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Mon départ du mouvement Unité Nationale à cause de leur refus de mon article sur Joséphine ange gardien et l’Europe, et surtout de ma défense de l’universalité de la divinité de Jésus et de l’Unité autour de Lui


 

Je viens de quitter par la petite porte le mouvement Unité Nationale suite à leur refus de mon article sur les liens entre la série Joséphine ange gardien et l’Europe, destiné à leur prochain Mag’ de juin 2019, à l’occasion des élections européennes. Que je sois catho, homo, continent, et même opposé au « mariage gay », passe encore (et même très bien ! : c’est exotique, c’est figure puissante de diversité et de singularité)… mais que je me fasse le promoteur de l’universalité de la divinité de Jésus et que je défende l’Unité autour de Lui et non l’Unité en soi, là, Vade retro !! Le simple fait que je demande aux responsables d’Unité Nationale autour de qui se fait cette « Unité » si merveilleuse et que je tique sur l’interdiction qui m’est faite de poser cette question ou d’exiger une réponse – car en réalité, l’unité que les fondateurs de ce mouvement flou prônent est recherchée pour elle-même, et ils imposent qu’il n’y ait surtout personne derrière – m’a valu non pas une exclusion/éviction explicite (c’est moi qui claque la porte : ils sont suffisamment futés pour ne pas avoir à éjecter quiconque eux-mêmes) mais un simple refus de publication ainsi qu’un procès (en coulisses) pour haute trahison (je me suis fait traiter de « Judas »).
 

Ça serait arrivé tôt ou tard. Je le sentais venir, quand j’ai vu que ce mouvement était plébiscité par pas mal d’initiés francs-maçons, et que, même sans ça, il adoptait scolairement/inconsciemment tout le jargon classique de la Franc-Maçonnerie mondialiste actuelle sans même s’en rendre compte (lumière/architecture/humanisme intégral). La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est quand j’ai dit que, dans le roman Le Père Élijah de Michael O’Brien, le mouvement international créé par l’Antéchrist s’appelait Unitas : là, c’en était trop ! Je savais qu’un jour ou l’autre, on allait se friter sur la question centrale de l’Unité. C’est ce qui vient de se produire par l’intermédiaire de Jo (dont je mettrai l’article en conclusion de ce billet).
 

J’ai donc décidé de me retirer d’Unité Nationale, mouvement qui a le vent en poupe en ce moment, et qui est en train de doubler tous les partis politiques en France (je dis bien TOUS : même Macron, Marine Le Pen et Wauquiez leur ont envoyé leurs vœux de Bonne Année et les courtisent ! ) car je crois qu’il incarne – à sa grande surprise – la future et prochaine Gouvernance Mondiale, l’étape politique logique subséquente au cuisant marasme des gauches et des droites « démocratiques » internationales. Car qui, aujourd’hui, peut s’opposer au rouleau compresseur « apolitique » et « anational » de l’UNITÉ ? Désormais, plus personne à part Jésus et Marie.
 

 

Le concept de « gouvernance populaire d’Unité » fait déjà des petits dans d’autres pays européens (Unité Nationale s’exporte), et très bientôt, ce mouvement français est amené à s’étendre dans toutes les autres nations, impatientes de se débarrasser de leurs partis politiques. C’est inéluctable : notre monde se dirige unanimement vers la construction d’un Gouvernement universel spiritualiste (il n’est même pas question, selon ses concepteurs, de « religion ») d’Unité internationale. Pour leur survie, les partis politiques et les religions institutionnelles ne pourront pas y couper. Et ce mouvement est inattaquable puisqu’il n’a pas de chef identifié, accueille apparemment tout le monde, n’a pas d’ambition d’argent ni de pouvoir, pas de visées électorales ni politiciennes, prétend tout accepter et tout accueillir, faire de la place à chacun, être une grande Maison Commune où tout le monde aurait sa place et où personne ne serait ennemis. La devise spéculaire et narcissique de l’Unité Nationale (et finalement Internationale), c’est « Notre idéal : défendre le vôtre ! ». Autrement dit, c’est celle du serpent génésique dans la Bible : contenter tout le monde et dire à chacun « Ton désir individuel est notre ordre et notre roi. Tu seras comme un Dieu et tu seras ton propre chef. Ta volonté et ta perception individuelles sont reines. Paix et Unité, mon frère. Namasté. ». La règle qu’ils arborent fièrement comme une loi intangible et juste, c’est l’auto-détermination : tu as carte blanche* ! (* … à partir du moment où tout ce que tu demandes, tu ne te l’imposes qu’à toi-même). Et l’interdit tacite, c’est la recherche et la proposition d’une Vérité unique universelle et d’un chef clairement identifiable.
 

 

La carte blanche qui m’a été donnée contre toute attente par l’Unité Nationale à mon arrivée il y a quelques mois (car je rappelle que je suis ignoré et viré de toutes les maisons d’édition, de toutes les paroisses et de tous les médias dits « cathos »), c’est ce qui m’a séduit au départ quand j’ai écrit trois contributions pour leur Mag’ (une sur l’unité, l’autre sur la dignité, et une troisième sur la nation). Je me suis dit « Waou ! Ils n’ont pas froid aux yeux ! Tant qu’ils me laissent dire ce que je veux, y compris des choses hyper risquées pour leur image – je représente tout de même l’Église Catholique, la communauté homosexuelle et l’opposition au « mariage gay », donc des sujets explosifs et impopulaires qui pourraient largement entacher leur image de marque –, c’est qu’ils sont non seulement inoffensifs, mais de surcroît, plus audacieux, ouverts, aimants et vrais que les catholiques qui m’ont fermé leurs portes ! ».
 

Mais l’os, c’est qu’ils n’accueillent le catholicisme que comme un particularisme individuel, un folklorisme de diversité qui ne doit surtout pas dépasser les autres particularismes. Leur ennemi n°1, c’est l’UNIVERSALITÉ DE LA DIVINITÉ DE JÉSUS. Ils tolèrent que nous soyons catholiques, et même que nous croyions que Jésus est Dieu, à partir du moment où nous privatisons cette croyance, et à la condition que nous nous en fassions détenteurs et que nous la désuniversalisions. Si nous commençons à leur dire que l’universalité de la divinité de Jésus ne nous appartient pas plus à nous qu’à eux mais qu’en revanche elle les concerne et leur est aussi offerte (car Jésus aime tous les Hommes et est le Dieu unique de tous les Hommes sans exception), si nous soutenons que cette divinité universelle dépasse la croyance personnelle et qu’elle existerait même sans cette dernière, que Jésus est notre unité à tous, là, ça ne passe plus du tout ! On est traînés en procès de fondamentalisme, de dogmatisme, de prosélytisme, d’intégrisme, de haute trahison, de superstition ! On est même taxés tacitement de diables (même s’ils n’emploieront pas le terme car ils ne croient pas au diable ni au mal). Selon eux, on a le droit d’être cathos ; mais on ne peut pas être TOUS cathos, ni appelés (au nom de l’Amour universel de Jésus) à le devenir. C’est inconcevable ! Il ne faut pas que Jésus soit Roi unique et Dieu unique (d’Amour) de l’Humanité et de l’Univers tout entiers. Ça, NON !!
 

L’Unité fasciste défendue par ces unitaires « sans étiquette », et à laquelle tout le monde va être sommé de se plier prochainement, tenez-le-vous pour dit, est la Nouvelle Gouvernance mondiale, et également la Nouvelle Religion mondiale, fondée peu ou prou sur le zoroastrisme, une philosophie venue de la Perse (Iran), présentée comme la première spiritualité monothéiste authentique au monde (elle aurait devancé chronologiquement le judaïsme, le christianisme et l’Islam), et défendue (comme par hasard) par l’un des philosophes les plus anticléricaux et nihilistes que le monde des idées ait porté : Nietzsche. C’est exactement ce que j’explique concernant l’axe Ukraine-Iran dans le chapitre III de mon livre Homo-Bobo-Apo sur la Fin des Temps et la Bataille d’Armageddon. Le zoroastrisme – mais plus largement la Nouvelle Gouvernance mondiale – est une spiritualité antithéiste (c’est-à-dire contre l’Église-Institution Catholique et contre Jésus en tant que Dieu unique et Fils de Dieu) mais quand même déiste (ces adeptes gnostiques, les zoroastriens, croient en un « Dieu » énergétique, une entité de lumière, une connaissance transcendante supérieure). Si vous vous intéressez à son contenu, cette philosophie ressemble exactement, dans son discours, à la spiritualité éthérée, poétique, sans substance, sans incarnation, sans visage, décrite dans Le Maître de la Terre de Robert Hugh Benson (par exemple, l’Esprit Saint est remplacé par le « bon esprit », Jésus ou Dieu le Père par le terme « Seigneur », etc. ; le diable ou le mal n’existeraient pas).
 

Je vous laisse à présent avec mon article sur Joséphine ange-gardien et l’Europe, qui m’a valu d’être non pas banni mais traîné en procès de « traîtrise » à la déesse Unité. Joséphine, je savais que je pouvais compter sur toi. #JoséphineForever.
 

 
 
 
 

JOSÉPHINE ANGE GARDIEN, LA SÉRIE TYPIQUEMENT EUROPÉENNE

Qu’elle plaise ou non, qu’on la juge beauf ou innocente, la série Joséphine ange gardien, diffusée sur TF1, et popularisée par l’actrice naine Mimie Mathy, fait incontestablement figure d’exception dans le paysage télévisuel français, ne serait-ce que par son incroyable longévité : 20 ans.
 

C’est sur les raisons de ce « succès » que Philippe Ariño, intellectuel catholique et homosexuel, auteur du livre Homo-Bobo-Apo et blogueur de l’Araignée du Désert, s’est penché, en choisissant deux angles d’analyse : l’homosexualité et la Franc-Maçonnerie. Par cette insoupçonnable paire de lunettes, il démontre que Joséphine est d’une part l’ambassadrice du téléphone portable (puce électronique subcutanée), d’autre part l’ambassadrice de la Nouvelle Religion mondiale fondée sur l’héliocentrisme (culte du Soleil). Autrement dit, le monde actuel tente de remplacer Jésus par les dieux « Électricité » et « Soleil », bref, par la magie technologico-énergétique alchimique.
 

Série européenne dans son contexte d’apparition

Joséphine ange gardien et l’Europe : quel est le rapport ? me direz-vous. Je me suis « tapé » tous les épisodes et il n’est quasiment jamais question d’Europe. Qu’est-ce que c’est que ce délire ? Mais en y regardant de plus près, c’est incroyable tous les trésors qu’on peut trouver sur ce lien. D’abord, la série est apparue en 1997, deux ans pile avant l’arrivée de la monnaie euro : elle lui a servi de marchepied, en quelque sorte. Par exemple, dans l’épisode 91 consacré à la Coupe du Monde 1998, elle revient sur sa genèse historique contextuelle : l’ange gardien stagiaire Ismaël s’amuse de redécouvrir l’existence des billets en francs (à l’effigie de Saint-Exupéry) qu’il avait oubliés. Ensuite, la série Joséphine s’exporte particulièrement dans les pays européens les plus stratégiquement décisionnaires au niveau de l’Europe : la Belgique, la Suisse et le Luxembourg. Et les premiers épisodes sont des coproductions avec la télévision belge (pays du Parlement Européen), et même l’épisode 5 (traitant de la prostitution) est tourné in situ à Bruxelles. Enfin, la société de production de la saga joséphinienne est le groupe Lagardère Entertainment, tenu entre autres par Denis Olivennes, directeur d’Europe 1. Cette radio co-produit Joséphine. D’ailleurs, dans l’épisode 7, ce sont les caméras d’Europe 1 et de TF1 qui couvrent la mutinerie d’usine de teinture présidée par l’héroïne. Sans compter que pour fêter les 20 ans anniversaire du téléfilm (en octobre 2017), c’est la radio Europe 1 que Mimie Mathy a choisie comme tribune principale.
 

Joséphine, Ambassadrice rigolote de l’Europe

Concrètement, dans Joséphine ange gardien, il est beaucoup fait référence à l’Europe, même si l’héroïne ne s’y déplace quasiment pas, excepté dans les épisodes 5 (Belgique), 53 (Suisse) et 54 (Écosse)… encore que, pour la troisième destination, on puisse douter de l’enracinement british du lieu fictionnel : quand on sait que les scènes oxfordiennes du film « Guillaume et les garçons à table ! » de Guillaume Gallienne ont été tournées à la Cité Universitaire de Paris, il faut s’attendre à tous les artifices avec les réalisateurs d’aujourd’hui !
 

En revanche, les Européens, en tant que visiteurs ponctuels de la France ou bien immigrés – clandestins et/ou assimilés – occupent une place confortable dans la série : la Grèce (épisode 76), la Pologne (épisode 24), la Russie (épisodes 18 et 58). Certains pays européens ne jouissent pas d’une excellente réputation (l’Allemagne, ce sont les méchants Nazis, dans l’épisode 49 ; la Russie et la Pologne sont présentées comme le goulag ou les terres des mafieux, dans les épisodes 24, 49 et 66 ; l’Italie est représentée par les ritals magouilleurs, forains machos de deuxième génération, dans l’épisode 63).
 

Joséphine instaure avec les pays européens un rapport mi taquin mi moqueur, en imitant les parodies vivantes de leurs natifs – imitations construites de toute pièce par la subculture mondialiste franchouillarde – de manière tellement grossière que parfois ça passe, parfois ça casse : par exemple, dans l’épisode 33, elle feint d’entretenir une discussion téléphonique avec Camila, une amie anglaise imaginaire ; dans l’épisode 37, elle se fait passer pour la prof d’anglais de Camille, mais elle finit par être démasquée ; dans l’épisode 39, elle imite une touriste allemande perdue dans Paris afin de distraire un groupe d’entrepreneurs.
 

En général, le contact de Joséphine avec l’Europe est distant, bourgeois, folkloriste, vestimentaire (dans l’épisode 73, elle porte un foulard de Merlin l’Enchanteur avec des étoiles blanches sur fond bleu roi, presque comme le drapeau européen), consumériste (dans l’épisode 33, elle se lance sans peur dans un karaoké au resto italien), onirique (dans l’épisode 58, elle dit qu’elle s’est déjà rendue en Russie il y a plusieurs siècles ; et à la toute fin, elle exprime une forte envie de partir en Espagne : « Une p’tite mission à Séville, ce serait trop top ! »). D’ailleurs, lorsque notre ange débarque sur terre et se croit dans un pays européen, ça sent très vite l’intox : « Apparemment, je suis pas en Hollande… parce qu’en bas, c’est pas les tulipes. » marmonne-t-elle du haut du toit du cabaret du Moulin Rouge à Paris, au début de l’épisode 17.
 

Série européenne dans le sens mondialiste et spiritualiste du terme

Joséphine, c’est un peu le nain d’Amélie Poulain. Le cortège de déplacements européens qu’elle effectue n’est qu’un décor en carton pâte ou une succession de diapositives défilant derrière elle et traduisant son immobilisme. On en a la preuve dans l’épisode 5, quand elle déroule fièrement son énorme collection de passeports multinationaux. Joséphine est la Citoyenne du Monde, et non l’Européenne pure souche, enracinée dans un territoire réel. L’Europe que la série dépeint est le monde, ou plutôt une certaine idée mondialiste du monde : un espace transnational, à la merci de la Finance et de l’Internet. L’européanisme transnational qu’illustre Joséphine ange gardien transparaît déjà à travers le nom d’un des éditeurs du téléfilm : les Éditions Europe Images International.
 

Mais en écoutant les dialogues de la série, on retrouve également cette Europe-Monde. Joséphine est un feuilleton propagandaire d’uniformisation-alignement des normes à la législation de l’Union Européenne en matière de technologie (épisodes 72 et 82), de sécurité (épisodes 63 et 78), de santé (épisode 7 et 77), de procréation (épisodes 34, 55 et 58), d’écologie (épisodes 10 et 83), de Droits de l’Homme (épisodes 12 et 32) et d’« amours » (épisode 8). Par exemple, dans l’épisode 51, notre héroïne se présente comme « experte en biodynamique naturelle » et dit qu’elle « a été mandatée par le Conseil de l’Environnement Européen Planétaire, le CEEP, afin de faire une étude sur les potentialités des exploitations bios » (et, de son propre aveu, elle est un agent aveugle de ce programme européano-international : « Je comprends rien à ce que j’ai dit… »). Dans l’épisode 62, elle intègre une multinationale vendant des produits cosmétiques partout sur la planète et qui s’appelle Privela Europe : elle tient l’antenne canadienne. Dans l’épisode 68, Joséphine débarque en Thaïlande et travaille en tant que « coordinatrice » pour une « agence » de détectives privés chargés de retrouver des gens pour des clients : en fait, elle est un agent double européen qui s’ignore, puisque son ordre de mission lui est fourni dès son arrivée à l’aéroport sous la forme d’une serviette d’Europ Assistance (ça ne s’improvise pas !) avec un téléphone à l’intérieur qui la relie à sa boss (Clara Milton) pilotant son opération depuis l’Europe.
 

Joséphine ange gardien nous mène en bateau – ou plutôt en train ! – vers la Nouvelle Religion mondiale : celle que les ingénieurs de la Tech élaborent en ce moment pour nous, en lien avec le culte luciférien de l’énergie (émotionnelle, cérébrale, électrique, internétique et solaire) présentée comme divine. La série-phare de TF1 propose en ce sens un retour étonnant aux civilisations héliocentriques (hélios, c’est le « soleil » en grec), en particulier égyptienne (épisode 71) et inca (épisodes 52).
 

Exemple truculent. Dans l’épisode 92, Jérémie ressort de son grenier un vieux train électrique qu’il refait marcher pour son fils. Comme par hasard, celui-ci est aux couleurs des cinq bandes de pouvoir aurique du rite inca déclinées par Alberto Villoldo (blanc, argent, jaune, rouge et noir… couleurs que l’on retrouve presque systématiquement dans les derniers épisodes). « J’ai retrouvé mon vieux train électrique. Ça intéresse quelqu’un ? » Oui !!! Nous !!! Et pourquoi ? Je vous le donne en mille : le train s’appelle « Inter Europe »…
 

Européanisation angéliste et luciférienne du monde

La nature angélique et mondialiste de Joséphine ange gardien pose de plain-pied la question de la Nouvelle Gouvernance mondiale luciférienne. Tant pis si je sors les grands mots qui font « complotistes, conspirationnistes et paranoïaques ». Mais après tout, on est libres, à l’Union Nationale ! L’Antéchrist (l’ennemi luciférien qui, dans l’Apocalypse de saint Jean, au chapitre 13, est décrit comme le « Prince » qui conduira notre monde juste avant l’arrivée ultime et victorieuse de Jésus à la Fin des Temps) compte se servir de l’Europe comme laboratoire et tour de contrôle mondiale. Par exemple, dans le roman Le Maître de la terre (1907) de Robert Hugh Benson, Felsenburgh (l’Antéchrist) est nommé « Président de l’Europe » et se fait « élire à la présidence des deux Amériques » : l’Amérique des USA et l’Amérique européenne. Dans le roman Le Père Elijah (1996) de Michael O’Brien, l’Antéchrist occupe la fonction de « nouveau président pour la Fédération des États Européens », sorte d’Amérique européenne. Dans le Court Récit sur l’Antéchrist (1900) de Vladimir Soloviev, « ‘l’homme-qui-vient’ est élu à la quasi unanimité président à vie des États-Unis d’Europe. On le nomme Empereur romain. » C’est un prélude à l’hégémonie atlantiste de l’OTAN
 

Ce n’est pas que de la fiction. Beaucoup d’hommes politiques actuels se revendiquent « européens ». Mais il faut bien comprendre dans quel sens ils emploient l’adjectif : ce n’est pas celui d’Europe physique, ni même d’Union Européenne, mais d’idéologie surnaturelle et ultralibérale mondialiste, de patrimoine spirituel où triompheront l’Optimisme et la Liberté digitale. « Je suis lucidement libéral, résolument social, et profondément Européen » disait encore il n’y a pas si longtemps Pierre Méhaignerie, l’ancien ministre de la Justice français à Orvault, le 26 octobre 2016. Les néo-européistes ne se réfèrent pas à l’Europe réelle mais à une allégorie, une grande Cité d’or franc-maçonne, un royaume fantasmé : l’Europa de la mythologie grecque, assise sur son taureau cornu.
 

Comme le dévoile Philippe de Villiers dans son autobiographie Le Moment est venu de dire ce que j’ai vu (2015) à propos de son expérience politique en tant que député européen, en évoquant « l’erreur de Maastricht », les fondateurs de la Nouvelle Europe entendent « dissoudre les nations » et l’Espace Schengen, fonder « une Cité sans frontière et sans racines ». Il souligne également la prédominance de l’idéologie hétéro-bisexuelle à la gouvernance de l’Europe actuelle : « Il y a deux tiers du Parlement Européen qui sont membres du LGBT, quand même ! »
 

L’européisation du monde est l’autre nom de la mondialisation antéchristique. Le plan de l’Antéchrist et de son cercle de diplomates, c’est de défendre l’Europe comme entité internationale, comme espace a-national… même si chaque pays continuera, par pur nominalisme et folklorisme, d’exister. « L’Europe veut actuellement se repenser en moteur de la construction du Nouvel Ordre Mondial. » (Malachi Martin, Windswept House, 1996, p. 340). L’Antéchrist joue sur l’amalgame entre européanité et universalité pour instiller « l’esprit européen global » (Soloviev, p. 99), imposer l’« égalitarisme indifférencié » et construire « le monde civilisé, ou européen, qui croît peu à peu et s’agrandit pour finalement embrasser tous les Peuples en retard sur ce mouvement historique et les inclure dans un unique ensemble pacifique, international et solidaire. L’instauration de la Paix internationale éternelle » (idem, p.123). Autrement dit, l’adjectif « européen » devient synonyme de « Citoyen du Monde » et de « Paix universelle ».
 

Depuis les Traités de Rome (1957) qui ont donné naissance de la Communauté Européenne, l’Antéchrist et son Gouvernement travaillent à une unification des États-Unis et de la France (la French American Foundation). Le président américain George H. W. Bush parlait déjà de son Amérique comme d’une « puissance européenne ». Emmanuel Macron, lors de la visite du président nord-américain Donald Trump à Paris en juillet 2017, a scellé solennellement ce pacte préparé par ses prédécesseurs atlantistes en réaffirmant l’éternité de l’alliance entre la France et les États-Unis : « Rien ne nous séparera jamais. » L’Antéchrist sait qu’idéologiquement, intellectuellement, artistiquement, politiquement, historiquement, religieusement, l’Europe est le berceau de tous les autres continents, et que s’il y installe son pouvoir, il entraînera tous les autres pays à sa suite : « Les Américains, les Africains et les Asiatiques s’étaient toujours rangés derrière les Européens » (Malachi Martin, p. 353).
 

Les européistes antéchristiques ont deux leitmotiv : « l’ouverture » d’abord, « l’unité » ensuite. Ils veulent d’« une Europe ouverte » (idem, p. 256). Cette ouverture n’est qu’une façade : ils cassent quelques frontières pour en construire le double, et de surcroît dans un matériel plus invisible et flatteur car ce sont des miroirs narcissiques numériques s’habillant d’anticonformisme rebelle (ex : le mouvement altermondialiste d’extrême gauche des « No Border »). Dans le roman Le Père Elijah, le mouvement mondial créé par l’Antéchrist s’appelle comme par hasard Unitas, et abrite même les représentants des trois religions monothéistes.
 

L’invocation de l’« unité » est à l’« ouverture » ce que l’« égalité » est à l’idéologie hétérosexuelle de la « diversité » : son pendant fusionnel destructeur. User de ce mot rassembleur qu’est l’« Unité » dispense les européistes de dévoiler autour de qui ils se rassemblent : l’Antéchrist. Derrière l’union invoquée, il y a l’idée que ce sont les nationalismes/patriotismes et les religions qui « clivent » et qui sont les ennemis de l’Europe-Monde, et donc les bêtes à abattre… même si l’Antéchrist ne va pas les éradiquer tout de suite et se servira plutôt de leurs conflits internes pour qu’ils se bouffent les foies entre eux : « Ces gens veulent construire une nouvelle Europe de l’Atlantique à la Mer du Japon, mais sans la foi de la bonne vieille Europe. » (idem, p. 568) ; « La souveraineté nationaliste ou religieuse constituait dorénavant une menace pour la survie et un ennemi du progrès dans l’habitat nouveau et harmonieux de l’humanité. » (idem, p. 162). L’Antéchrist va profiter du vieux conflit « entre les euro-atlantistes et les eurocentristes » (idem, p. 263), c’est-à-dire entre les Macronistes et les Lepenistes isolationnistes, ou, si vous préférez, entre « ceux qui veulent vivre dans un monde transnational » (idem, p. 271) et les euro-sceptiques aspirant au protectionnisme nationaliste, pour s’imposer. Cela s’appelle « diviser pour mieux régner » ! Et finalement, on voit bien que le fédéralisme du Front National (aujourd’hui Rassemblement National), anti-Union Européenne, rentre dans cette même logique de l’internationalisation par l’européanisation : pendant l’entre-deux-tours des élections présidentielles françaises de 2017, Marine Le Pen entendait remplacer l’Union Européenne par une « Alliance Européenne des Nations Libres et Souveraines »… ce qui revient à en faire une constellation mondialisée. Macron globalise une masse de nations ; Le Pen a le nez collé sur la mosaïque des nations folklorisées, sans voir que chaque morceau indépendant qui la compose (et qui se vaut d’un Brexit, d’un Frexit et compagnie) dessine également une masse globalisée.
 

 

Les catholiques et leurs chefs religieux ne sont pas en reste dans la consolidation du projet civilisationnel de l’Antéchrist. La majorité des évêques et cardinaux, par intérêt personnel et passéisme piétiste, bref par romantisme, se sentira investie de la « noble » Mission de reconstituer la Vieille Europe chrétienne et ses racines dans un continent menacé d’apostasie et de démembrement généralisés. Le pape Pie XII nous a prévenus de la terrible Europemania qui gagnera le clergé, et qui parfois prendra même la forme d’une opposition frénétique à cette même Europemania : « Le jour où ce Saint Siège sera attelé à la nouvelle Europe des diplomates et des politiciens, à l’Europe centrée sur Bruxelles et Paris, ce jour-là, les malheurs de l’Église commenceront pour de bon. » (idem, p. 6). L’idée de l’Antéchrist, c’est d’« englober la société des nations et l’Église Catholique Romaine en tant qu’institution internationale. » (idem, p. 554), « de créer un lien de sang entre les évêques catholiques du cœur de l’Europe et les puissants Commissaires de la Communauté Européenne » (idem, p. 143). Le Gouvernement Mondial tentera en réalité de soudoyer les évêques, de les flatter dans leur rôle de « fondateurs d’Unité (européenne-chrétienne) », de les transformer en clergymen diplomates avec micro-cravate, attaché-case et soutane, si besoin est par la valorisation et la béatification de figures européennes catholiquement correctes telles que Robert Schuman. Je l’observe déjà chez les jeunes curés français carriéristes que je connais : défendre l’Europe et le procès de béatification de Schuman revient à booster sa carrière ecclésiale. Ça fait engagé, moderne et traditionnel à la fois (bobo, quoi). Ça fait « missionnaire aux périphéries ». Par ailleurs, l’Antéchrist essaiera d’habiller son rêve européen d’historicité et d’un vernis de culturalité spirituelle rassurant aux yeux des fidèles catholiques, en proposant au Pape « quelque chose au sujet de l’Europe qui devrait retourner à ses racines chrétiennes » (idem, p. 260). Dans ce contexte de grande confusion, cela risque d’être très très dur pour le vrai catholique de « s’opposer à l’Europe pour les bonnes raisons », et surtout de défendre les Européens et l’identité de Fille de Dieu de la véritable Europe ! Heureusement, Joséphine est là pour veiller sur nous, pauvres pécheurs.

Mon article « La Dignité, l’argument des indignes » accordé au magazine Unité Nationale, numéro spécial « Dignité » (septembre 2018), conduit par Carole Vilbois et Antoine Fontaine


 

Voici l’article que j’ai écrit pour la 4e édition du mag Unité Nationale (septembre 2018) dédié au thème de la dignité, article qui est à mettre en résonance avec le numéro de juin 2018 sur l’unité auquel j’avais participé ainsi qu’avec mon court billet sur Emmanuel Macron (et son emploi abusif du mot « dignité »). Ont contribué à cette édition de septembre 2018 sur la dignité des intellectuels comme Eddie Izzard (homme transformiste transgenre), Koceila Chougar (djay), Pacifique Brackley Cassinga (électronicien congolais), Carole Vilbois (philosophe), et bien d’autres. Je vous invite à consulter le site d’Unité Nationale et à lire la revue de ce mouvement apolitique qui a eu l’audace de me laisser entière carte blanche.
 

Je publie ci-dessous en intégralité mon article « La Dignité, l’argument des indignes ». En résumé, j’y explique que la dignité, qui idéalement devrait être comprise comme l’humilité, est actuellement interprétée comme l’inverse de l’humilité (en Jésus), à savoir la fierté (c’est pourquoi elle sert bien souvent de cheville ouvrière, par exemple, de l’euthanasie ou encore de la Blockchain macronienne, malheureusement). Bonne lecture à vous.

 

La dignité, l’argument des indignes


 

Aujourd’hui, la dignité est communément entendue comme « le respect que mérite chaque être humain. » Mais à bien y réfléchir, la dignité comme dû et comme loi (et non plus comme don attribué par Dieu au jour du Jugement), n’est-ce pas la pire chose qu’ait faite l’être humain ? N’est-ce pas la création humaine la plus inhumaine ? Par définition, l’Amour, pour rester libre, vrai et gratuit, n’obéit ni au mérite, ni au rang ni au droit. Il n’est pas une question de classement, de barème ! Par exemple, quand on s’adresse à Jésus, qui est l’Amour même, s’il y a bien une chose à laquelle on renonce, c’est à la dignité, donc au mérite : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir. » (phrase avant la Communion) : « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. » (le centurion dans Mt 8, 8) ; « Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. » (Jean-Baptiste dans Lc 3, 16) ; etc. La dignité, dans la Bible, est toujours un terme intégré dans des phrases négatives et ne devient positive qu’une fois associée au jugement ou au don de Dieu, à la réception d’une épreuve vécue au nom de Jésus et dans l’obéissance. Réclamer la dignité, c’est le blasphème suprême : c’est se prendre pour Dieu. La dignité appartient à Dieu, est Dieu et n’est bonne qu’administrée et gérée par Dieu en don qui dépasse les logiques et les classifications (rangs, lignées, récompenses, honneurs, conditions, mérites) bassement humaines.
 

Dans le livre de l’Apocalypse, il est écrit qu’à la Fin des Temps, « un livre scellé de sept sceaux » sera ouvert, et que « personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre ne fut trouvé digne d’ouvrir le livre » (Apo 5). Que ce soient les anges, les archanges, les séraphins ou les vingt-quatre vieillards, aucun n’a le droit de le regarder ! Sachez-le. La dignité, la vraie, elle fait même grincer des dents ! « Je pleurais beaucoup, parce que personne n’avait été trouvé digne d’ouvrir le Livre et de regarder. » (Apo 5, 4) Non seulement elle ne doit pas être réclamée comme un droit, mais en plus, si les Hommes savaient vraiment ce qu’elle est, ils la redouteraient, éviteraient de la demander, et chercheraient même à la fuir ! Dans la Bible, si on est jugé digne de quelque chose, c’est uniquement de la permission divine de recevoir au nom de celle-ci des persécutions, le martyre, une humiliation. « Les apôtres se retirèrent de devant le Sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le Nom de Jésus. » (Actes 5, 41). La bonne dignité n’est associée qu’à la Croix, qu’au consentement à vivre fièrement mais pudiquement pour Dieu des épreuves humiliantes comme un honneur et un couronnement. « Je vous exhorte, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur. » (Éph 4, 1-3) La dignité n’est pas bonne en soi : elle est neutre. Tout dépend qui elle sert, et surtout de qui elle est reçue et du comment elle est reconnue comme reçue et comme humainement humiliante.
 

Avec tout ça, je peux vous dire qu’on est bien loin de la conception capricieuse actuelle de la dignité, qui consiste à se victimiser et à réclamer des droits individualistes pour son confort à soi et pour sacraliser tous ses petits désirs maquillés d’humanistes ! Désormais, le mot « dignité » – dans son sens païen et légaliste – signifie que ce qui en est revêtu a une valeur absolue et non relative. Donc depuis que la « dignité » s’est faite loi humaine inscrite sur la pierre, droit inaliénable, elle a pris un caractère immuable possiblement totalitaire et désastreux. Elle est devenue vérité indiscutable (exemples : lesdits « Droits de l’Homme », qui incarnent parfaitement la dignité dans son sens despotique et universel), loi autorisant de manière mondiale l’injustifiable à partir du moment où ce dernier présente une apparence hypocritement humaniste, solidaire, libératrice et respectueuse. L’exemple parfait pour illustrer cela, c’est l’euthanasie (interruption volontaire de la vie d’une personne malade, désespérée ou âgée), présentée par ses promoteurs – je cite – comme un « droit à mourir dans la dignité ». Dans ce cas précis, on voit bien tout le mépris misérabiliste et la part de fantasmes, de projection, que recouvre le terme fleuri de « dignité » : car qui dit qu’une personne agonisante ou pauvre ou trisomique ou intra-utérine ou dans le coma ou dépourvue de parole, est « malheureuse », vit une situation « indigne » qui doit très vite être abrégée, n’est pas libre et ne veut pas se battre ? La « dignité » ou son supposé « droit à être traitée dignement » ?? Nous marchons sur la tête. Si la souffrance et la violence – faisant partie de la vie – sont jugées « indignes » et que la « dignité » est érigée en valeur absolue de justice d’un pays ou du monde, n’est-on pas en train de donner tout pouvoir à ceux qui prétendent les éradiquer à tout prix, à commencer par les dictateurs les plus funestement célèbres ??
 

Dire que la dignité humaine doit être défendue (je vois bien l’idée humaniste séduisante et généreuse derrière), c’est soutenir que toute vie humaine, même celle qui est méprisable, a du poids et de l’importance. Mais que faire quand même les mauvaises actions (viol, meurtre, divorce, inceste, eugénisme, clonage, PMA, GPA, manipulation d’embryons, prostitution, homosexualité, etc.) s’habillent d’humanité à respecter et prennent formes humaines ? La dignité devient alors l’alibi du tout et n’importe quoi, l’instrument des dictatures humanistes qui tuent l’Homme au nom de leur idée de l’Homme. Au nom de la « dignité », en somme.
 

Au fond, il en est, je crois, de la dignité comme de l’humilité. Seuls ceux qui en ont ou en sont, et qui seraient en droit d’en parler, n’en parlent quasiment jamais. En général, il n’y a pas plus arrogants que ceux qui affichent leur « humilité », pas plus indignes que ceux qui s’avancent au nom de la « dignité ».
 
 

Philippe Ariño, septembre 2018
 
 

La « dignité » version franc-maçonne…

Mon interview « Homos égaux = Homos EGO ? » accordée au magazine Unité Nationale, numéro spécial « Égalité » (juin 2018), conduit par Carole Vilbois et Antoine Fontaine


 

Voici l’interview (juin-juillet 2018) que m’a proposée Unité Nationale, mouvement sans couleur politique ni religieuse, et sans candidat. Un espace intellectuel, artistique, politique de vraie liberté. Carole Vilbois m’a laissé carte blanche, avec des questions explosives et mes réponses dont elle n’a pas modifié une seule virgule. Merci à elle pour sa confiance… car parler aujourd’hui de « mariage gay », d’homosexualité, d’Éducation Nationale et de catholicisme, c’est une réelle prise de risque ! (Cette interview a été suivie en septembre 2018 d’un article sur la dignité.)
 

1 – Bonjour, Philippe, L’Unité Nationale se penche ce trimestre sur la question de l’égalité, et tout naturellement nous avons pensé à vous, et nous sommes très heureux que vous acceptiez de répondre à nos questions. Vous êtes un combattant des temps modernes, un peu contre vents et marées, vous portez des convictions fortes, même lorsque des montagnes se dressent devant vous, homosexuel, vous revendiquez votre foi, qui vous semble indissociable de celle-ci ; enseignant, vous expliquez que cela n’a jamais été un souci et que ce n’est pas l’homosexualité qui pose un problème, mais la pratique ; abstinent vous parlez de célibat consacré, et même lorsque vous exprimez votre art et votre talent, c’est toujours sur des terres jamais foulées jusque-là. Votre discours novateur, lorsque vous êtes le premier à oser parler ouvertement du lien « non causal » entre viol et homosexualité, vous ont parfois valu et des critiques et également très souvent des remerciements. Vous m’aviez confié, lorsque nous avons envisagé cette ITW, que vous vous sentiez d’un parti qui n’existe pas, catholique de gauche, là encore, nous qui voulons instaurer la gouvernance partagée, nous nous sommes demandé si vous vous sentiez représenté politiquement et d’après vous, qu’apporte la foi en politique que la laïcité n’offre pas ? Et faites-vous partie des abstentionnistes ?
 

C’est moi qui vous remercie. Oui, à mes yeux, le vrai homme de gauche, c’est Jésus. Et quand je dis « la gauche », je parle de la gauche catholique : celle qui sert ET les pauvres ET le Christ. Pas du socialisme ni du marxisme ni du communisme, qui n’ont rien à voir – à part dans les intentions – avec la gauche, et qui sont des systèmes bourgeois qui rejettent l’Église. À cette gauche catholique, j’avoue qu’actuellement je ne lui reconnais pas de représentant politique. Peut-être, un jour, un roi l’incarnera (mais à mes yeux, il faudra qu’il soit impérativement catholique ET pauvre !). Aujourd’hui, le seul homme public de gauche auquel je m’identifie, c’est le Pape François. Mais je ne peux malheureusement pas voter pour lui (rires). Sinon, vous l’avez bien deviné, aux présidentielles de 2017, j’étais tellement dégoûté par le choix de candidats que je n’ai voté ni au 1er ni au 2nd tour. La différence fondamentale entre la gauche et la droite, à mon sens, c’est que la gauche met les pauvres avant les moyens pour les aider, alors que la droite s’axe sur les moyens d’aider les pauvres et sur les richesses à créer pour eux… et éventuellement, elle les redistribue après… mais ça reste très hypothétique ! Le catholicisme est incompatible, je crois, avec la droite, et encore plus avec l’extrême droite (même si les votants de ces partis sont les premiers à dire que ces derniers n’existent pas, ou à amalgamer la gauche avec le socialisme et le communisme pour la ridiculiser). Enfin, pour répondre pleinement à votre question, la foi en politique apporte précisément la laïcité (que sans doute vous confondez avec le laïcisme) : la laïcité, c’est Jésus lui-même. C’est pourquoi nous devons la défendre de tout notre cœur.
 

2 – Dans votre quête d’égalité, pensez-vous que l’homosexualité au sein de l’église va jusqu’à la bénédiction des couples homosexuels par les prêtres ?
 

Alors je vous arrête tout de suite (rires). L’égalité, je ne la recherche pas. Elle est une idéologie franc-maçonne extrêmement dangereuse qui plaît beaucoup aux néo-communistes libéraux actuels souhaitant uniformiser tout et tout le monde sous prétexte de justice et de liberté. Elle s’oppose radicalement d’une part à la Bible (la conception biblique du partage équitable n’est pas mathématique, quantitative, et est subordonnée au besoin objectif et nécessaire de chacun ; non à un principe égalitariste : « Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun. » cf. Actes des Apôtres, chap. 2, v. 44-45. En gros, on ne va pas donner à un bébé un gros morceau de viande au nom du « droit à tous de manger de la viande » !) et s’oppose d’autre part à la réalité concrète des différences (nous ne sommes pas tous égaux puisque nous sommes différents ! Et c’est heureux !). L’égalité est un mythe. Et un gouvernement avec un ministère dédié à « l’égalité hommes-femmes » (alors même que les hommes et les femmes ne sont pas égaux et n’ont pas vocation à l’être : sinon, où seraient l’amour et la complémentarité des sexes ?), ça s’appelle tout simplement une dictature. Eh oui : je suis en train de vous dire que le rôle confié à madame Schiappa est non seulement bidon mais dangereux pour notre Humanité. L’égalité homme-femme est défendue par des États néo-nazis (dans le sens d’« international-socialisme ») qui s’ignorent, et qui visent, inconsciemment ou non, l’extinction de l’Humain, paradoxalement au nom des « Droits de l’Homme » et d’une glorification de l’humanisme.

Concernant la question de la bénédiction des « couples homos », à réalités différentes (un couple homme-femme n’est pas un « couple » d’hommes ni un « couple » de femmes), inégalité de traitements ! Ce qui régit le traitement, c’est la différence objective des situations, et non un pseudo « droit à être traité pareil et indistinctement ». Le mariage EST la différence des sexes (on ne marie pas des semblables sexués : on ne fait que créer des paires, pas des mariages), et cette différence des sexes, à l’image de l’Amour de Jésus pour l’Humanité, est une réalité surnaturelle et naturelle intangible à respecter. On ne peut pas décider du jour au lendemain qu’une pomme est une poire, quand bien même la loi l’autorise et travestisse les mots par pur nominalisme affectif. La sponsalité, la sacralité, la complémentarité et la conjugalité du couple homme-femme (je n’ai pas dit « hétéro » !) marié sont consubstantielles à la différence des sexes (sexualité) couronnée par l’Amour d’une part et à la différence Créateur-créatures (Jésus et l’Église Catholique) d’autre part. Les « couples » homosexuels disent parfois quelque chose de l’amitié, mais ne sont pas de la même substance que Dieu : ils ne peuvent donc en aucun cas être bénis ni être le signe tangible de l’incarnation de Dieu dans l’Humanité. Ils composent une parodie de sacrement, et même de couple et de famille. Et au fond, les « couples » homos les plus honnêtes et solides que je connais le reconnaissent humblement. Ce ne sont pas eux qui demandent le « mariage » ni des pastiches de rituels religieux.
 

3 – Penses-vous qu’il y a une égalité de traitement entre les religions en France ?
 

Non. Car les religions sont différentes. Mais surtout parce que le catholicisme, par sa vulnérabilité d’Amour, est plus facilement attaquable que l’islam (qui socialement fait peur et terrorise plus qu’il n’aime) et que le judaïsme (très lié au pouvoir mondain et à l’argent, donc qui constitue une religion à choyer). Le catholicisme, le vrai, repose sur la pauvreté, le pardon, la non-vengeance, et sur un Dieu (= Jésus) qui s’est abaissé jusqu’à mourir sur une Croix : c’est donc la proie idéale. On embête beaucoup moins, socialement, les juifs et les musulmans, même si l’antisémitisme et l’islamophobie, malheureusement, existent aussi. J’en sais quelque chose ! J’ai perdu mon métier de professeur d’espagnol en 2012 uniquement parce que je me suis opposé au « mariage gay » et parce que je suis catholique. Nous vivons dans une société où la laïcité – transformée en laïcisme – est un anticatholicisme déguisé, et où la gay friendly attitude est une homophobie déguisée. Il est très mal vu d’être catholique pratiquant et d’être homosexuel abstinent pour Jésus, je peux vous le certifier !
 

4 – Pourquoi avoir choisi le métier d’enseignant et qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
 

J’avais choisi ce métier parce que j’aime les gens et surtout les élèves. J’ai aussi un côté très joueur, empêcheur de tourner en rond. Et l’analyse critique de notre époque m’a toujours passionné. J’adore la faire partager. Malheureusement, aujourd’hui, avec l’invasion des réseaux sociaux, le flux continuel d’informations, mais également le culte mondial des différences (qui paradoxalement nie les différences réelles) et la lutte contre les discriminations, il est devenu extrêmement difficile d’être prof. Une peur tenace de la délation et de la réflexion s’est installée. Dans l’Éducation Nationale – que j’ai rebaptisée pour rire « l’Éducation Nazionale » -, il n’est presque plus possible d’aborder avec les élèves les thèmes les plus constitutifs de la personne humaine et du bonheur de celle-ci, à savoir la politique, la sexualité et la foi. Même quand nous ne sommes pas prosélytes en cours, une chape de plomb s’abat sur nous, enseignants, dès que nous effleurons ces trois domaines ou que nous avons des engagements extérieurs à notre boulot, en lien avec ces derniers. Être prof et catholique, ça ne passe pas. Tenir un blog et écrire des livres sur l’homosexualité, ça ne passe pas non plus ! Au nom du « devoir de réserve » ! Vous savez, ce fameux devoir de réserve qu’on prétexte également aux policiers pour les stériliser et les empêcher d’exercer correctement et librement leur métier. Maintenant, si tu veux être prof et ne pas être embêté, tu dois faire profil bas, ne défendre que les banalités de l’antifascisme moralisant actuel, tu ne dois avoir aucune prise de position sociale, politique, intellectuelle, religieuse. Neutralité neutralité ! Je n’exagère même pas ! La préférence est interdite. Sale temps pour les différences. Notre monde tient plus au « droit à la différence » qu’à la différence concrète.
 

5 – L’école est-elle selon vous institutrice de l’égalité des droits ? De quoi selon vous le principe d’égalité des chances à l’école est-il le révélateur ?
 

L’école, dans l’idéal, devrait être préceptrice de la Vérité d’Amour qu’est Jésus. Quant au principe d’égalité (tout court) et de l’égalité des chances (ensuite), son existence est à mon avis le révélateur d’une uniformisation inquiétante de la population mondiale, d’une virtualisation des lois humaines, et d’une inflation des égos. Au nom du « droit », des « chances », la singularité des situations est bien souvent niée au profit d’un légalisme émotionnel hystérique, la réalité des faits et des personnes est déformée ou n’est plus reconnue. Le droit et la chance, quand ils ne reposent plus sur le Réel (et le plus réel des réels, c’est Jésus) mais sur la bonne intention, sont l’autre nom des fantasmes générés par les systèmes totalitaires. Non, nous n’avons pas tous les droits ni toutes les chances. Et fort heureusement : sinon, c’est l’anarchie.

 

6 – Que pensez-vous de la sélection génétique des embryons ? En Chine un institut porte le nom de Watson, ce prix Nobel codécouvreur, avec Francis Crick et Rosalind Franklin, de la structure de l’ADN, rejeté par la communauté scientifique, pour avoir tenu des propos racistes et homophobes. Comme ce fut déjà le cas dans le passé, on cherche encore et toujours à découvrir une cause génétique à l’intelligence, mais aussi à l’homosexualité, ce qui dans un premier temps sera fort apprécié si c’est le cas par la communauté, risque dans un second temps d’être un critère d’exclusion pour les parents qui ne voudront pas avoir un enfant gay. La disparition de l’homosexualité dans le monde l’avez-vous déjà envisagée ? Et si un jour ce combat se dresse devant vous, avez-vous une idée du camp dans lequel on vous trouvera ?
 

Effectivement, toute tentative d’essentialisation de la tendance homosexuelle s’est révélée au cours des siècles très dangereuse, et s’est retournée contre les personnes qu’elle était censée défendre. La croyance en la pseudo « identité » homo est un eugénisme qu’il faut combattre. En revanche, j’essaierai toujours de me mettre du côté des personnes homos, non d’abord du fait de leur homosexualité (même si c’est un « plus » indéniable, une connivence que nous partageons et qui me tient à cœur), mais du fait qu’elles sont surtout mes amies. Quant à la disparition définitive de l’homosexualité de la surface du globe, votre question est saugrenue, mais je l’envisage, bien évidemment. Et je crois qu’elle coïncidera avec l’arrivée prochaine de Jésus-Christ, qui libèrera définitivement le monde de toute peur, donc de l’homosexualité qui est par définition la peur de la différence des sexes. Alors oui, cette éradication figure au programme planétaire, et n’est absolument pas – je vous rassure – synonyme de notre éradication à nous, personnes homos, qui sommes au contraire appelées à vivre éternellement et en amitié profonde avec Jésus.