Je ne suis pas en train de leur jeter la pierre : j’ai moi-même, pendant 2 ans, été tenté par un arrangement/partenariat entre ma foi et mon désir de former un couple homo. Cela se révélait, sur la durée, assez foireux et tiède. Je forçais au final le Seigneur à rentrer dans « ma » case, en prétextant que s’Il était le centre du couple que je formerais avec un garçon dans une structure « conjugale » homosexuelle pourtant d’habitude bancale et fragile, Il en serait quand même la condition, le roc, la raison pour laquelle je pourrais plier à l’amour homo et le vivre de manière grande quand même. Un peu comme le diable tentateur au désert, qui promettait à Jésus de le rendre plus grand que lui et de lui offrir le haut de SON piédestal doré une fois qu’il l’aurait soumis à ses exigences. Je voulais sincèrement transformer Dieu en partenaire de mon projet amoureux, et vivre avec un compagnon catho, qui mettrait lui aussi Dieu au centre. Je rêvais d’un « apostolat de couple » en faveur des pauvres et du Christ. Je souhaitais construire un duo homo exemplaire, qui rendrait à la fois témoignage à l’amour homo (limité, exceptionnel, mais quand même réel) et à l’Église catholique. Ce terrain d’entente, séduisant intellectuellement et spirituellement, je me suis rendu compte avec le temps qu’il ne laissait pas vraiment la première place à Dieu, même s’il feignait de le faire. Car c’est moi qui imposait d’abord le couple homo au Seigneur, pour ensuite Lui laisser carte blanche et Lui dire qu’Il en serait le maître. Mais le socle de mon projet, c’est bien moi qui le Lui commandais. Et ça, ce n’est pas la démarche chrétienne du serviteur.