C’est marrant. Quand je m’entretiens seul à seul avec les catholiques de mon entourage (y compris les jeunes couples bien tradis avec plein d’enfants), et que je leur parle de l’homophobie généralisée dans l’Eglise catholique, je n’ai pas besoin d’argumenter longtemps : ils acquiescent immédiatement, et piteusement. J’ai l’impression que tout le monde sait, en fait. Que c’est le secret de Polichinelle. Et quand je leur dis que j’ai de quoi remplir un livre entier d’exemples et d’anecdotes d’homophobie concrète que j’ai subis, je vois qu’ils sont même étonnés que je reste encore dans notre institution malgré tout et que j’aille à la messe. Je m’en étonne aussi, car ça me dépasse : cette fidélité, c’est soit du masochisme scolaire de manipulé, de la naïveté-bêtise-aveuglement volontaire, soit un beau Mystère.