique ou sensoriel. « Tu captes ? C’est bon ? Tu as du réseau ? », demande Destinée à Bailey. Il est question de connexion avec un au-delà, d’art divinatoire scientifique (la physique par les ondes), d’hypnose, de foi au « hasard » plus qu’en l’Amour : « Les meilleures choses dans la vie arrivent par hasard. » conclut Maîtresse Dory (cf. code bobo 52 « J’aime là où je ne désire pas/ne m’engage pas »). Il est question de « réactivation de la mémoire et des souvenirs », de neurobiologie et de neuro-sciences… mais il n’est pas fait vraiment référence à l’Histoire réelle (d’ailleurs, culturellement, on n’apprend quasiment rien dans ces films d’animation : c’est le no man’s land de la pensée), ni à l’Amour réel. Pas très aimant, tout ça… C’est « magique » mais pas dans le bon sens du terme. L’Humain-Divin est si loin !
Œil mort de l’oiseau mécanique hypnotisé
Avec « Le Monde de Dory », on passe, c’est sûr, un moment sympathique. Mais surtout, on ressort de là gavé d’effets spéciaux, de messages naturalistes et libertaires hyper pas naturels, en se demandant ce qu’on a appris de nouveau (à savoir rien si on ne sait pas le décrypter). Ce film est froid, visqueux et lisse… comme un poisson. Et puis n’oublions pas que l’oubli fictionnel a toujours bon dos, et cache souvent un viol de conscience qu’il feint d’ignorer.
Prochaine bouze noachide et superprimitiviste de Disney, prévue pour cet hiver