SIGNIFICATION SOCIALE, MONDIALE ET ESCHATOLOGIQUE DU CODE
LE MARTÈLEMENT MONDIAL DE L’UNITÉ
« Construisons un Monde meilleur. Ensemble. » « Restons unis, vigilants, et prenons soin les uns des autres ». Voilà la propagande de l’Unité qu’on nous sert à longueur de journée, que ce soit dans la société civile que dans l’Église Catholique, et qu’on n’a malheureusement pas fini d’entendre ! A fortiori avec l’épreuve « mondiale » de la COVID soi-disant traversée « ensemble » et qui génère déjà un agaçant triomphalisme communiste et une idéalisation excessive des futures retrouvailles. Nos contemporains sont de plus en plus prêts à la chanter tous en chœur, cette « Unité retrouvée ». En réalité, l’« unité » invoquée (avec le slogan gouvernemental infantilisant « Tous unis contre la COVID ») est un asservissement moutonnier à la peur collective.
L’Unité est un concept vaseux autant que dangereux (car il menace notre unicité d’êtres humains). L’Unitarisme, trop absolutisé, constitue une véritable violation de l’identité et des réalités/capacités/limites de chacun. Tout n’est pas universalisable. Même si ça veut le bien et le rassemblement de tous. Tout n’est pas transposable d’une situation à une autre. Tout n’a pas vocation à être mis en commun ou à la portée de tous. Car nous sommes différents et n’avons pas les mêmes besoins (Je pense à toutes ces lois d’unions – l’Union Civile, le « mariage pour tous », etc. – qui s’offrent à tous, y compris aux personnes qui ne sont pas concernées par les réalités auxquelles elles renvoient).
Pourtant, l’Unité est un concept séduisant car il semble convivial et solidaire. Et d’une certaine manière, il ressemble à l’Amour (Jésus nous a bien demandé de « ne faire qu’Un comme Lui-même et son Père ne font qu’Un », Jn 17, 20-21). Et comme le soulignait à juste titre le prêtre catholique Denis Sonet dans ses préparations au mariage, « l’Amour, c’est ne faire qu’Un tout en restant deux. ». Et je vois bien l’idée : la mise en garde contre l’incestuel ou le fusionnel dans le couple ; la défense aussi de la beauté de la mise en commun des différences. Mais pour garantir l’Amour, ça ne suffit pas de défendre l’« Unité dans la diversité ». Car le Gouvernement Mondial antéchristique est tout à fait capable d’en faire autant… mais avec SA conception très discutable de « l’Unité » (autour du fric, du pouvoir, de la volonté individuelle, de l’énergie, du bien-être, de sa personne) et SA définition encore plus discutable des « différences » (toutes les différences ne sont pas bonnes ni ontologiques – exemple avec la différence homosexuelle qui ne crée pas une espèce – et tous les mélanges ne sont pas bons, ni harmonieux ni souhaitables : je peux vous faire manger des rillettes au chocolat, et vous allez comprendre votre malheur !). Tout dépend de ce qui est uni, de ce qui unit et du comment c’est uni ! Je ne connais pas de dictature humaine, y compris en regardant les États actuels les plus totalitaires, qui ne se soit pas valu de son caractère fédérateur (« Nous serons le Parti de l’Unité qui mettra tout le monde d’accord ! ») en même temps que de sa singularité et de son respect inclusif de toutes les différences (« Nous sommes le Parti de la nouveauté et du rassemblement, y compris des rejetés ! »). Cet argument de l’« Unité dans la Diversité », pourtant très joli sur le papier, a toujours été un beau désastre quand cette Unité diversifiante et fédératrice n’était pas concrètement au service de la seule et unique Unité qui nous aime, à savoir Jésus et son Corps entier (l’Église Catholique). Tout autre modèle politique aboutit soit au communisme soit au fascisme (regroupement de faisceaux du licteur), donc au monisme prôné par la Nouvelle Religion mondiale antéchristique (« mono » signifie « Un » ; et le monisme défend la pensée très orientaliste – principe de l’Ôm en sanskrit – de « l’Un dans le Tout, et le Tout dans l’Un » : un vrai danger pour la chrétienté autant qu’une anti-Trinité).
VERS UNE GOUVERNANCE MONDIALE UNIQUE ET ANTÉCHRISTIQUE
La tyrannie de l’Unité est typiquement anglosaxonne : qui mieux que les États-Unis (et leur devise : « L’Union fait la Force. ») ou bien l’Angleterre (United Kingdom) et son drapeau (Union Jack) nous ont imposé leur injonction au rassemblement ? L’Unité est un concept maçonnique (il existe même des loges qui s’appellent Unité maçonnique). À en croire les Francs-maçons, il faudrait à tout prix se rassembler, former un « ensemble » homogène de diversités bien stéréotypées, un bloc monolithique multiculturaliste. C’est le projet ultime de la gouvernance prochaine de l’Antéchrist, qui entend bien mettre l’Humanité toute entière à ses pieds. Dans l’excellent roman d’anticipation Le Père Elijah (1996), le mouvement mondial créé par l’Antéchrist s’appelle comme par hasard Unitas, et abrite même les représentants des trois religions monothéistes. L’Antéchrist, l’ennemi luciférien qui, dans l’Apocalypse de saint Jean, au chapitre 13, est décrit comme le « Prince » de ce Monde, conduira toutes les nations de la Terre juste avant l’arrivée ultime et victorieuse de Jésus à la Fin des Temps. L’Unité, c’est tout bonnement la Bête (décrite par saint Jean dans l’Apocalypse). D’ailleurs, il vous suffit de voir le nom de certains organismes de nouveaux jeux en ligne pour vous en convaincre : UNIBET, Betclic, etc.
Comme le dévoile Philippe de Villiers dans son autobiographie Le Moment est venu de dire ce que j’ai vu (2015) à propos de son expérience politique en tant que député européen, en évoquant « l’erreur de Maastricht », les fondateurs de la Nouvelle Europe entendent « dissoudre les nations » et l’Espace Schengen, fonder « une Cité sans frontière et sans racines ». Il souligne également la prédominance de l’idéologie hétéro-bisexuelle à la gouvernance de l’Europe actuelle : « Il y a deux tiers du Parlement Européen qui sont membres du LGBT, quand même ! ». Le plan de l’Antéchrist et de son cercle de diplomates, c’est de défendre l’Europe comme entité internationale, comme espace a-national indifférencié… même si chaque pays continuera, par pur nominalisme et folklorisme, d’exister. Les européistes antéchristiques ont deux leitmotiv : « l’ouverture » d’abord, « l’unité » ensuite. Ils veulent d’« une Europe ouverte ». Mais pour la construire, ils n’interviendront pas directement. Cette liquidation des frontières nationales s’appuie déjà sur des groupes antifas altermondialistes d’extrême gauche (par exemple, les No Border) ou bien sur Internet.
L’invocation de l’« unité » est à l’« ouverture » ce que l’« égalité » est à l’idéologie hétérosexuelle de la « diversité » : son pendant fusionnel destructeur. User de ce mot rassembleur qu’est l’« Unité » dispense les européistes mondialistes de dévoiler autour de qui ils se rassemblent : l’Antéchrist. Derrière l’union invoquée, il y a l’idée que ce sont les nationalismes/patriotismes et les religions qui « clivent » et qui sont les ennemis de l’Europe-Monde, et donc les bêtes à abattre… même si l’Antéchrist ne va pas les éradiquer tout de suite et se servira plutôt de leurs conflits internes pour qu’ils se bouffent les foies entre eux : « Ces gens veulent construire une nouvelle Europe de l’Atlantique à la Mer du Japon, mais sans la foi de la bonne vieille Europe. » (Michael O’Brien, Le Père Élijah, p. 568) ; « La souveraineté nationaliste ou religieuse constituait dorénavant une menace pour la survie et un ennemi du progrès dans l’habitat nouveau et harmonieux de l’humanité. » (op. cit., p. 162). L’Antéchrist va profiter du vieux conflit « entre les euro-atlantistes et les eurocentristes » (idem, p. 263), c’est-à-dire entre les Macronistes et les Lepenistes isolationnistes, ou, si vous préférez, entre « ceux qui veulent vivre dans un monde transnational » (op. cit., p. 271) et les euro-sceptiques aspirant au protectionnisme nationaliste, pour s’imposer. Cela s’appelle « diviser pour mieux régner » ! Et finalement, on voit bien que le fédéralisme du Front National (aujourd’hui Rassemblement National), anti-Union Européenne, rentre dans cette même logique de l’internationalisation par l’européanisation : pendant l’entre-deux-tours des élections présidentielles françaises de 2017, Marine Le Pen entendait remplacer l’Union Européenne par une « Alliance Européenne des Nations Libres et Souveraines »… ce qui revient à en faire une constellation mondialisée. Macron globalise une masse de nations ; Le Pen a le nez collé sur la mosaïque des nations folklorisées, sans voir que chaque morceau indépendant qui la compose (et qui se vaut d’un Brexit, d’un Frexit et compagnie) dessine également une masse globalisée.
MON ÉVICTION D’« UNITÉ NATIONALE »
Le jour où j’ai expliqué aux responsables du mouvement Unité Nationale, mouvement « apolitique » pour lequel j’ai écrit quelques articles car j’aimais l’espace et la liberté de ton qu’ils m’offraient, que dans le roman Le Père Élijah de Michael O’Brien le mouvement international créé par l’Antéchrist s’appelait Unitas, là, ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ! Ses responsables m’ont viré à coup de pied au cul, en me menaçant de procès ! Je savais qu’un jour ou l’autre, on allait se friter sur la question centrale de l’Unité. C’est ce qui s’est produit plus violemment et rapidement que je l’imaginais, en juin 2019, à l’occasion des élections européennes.
Mon départ du mouvement Unité Nationale est arrivé à cause de leur refus de mon article sur Joséphine ange gardien et l’Europe, et surtout de ma défense de l’universalité de la divinité de Jésus et de l’Unité autour de Lui. Que je sois catho, homo, continent, et même opposé au « mariage gay », passe encore (et même très bien ! : c’est exotique, c’est figure puissante de diversité et de singularité)… mais que je me fasse le promoteur de l’universalité de la divinité de Jésus et que je défende l’Unité autour de Lui et non l’Unité en soi, là, Vade retro !! Le simple fait que je demande aux responsables d’Unité Nationale autour de qui se fait cette « Unité » si merveilleuse et que je tique sur l’interdiction qui m’est faite de poser cette question ou d’exiger une réponse – car en réalité, l’unité que les fondateurs de ce mouvement flou prônent est recherchée pour elle-même, et ils imposent qu’il n’y ait surtout personne derrière – m’a valu non pas une exclusion/éviction explicite (c’est moi qui claque la porte : ils sont suffisamment futés pour ne pas avoir à éjecter quiconque eux-mêmes) mais un simple refus de publication ainsi qu’un procès (en coulisses) pour haute trahison (je me suis fait traiter de « Judas ». #Véridique).
J’ai donc décidé de me retirer d’Unité Nationale, mouvement flou qui a le vent en poupe en ce moment, et qui est en train de doubler tous les partis politiques en France (je dis bien TOUS : même Macron, Marine Le Pen et Wauquiez leur ont envoyé leurs vœux de Bonne Année et les courtisent ! Et ils sont en lien avec les plus grandes figures politiques mondialistes du moment : Jacques Attali, Michelle Obama, etc.) car je crois qu’il incarne – à sa propre grande surprise – la future et prochaine Gouvernance Mondiale, l’étape politique logique subséquente au cuisant marasme des gauches et des droites « démocratiques » internationales. Car qui, aujourd’hui, peut s’opposer au rouleau compresseur « apolitique » et « anational » de l’UNITÉ ? Désormais, plus personne… à part Jésus et Marie !
Le concept de « gouvernance populaire d’Unité » fait déjà des petits dans d’autres pays européens (Unité Nationale s’exporte), et très bientôt, ce mouvement français est amené à s’étendre dans toutes les autres nations, impatientes de se débarrasser de leurs partis politiques. C’est inéluctable : notre Monde se dirige unanimement vers la construction d’un Gouvernement universel spiritualiste (il n’est même pas question, selon ses concepteurs, de « religion ») d’Unité internationale. Pour leur survie, les partis politiques et les religions institutionnelles ne pourront pas y couper. Et ce mouvement est inattaquable puisqu’il n’a pas de chef identifié, accueille apparemment tout le monde, n’a pas d’ambition d’argent ni de pouvoir, pas de visées électorales ni politiciennes, prétend tout accepter et tout accueillir, faire de la place à chacun, être une grande Maison Commune où tout le monde aurait sa place et où personne ne serait ennemis. La devise spéculaire et narcissique de l’Unité Nationale (et finalement Internationale), c’est « Notre idéal : défendre le vôtre ! ». Autrement dit, c’est celle du serpent génésique dans la Bible : contenter tout le monde et dire à chacun « Ton désir individuel est notre ordre et notre roi. Tu seras comme un Dieu et tu seras ton propre chef. Ta volonté et ta perception individuelles sont reines. Paix et Unité, mon frère. Namasté. ». La règle qu’ils arborent fièrement comme une loi intangible et juste, c’est l’auto-détermination : tu as carte blanche* ! (* … à partir du moment où tout ce que tu demandes, tu ne te l’imposes qu’à toi-même). Et l’interdit tacite, c’est la recherche et la proposition d’une Vérité unique universelle et d’un chef clairement identifiable.
La carte blanche qui m’a été donnée contre toute attente par l’Unité Nationale à mon arrivée il y a quelques années (car je rappelle que je suis ignoré et viré de toutes les maisons d’édition, de toutes les paroisses et de tous les médias dits « cathos »), c’est ce qui m’a séduit au départ quand j’ai écrit trois contributions pour leur Mag’ (une sur l’unité, l’autre sur la dignité, et une troisième sur la nation). Je me suis dit « Waou ! Ils n’ont pas froid aux yeux ! Tant qu’ils me laissent dire ce que je veux, y compris des choses hyper risquées pour leur image – je représente tout de même l’Église Catholique, la communauté homosexuelle et l’opposition au « mariage gay », donc des sujets explosifs et impopulaires qui pourraient largement entacher leur image de marque –, c’est qu’ils sont non seulement inoffensifs, mais de surcroît, plus audacieux, ouverts, aimants et vrais que les catholiques qui m’ont fermé leurs portes ! ».
Mais l’os, c’est qu’ils n’accueillent le catholicisme que comme un particularisme individuel, un folklorisme de diversité qui ne doit surtout pas dépasser les autres particularismes. Leur ennemi n°1, c’est l’UNIVERSALITÉ DE LA DIVINITÉ DE JÉSUS. Ils tolèrent que nous soyons catholiques, et même que nous croyions que Jésus est Dieu, à partir du moment où nous privatisons cette croyance, et à la condition que nous nous en fassions détenteurs et que nous la désuniversalisions. Si nous commençons à leur dire que l’universalité de la divinité de Jésus ne nous appartient pas plus à nous qu’à eux mais qu’en revanche elle les concerne et leur est aussi offerte (car Jésus aime tous les Hommes et est le Dieu unique de tous les Hommes sans exception), si nous soutenons que cette divinité universelle dépasse la croyance personnelle et qu’elle existerait même sans cette dernière, que Jésus est notre unité à tous, là, ça ne passe plus du tout ! On est traînés en procès de fondamentalisme, de dogmatisme, de prosélytisme, d’intégrisme, de haute trahison, de superstition ! On est même taxés tacitement de diables (même s’ils n’emploieront pas le terme car ils ne croient pas au diable ni au mal). Selon eux, on a le droit d’être cathos ; mais on ne peut pas être TOUS cathos, ni appelés (au nom de l’Amour universel de Jésus) à le devenir. C’est inconcevable ! Il ne faut pas que Jésus soit Roi unique et Dieu unique (d’Amour) de l’Humanité et de l’Univers tout entiers. Ça, NON !! Vous voyez bien, à travers ce que je vous dis, que la quintessence même de ce concept d’« Unité » est totalitaire, dictatoriale et antéchristique/antichristique.
DANS LA SÉRIE JOSÉPHINE ANGE GARDIEN
En France, l’Ambassadrice télévisuelle du « Vivre ensemble » (expression teintée bien sûr d’ironie et de cynisme dans le langage populaire tant nos contemporains sentent intuitivement que ce concept marketing cache un regroupement forcé et faussement souriant), c’est de toute évidence Joséphine ange gardien ! Je n’en vois pas d’autres ! Notre héroïne est là pour rassembler les gens, les réconcilier, rabibocher les couples et les familles désunis, faire que le Monde devienne toujours plus Un, et que tous les Humains reprennent à l’unisson la chanson de l’Unité retrouvée pendant une évidente Happy End.
TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE, HEY ! HEY !
Beaucoup d’épisodes de Joséphine ange gardien porte le sceau de l’« Unité dans la Diversité », donc sont clairement communisto-multiculturalistes : c.f. l’épisode 8 « Une Famille pour Noël », l’épisode 25 « Tous en chœur », l’épisode 41 « Les deux font la paire », l’épisode 59 « Suivez le guide », l’épisode 69 « Double Foyer », l’épisode 74 « Tous au zoo ! », l’épisode 87 « Un pour tous », l’épisode 91 « Un Noël recomposé », l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ». La figure du marginal (c.f. l’épisode 35 « Coupée du Monde ») ou du cavalier solitaire immariable (c.f. l’épisode 52 « L’Homme invisible » et l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton ») ne fait pas long feu dans Joséphine !
Ce communisme (de la créativité, de la solidarité, du bonheur, de la réussite, de la coopération opérative, de la combattivité, et parfois même de la résistance et de la rébellion individualo-populiste), en chantant l’individualisme, paradoxalement brise l’individualité (liberté intérieure, intimité, secret, vie spirituelle christique…). Il aboutit à l’uniformisme néo-nazi ou néo-communiste qui a broyé tant de monde et qui continue de le faire. Il s’agit de la fraternité obligatoire (expression antinomique) qui n’a que faire des liens du sang ou divins, et qui fait prévaloir les liens électriques, énergétiques, technologiques, idéologiques, libertins, spiritualistes et cosmiques entre les êtres (les faisceaux) sur les unions d’Amour incarné (Jésus, famille de sang, communauté ecclésiale). Dans le téléfilm, il est question, très matériellement parlant, de « faire bloc », de construire une cité babélique, de « rester soudés » quoi qu’il arrive (c.f. l’épisode 74 « Tous au zoo » et l’épisode 87 « Un pour tous »), d’« être forts » (c.f. l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée »).
On voit que cette « unité pour elle-même » (et non autour du Christ) prônée par Joséphine ange gardien est un fascisme déguisé, même si elle se présente souvent comme un anti-fascisme : les associations dépeintes dans la série sont en général des groupuscules d’extrême droite/gauche ou des mafias (exemple : la bande du « Che » dans l’épisode 3 « Le Tableau noir », le front identitaire d’extrême droite de Bruno dans l’épisode 12 « Romain et Jamila », les habitants bourgeois d’un immeuble parisien où sévit l’esclavage xénophobe dans l’épisode 19 « Nadia », la filière roumaine de Petru dans l’épisode 24 « Un Frère pour Ben », le réseau réunionnais de Max dans l’épisode 26 « Enfin des vacances ! », la bande de Kirov dans l’épisode 41 « Les deux font la paire », les résistants de l’épisode 48 « Les Majorettes », le cercle de contrebandiers de Jacquelin dans l’épisode 66 « De père en fille », le club de cambrioleurs de Cédric dans l’épisode 87 « Un pour tous », etc.). Plusieurs fois dans Joséphine, on nous montre des représentations d’effusion collective (dignes de la scène finale « Oh Capitaine mon Capitaine » du film « Cercle des Poètes disparus », où quelques élèves se lèvent contre l’ordre établi pour rendre un dernier hommage vibrant à leur maître anticonformiste injustement expulsé), autrement dit des égrégores maçonniques (Chaîne d’Union) où le « ne faire qu’Un/Foule » est à son apogée et fait fondre les unicités de personnes : par exemple, le mouvement de grève pour dénoncer les conditions de travail inadmissibles d’une usine de teinturerie (c.f. l’épisode 7 « Une Santé d’enfer »), la troupe d’artistes décidant de ne pas laisser tomber leur metteur en scène Alfredo (c.f. l’épisode 17 « Paillettes, claquettes et champagne »), tout le village se mobilisant pour organiser le mariage mixte Noirs/Blancs de Thomas et Aminata (c.f. l’épisode 32 « La Couleur de l’Amour »), le syndic de co-propriétaires résistant au rachat de leur immeuble (c.f. l’épisode 36 « Remue-Ménage »), le « formidable » esprit d’équipe des rugbymen (c.f. l’épisode 47 « Les Braves ») ou des majorettes (c.f. l’épisode 48 « Les Majorettes ») ou d’une chorale (c.f. l’épisode 67 « Les Anges ») ou des footballeurs (c.f. l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur ») qui a raison des adversités et des divisions, le morceau de violon de Juliette qui enclenche une improvisation magnifique de l’orchestre philarmonique dont elle allait être éjectée (c.f. l’épisode 56 « Tout pour la musique »), Joséphine rameutant tout le quartier pour aider François à reconstruire son salon de coiffure dévasté par un incendie (c.f. l’épisode 78 « Carpe Diem »), la solidarité de la bande des chippendales opérant un strip-tease sur une grue pour que Thomas récupère son fils (c.f. l’épisode 76 « Papa est un chippendale »), la fratrie « fusionnelle » de Jules (c.f. l’épisode 87 « Tous pour un »), les groupes de parole (c.f. l’épisode 9 « Le Combat de l’ange », l’épisode 46 « Paris Blues », l’épisode 55 « Un Bébé tombé du ciel », l’épisode 75 « Belle mère, belle fille » et l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais »), etc. Par exemple, dans l’épisode 62 « Yasmina », Yasmina, jeune femme maghrébine entreprenante, en tentant le concours d’entrée dans la société de cosmétiques Privela, entend prouver « qu’on peut réussir autrement, sans écraser les autres ». On voit bien que l’individualisme libertaire défendu dans Joséphine ange gardien n’est que la vitrine et l’alibi d’un Gouvernement Mondial néo-communiste et néo-fasciste centré sur l’idée de la fusion énergétique de masse, gommant toute personnalité.
Tous les personnages principaux de la série poussent d’un seul chœur l’appel unitaire : « On s’en sortira ensemble ! » (Geneviève dans l’épisode 35 « Coupée du Monde ») ; « Si on doit s’en sortir, ce sera tous ensemble ! » (Tania s’adressant à ses voisins d’immeuble, dans l’épisode 36 « Remue-Ménage ») ; « Je me rends compte que c’est ça qui me manquait : l’amitié, la solidarité, l’esprit d’équipe. L’impression d’œuvrer ensemble pour quelque chose qui en vaut vraiment la peine. » (Alain dans l’épisode 44 « Le Festin d’Alain ») ; « On peut y arriver. Je le sais. […] Non les gars. Il faut qu’on continue à se battre tous ensemble ! » (Michael s’adressant à son équipe de rugby qui déclare forfait et le laisse tomber, dans épisode 47 « Les Braves ») ; « On va bosser ensemble. » (Antoine et Xavier, dans l’épisode 51 « Ennemis jurés ») ; « Même si on ne gagne pas le concours, on sera fiers d’avoir fait quelque chose tous ensemble, pas vrai ? » (Rose dans l’épisode 67 « Les Anges ») ; « Vous serez plus forts en avançant ensemble. » (c.f. l’épisode 73 « Légendes d’Armor ») ; « On va s’en sortir. D’accord ? […] L’important, c’est qu’on soit ensemble. » (Amélie s’adressant à François, dans l’épisode 78 « Carpe Diem ») ; « La seule chose qui compte, c’est qu’on soit ensemble. » (François s’adressant à sa femme Amélie, dans l’épisode 78 « Carpe Diem ») ; « Nan nan, attendez, vous devez travailler ensemble, vous allez pas vous engueuler, ho ! » (Joséphine s’adressant à Stan et à Nina, dans l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur »). On peut même constater que le communisme promu par Joséphine est un commerce d’armes et de guerre caché : « Si on est tous solidaires, on peut faire bouger les choses. […] Je vous annonce que grâce à votre solidarité, le stand de tir est réouvert ! » (Joséphine s’adressant aux manifestants qui ont créé un mouvement de contestation au sein du village-vacances où elle travaille pour sa réhabilitation à l’atelier tir à l’arc, dans l’épisode 57 « Un petit coin de paradis »).
L’Unité dans la série, ce n’est plus une simple invitation : c’est un mot d’ordre ! « Plus il y a d’injustices dans le Monde, plus il faut rester unis ! » (Joséphine s’adressant à Lison et Félix, dans l’épisode 93 « Enfin libres ! »). Et celui ou celle des personnages de Joséphine qui fait obstacle à la sacrosainte « Unité » est présenté comme un odieux traître à éradiquer ou à convertir de toute urgence : « Tu bousilles votre rêve commun ! » (Joséphine s’adressant à Flavie par rapport à son groupe d’amies, dans l’épisode 95 « Disparition au lycée ») ; « Margaux, y’a quelque chose qui lui pèse depuis qu’elle n’est plus en connexion avec ses frères. » (l’ange gardien Ludivine dans l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! ») ; « Jack est mort parce qu’il a agi seul. Nous devons toutes nous unir pour démasquer le coupable. » (Rose s’adressant à son Charity Club 100 % féminin, dans l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton »). PAS BIEN, l’indépendance, la liberté et la déconnexion prolongées de la Meute ! PAS BIEN les écoles hors contrat !
LES FAUSSES UNITÉS JOSÉPHINIENNES
Joséphine n’est pas amie de toutes les unités. Dès que ça ne se centre pas sur sa petite personne, sur ses petites conceptions de la vie et de l’amour, ni sur ses petits pouvoirs magiques, elle n’est pas contente. « Ils ont l’air heureux tous ensemble. Je fais quoi, moi ?? C’est quoi la solution ?? » (c.f. l’épisode 87 « Un pour tous »).
L’union avec Jésus, Dieu et l’Église Catholique, ça, visiblement, ça ne passe pas ! Par exemple, dans l’épisode 2 « L’Enfant oublié », les parents d’Emma ne daignent pas assister à la messe de première communion de leur fille : « C’est pas une robe de princesse. C’est ma robe de communion ! Pourquoi vous n’êtes pas venus ? » se plaint-elle. Les seules fois où on voit des premières communions dans la série, c’est l’après-réception du sacrement (c.f. l’épisode 2 « L’Enfant oublié » et l’épisode 24 « Un Frère pour Ben »). Et en ce qui concerne les mariages, il ne s’agit que de mariages civils (c.f. l’épisode 12 « Romain et Jamila », l’épisode 14 « La Fautive », l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur », l’épisode 32 « La Couleur de l’amour », l’épisode 65 « Pour la vie », l’épisode 66 « De père en fille », l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi » et l’épisode 88 « Trois campeurs et mariage ») ou de mariages protestantisés et de post-mariages religieux (c.f. l’épisode 6 « Une Nouvelle Vie », l’épisode 42 « Le Secret des Templiers » et l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi »). Joséphine en célèbre même un à la va-vite dans une salle de classe (c.f. l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle ») !
En même temps que Joséphine s’amuse à casser les bonnes unités (celles qui concernent la différence des sexes couronnée par l’Église, la différence des générations, la différence des espaces et la différence Créateur/créatures), elle crée des alliages et des unités mauvais, des soudures alchimiques artificielles.
Concernant justement la différence des sexes, elle défend les fausses unités (les couples fusionnels), ou bien les unités trafiquées (les familles et les couples recomposés après divorce) : « Si j’avais une boule de cristal, j’te dirais que Christopher et toi allez rester ensemble jusqu’à la fin de votre vie. » (Joséphine s’adressant à Margaux, dans l’épisode 40 « Paris-Broadway ») ; « Si Fred avait simplement l’espoir que vous puissiez vous remettre ensemble, je suis sûre que ça l’aiderait à s’accrocher. » (Joséphine s’adressant à Eva, dans l’épisode 41 « Les deux font la paire ») ; « Je suis sûre que Louise et Mathis sont faits pour être ensemble ! » (c.f. l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie ») ; « Ceux qui s’aiment doivent rester ensemble. » (Joséphine mimant la fusion entre ses deux poings en contact, idem) ;
La série souhaite démontrer la force des unions illégitimes. L’amour hors mariage serait tout aussi intense voire plus intense que l’amour dans le mariage. Par exemple, dans l’épisode 48 « Les Majorettes », Marc, le mari de Catherine, la trompe depuis 5 ans avec Chloé et vient demander le divorce à sa femme. Joséphine, au lieu d’aider leur couple, s’affaire à recaser Catherine, jugée « libre », avec André, même si l’intéressée est sur la réserve : « Vous feriez un très beau couple. ». Le pire en matière de promotion ouverte du divorce, je crois que c’est quand même l’épisode 91 « Un Noël recomposé ». Dans ce dernier, Florence divorce de Jérémie, en laissant leurs deux enfants Gaspard et Noé écartelés et sur le carreau. « Tu sais Noé, ton papa et moi, on ne va jamais se remettre ensemble. Mais c’est pas triste. Parce qu’on est beaucoup plus heureux comme ça. Mais on est toujours une famille. » (Florence). Et, le bouquet : on nous présente la reconstitution forcée des adultères comme une merveilleuse « famille », encore plus forte, diversifiée, unie, que la famille nucléaire d’avant-divorce : « Même si on n’est plus ensemble, il faut qu’on reste unis. » (Jérémie s’adressant à Florence). C’est beau « l’unité »… piétinée…
Joséphine ange gardien se fait même la promotrice de la bisexualité, de l’« amour » homo, du « polyamour », du concubinage, de l’Union Civile, du « mariage gay », de l’« homoparentalité », de l’adoption (il ne manque plus que la transsexualité pour que le tableau soit complet !) : « On a passé une nuit ensemble. On va pas se marier. » (Zoé se dérobant temporairement au mariage avec Benjamin, dans l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi »). Par exemple, dans l’épisode 11 « Pour l’amour d’un ange », Jean-François déclare sa flamme à Joséphine mais celle-ci n’arrive pas à lui révéler la raison pour laquelle elle ne peut pas l’aimer en retour, à savoir son identité d’ange. Il lui soumet plein de questions-hypothèses pour lui arracher son secret… dont le lesbianisme : « Vous aimez les femmes ? Eh bien tant pis : on les aimera ensemble. ». Beaucoup de fois dans Joséphine, l’unité est associée à la supposée « beauté » du couple homo et de l’homosexualité : « Vous êtes beaux tous les deux. Vous allez bien ensemble, moi je trouve. » (Joséphine par rapport au couple Fabio/Vincent, dans l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! »).
L’héroïne va même jusqu’à prôner les unions amoureuses et les mariages post-mortem ! Par exemple, dans l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », Louise fait tout pour réunir les sarcophages de Néféret et Sobek, morts depuis 3000 ans, et « rappeler combien il est important que ceux qui s’aiment soient ensemble. ». L’unité serait belle et existerait au-delà et dans la mort. Gloups…
Concernant la différence des générations dans le téléfilm, à l’instar des loges maçonniques, c’est surtout l’unité « fraternelle » incestueuse ou incestuelle qui est mise sur un piédestal. La relation de frères, et en particulier entre sœurs (car il est avant tout question de « féminin sacré ») serait divine : « On est heureux ensemble. Maman aurait approuvé tout ça. » (Jules s’adressant à ses frères et sœurs, dans l’épisode 87 « Un pour tous »). La série défend une conception incestuelle, matriarcale et féministe de l’Unité. L’unité des sœurs est montrée comme une plénitude puissante et divine (c.f. Brigitte et Charlotte dans l’épisode 14 « La Fautive », Catherine et Chloé dans l’épisode 48 « Les Majorettes »), fusionnelle dans la gémellité (c.f. les jumeaux Valérie et Alain dans l’épisode 44 « Le Festin d’Alain », les jumelles Justine et Roxane dans l’épisode 83 « Sur le cœur », les jumeaux Arthur et Alexandre dans l’épisode 88 « Trois campeurs et un mariage ») et même dans la mort (c.f. les jumelles Sandra et Valérie dans l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur », Lise et Patricia dans l’épisode 35 « Coupée du Monde », Morgane et Élodie dans l’épisode 73 « Légendes d’Armor », Zoé et Margaux dans l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi », Chanelle et Lili dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent »). « Je te connais mieux que personne, Valérie. On était tellement proches avant… avant tout ça. […] On travaillait ensemble, comme dans une bulle. » (Alain, restaurateur, s’adressant à sa sœur Valérie avec qui il a découvert sa passion pour la cuisine, dans l’épisode 44 « Le Festin d’Alain ») ; « Si vous le permettez, ce serait peut-être bien que vous apaisiez vos tensions avant de travailler ensemble. » (Joséphine s’adressant à Margaux, Antoine et Vincent, dans l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! ») ; « J’aimerais tellement les entendre rire ensemble. » (Gaston en parlant de ses deux enfants Anne et Paul, l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais »).
Concernant la différence des espaces, Joséphine crée des unités sucrées et artificielles issues du multiculturalisme mondialiste (exemple : les « méchants Blancs » exploitant les « gentils Noirs » ou les « gentils Maghrébins » ; lesdits « couples mixtes » tels que Thomas et Aminata dans l’épisode 32 « La Couleur de l’Amour »), de l’altermondialisme écolo ou prolétaire, et de l’antifascisme moralisant : « Là-bas, ils survivent tous ensemble, comme des frères. » (l’esclave noir Scipion s’adressant à Vénus, dans l’épisode 93 « Enfin libres ! ») ; « On va se motiver ensemble un max. » (Joséphine s’adressant à d’Orvillier, idem) ; « Et vous verrez, qui sait, dans quelques années, y’aura p’têt un président noir aux États-Unis. » (c.f. l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle »).
Concernant la différence Créateur/créatures, on voit que l’unité prônée dans Joséphine est vraiment la Bête. Dans l’épisode 87 « Un pour tous », c’est très clair. Jules et ses trois sœurs et frère prétendent vivre une fusion métallique ou rocheuse : « On est heureux ensemble. […] Je ne laisserai personne nous séparer. C’est ça mon secret. » déclare le jeune homme. Joséphine jalouse de loin cette union fraternelle et indestructible des corps-aimants : « J’ai pas envie qu’ils soient séparés. ». Les frangins ont même instauré ensemble un rituel pour la vivre, en s’endormant les têtes collées les uns aux autres : « Et si on faisait une soirée ‘Fusion’ ? Tous les quatre, comme des p’tits chiots dans la niche ? ». Ouaf ouaf ! Dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », pendant un trek avec des pré-adultes de 16 ans, notre héroïne entonne des chants de colo pseudo scouts au niveau qui rasent les pâquerettes, et surtout le bêtifient/animalisent : « Hey, vous connaissez la chanson ? ‘Quand le coucou voit son copain hibou, le coucou dit ‘coucou, hibou’, le coucou dit ‘coucou coucou’. Allez, tous ensemble ! ». Il y a donc bien dans l’unité joséphinienne quelque chose de la Bête.
Joséphine se met souvent en communion avec le monde végétal, animal, cosmique. L’Unité dont elle parle, c’est une volonté de se prendre pour Dieu, et c’est la revendication d’auto-création de soi, d’auto-détermination, ainsi que la prétention de création des créatures : « Deux secondes : je suis en réunion avec moi-même. » (c.f. l’épisode 89 « Graines de chef »). Notre ange gardien met en place des techniques de recentrement sur soi-même, de méditation, d’hypnose (état d’hyperfocalisation), de concentration, de réflexion, de mémorisation, d’introspection, proches des méthodes de développement personnel et de conscientisation (méditation pleine conscience, expansions de conscience appelées parfois « état d’hyper-conscience », cerveau « augmenté » grâce à l’Intelligence Artificielle, mentalisme, états de concience modifiée, etc.). Par exemple, dans l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir », elle se sent investie de la mission de réunir les « morceaux de passé » de Nina : « On va reconstituer ton histoire morceau par morceau. » lui dit-elle. Plus tard, elle sort le même discours à Camille, la mère biologique de Nina : « Votre fille a besoin de recoller les morceaux. ». L’unité défendue par Joséphine est en réalité un plan de vengeance justicière impitoyable : « C’est facile de plaider. C’est moi qui vais réunir toutes les preuves de votre dossier ! » (Joséphine s’adressant à d’Orvillier l’avocat, dans l’épisode 93 « Enfin libres ! »)
La série Joséphine ange gardien se fait promotrice d’un communisme de la Force, en sollicitant des entités sataniques et des mondes intermédiaires. Elle adopte de celle-ci une conception additionnelle, collective et fusionnelle : « En unissant nos forces, nous arriverons à nous approcher de cet objet. » (Ariana la voyante s’adressant à Joséphine, dans l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur). Il s’agit d’une unité électrique luciférienne. Par exemple, dans l’épisode 87 « Un pour tous », elle s’assure que Jules et ses trois frères et sœurs restent unis, autant humainement que cellulairement : « L’important, c’est que vous soyez toujours en contact. » Et juste après avoir prononcé cette phrase-là, le portable de Jules sonne dans sa poche. L’« unité » invoquée est donc beaucoup plus électrique qu’aimante et divine.
DANS D’AUTRES ŒUVRES DE FICTION
On retrouve le même martèlement de l’esprit de cohésion/réunion/partenariat/collaboration dans les fictions et les films actuels… même si on voit bien qu’en filigrane c’est de l’individualisme en barre et de la façade bien hypocritement sincère d’unité pour la photo : « Quoi qu’il arrive, on reste toujours tous ensemble. » (Paul dans la série Je te promets sur TF1) ; « On va construire quelque chose de sincère ensemble. » (Christophe s’adressant à Clémentine, dans l’épisode 552 de Demain Nous Appartient). Ceci est particulièrement visible dans la chanson communiste (avec les chœurs de l’armée rouge) de Jean-Jacques Goldman « Ensemble », qui chante les louanges du travail et de l’effort collectifs, qui applaudit aux coopérations, associations et collaborations, pour dire qu’« ensemble on est plus fort que tout seul ».
Les chansons communistes (pas dans le sens courant et politisé du terme, mais plutôt dans son sens néo-nazi d’« international-socialisme »), par leur bonne humeur sautillante forcée et la vacuité de leurs paroles martelées, ont quelque chose d’assommant. J’en tiens pour preuve la chanson « Toi + Moi » de Grégoire, qui nous fait miroiter qu’ensemble tout serait possible et réalisable (slogan sarkoziste). Désolé de vous faire saigner les oreilles, mais c’est pour l’illustration :
Et c’est encore plus gonflant quand ce fédéralisme de pacotille se drape dans la pseudo « épreuve collective » de la pandémie qui n’a tué « que » 5% de la population mondiale et qui nous est pourtant présentée comme une victoire collective traversée héroïquement ENSEMBLE : c.f. la chanson « Et demain ? » du collectif Et demain ?. À gerber, ce triomphalisme bobo mi-optimiste mi-désabusé.
Comme on peut le constater à travers la publicité de la marque Tommy Hilfiger « Moving Forward Together », l’unité invoquée est un pur concept marketing vantant une diversité pré-formatée, n’intégrant pas par exemple les moches, les gros, les catholiques, les vieillards, etc., mais choisissant au contraire SES minorités « tordues et rebelles » qu’elle regroupera ensuite sous le nom démagogique de « Peuple », de « Tribu », de « Collectivité », de « Communauté (de Destin) », de « Mouvement », d’« Ensemble divers et beau », de « Nation queer », de « Constellation », de « Ciel étoilé », etc., selon des critères en réalité extrêmement sectaires (anti-famille, anti-Blancs, anti-catholiques, anti-vieux, anti-droite, anti-non-homos, anti-étrangers, anti-ouvriers, etc.). L’Unité, par son côté « rouleau compresseur uniformisant » mais aussi par son hypocrisie faussement respectueuse des différences, est une belle arnaque.
Il y a derrière cette injonction à nous unir et à nous serrer les coudes à tout prix (tout en respectant les « bonnes » distanciations : #BienvenusEnParadoxie) un totalitarisme vraiment effrayant, qu’on peut observer dans les publicités transhumanistes de CISCO (« Qu’est-ce qui nous rend humains ? Avancer ensemble. »). On a l’impression que le Gouvernement Mondial nous rassemble de force comme des moutons sans liberté (même s’Il nous attribue un numéro, une « personnalité » et une – terme très à la mode dans le jargon de l’Intelligence Artificielle – « singularité »), troupeau qu’Il conduit à l’abattoir, sur l’autel de l’Unité où nous fusionnerions tous.
LE CATHO-CON (progressiste ou conservateur) FAIT PAREIL…
Dans les sphères cathos, il y a une formule (convenue) en fin de lettre, de mail ou d’échange, qui pourrait être belle mais qui avec le temps, et du fait de son automatisme, a fini par devenir aussi hypocrite qu’irritante : c’est « En Union de Prière » (ou « UDP » pour les pressés). Et en effet, comme je l’ai dit plus haut en citant les paroles de Jésus nous appelant à l’Unité – pas en elle-même mais dans le cadre très précis de Sa relation avec son Père et notre Père -, le concept d’« unité » – fût-il christisé – peut être l’objet de tous les excès, abus, idolâtries et incompréhensions, a fortiori de la part des catholiques. Car autant Jésus est notre Unité, autant l’unité n’est pas nécessairement Jésus (ça ne marche que dans un sens !).
Chez les catholiques, on peut observer pas tant une obsession pour l’Unité qu’une diabolisation du pendant de l’unité qu’est la division. Pour eux, la « division », c’est le Diviseur, donc c’est forcément « mauvais » !! (C’est con parce que justement c’est Jésus lui-même qui nous a dit – en Mt 10, 34 – qu’il était facteur de division et qu’il viendrait l’apporter, telle une épée… Dieu discrimine et sépare : c’est son acte de création ; c’est aussi la Justice de son Amour). Et vas-y qu’ils te diabolisent ce qu’ils jugent clivant, polémique, dénonciateur, ce qui brise la quiétude de leur consensus mou avec la peur. Sous prétexte que la critique ou la dénonciation des injustices « ce n’est pas dans la paix, dans l’unité et la Miséricorde » (Et ma main dans ta gueule, c’est de la Miséricorde ?). Et vas-y qu’en plus ils t’habillent cette unitémania de « solidarité », d’« humilité », de « communion », de « Jésus », d’« obéissance », de « pardon » !
On nous serine dans le milieu catho progressiste, modéré voire tradi, avec le « Bien commun » (analogue christianisé de « l’intérêt général » brandi par les socialos et les communistes)… même si on voit bien que ce concept s’est largement démocratisé et a été repris par beaucoup de dirigeants du Nouvel Ordre Mondial. C’est d’ailleurs avec beaucoup de peine et de consternation que je vois notre Pape François user et abuser de cette terminologie mondialiste « humanisme intégral » où peu à peu l’Unité en elle-même – rebaptisée pour l’occasion en « Bien commun » – est davantage célébrée que la personne de Jésus. Actuellement, énormément de mouvements d’Église reprennent à leur compte la notion de « Bien commun », en pensant d’ailleurs faire du biblique, du saint Thomas d’Aquin (le thomisme fait vraiment des ravages en ce moment dans l’Église) ou de la Doctrine Sociale de l’Église : « Le bien particulier tend au bien commun comme à sa fin […] de là, le bien de la communauté est plus divin que celui de l’individu. » (Saint Thomas d’Acquin dans sa Somme contre les gentils, III, XVII). On a même eu droit, juste avant la crise du Coronavirus, à la tenue de La Nuit du Bien Commun. Jésus a-t-il défendu un jour le « Bien commun », c’est-à-dire un néo-communisme à la sauce « catholicisme pas assumé » (comme le fait François-Xavier Bellamy par exemple) ? Non. Toute une frange des catholiques – bêtes à bouffer du foin Aleteia – se prête à ce genre de mascarade solidaire téléthonienne. L’Église, en France et ailleurs, va vraiment super mal.
On pourrait croire que cette folie unitariste ne gagne que la frange progressiste de l’Église. Mais pas du tout. Les cathos conservateurs se placent plutôt en outsiders et honnissent secrètement le concept d’« œcuménisme » et d’« Unité (des chrétiens) », car ils y voient un péril de dénaturation de la pureté de la Tradition et du Culte (… et surtout un péril pour leurs privilèges d’élite bourgeoise ou religieuse à laquelle ils appartiennent). Il n’en reste pas moins que même parmi eux, il existe un semblant d’esprit unificateur et rassembleur, au moins pour assurer leur survie minimale et surtout pour ne pas se mettre tout le monde à dos ni éveiller les soupçons. Par exemple, comme je le soulignais plus haut, le Front National s’est muté en Rassemblement National ; même le mouvement sédévacantiste Civitas se présente comme un « mouvement d’unité radicale » ; quant au Cardinal Sarah, il joue aussi la carte du « Bien Commun » et de « l’Unité » pour ne pas trop passer pour un putschiste qui veut prendre la place du Pape François ou créer une Église parallèle dissidente.
Les catholiques et leurs chefs religieux, tous bords confondus, ne sont pas en reste dans la consolidation du projet civilisationnel de l’Antéchrist. La majorité des évêques et cardinaux, par intérêt personnel et passéisme piétiste, bref par romantisme, se sent investie de la « noble » Mission de reconstituer la Vieille Europe chrétienne et ses racines dans un continent menacé d’apostasie et de démembrement généralisés. Le pape Pie XII nous a prévenus de la terrible Europemania qui gagne le clergé, et qui parfois prend même la forme d’une opposition frénétique à cette même Europemania : « Le jour où ce Saint Siège sera attelé à la nouvelle Europe des diplomates et des politiciens, à l’Europe centrée sur Bruxelles et Paris, ce jour-là, les malheurs de l’Église commenceront pour de bon. » (Malachie Martin, La Maison battue par les vents, 2015, p. 6). L’idée de l’Antéchrist, c’est d’« englober la société des nations et l’Église Catholique Romaine en tant qu’institution internationale. » (idem, p. 554), « de créer un lien de sang entre les évêques catholiques du cœur de l’Europe et les puissants Commissaires de la Communauté Européenne » (idem, p. 143). Le Gouvernement Mondial tente en réalité de soudoyer les évêques, de les flatter dans leur rôle de « fondateurs d’Unité (européenne-chrétienne) », de les transformer en clergymen diplomates avec micro-cravate, attaché-case et soutane, si besoin est par la valorisation et la béatification de figures européennes catholiquement correctes telles que Robert Schuman. Je l’observe déjà chez les jeunes curés français carriéristes que je connais : défendre l’Europe et le procès de béatification de Schuman revient à booster sa carrière ecclésiale. Ça fait engagé, moderne et traditionnel à la fois (bobo, quoi). Ça fait « missionnaire aux périphéries ». Par ailleurs, l’Antéchrist essaie d’habiller son rêve européen d’historicité et d’un vernis de culturalité spirituelle rassurant aux yeux des fidèles catholiques, en proposant au Pape « quelque chose au sujet de l’Europe qui devrait retourner à ses racines chrétiennes » (idem, p. 260). Dans ce contexte de grande confusion, c’est très très dur pour le vrai catholique de « s’opposer à l’Europe pour les bonnes raisons », et surtout de défendre les Européens et l’identité de Fille de Dieu de la véritable Europe ! Heureusement, Joséphine est là pour veiller sur nous, pauvres pécheurs.
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