Il y a deux jours, j’ai rencontré à Lyon un homme qui ne me laissait pas du tout indifférent. Il m’a hébergé et nous avons pris plaisir à échanger. Et puis le soir, au moment de nous coucher, s’est produit un miracle. Le miracle, c’est qu’au moment de sortir avec lui (tentation imminente du baiser, et sûrement plus), à l’acmé de notre désir brûlant réciproque, chacun est resté sagement dans sa chambre respective et nous avons résisté… ce qui n’est pas dans l’ordre des choses entre personnes homos qui se plaisent, je précise. Je lui ai dit que si on ne s’embrassait pas et on ne dormait pas ensemble, c’était uniquement à cause de mes amis et du sacerdoce des prêtres, car l’envie de céder était là, des deux côtés. Dans mon lit, je changeais constamment d’avis, je me tordais de douleur pour ne pas rejoindre ce garçon (Vu notre situation, et l’enjeu plus grand qui pèse sur moi, le craquage ne pouvait de toute façon venir que de moi, car l’ami en question me respecte énormément ; alors qu’il est athée, il m’a tenu des phrases tout à fait sages et anormalement inspirées, m’appelant à la prière et à la résistance). J’ai supplié l’Esprit Saint de me venir en aide. Et tout d’un coup, alors qu’il était 1h du matin, un ami prêtre – qui ne vient quasiment jamais me parler – a débarqué sur Messenger Facebook pour m’annoncer qu’un autre ami catholique, dont j’ai toujours cru au charisme pour le sacerdoce mais qui par un enchaînement de persécutions injustes de la part de sa hiérarchie diocésaine a été viré de son séminaire plusieurs fois, était miraculeusement réintégré dans un séminaire d’un autre diocèse en France. Nouvelle incroyable car la voie de la prêtrise semblait définitivement foutue pour lui ! Gros signe improbable que notre retenue au gars lyonnais et à moi avait débloqué la situation à distance, même si rien ne peut prouver ce que j’avance. Mais il y a un lien invisible entre continence homosexuelle et vocations sacerdotales. J’en suis témoin ! La coïncidence de la bonne nouvelle pile au moment de la tentation homo qui paraissait sur le coup insurmontable est forte. Je me suis apaisé ; l’ami lyonnais aussi; et on a dormi chacun de notre côté comme des bébés. Et le lendemain, la discussion sur la drôle de nuit que nous avions passée a été très fraternelle et surnaturelle. Nous étions heureux d’être restés frères et d’être allés jusqu’au bout du respect mutuel.