SIGNIFICATION SOCIALE, MONDIALE ET ESCHATOLOGIQUE DU CODE
La tradition, contrairement à ce qu’imaginent les traditionalistes de tout poil et les conservateurs anti-progrès, n’a jamais eu autant de succès qu’aujourd’hui dans notre Monde. Ou en tout cas le mot « tradition » (exemple : la « baguette tradition »), et les apparences ou rituels singeant pathétiquement la Tradition, la seule, à savoir la Tradition catholique. Je dis « pathétiquement » car désormais, nos contemporains antithéistes (c’est-à-dire anti-Église-Catholique-Institution), par nostalgie folkloriste, par manque de ces essentiels que sont les sacrements de l’Église Catholique, par orgueil mal placé aussi, courent à droite à gauche pour se chercher in extremis des traditions de substitution, en général en toc, matérialistes, consuméristes, individualistes et faussement collectives/historiques, afin de s’assurer hypocritement une étiquette de fidélité et d’authenticité. Je pense par exemple à toutes les entreprises et sociétés qui apposent une date – en général pile poil dans la période de fondation des loges maçonniques, donc au XIXe siècle – de fondation à leur business (Exemple inventé : « Maître-artisan chocolatier depuis 1889 »). Je pense aussi à l’insupportable fausse figure d’innocence qu’est Olaf dans le dessin animé « La Reine des Neiges », qui toque de porte en porte pour collecter des « idées de traditions » auprès des habitants d’un village qui ont délaissé Dieu et la véritable Tradition de Noël qu’est la célébration de l’incarnation de Jésus-Dieu dans notre Humanité. En réalité, tous les chantres actuels des « traditions », se targuant de les « ressusciter/créer/moderniser » tout en jartant Jésus (ou au contraire en fétichisant ce dernier !), en sont les premiers fossoyeurs. La seule vraie Tradition qui vaille, c’est Jésus vivant et aimant.
DANS LA SÉRIE JOSÉPHINE ANGE GARDIEN
Dans la série Joséphine ange gardien, on assiste au même travestissement de la Tradition, au nom d’elle-même précisément, au nom de sa perpétuation, de sa création, de sa restauration, de sa modernisation. Par exemple, dans l’épisode 25 (« Tous en chœur »), Joséphine envoie tout balader des sacrements, des lectionnaires, des vieux répertoires de chants de messe traditionnels, et prend en main la chorale d’une paroisse en lui faisant chanter à pleins poumons et de manière chorégraphiée un chant gospélisé (indigent) sur « l’amour » angélique, rythmé à la « Sister Act » : « C’est moi qui ai eu l’idée, avoue-t-elle toute fière, je trouvais que c’était un petit peu mou en latin. »
Et les autres personnages de Joséphine s’affairent à relifter la Tradition (car en réalité, ils en ont honte et la trouve laide) tout en s’attachant rigidement à une certaine tradition, pour le coup très codifiée. Dans leur bouche, le mot « Tradition » qu’ils invoquent ne sera pas du tout synonyme de « Jésus » mais signifiera principalement « savoir-faire » (tradition gastronomique, tradition d’écriture, tradition orale, tradition familiale, etc.) : « L’innovation dans la tradition. » (slogan d’Alain, grand chef étoilé réouvrant son propre restaurant, dans l’épisode 44 « Le Festin d’Alain ») ; « Je ne plaisante pas : on ne va pas toucher à la recette de Jean-Pierre ! » (Florence, maître-chocolatier prisonnière de sa formation gastronomique, dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé »). Et là, attention, les défenseurs de ces savoir-faire ne rigolent pas ! Ils n’aiment pas la tradition : ils l’adorent, en adoptent une conception vraiment totalitaire. La tradition est leur dieu !!… mais un dieu qui n’est pas Dieu puisqu’il ne s’agit pas de Jésus.
DANS D’AUTRES OEUVRES DE FICTION
Les bobos francs-maçons ne font pas une attaque en règle de l’Église Catholique ou des traditions religieuses. Plutôt que de l’éradiquer, ils en font une parodie sincérisée, en la vidant peu à peu de sacré, et en la relookant soit de coolitude, soit au contraire d’un vernis archaïque MAIS de grande qualité. Par exemple, tout comme dans l’épisode 25 de Joséphine (intitulé « Tous en chœur »), le prêtre, figure par excellence de la Tradition, se veut le modèle d’une nouvelle génération de curés, à la fois tradis et modernes, à la sauce bobo Ainsi soient-ils, « Tout mais pas ça » (2015) d’Edoardo Falcone ou encore « La Mante religieuse » (2014) de Natalie Saracco : jeunes, cools, se déplaçant en moto ou avec un casque à la main, branchés sport (footing, danse) et nouvelles technologies, ayant du succès auprès des jeunes et des femmes, donnant une image dynamique, dépoussiérée et accessible au clergé, humaine quoi. Il s’agit au fond d’enlever à la Divinité toute humanité, ou à l’Humanité toute Divinité et transcendance.
LE CATHO-CON (progressiste ou conservateur) FAIT PAREIL…
Chez les cathos, en caricature sincère de la Tradition, on trouve les propos du Cardinal Sarah et de tous ses suiveurs ritualistes, maladivement attachés au matériel religieux qu’ils divinisent et mettent à la place de Dieu. Comme Robert Ménard, ils sont davantage prêts à se battre pour des crèches ou des messes – donc pour la matérialité des cultes et des sacrements – qu’à aimer leurs prochains. Ils défendent davantage la sacralité que le sacré, les traditions et la civilisation chrétiennes que Jésus vivant et aimant tous les Hommes. Ça s’appelle le formalisme de la Foi. « Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition. » dit Jésus aux pharisiens religieux juifs (Mc 7, 1-13).
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